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Le
Livre, manuscrit maudit, occupe dans la création lovecraftienne
une place toute particulière. Nous avons le plaisir de vous
proposer maintenant un travail exceptionnel, réalisé
par Joan C. Stanley pour Necronomicon Press. Il ne s'agit rien d'autre
en effet qu'une visite guidée dans les rayons de la bibliothèque
de la mythique université de Miskatonic, à la découverte
de ces ouvrages sulfureux. Un grand merci à Joan Stanley pour
nous avoir autorisé à reprendre ce travail, à
Christophe Thill qui a efficacement joué les intermédiaires
avec l'auteur et à Jacky Ferjault pour son travail de traduction.
Joan
C. Stanley ©
Un catalogue d’articles choisis d’après les Collections Privées de la Bibliothèque
de l’Université de Miskatonic.
Editions
Necronomicon Press.
Introduction
: Bref Historique des Donations de la Bibliothèque, des Musées
et des Fondations à la Bibliothèque de lUniversité
de Miskatonic.
La
Bibliothèque sur pierre.
I.
Les Manuscrits Pnakotiques.
II.
Les Fragments dEltdown et de Celæno.
III.
Les Fragments de Gharne et du Sussex.
Le
Département des Antiquités orientales.
I. Les Sept Livres cryptiques de Hsan.
III.
Le Texte de Rlyeh et les Chants Dhol.
III.
De Vermis Mysteriis.
IV.
Peri ton Eibon ou le Liber Ivonis.
V.
Die Unaussprechlichen Kulten.
Appendice
: Pseudepigrapha.
II.
Præsidia Finum ou Frontier Garrison.
Il
arrive un moment où on ne peut plus se rendre compte de ce qu’on fait
et où l’on a besoin d’aide et d’assistance. Ce fut le cas lors de la
réalisation de ce catalogue. Si le travail vous semble intéressant,
c’est grâce à Frank, à l’aide de Marc, et à celle de Ron. Si c’est
un fouillis, c’est ma faute. Merci pour votre aide, les garçons.
Merci
plus particulièrement à Jennifer Lee de la Bibliothèque de l’Université
Brown, qui ignorait ce qu’elle faisait en me donnant cet exemplaire
du Catalogue des Collections Privées.
Au fil du temps, la Bibliothèque de l’Université de Miskatonic
est devenue la dépositaire de certains livres rares ou difficiles
à se procurer, et cela bien souvent en plusieurs exemplaires. L’intérêt
extraordinaire porté par les chercheurs aux trésors du fond du Département
de la Tradition Esotérique et de la Littérature Occulte, et à celui
du Centre de Recherches pour le Non-Orthodoxe, l’Occulte et les
Pseudo-Sciences, a souvent éclipsé la grande richesse des collections
détenues par les autres Départements de la Bibliothèque. Au fil
des années, un tel engouement a mis en évidence la nécessité d’examiner
attentivement les textes eux-mêmes. Il a également suscité le besoin
d’établir une bibliographie historique, spécialité au demeurant
du staff de la Bibliothèque. Pour certains de ces ouvrages, l’information
bibliographique est facilement disponible, alors que pour d’autres,
on sait peu de choses au-delà de la façon dont la Bibliothèque vint
à acquérir le/ou les, exemplaire(s). Des demandes de renseignements
émanent de sources aussi variés que les marchands de livres d’occasion,
les musées d’art, les militaires, les étudiants en occultisme et
la Bibliothèque du Congrès.
Seize ouvrages, plus particulièrement, font l’objet d’une
recherche et d’une enquête bibliographique continue. Pour répondre
à quelques-unes des questions les plus souvent posées à leur sujet,
la Bibliothèque a confectionné le volume qui suit, se référant, en
partie, au célèbre Catalogue du Dr Llanfer, ainsi qu’à d’autres
sources qui font autorité. Espérons que cela répondra aux questions
de tout un chacun et offrira des pistes pour des enquêtes plus savantes
et professionnelles. Pour l’essentiel, l’information est donnée ici
sous forme de résumé, les études plus pointues étant disponibles sur
demande au Département idoine de la Bibliothèque. Tous les ouvrages
évoqués sont consultables pour étude sur présentation d’accréditations
en règle. La demande doit en être faite directement à l’Administration
de la Bibliothèque de l’Université.
Introduction.
Bref Historique des Donations de la Bibliothèque, des Musées et des Fondations
à la Bibliothèque de l’Université de Miskatonic.
Comme
pour toute grande Université, l’histoire de sa Bibliothèque se confond
avec celle de l’Institution. Le contenu, le développement et la spécialisation
progressive de la collection reflètent bien évidemment les diverses
formes de savoir qui s’épanouissent aux frontières de l’université.
La Bibliothèque, ses Musées, ses Départements et son travail coopératif
intra et inter institutionnel ont rendu l’Université de Miskatonic
unique parmi les centres mondiaux de l’enseignement supérieur.
Sous les auspices de la paroisse congrégationniste d’Arkham,
elle fut créée en 1690 par la Grande Cour comme « le Collège
de la vallée de Miskatonic à la requête des villes et des paroisses
d’Arkham, d’Innsmouth, de Kingsport, et de New Salem. » En 1693,
le premier président, et pour plusieurs années l’un de ses trois membres
de faculté, Ward Phillips, légua sa bibliothèque personnelle de 127
livres, essentiellement religieux, à l’usage du collège des novices,
pour «leur éducation ». Peu après, un autre membre de la faculté,
secrétaire général du collège, Phillip (plus tard, Sir Phillip) Theobald,
y ajouta son importante bibliothèque : 270 livres. En 1700, M. Simon
Orne, de Salem, jeune savant brillant, chimiste, et étudiant en philosophie,
fit don au Collège, en quittant la colonie pour s’établir en Europe,
d’un grand nombre de textes médicaux et alchimiques du Moyen Age et
de la Renaissance, dont les travaux d’Agrippa, de Bacon, de Fludd
et de Valentinius[1]
Il donna également à l’institution ses premiers ouvrages non médicaux de science
et plusieurs livres de voyages.
La Bibliothèque demeura au sein de la maison paroissiale congrégationniste
d’Arkham jusqu’en 1743, lorsque Elder Marsh, d’Innsmouth, acquit à
ses frais un terrain et édifia « une charmante construction,
ravissante à la vue », dans High Street, pour y demeurer. La
maison commença à se remplir de livres pratiquement au fur et à mesure
de sa construction. Les livres accumulés par le Collège tendirent
à être délaissés pour ceux, pas toujours de meilleure qualité, d’autres
bibliothèques. Beaucoup traitaient de religion ou de théologie, encore
qu’un grand nombre avaient trait aux mathématiques, à la rhétorique,
à « l’histoire naturelle » et aux sujets classiques. Ce
ne fut pas avant 1769 que des fonds substantiels furent octroyés pour
l’acquisition d’ouvrages.
Cette année-là, un don princier de 2500 livres fut accordé
à la bibliothèque, qui tirait le diable par la queue, par Joseph Curwen,
de Providence, un commerçant dont la générosité s’était jusque-là
manifestée envers la ville. En 1769, il était en conflit sérieux avec
le révérend, Mr Manning, du Collège de Rhode Island [2] et la famille Brown, bienfaiteurs principaux du Collège. Curwen mis fin à son
patronage au Collège de Rhode Island et, en contrepartie, l’accorda
à celui d’Arkham. La somme de cette première donation à la Bibliothèque
(maintenant l’une des plus anciennes dotations à vie pour une bibliothèque
qui existe encore aux Etats-Unis) garantissait désormais à la Miskatonic
la possibilité d’acquérir les livres nécessaires à son programme d’enseignement.
En 1772, la veuve de Curwen,
Mrs Tillinghast, fit don au Collège d’Arkham de ce qui restait de
la « bibliothèque quant à la thaumaturgie, à l’alchimie
[sic] et à la théologie[3] » de son défunt mari. Le legs comprenait un grand nombre de textes scientifiques
d’alors autant que de livres sur des sujets non orthodoxes, qu’elle
avait conservés en secret bien que son mari lui ait antérieurement
ordonné de les détruire. Parmi de nombreuses raretés se trouvaient
trois volumes différents du Necronomicon (dont deux versions
en latin [ vers 1385] et une transcription complète du Dr John Dee,
dédicacée par lui, encore que le nom du dédicataire ait été effacé)
; un manuscrit en français et un en espagnol des Cultes des Goules
; et un ensemble de plaquettes en bois rédigées en chinois, pressées
entre deux couvertures de bois gravés et conservées dans une boîte
contenant un ensemble de pierres, également recouvertes d’écritures
chinoises. Beaucoup plus tard, le tout fut identifié comme un exemplaire
vieux de 2000 ans du Texte de R’lyeh. Il y avait également
de magnifiques volumes de textes alchimiques (la plupart manuscrits)
: des travaux de Borellus, Geber, Bacon, un volume de Trithemius,
et un exemplaire de l’Artes Auriferæ, avec le Turba
relié séparément[4].
En 1805, lorsque le collège d’Arkham
devint l’Université Miskatonic, le révérend Ward Phillips, arrière-petit-fils
du premier président, put annoncer avec fierté la détention d’une
collection de presque 5100 ouvrages, soit l’une des plus grandes collections
universitaires des Etats-Unis (Harvard étant alors en tête avec 12000
livres).
Le révérend M. Phillips, nommé Bibliothécaire cette même année,
entreprit d’actualiser et de renforcer le mécénat de la Bibliothèque,
par des sollicitations, des achats et des souscriptions. Les Compagnons
de l’Université, nouvellement organisés, cherchèrent également à accroître
les fonds disponibles pour l’achat d’ouvrages. Leur premier effort,
la Donation des Compagnons, permit d’acquérir 900 livres à Londres,
à Paris et à Rome. La Bibliothèque utilisa les cotisations et un legs
substantiel pour acheter 1500 volumes supplémentaires.
En 1810, le premier de plusieurs
dons de la famille Pickman fournit les fonds pour l’achat d’ouvrages
spécifiques pour l’étude des « puissances invisibles et redoutables »
: achat de 400 traités et livres sur la magie, le spiritisme, la pratique
des religions obscures et hérétiques, et la sorcellerie. De plus,
les héritiers bienveillants de Pickman remirent au Collège sa Bibliothèque
de 300 volumes de folklore obscur et littérature ésotérique, autre
legs qui à nouveau comprenait beaucoup de manuscrits rares (dont le
premier exemplaire de l’université du Livre d’Eibon). Parmi
les ouvrages imprimés figurait l’une des premières collections connues
des travaux attribués à Hermès Trismégiste et les premières éditions
de la plupart des travaux de Paracelse (tout comme les secondes éditions
également recherchées car révisées et corrigées). Ce don, joint aux
acquisitions antérieures, constitua le fondement de la collection
de tradition ésotérique et de littérature occulte de l’Université.
De 1835 à 1860, principalement
par des legs et dons, la Bibliothèque élargit l’étendue de sa collection
générale, en acquérant des ouvrages sur la navigation, l’astronomie
et les chiffres. La branche de Kingsport de la famille Marsh fournit
des capitaux pour l’achat de la bibliothèque du colonel Roger Marsh,
de Portsmouth (New Hampshire). La collection comprenait beaucoup de
livres de sciences, dont les travaux de Hauf [5], sur l’armée, la mer et la navigation autant que des livres rares sur la cryptologie
et l’occultisme. D’étranges livres imprimés comprenaient une première
édition du De Vermis Mysteriis, publié en 1484, peu après la
mort de l’auteur, et une édition en langue allemande publiée peu de
temps après (vers 1500) par une imprimerie fantôme de Mannheim, une
édition de 1550 de Trithème, une de 1586 de Vigénère et une de 1772
de Thicknesse [6].
Suite au second legs d’un membre de la famille Pickman, qui
comprenait plusieurs manuscrits enluminés (dont un exemplaire spectaculaire
du Krypticon de Silander), les dirigeants de la Bibliothèque
admirent qu’il était nécessaire d’assurer la sécurité de ses trésors.
La salle Darby, du nom du bienfaiteur qui donna les fonds pour assurer
la grande collection, devint la Salle des Livres Rares de la Bibliothèque.
Un conservateur, rémunéré par une donation supplémentaire de la famille
Danforth, s’assura qu’aucun des livres de cette salle ne la quittait
et que les chercheurs et les étudiants les consultaient seulement
en sa présence ou en celle de son délégué.
De 1860 à 1900, la Collection
Générale de la Bibliothèque s’étoffa rapidement. Des ouvrages de médecine
et de droit furent achetés aux Etats-Unis et à l’étranger. Des travaux
en latin, en grec, et dans des langues européennes pour la plupart
contemporaines, ainsi qu’en chinois, en japonais et en sanscrit, et
en plusieurs autres langages et dialectes extrêmement obscurs, furent
offerts par des marchands ou acquis avec des fonds spécifiques. Ces
acquisitions formèrent une partie de la bibliothèque du Département
des Langues et de Linguistique.
Beaucoup
de grandes familles marchandes du comté de l’Essex furent à l’évidence
fières de l’importance et de la valeur de leurs donations à l’Université.
Les ressources à la fois de la Bibliothèque et du Bâtiment universitaire
lui-même furent les principales bénéficiaires de leur largesse. Les
capitaines de bateaux donnèrent souvent des livres et d’autres objets
amassés au cours de leurs longs voyages. Durant cette même période,
la première d’une série d’expéditions archéologiques et exploratoires
financées par l’Université — ou sous ses auspices — ou encore par
l’une de ses fondations --, permit l’acquisition de magnifiques vestiges
archéologiques, dont le premier de nombreux fragments des Manuscrits
Pnakotiques.
En 1900, la collection
générale étant parvenue à saturation, les Compagnons de l’Université
votèrent des crédits pour la construction d’une nouvelle Bibliothèque,
l’actuel bâtiment. Grâce à la générosité de ses anciens étudiants,
le nouveau bâtiment considérablement plus grand que celui initialement
prévu et comprend trois salles sécurisées pour les raretés ainsi qu’une
salle de lecture. La totalité de la Bibliothèque, à l’exception des
archives de l’université, s’installa dans le nouveau bâtiment en 1904.
A l’inauguration de la nouvelle Bibliothèque, les archives
et tous les documents relatifs à l’histoire de l’Université furent
séparés de la Collection Générale et émigrèrent dans l’ancienne Bibliothèque
Marsh réaménagée, rebaptisée le Tabularium.
En 1924, le Dr Seneca
Lapham (promotion de 1879) obtint pour la Bibliothèque d’Arkham, dans
le cadre de la succession d’Ambrose Dewart, un grand nombre d’ouvrages
d’histoire locale et de généalogie, la correspondance et les papiers
de Jonathan Bishop et d’Alijah Billington, et une collection exceptionnelle
de livres d’alchimie. Cette collection comprenait également une transcription
holographique (en anglais) d’une grande partie du Necronomicon.
La même année, l’exécuteur testamentaire de Wilbur Akeley, selon ses
dernières volontés (et parfois en contradiction avec celles-ci), donna
à la Bibliothèque plusieurs fragments des Manuscrits Pnakotiques,
un autre exemplaire du Texte de R’lyeh, des traductions en
langue étrangère des Sept Livres Cryptiques de Hsan, des exemplaires
des Chants Dhol, un exemplaire en français du Culte des
Goules, un exemplaire enluminé du Livre d’Ivonie, et des
exemplaires rares du De Vermis Mysteriis et du Die Unaussprechlichen
Kulten, de même qu’une très belle collection de manuscrits médiévaux
et modernes qui n’ont été que récemment répertoriés.
Durant les années 1920 et 1930, sous
la conduite énergique du Dr Henry Armitage (promotion de 1881), la
Bibliothèque fut la dépositaire de nombre de collections disponibles
suite à divers événements personnels et locaux. Après la mort du dernier
Whateley de Dunwich, dans le Massachusetts, et à défaut d’héritiers,
le Dr Armitage convainc une branche de la famille, avec l’assentiment
des pères fondateurs de Dunwich, de donner à la Bibliothèque l’importante
collection Whateley de livres sur la magie, la sorcellerie, la démonologie
et les pratiques religieuses obscures (dont une collection incomplète
de volumes du Necronomicon en anglais), de même que des papiers
personnels, des agendas et des journaux de la branche familiale de
Dunwich. L’acquisition constitua l’une des collections les plus importantes
d’écrits sur de tels sujets (en remontant au moins à trois générations)
par les habitants de Nouvelle-Angleterre. Bien que beaucoup d’ouvrages
aient été en piteux état, les archivistes de l’université furent capables
de sauver presque toute la collection.
En 1928, le Dr Armitage supervisa
plusieurs acquisitions majeures de la Bibliothèque. Après la disparition
du culte maléfique d’Innsmouth, il surveilla la réception d’une grande
collection cultuelle d’ouvrages extrêmement rares sur les pratiques
religieuses primitives en Asie et dans le Pacifique, dont l’inestimable
Codex Dagonensis. Un cadeau de M. Halpern Chalmers de New York
(promotion de 1918) enrichit la large gamme de brochures rares sur
la sorcellerie médiévale et la magie noire.
Plus
tard la même année, Armitage fit l’acquisition d’une remarquable collection
de livres sur la science et la magie médiévales, issue de la succession
de Charles Dexter Ward, de Providence. A la plus grande joie des Compagnons
de l’Université, la collection comprenait des journaux, des notes
et certaines correspondances de Joseph Curwen, l’un des premiers bienfaiteurs
de Miskatonic. A la fin de l’année, dans son rapport annuel aux Compagnons
de l’Université, le Dr Armitage put noter, au sujet de certains des
domaines de l’occultisme, des sciences ésotériques et des religions,
que la Bibliothèque possédait « la plus importante collection
de livres et de documents au monde concernant la mythologie de Cthulhu,
probablement la plus belle et la plus complète collection jamais réunie »[7]
En
1931, après une suite de scandales et de morts violentes
inexpliquées, l’Institut Sanbourne pour les Antiquités du Pacifique,
à Santiago, Californie, dut fermer et supprimer son exposition permanente.
Le Dr Armitage contribua à obtenir la partie de l’exposition qui
contenait le legs complet fait au Sanbourne par son vieil ami et
collègue Harold Hadley Copeland (promotion de 1881). En apprenant
cette acquisition, un donateur anonyme offrit des fonds suffisants
pour construire l’aile Copeland (connu maintenant comme Département
des Antiquités orientales de la Bibliothèque) afin d’abriter la
collection de même que tous les autres objets ayant trait aux antiquités
de l’Asie et du Pacifique détenues ou acquises ultérieurement. Cette
même année, la police d’Arkham déposa des ouvrages et des documents
« ayant rapport avec la magie noire dans ses formes les plus
avancées et les plus horribles » [8], saisis dans la vieille maison
abandonnée de Gilman. Les musées de la Bibliothèque durent effectuer
la garde de beaucoup d’objets étranges et contestables considérés
par la police comme preuves. La Haute Cour du Comté d’Essex accorda
en fin de compte la garde permanente de tous ces matériaux à la
Bibliothèque.
En 1936, le successeur
du Dr Armitage, le Dr Llanfer (promotion de 1902) obtint un don
de Paul Tuttle d’Arkham (promotion de 1927) qui comprenait deux
autres Manuscrits Pnakotiques, deux versions du Livre
d’Eibon, datées d’avant 1200 après J.C., un autre manuscrit
en français du Culte des Goules, un autre Prinn de 1484,
une première impression de Sinistrari, et un Stampa.[9] Faisait partie du don d’un grand colis qui contenait beaucoup de papiers personnels
et de correspondances de von Junzt ainsi que son exemplaire personnel
de Die Unaussprechlichen Kulten de 1840.
En 1938, le Dr Llanfer
obtint de source anonyme une autre collection complète des travaux
de Trithémius, tous publiés avant 1600. Peu de temps après, un de
ses assistants bibliothécaires, Anthony Alwyn, fit don à la Bibliothèque,
des livres et de papiers de son grand-père et de son oncle , Leander
et Josiah Alwyn, en provenance de sa maison de Harmon, ainsi que des
documents généalogiques et autres manuscrits familiaux.
En
1940, à la suite d’un scandale resté confidentiel lié à
des tentatives de détournement d’une partie de sa collection de pièces
archéologiques, le Cabot Museum of Archeology de Boston, une fondation
privée, ferma ses portes. Le Dr Llanfer, également directeur du musée,
suggéra aux Compagnons l’achat par l’Université d’une partie de la
collection du musée. Avant que cette suggestion ne fut ratifiée, le
Conseil d’Administration du Musée proposa à un prix raisonnable d’offrir
toute la collection et le bâtiment à l’Université, à condition que
cette dernière donne des garanties écrites quant à la préservation
de l’ensemble de la collection. L’Université accepta ; des fonds furent
recherchés et, grâce aux donateurs, plus particulièrement à l’Association
des Anciens Etudiants, la tractation se fit. Et le Miskatonic Muséum
se trouve maintenant à Cabot Hall, à Boston. Le Dr Llanfer mit également
en place l’accord selon lequel son conservateur travaillerait sous
la direction de la Bibliothèque universitaire.
Sous la gestion des Dr Armitage et Llander, avant la Seconde
Guerre Mondiale, les ouvrages rares vinrent enrichir rapidement la
collection, mais de façon désorganisée. Le Dr Llanfer, sentant que
la comptabilité analytique était de mise, entreprit de répertorier
la partie de la collection qui regroupait le folklore ésotérique,
la littérature des religions occultes et obscures, tous les incunables,
et les sections archéologiques. De plus, il entreprit de réunir les
sections de la Bibliothèque avec des collections de pièces identiques
détenues dans d’autres départements et fondations de l’Université.
En 1942, les Compagnons de la
Bibliothèque admirent la nécessité d’un tel catalogue. Ils votèrent
des crédits pour sa mise en place. Au cours de la Seconde Guerre Mondiale,
lorsque le rythme d’acquisition de la Bibliothèque ralentit considérablement,
le Dr Llanfer put commencer avec passion son labeur.
Le
catalogue achevé, publié en 1951 peu après la mort du Dr Llanfer,
fut rapidement baptisé « L’Apprenti Sorcier ». Il listait
chaque article des collections de livres par auteur et par titre.
Il renfermait des biographies d’auteurs, connues ou vérifiables, et
des informations bibliographiques sur tous les ouvrages avec, en complément,
des études sur les titres les plus controversés. Il listait chaque
pierre, chaque argile, chaque fragment de métal détenu par la Bibliothèque,
de même que par les musées, et donnait des descriptions détaillées
de chacun d’eux.
Etaient également recensés les exemplaires supplémentaires
des livres, des manuscrits, des fragments rares connus ailleurs qu’à
l’Université. La table des matières était complété par un index géographique,
tous deux en anglais et, pour chaque ouvrage, si possible, dans sa
langue originale. Le Catalogue a été révisé et mis à jour deux fois
au cours des quarante dernières années — le plus récemment en 1990.
Il est considéré comme un outil de recherche inestimable, unique en
son genre.
L’achèvement du Catalogue et la réorganisation du système
global des bibliothèques, fondations et musées intervinrent simultanément.
Au cours des années 1950, la Bibliothèque
devint un Département de même rang que les autres sous le nom de Bibliothèque
universitaire. Elle est maintenant formée de sections séparées offrant
un éventail complet de cours de haut niveau, en liaison avec le Collège
des Arts Libéraux, qui mènent à un diplôme de bachelier bibliothécaire.
Le Tabularium fut placé en fidéicommis pour le bien de l’Université,
de ses étudiants, de sa faculté et de ses anciens élèves. Ses pièces
furent confiés à un Archiviste en chef désigné par la Bibliothèque
universitaire avec l’approbation du nouveau Conseil d’Administration
de la Bibliothèque. Chaque musée devint une entité, sans but lucratif,
dont les Conseils de direction fusionnèrent avec les Administrateurs
de la Bibliothèque. Une structure administrative fut créée pour coordonner
et unifier tous les différents collèges et bibliothèques départementaux.
De
nouveaux bâtiments pour le Collège de Médecine et les Sciences connexes
et pour le Département de Physique inclurent de vastes bibliothèques
et des installations sécurisées pour les livres, les traités et les
manuscrits rares. Durant les années 1960, les sections médicales et
scientifiques de la Collection générale, qui comprenaient des incunables
médicaux et scientifiques et des manuscrits rares, furent ramenés
aux nouvelles bibliothèques des collèges respectifs, offrant plus
d’espace à la Bibliothèque universitaire continuellement en expansion.
La Bibliothèque de l’Ecole de Médecine abrite maintenant la plus grande
collection de manuscrits et de traités rares de l’Université. Des
fonds nés de souscriptions, de campagnes de collectes, des droits
d’entrée et de legs permirent l’extension de la Collection générale
de un à un million et demi d’ouvrages, manuscrits et autres écrits.
Durant
les années 1960 et au début des années 1970, les bâtiments
en rapport avec toutes les bibliothèques subirent d’important travaux
de rénovation et d’édification. Plusieurs nouvelles salles de lecture
furent équipées d’un éclairage adapté, d’une sécurité moderne et,
enfin, de sièges confortables. Un auditorium en sous-sol entre deux
ailes fit place aux moyens audiovisuels : banques de films et cassettes,
reprographie. Les sous-sols des deux ailes furent agrandis pour abriter
un atelier de reliure, et un laboratoire pour la production, la restauration
et la conservation du papier. La bibliothèque possède maintenant des
outils de recherche pour la datation des documents, inscrite sur chaque
pièce, depuis la pierre et l’argile aux données sur fichier. Dans
les années 1980, la Bibliothèque universitaire fut entièrement informatisée
et un logiciel spécifique développé pour subvenir à ses seuls besoins.
Le système est accessible au public et organisé en réseau avec les
systèmes des bibliothèques du monde entier.
Un
Centre de Recherche pour les disciplines Non-Orthodoxes, l’Occulte
et les Pseudo-Sciences fut créé à la Bibliothèque, grâce à la généreuse
donation de la Fondation de Marigny de La Nouvelle-Orléans. Celle-ci
fut accompagnée par le don des collections complètes du Journal
et des Minutes de la Société de Recherche Parapsychique, des
Minutes de la Société Américaine de Recherche Parapsychique,
des Annales des Sciences Psychiques [10] et de la Revue Métaphysique
10. Etaient inclus également des livres de Donnelly, Scott-Elliott,
Sitwell et Murrau, dédicacés à Etienne-Laurent de Marigny.
Un laboratoire de recherche parapsychique, soutenu par la
Société Américaine de Parapsychologie, fut ouvert dans le Centre et
fonctionna pleinement à partir de 1958. En 1965, la Société décida
de transférer ses archives au Centre de Recherche.
En 1975, la Bibliothèque ajouta
une troisième aile officiellement appelée la Collection de Tradition
Esotérique et de Littérature Occulte pour abriter ce qui fut, et qui
demeure aujourd’hui, une accumulation presque légendaire. «L’Université
s’enorgueillit d’une bibliothèque fameuse avec sa collection unique
d’ouvrages maudits » [11]. Elle dispose de protections pour ses incunables et autres raretés et d’un
environnement adapté pour les pièces les plus fragiles. Elle abrite
maintenant « une des plus remarquables collections de vieux [et
rares] ouvrages traitant de pratiques religieuses très éloignées des
pratiques existantes aujourd’hui » [12]
La collection de folklore, de coutumes et d’histoire locale
est la seconde au monde et a continué à s’agrandir tout au lond des
300 ans d’Histoire de l’Université.
En 1977, la Bibliothèque reprit
la Bibliothèque Kester de Salem. Selon l’accord conclu, l’Université
installa toutes ses ressources afférentes à l’histoire, aux coutumes,
au folklore et aux pratiques religieuses marginales dans un cadre
rénové. Le catalogue du Dr Houghton, qui recence ces collections,
fut publié par la Bibliothèque en avril 1993.
Le bâtiment du Tabularium (l’ancienne bibliothèque Marsh)
fut « partiellement restauré à la fin du XIXe siècle,
et mal, par quelqu’un qui avait un goût détestable pour le gothique
victorien » [13]. Un siècle plus tard, il fut finalement complètement restauré dans son état
colonial primitif par des conservateurs oeuvrant sous la direction
d’archivistes. Non seulement l’extérieur fut réhabilité, mais l’intérieur
retrouva une grande partie de son élégance coloniale grâce à la donation
de mobilier d’époque par de généreux anciens élèves. En 1983, il acquit
sa 500 millième pièce.
Durant cette même période, les musées de la Bibliothèque accumulèrent
des fonds suffisants, grâce à l’aide particulière de la Nathaniel
Pickman Darby Foundation, pour réaménager et restaurer les bâtiments,
ajouter des auditoriums et agrémenter l’environnement. Tous les
moyens audiovisuels furent mis à jour et totalement informatisés.
Nous sommes désormais en présence d’un formidable outil d’enseignement
et de recherche.
LA
BIBLIOTHEQUE DE PIERRE.
Parmi
les raretés du Département de la Tradition Esotérique et de Littérature
Occulte, il en est une habituellement nommée « La Bibliothèque
sur Pierre » : une collection de tablettes, éclats et fragments
de pierre, plaques de métal, et morceaux de bois, soit donnés à l’Université,
soit découverts au cours d’expéditions diverses. Bien que l’on puisse
trouver des objets similaires dans d’autres musées, la Bibliothèque
est la seule institution au monde à posséder sous le même toit une
collection aussi riche. Conservées avec une précaution maximale, ces
pièces ont fasciné nombre d’experts en littérature, en science et
en religion. La collection est composée de tablettes babyloniennes
cunéiformes, de frises égyptiennes, et même de portions de vieux murs
peints ou gravés en provenance de tous les continents. La variété
des hauts et bas-reliefs conservés est tout à fait exceptionnelle.
Toutefois La section la plus controversée de la Librairie
de Pierre est celle qui regroupe un ensemble d’écrits extrêmement
anciens, les Manuscrits Pnakotiques, Les Fragments d’Eltdown
et de Celæno, Les Fragments de G’harne et du Sussex.
La plupart furent découverts sur différents sites lors de
la grande époque des explorations archéologiques sponsorisées par
l’Université, de 1850 à 1940. Alors que leur origine apparemment historique
avait été vivement mise en doute par les savants de beaucoup de disciplines,
ces mêmes érudits sont incapables de dire comment les techniques de
datation les plus sophistiquées les situent quelque part entre les
périodes géologiques dévoniennenne et mi-triasique. Les plus anciens
sont les Manuscrits Pnakotiques (qui ne sont en fait pas des
pierres, mais des « parchemins ») et quelques pierres et
éclats d’argile, désignés collectivement sous le nom de Fragments
d’Eldtown [14]ou de Fragments de Celæno, qui ont approximativement le même âge. Les
fragments de G’harne et ceux du Sussex. semblent d’une
date postérieure, peut-être le premier pléistocène. L’antiquité des
textes a amené des questions en ce qui concerne le matériau sur lequel
ils ont été écrits. Ni la pierre ni l’argile n’ont rendu possible
leur identification, notamment du fait que rien ne peut être comparé
à la géologie des sous-sols dont elles ont été extraites.
De plus, les textes ne présentent aucune similitude avec les
runes, l’écriture cunéiforme ou les hiéroglyphes des natifs du Middle
Est, de l’Asie, ou du Nord de l’Europe, traditionnellement considérés
comme l’un des éléments du développement de l’humanité.
L’écriture consiste en fait en une suite de points figurés
à motifs tels que, lorsqu’on les aligne correctement les uns avec
les autres (presque jamais horizontalement ou verticalement), ils
peuvent être déchiffrés en idées, ou au moins en pensées complètes.
Avec divers degrés d’approximation, au cours des ans, l’alphabet ,la
grammaire et la syntaxe ont été reconstruit. (Voir
: Walmsley, Gordon, Notes on Deciphering Codes, Cryptograms, and
Ancient Inscriptions, N.D., Londres). La prononciation est strictement conjecturale, aucun procédé ne pouvant être
considéré plus fiable qu’un autre. (Voir : Angell, George Gammell,
Ph.D;, L.L.D., travaux non publiés sur les inscriptions anciennes,
« Cthulhu Cult », dans plusieurs manuscrits, in The Bequest
of George Gammell Angell, propriété de la Société américaine d’Archéologie,
Boston) [15]
Avec certaines subtiles différences, le langage est le même
pour tous les fragments et éclats de pierre et d’argile. Après la
découverte de la clé majeure du langage, ils ont tous été traduits,
en des lieux et des époques divers (Voir plus loin : Le Livre de
Dyzan p. 27). Mais dans le cas des Manuscrits Pnakotiques,
les clés pour leur traduction ont pour l’essentiel été perdues.
L’intégralité de la plupart de ces textes ont été produits.
Les traducteurs ont buté non seulement sur la langue, mais également
sur le fait que les concepts contenus dans les documents sont obscurs
ou totalement incompréhensibles, voire scientifiquement impossibles.
Les lectures proposées sont donc souvent réfutées sur-le-champ par
de respectables érudits. Les savants des premières générations ont
considéré que beaucoup des informations contenues dans les textes
étaient irréligieuses, blasphématoires, et si hautement fantastiques
qu’ils ont simplement échoué à comprendre leur signification. Ils
ont mal traduit les textes et dilués leurs travaux dans des considérations
religieuses et moralistes, obscurcissant davantage les recherches.
En ce qui concerne le contenu, tous les textes ont trait aux
activités d’entités non humaines qui ont évolué, envahi ou colonisé
la Terre avant l’évolution des humains. Les descriptions, inscriptions
et les idées contenues dans les textes furent par conséquent considérées
comme des créations de mythes par tous ceux qui les ont étudié.
En outre — inutile de le dire — tous les textes sont anonymes.
I. Les Manuscrits Pnakotiques.
La tradition de certaines écoles d’occultisme veut que le
nom des manuscrits dérive d’une « Cité Fabuleuse des Archives »,
nommée Pnakotus [16] située sur une autre planète [17], voire de ruines découvertes en Australie centrale. Deux auteurs au moins reprennent
ces idées sans les commenter (von Junzt et Prinn)[18]. Il existe également une tradition européenne disant qu’ils sont les traductions
dans un « langage hyperboréen secret » d’un document plus
ancien (d’origine extra-terrestre17) ou « rédigé
par un homme endormi dans des royaumes boréaux oubliés » [19]. Au moins les deux tiers de l’ouvrage ne peuvent pour l’heure être traduits
[20]
La plupart des manuscrits furent extrait de grottes et autres
tréfonds géologiques. Les légendes locales affirment souvent que des
sites en question sont antérieurs à l’humanité (ceci ayant été confirmé
par des analyses ultérieures) [21]. Des analyses scientifiques et des affirmations (lorsqu’elles sont vérifiables)
issues des manuscrits eux-mêmes conduisent certains savants à considérer
qu’ils constituent les plus vieux documents connus [22]. Ils sont mentionnés dans les nombreux fragments d’argile et de pierre provenant
de périodes géologiques ultérieures, dont les Fragments d’Eltdown
et du Sussex, de Celæno, et de G’harne [23]. Comment ont-ils pu être préservés si longtemps ? C’est l’objet de beaucoup
de conjectures.
Par comparaison, les fragments ressemblant à des parchemins
[24], traduits depuis une époque éloignée, contiennent toutes les légendes, les
mythes ? et « la tradition céleste »[25] découverte en dernier lieu en raconte l’origine. Ils contiennent généralement
les descriptions d’entités légendaires impliquées dans une grande
guerre interstellaire, l’indication des endroits d’où vinrent ces
entités [26] et une description du monde lorsque les premiers arrivèrent et le colonisèrent
[27]. Tsathoggua [28] est mentionné pour la premire fois dans Les Manuscrits Pnakotiques.
Bien que de nombreux fragments soient détenus par nombre d’institutions
et de musées cotés, seuls trois groupes, aucun n’étant complet, ont
été collationnés dans le monde. L’un est à la Bibliothèque. Grâce
aux efforts incessants d’un ancien élève illustre et généreux qui
offrit les fonds, l’Université put regrouper en un seul lieu toutes
les pièces retrouvées au cours des fouilles archéologiques sponsorisées
par l’Université ainsi que celles issues d’autres fouilles. La Bibliothèque
a collationné un ensemble de 87 pièces allant en taille de 110 cm
x 63 cm x 58 cm (dont une portant en angle à la fois le texte et des
décorations secondaires) à 11 cm x 19 cm. Les notes d’un collationneur
anonyme ont été depuis publiées (Miskatonic University Press, 1967)
qui démontrent le contenu commun avec les collections du British Museum
et celles de l’Université de Tokyo. Tous les fragmets ont été abondamment
photographiés et photocopiés. De plus, la Bibliothèque possède deux
Manuscrits particuliers — de petite taille :18 cm x 14 et 18,2 cm
x 14,5 cm — obtenus après la fin du recollement. Les textes, cadeau
d’un ancien élève, suivent à la lettre les pages 31 et 74 de l’ensemble
collationné de la Bibliothèque..
II. Les
Fragments d’Eltdown et de Celæno.
Traduction
: Gordon Whitney, The Eltdown Shards : A Partial Translation.
Révérend Arthur Brooke Winters-Hall, The Eltdown
Shards, 1917, Londres, impression
privée.
Observations : Laban Shrewsbury, Ph.D., « Notes sur les Fragments de Celæno »,
Incomplets, Ms., N°
E7-5601, Lib. Misk. Univ.
Ces fragments de pierre et d’argile sont également issus de
plusieurs sites mondiaux, où, durant des siècles, ils avaient été
ramassés en tant que talismans « choyés avec insistance et transmis
de façon ésotérique dans certains cercles mystiques »[29] par les populations locales. Des légendes persistèrent en plusieurs endroits
disant que ces tablettes de pierre et ces bas-reliefs décoratifs,
dont les fragments de la Bibliothèque sont des vestiges, ont été rapportés
sur Terre par des êtres venus d’une planète tournant autour de l’étoile
Celæno[30], dans la constellation du Taureau des Pléïades. Des archéologues, des géologues
et d’autres ont adopté pour ces fragments le terme « Fragments
de Celæno ». Les géologues sont d’accord pour reconnaître qu’elles
ne viennent d’aucun des endroits où elles furent trouvées.
Les vingt-trois tablettes d’argile grise « dures comme
du fer », de formes et de tailles différentes, qui composent
les Fragments d’Eltdown tirent leur nom du lieu où elles furent récupérées,
lors d’une fouille géologique « pré carbonifère » dans le
sud de l’Angleterre. Comme les Fragments de Celæno (dont certains
furent découverts dans la même excavation), on a suggéré qu’ils précèdaient
l’espèce humaine [31] par opposition au fait qu’ils avaient été placés là où on les a trouvé à une
date ultérieure. De plus, l’argile de certains de ces fragments ne
correspond à aucune combinaison possible de sols prévalant dans les
strates géologiques dont ils furent tirés ou, ultérieurement, dans
d’autres. Personne n’a encore pu déterminer leur origine.
Les « hiéroglyphes » des Fragments de Celæno et
de ceux d’Eltdown sont identiques. Après examen, les traducteurs ont
déterminé que ces textes sont à la fois cumulatifs et répétitifs.
Donc, en prenant comme point de départ l’étude première de Winters-Hall[32], encore citée fréquemment et avec sérieux par les écrivains occultes »,
les philologues ont pu reconstituer et traduire de larges extraits
des deux textes qui se recoupent, et parfois réitèrent les textes
de certains Manuscrits Pnakotiques. Par exemple, Whitney et Winters-Hall,
travaillant séparément, ont lu le dix-neuvième éclat à peu près de
la même manière. Leurs traductions sont en substance les mêmes que
celle de Walmsley d’un extrait du huitième Manuscrit Pnakotique de
Wharby. Les savants présument que, étant donné les sites d’excavation
éparpillés où ils les ont trouvé, ainsi que l’uniformité de leur contenu,
les éclats et fragments peuvent avoir eu un même but.
Bien que les manuscrits Pnakotiques soient mentionnés dans
les Fragments d’Eltdown et dans ceux de Celæno, les différentes méthodes
de datation les rendent tous à peu près contemporains.[33]
Plusieurs des Fragments d’Eltdown furent transférés en 1941,
après beaucoup de controverses et d’acrimonieuses batailles judiciaires,
à la bibliothèque universitaire. Ce sont :
1. Le septième éclat, grossièrement oblong de 12,7 cm x 20,8cm.
2. Le quatorzième éclat, de forme triangulaire grossièrement équilatérale
de 50 cm x 50,2cm x
50,1cm;
3. Le vingt-et-unième éclat, oblong, de 42,4 cm x 27,9 cm.
4. Le vingt-troisième éclat, un cartouche circulaire, d’environ
35 cm de diamètre, avec des reliefs
émergeant au plus d’environ 3,55 cm.
Tous
les Fragments de Celæno extraits au cours de différentes expéditions
sponsorisées par l’Université sont actuellement à la Bibliothèque,
encore qu’ils soient disponibles pour des prêts inter institutionnels.
Ceux extraits par d’autres expéditions sont conservés dans des universités
et collections privées.
III.
Les Fragments de G’harne et du Sussex
Traductions : Gordon Walmsley; ND, Londres, Wharby
Museum.
Sir Amery Wendy-Smith, (Bart.) ND, Londres.
Sir Edward Windrop, « Translations of Writings Found on Stone
fragments from the Lost
city of G’harne in Africa », The Impérial Archeological Journal
48, N°7 (Nov. 1934)
: 327-69.
Observations
& Commentaires :
Ryan Millbue, Ph.D., The Annotated G’harne Fragments, 1965,
Arkham, Miskatonic University
Press.
Phileus P. Sadowsky, Ph.D., Further Notes on the Necronomicon,
(William Hamblin, ed.)
1980, Sofia at the University Press.
Gordon Walmsley, « A reconsideration of Several of the Proposed
Translations of the G’harne
Fragments », The Impérial Archeological Journal
96, N°2 (Avr. 1952) :
259-301.
Ce vaste ensemble d’éclats de pierres fut retiré au cours
de plusieurs expéditions en Afrique, d’un site depuis livré à l’activité
sismique. Les membres de l’expédition le désignèrent comme la ville
« perdue » de G’harne, en Afrique centrale. A chaque fois,
Windrop[34], Dyer et Pabodie [35], et les Wendy-Smith[36] découvrirent un nombre variable de pierres répandues dans la campagne. La plupart
de ces fragments, à la Bibliothèque, sont relativement petits :
moins de 30 cm de long; Les fragments de Wharby sont identiques.
Tous ont des points en relief organisés selon les mêmes schémas
que ceux des Manuscrits Pnakotiques, et les mêmes symboles.[37] En les étudiant, Walmsley put confirmer les traductions de documents plus anciens.
Il put également déterminer que, alors qu’en certains endroits mention
était faite de Cthulhu, l’information contenue globalement dans les
fragments suivait de près les extraits traduits des Manuscrits Pnakotiques.
D’après ce qui a été déchiffré, le cycle du mythe contenu
là traite du déracinement et de la destruction de la rébellion de
Cthulhu, de la capture et de l’emprisonnement de ses laquais et leurs
serviteurs, ainsi que des instructions pour la sécurité et le maintien
en détention d’individus et groupes particuliers. Il y a des notes
très précises sur des sujets d’astronomie et des cartes stellaires
détaillées.[38] Pour finir, il y a une explication des devises et des sceaux (qui apparaissent
sous forme de cartouches de différentes tailles parmi les dessins
des fragments) utilisés pour emprisonner les rebelles.
Cela suggère que le site où furent trouvés ces éclats était
un avant-poste ou une prison pour un ou plusieurs rebelles. Les avertissements
et les conseils contenus dans les textes sont identiques à ceux trouvés
ultérieurement par une expédition menée par le Dr Gordon Walmsley
(voir Walmsley, The History of the Race : Its Outposts & Reclamations
(inachevé), ed. Simon Guest, n.d., Wharby, Wharby Museum).
Dyer
et Pabodie, lors de leur première expédition commune, ramenèrent quarante
fragments. Windrop et les Wendy-Smith en ramenèrent un plus grand
nombre en Angleterre.
Les Fragments du Sussex sont en tous points semblables
à ceux de G’harne. Le contenu du texte est le même et le but recherché
semble apparemment le même. Ils sont également grosso modo identiques,
en ce qui concerne l’époque, à ceux de G’harne. La seule différence
véritable réside dans le fait que les éclats du Sussex furent trouvés
en Angleterre et dans le nord de l’Europe, et non en Afrique. Des
tentatives ont été faites, jusqu’ici sans succès, pour relier ces
fragments à Stonehenge.
Cinq des Fragments du Sussex, du Wharby Museum, en Angleterre,
sont en prêt réciproque permanent à la Bibliothèque.
Ce sont :
1. Le neuvième — presque une stèle avec des écritures sur trois côtés
et des symboles sur la
quatrième. La base mesure 80,3 cm x 50,3 cm. Tous les côtés sont fuselés
vers le sommet,
le plus haut mesure 120,4 cm depuis la base.
2. Le onzième — un cartouche en forme de tuile ; ébréché, mais avec
un côté complet. Carré de
45,5 cm de côté.
3. Le trente-troisième — approximativement oblong de 32 cm x 22,8
cm.
4. Le trente-huitième — envoyé à la Bibliothèque pour reconstitution.
Il
a été brisé in situ [39]. Des morceaux manquent. Egalement une stèle avec seulement un côté reconstructible de 44,2 cm x 17,9 cm
5. Le quarante et unième — une petite pièce sans écriture avec seulement
des pictogrammes (pas
de hiéroglyphes) de 28,3 cm x 14,8 cm./
LE
DEPARTEMENT DES ANTIQUITES ORIENTALES.
Le Département des Antiquités orientales est situé dans l’aile
Copeland de la Bibliothèque. Il fut mis sur pied grâce à de généreux
dons de l’Association des Anciens Elèves de l’Université. Il renferme
une grande variété de livres et d’objets d’Asie et du bassin Pacifique,
dont certains des plus anciens ouvrages asiatiques connus, particulièrement
de l’Asie du sud-est. Il renferme également les papiers du défunt
Dr H.H. Copeland, revenus à l’Université depuis le Sanbourne Institute
des Antiquités du Pacifique.
Comme pour la Bibliothèque de Pierre, les différents documents
collectés ne sont pas uniquement dans ce seul Département. Il concentre
cependant, en un lieu essentiel des exemplaires de livres rares qui
seraient autrement disséminés dans les bibliothèques du monde entier.
De plus, bien que la majorité de ses livres célèbres ne soient pas
les plus vieux, ils sont, de l’avis de tous, très étranges.
I. Les
Sept Livres cryptiques de Hsan [40]
Anonyme
; langue originale inconnue, mais peut-être apparentée au chinois..
Traductions :
Chinois : Connus
pour avoir été traduits en chinois très tôt. Ils furent parmi le guwen
shangshu apparentés au juwen shangshu avant 213 av. J.C.
Le juwen shangshu fut plus tard apparenté au chinois moderne
(voir ci-dessous) [41]
Français et russe
: 1920, Shanghaï, NP, Anonyme ; nombre d’exemplaires incertain, apparemment
dans une traduction précise d’un texte en chinois du XVIIe
siècle maintenant dans une collection privée en Angleterre. Illustrés.
Les Antiquités orientales acquirent un exemplaire en chaque langue
de la succession de feu Wilbur Akeley.
Français :
1943, Marseille, par le Lama Dordji Ram, édité par Alexandra David-Neel
(?) à partir d’une version préhistorique d’origine tibétaine ou d’Asie
centrale, complète en trois volumes, sortis en contrebande d’Asie
durant la Seconde guerre mondiale. Maintenant dans une bibliothèque
privée, en France, depuis le décès du Lama. 1200 exemplaires imprimés
(trois volumes reliés en un seul). Diffère sensiblement des éditions
de Shanghaï. L’exemplaire des Antiquités orientales est dédicacé à
la Bibliothèque par Alexandra David-Neel.
Aucune édition en langue anglaise n’est connue.
Histoire.
La
langue d’origine de ces livres n’est certainement pas le chinois,
mais un obscur dialecte himalayen. Les ouvrages ont probablement été
apportés en Chine occidentale par le Tibet depuis les tréfonds lointains
des montagnes d’Asie centrale. La légende dit qu’ils vinrent, par
les montagnes Kun Lun et Tien Shan, d’un monastère ou d’un temple
situé dans une plaine que les Chinois nommaient simplement Leng, c’est-à-dire
« froid » ou « frais »;
Les livres furent très tôt traduits en chinois, les premières
estimations historiques de Han plaçant les traductions aux environs
de 4200 av. J.C. Les savants avant 213 av. J.C. les transcrivirent
régulièrement sous la forme du langage contemporain maintenant désigné
comme guwen. Les ouvrages dans la (les) langue(s) originale(s) circulèrent
des siècles avant les Incendies de Qin. Les transcriptions étaient
facilement accessibles à tous ceux qui les recherchaient ou en avaient
besoin.
En 213 av. J.C, sur l’ordre du Premier Empereur, toutes les versions
en langue chinoise (et probablement beaucoup des originales) qui étaient
entre des mains privées furent détruites ou confisquées durant le
Bûcher des Livres.[42]. De plus, les savants et les chamans versés dans leur contenu et adeptes des
pratiques qu’ils décrivaient, débusquèrent et tuèrent, par décret
impérial, comme le furent beaucoup d’autres savants, les sorciers
et les chamans en désaccord avec le Premier Empereur [43]. Quelques exemplaires furent confisqués et gardés dans la bibliothèque Impériale
jusqu’à ce qu’eux aussi soient détruits quelques années plus tard.
En 207 av. J.C., au début de Han Ier, le Palais impérial,
« avec les archives et les bibliothèques oú étaient stockés
nombres des derniers exemplaires de livres cachés» fut saccagé et
réduit en cendres. [44]
Quelques années plus tard, encore sous la première époque de Han Ier
(202 av. J.C.- 9 ap. J.C.) des tentatives furent effectuées pour retrouver
la connaissance perdue et pour localiser les textes qui avaient survécu
aux livres détruits, sans se soucier de ce que ces livres auraient
pu contenir. Des tentatives furent également faites pour ramener en
Chine les savants rossés et exilés qui avaient réussi à fuir le massacre.
Mais on s’aperçut rapidement que les textes survivants des Livres
de Hsan dans leur langue originale ne se trouvaient plus en Chine,
non plus que les savants ou les chamans restés en Chine qui admettaient
connaître ce langage.
Des essais de reconstitution furent faits à partir de textes chinois
fragmentaires réintroduits dans le pays depuis l’étranger : ceux qui
font autorité furent ceux regroupés par le néo-légendaire Lão Chiào
Yuan [45], connu à la fois comme savant et comme grand sorcier magicien, qui avait échappé
aux déprédations de Qin et avait fui en Asie centrale. Il revint aux
domaines de Han dans son grand âge avec une transcription chinoise
partielle (en juwen). Comme l’ont fait les autres savants restants
dans beaucoup d’autres disciplines, il tenta de restaurer le reste
de mémoire. [46]
Des tentatives pour obtenir des exemplaires dans des révisions en
langue originale ou himalayenne du Tibet ou de l’Asie centrale réussirent
partiellement car les grands magiciens, sorciers et chamans de l’Himalaya
et des steppes, refusèrent non seulement d’autoriser que leurs livres
soient pris à l’étranger ou copiés par des étrangers, mais également
résolument de voyager à l’intérieur de la Chine, sans se soucier des
appas qu’on leur tendait. Tous les exemplaires que les autorités chinoises
avaient envoyés chercher, furent cachés. Aucun des sept livres dans
la langue originale ou en guwen shangshu authentifié ne fut
jamais ramené entre des mains chinoises officielles ou privées après
les Incendies de Qin. Toutes les transcriptions chinoises sont des
copies fidèles des reconstitutions altérées de l’époque Han.
Trois textes authentifiés de l’époque Han et un de la période Sui,
qu’on a jugé avoir été « corrigés » aussi précisément que
possible, sont connus à ce jour. Tous sont conservés dans des caves
à l’environnement étudié pour protéger le papier fragile de la détérioration.
Deux des exemplaires de l’époque Han sont à Taïwan et le troisième
est en Corée. L’exemplaire de la période Sui est à Miskatonic. Les
éditions ultérieures des dynasties Ming et Sung, copiées principalement
à partir de l’un des textes de l’époque Han, se trouvent dans une
collection privée ou dans les collections de l’Université. Les exemplaires
des époques Ming et Sung, bien qu’ayant tendance à être abondamment
et somptueusement illustrés, tendent également à avoir des textes
très erronés ou altérés.
Les versions tibétaines semblent être de deux sortes. La première
consiste en trois ensembles anciens de trois volumes, chacun écrit
en langage chiffré sur un matériau non identifié, apparemment un amalgame
de matière animale et végétale. Le code fut en fin de compte déchiffré
en 1950. Ce langage n’est pas du tibétain ou quelque chose d’analogue,
bien que l’alphabet utilisé soit une forme primaire de celui trouvé
dans les aires éloignées de l’Asie centrale au cours du premier siècle
après J.C. La syntaxe et l’orthographe sont identiques à celles découvertes
sur certaines des pierres, des éclats d’argile et des fragments de
la Bibliothèque de Pierre. Cependant, la transcription doit être faite
avec soin, ou ne pas être faite du tout.
Chaque ensemble de livres (les « sept » dans chaque cas
sont tous regroupés en ensemble de trois volumes) est relié avec des
couvertures de bois gravé légèrement obscènes. Chaque volume fait
environ 62 cm sur 21cm. Deux de ces ensembles furent éloignés du Tibet
vers la fin des années 1800, ou au début des années 1900, pour être
mis à l’abri. Un exemplaire est encore sous la garde et la surveillance
du Dalaï Lama. L’autre se trouve dans les Antiquités orientales.
Le second type tibétain est fait de livres, originellement
en langage tibétain, dont on prétend que les textes sont identiques
à ceux écrits en langage codé. Avant l’invasion du Tibet par la Chine
en 1959, la plupart des grands monastères auraient possédé au moins
un exemplaire complet en langue tibétaine dans leurs bibliothèques.
Depuis 1959, seuls huit sont réapparus. Deux furent saisis au monastère
Shigatse par les autorités chinoises. Ils disparurent sur la route
de la Chine avec les troupes chargées de leur garde. On dit que ces
mêmes troupes ramenèrent à Beijing un nombre important de statuettes
étrangement gravées et une caisse d’objets de tailles variées ressemblant
à des étoiles à cinq pointes.
Durant les premiers jours de l’invasion, les six ensembles
de la grande bibliothèque Sakya furent rapidement éloignés par les
moines, avec d’autres ouvrages rares et de valeur, et dispersés pour
être mis à l’abri. L’un d’eux est aux Antiquités orientales et un
autre se trouve à la Bibliothèque de l’Université d’Etat de St-Pétersbourg.
Un ensemble est également à l’Arsenal et un autre dans une collection
privée en France. L’endroit où se trouvent les deux exemplaires restants
est sujet à spéculation : on croit qu’ils se trouvent encore tous
les deux en Asie.
Selon la tradition, les trois livres écrits en langage codé
sont mot pour mot des copies précises des sept livres originaux. Les
moines de certains monastères éloignés étaient, paraît-il, capables
de les lire et de les transcrire en langage tibétain. On n’a malheureusement
pu comparer que de très petites portions des textes en chinois et
en tibétain, parce que les clés de ces très vieux textes ont été perdues
Des
rumeurs racontent qu’au moins les deux premiers exemplaires en tibétain
sont dans la Bibliothèque pontificale, sortis paraît-il en contrebande
du pays par les prêtres dominicains expulsés au début du XVIIe
siècle. S’il en est ainsi, il n’en a jamais été fait référence
dans la littérature occidentale ; et ils ne sont pas répertoriés dans
les catalogues publics de la Bibliothèque.
Contenu.
Intéressante est la description d’un grand plateau montagneux,
pas luxuriant, mais habitable, environnant une grande ville ou temple
construite dans les rochers. Il y a une description des pratiques
et des coutumes de ses habitants tout comme une richesse de détails
sur d’autres créatures et races résidant soi-disant dans et autour
de cette ville d’Asie centrale. On trouve des références identiques
dans Hérodote [47] et dans certaines explorations ultérieures de la Perse de la toute première
époque. On trouve des versions peu claires et imprécises des mêmes
descriptions, sous les dynasties Sung et Ming, dans les travaux et
dans les encyclopédies [48]. De toutes façons, les descriptions sont bizarres et excentriques.
Il y a également des descriptions de la langue, des coutumes
quotidiennes et des pratiques, dont beaucoup, selon les critères occidentaux,
apparaissent perverses et obscènes ; des guerres et autres troubles
impliquant des êtres étranges et ceux d’autres aires dans les montagnes
; la destruction et l’abandon de la cité et/ou des habitants de la
cité près de ou sous la plaine de Leng ; le signe Ancien. Les livres
contiennent également des citations du Texte de R’lyeh et des
incantations semblables aux Chants Dhol.
Comme c’est souvent le cas avec une telle littérature, les
montagnes ne sont pas décrites avec précision et les noms des lieux
ne signifient rien aujourd’hui. On croit toutefois que l’endroit se
situe dans des régions oubliées des voyageurs durant des siècles à
la fois par les Tibétains et les Chinois et coupées du reste du monde
par les membres d’une tribu à cheval.
II. Le
Livre de Dzyan [49]
« Livre
pour Interpréter les Caractères Ecrits Secrets » ou « Livre
de Caractères pour Interpréter
les Secrets »
Anonyme
; fragmentaire ; jamais publié en Occident ; reproduit à de nombreuses
reprises.
Historique
:
Il s’agit d’un texte ancien, bien connu en Chine depuis peut-être
des millénaires. La légende rapporte que les six premiers chapitres
sont antérieurs à la Terre elle-même [50].
Il fut traduit en guwen chinois et commenté en permanence
par les sorciers et les chamans. Des livres dans la langue originelle
existèrent en même temps que les transcriptions en chinois dans
les grandes bibliothèques royales et régionales. Des exemplaires
complets disparurent durant le siècle du Bûcher des Livres [51]. Le seul exemplaire « originel » encore existant fut découvert vers
595 ap. J.C., dans un site funéraire volontairement effacé, dans
une grotte découverte par hasard par des marchands près de la frontière
actuelle du Tibet, à Sinkiang.
L’accès à la grotte renfermant la tombe était orné de glyphes
semblables à ceux trouvés sur les Fragments d’Eltdown et de G’harne.
La tombe elle-même est ornée d’une configuration en relief, à cinq
points, qu’on a élucidé depuis comme en relation avec le « Signe
Ancien ». La tombe était occupée par le squelette difforme d’un
individu identifié, par des documents et des objets trouvés dans d’autres
parties de la grotte, comme étant un chaman tristement célèbre qui
pratiquait des rites interdits à l’encontre d’un seigneur local. Le
seigneur survécut pour voir le shaman exécuté et enterré avec ses
livres et ses attirails. Des avertissements étaient gravés tout autour
de la grotte, en chinois et dans plusieurs autres langues, à qui voulait
les entendre, de laisser ce qu’il trouvait en place et de quitter
les lieux.
La grotte fut connue mais évitée durant des siècles par les
ermites, les bandits et les pâtres locaux. Les marchands qui pillèrent
la tombe furent trouvés peu après démembrés là, leurs membres éparpillés
sur le flanc de la montagne avec les livres et le reste du butin.
On retrouva par hasard le livre dans la bibliothèque du prince
de Shu, vers 600 ap. J.C.(sous la dynastie Sui), et il fut le seul
à disparaître lorsque le prince, accusé de pratiquer la magie noire,
fut, à cause de cela, réduit au rang de roturier [52]. Il fut plus tard légué à la bibliothèque impériale par un célèbre poète auquel
il fut ultérieurement retourné après avoir été officiellement copié
malgré la proscription impériale à l’encontre de tels ouvrages [53]. Des notes ayant subsisté dans les archives impériales indiquent l’utilisation
de la version impériale pour réaliser de nombreux exemplaires supplémentaires,
à des fins privées, avant qu’elle soit annoncée comme volée vers 1530.
L’exemplaire impérial (identifié par ses marques et ses sceaux) et
deux transcriptions du XIIIe siècle furent finalement trouvées
et prises en Angleterre en 1902 par un missionnaire excentrique qui
déclara les avoir obtenu alors qu’ils étaient dans un obscur monastère
de la moderne Sinkiang. Ils disparurent peu de temps après.
Contenu
:
C’est
grâce à la Pierre de Rosette que beaucoup de textes de source extrêmement
obscure, dont certains détenus dans la Bibliothèque de pierre (à
l’exception des parties les plus anciennes des Manuscrits Pnakotiques)
ont pu être traduits, de même que les différentes inscriptions et
les écrits ultérieurs associés au cycle du mythe de Cthulhu : cela
constitue quelques-uns des guwen shangshu jamais découverts
[54]. Les deux dernières transcriptions sont des copies exactes des premières. Les
motifs à points et les glyphes figurent parmi les précurseurs des
premières formes connues de chinois et de sanscrit. Les savants considèrent
qu’il s’agit de l’information la plus large disponible sur le cycle
du mythe de Cthulhu. Y est même inclus « l’arrière-plan nébuleux
des entités transgalactiques qui se cachent sur les planètes infinitésimales
... y installant des avant-postes, et repoussant à l’occasion d’autres
formes accidentelles de vie ... pour occuper totalement les lieux »
[55]
Chaque volume mesure approximativement 50 centimètres sur
31, et consiste en un ensemble de tablettes de bambou, renfermant
chacune 40 caractères chinois, 60 points en relief, 50 glyphes et
11 lignes d’une langue qui préfigure le sanscrit. [56]
Lorsqu’il est correctement collationné, chaque texte se répète
lui-même dans chaque forme d’écriture. En faisant des comparaisons
avec le sanscrit originel et avec chacun des premiers fragments en
chinois, et en utilisant les différents textes occidentaux sur la
cryptographie et les chiffres, particulièrement ceux de Trithème,
Walmsley put en fin de compte présenter des transcriptions des fragments
de G’harne et du Sussex et clarifier les premières traductions de
quelques parties des Manuscrits Pnakotiques et du texte de R’lyeh.
(Voir Gordon Walmsley, Notes on Deciphering Codes,
Cryptograms and Ancient Inscriptions, N.D., Londres)
Les
tablettes de bambou sont reliées à l’aide de fils de soie noire. Chaque
reliure comprend quatre volumes contenant le texte complet. Chaque
volume est recouvert d’un matériau fin, en apparence de la soie, mais
qu’une inspection plus minutieuse ne peut identifier. Le tout est
pour finir relié ensemble par des lanières de peau animale.
L’original de l’ensemble (qui date de 595 ap. J.C.) est au
Musée de Wharby, en Angleterre. Il a été soigneusement authentifié,
encore que les Administrateurs du Wharby n’aient jamais divulgué par
quel moyen. L’exemplaire impérial se trouve aux Antiquités orientales,
cadeau d’un donateur anonyme. Les deux autres ensembles furent vendus
à des acheteurs chinois de Formose en 1936, et on ignore actuellement
où ils sont. Les textes du Wharby et de la Miskatonic ont été particulièrement
reproduits et les copies reliées pour un usage institutionnel.
Traductions
:
Révision chinoise
: Ainsi appelée parce que le texte est écrit dans des caractères qui
ressemblent à du chinois mais la langue n’est ni le chinois ni autre
chose qui s’y rapporte. Le texte a été provisoirement daté de 15000
ans, d’après des études à la fois au microscope et des caractères.
Il s’agit d’une forme d’écriture très primitive et très obscure. Des
preuves internes confirment qu’il s’agit d’un résumé et d’une interprétation
de certains textes très anciens.
Deux exemplaires complets de la Bibliothèque consistent, par exemple,
en 228 bandes de bois reliés ensemble en 76 paquets de trois bandes,
dont chacune mesure 30,6 cm sur 51 cm. Le bois est travaillé mais
il n’est pas gravé. Chaque paquet est relié, par des fils de soie,
dans des boîtes de bois uni. Dans chaque boîte il y a également un
ensemble de neuf tablettes de pierre, mises à jour en même temps,
qui mesurent 61,2 cm sur 30,6 cm. Chacune comprend à la fois des caractères
et des figures. Dans chaque cas, les 237 bandes et tablettes forment
un texte complet. La plus ancienne, laquée, fut le premier don d’Anne
Tillinghast (voir Introduction). La dernière acquisition fut faite
il y a 90 ans, découverte en 1901 au cours de l’expédition conduite
par H.H. Copeland sous les auspices de la Fondation Pickman.
Un troisième exemplaire dans sa forme manuscrite fut le cadeau de
Paul Tuttle (Promotion de 1927). Il provenait de la succession de
son défunt oncle, Amos Tuttle, auquel il était parvenu « de quelque
part dans la nuit intérieure de l’Asie » et qui l’acheta pour
la somme fabuleuse de 10000 dollars [57]. Il s’agit d’un très vieux papier relié en peau humaine dans un coffret recouvert
de fine laque jaune unie.
En latin : Transcription anonyme entre la fin du IIIe
siècle et le début du IIe siècle av. J.C. à partir
d’une transcription antérieure supposée de sources babyloniennes ou
perses. Ce texte a été comparé positivement à la révision chinoise
des savants modernes. C’est un codex de 200 manuscrits extrêmement
anciens aplatis et reliés avec une méthode pratiquement moderne (du
XXe siècle). Le tout mesure 92,5 cm sur 45 cm et est conservé
dans un caveau spécial à l’environnement contrôlé.
En allemand : Liyuhh : Adaptation et analyse anonyme du texte
en latin [58], de même qu’une traduction, complète, avec toutes les illustrations et cartes
[59] découvertes dans la révision chinoise. Extrêmement rare, il fut publié en privé
au XVIIIe siècle [60] dans une édition rare de 400
exemplaires. Les Antiquités orientales en détiennent deux.
En anglais : Traduction célèbre (ou notoire) de Lord Rochester
de la version en latin, officiellement bannie parce que scandaleuse,
irréligieuse et jamais publiée. Plusieurs manuscrits de la main de
Rochester existent cependant, de même qu’un certain nombre d’exemplaires
d’autres personnes, corrigés par Rochester. Les Antiquités orientales
ont la chance de posséder cinq exemplaires, deux de la main de Rochester
et trois corrigés par lui. Tous sont reliés en soie travaillée et
enfermés dans un fin coffret laqué (exportation chinoise du XVIIIe
siècle). Certaines illustrations, apparemment du traducteur,
de source inconnue. Largement consulté et souvent copié (Rochester
était assez érudit), c’est le texte sur lequel Shrewsbury et Copeland
basèrent tous deux leurs examens annotés des textes en latin.
Note : Les traductions ci-dessus sont les meilleures connues.
Cependant, des citations du Texte de R’lyeh, ainsi que des
références, ont été trouvées dans toutes les langues. Cela a été,
au moins partiellement, largement traduit.
Commentaire :
Seth Bishop, Son Livre : Being Exerts from the « Nekronimicon »,
le « Culte des Goules », les « Manuscrits Pnakotiques »
et Le « Texte de R’lyeh ». Copié de sa propre main dans
les années 1919 à 1923, Manuscrit olographe n° E7-1480A, Bibl. De
l’univ. De Misk.
Harold
Copeland, plusieurs Etudes sur la culture préhistorique du Pacifique
avec des références à la fois au Texte de R’lyeh et à l’Ecriture ponape.
Laban
Shrewsbury, Ph.D. An Investigation into the Myth-Patterns of Latterday
Primitives with Especial Reference to the R’lyeh Text, 1936, Arkham,
Miskatonic University Press.
Contenu :
Ce mince volume (157 pages imprimées) constitue le grand texte
de Cthulhu. Il comporte les détails de sa guerre avec les Dieux Anciens,
son emprisonnement et celui de ses disciples et apparentés, les explications
de ce qui devait être fait pour les libérer, ainsi que les conséquences
de son retour [61]. C’est le travail sur lequel les cultes mondiaux de Cthulhu se basent
sous une forme ou sous une autre (Le Livre de Dzyan couvre
une gamme beaucoup plus étendue de sujets). Les différentes sections,
sous la forme manuscrite, on été traduites dans la plupart des langues.
La majorité des chants connus, des invocations à Cthulhu et des éloges
de ses laquais qu’on trouve dans le Necronomicon, se trouvent d’abord
dans ces pages.
L’ensemble de manuscrits, connu sous le nom de Chants Dhol
[62] est très apparenté au Texte de R’lyeh. Ils furent découverts vers 1650
en Asie dans un temple à la réputation néfaste. Des analyses ont démontré
que les parchemins pouvaient être aussi anciens que le bois sur lequel
le Texte de R’lyeh est écrit. Les Chants Dhol, toutefois,
sont rédigés dans une forme première de langage qui serait peut-être
devenue le Shang chinois (la première forme de langage écrit ayant
un rapport avec le guwen shangshu).
Les « chants » sont, en fait, une collection de
formules pour les invocations, le rassemblement et la destitution
de Cthulhu et de ses laquais. Certaines de ces formules semblent
également être des protections contre « le Signe Ancien »
et aider à l’utilisation de certains objets désignés. Aucun de ces
chants ne semble avoir pour but la méditation ni être considéré
comme un hymne. Les manuscrits contenant ces chants furent légués
à la Bibliothèque en 1919 par un marchand chinois de Shanghaï.
IV.
L'ecriture Ponape.
Traductions
:
Capitaine Abner Ezekiel Hoag, 1735-36, Arkham, Ms. seul, Bibliothèque
Kester, Salem,
Massachusetts.
Harold
Hadley Copeland, Ph.D., 1907, Arkham, Miskatonic University Press.
Commentaires et observation :
Harold
Copeland, Ph.D., Polynesian Mythology with a Note on the Cthulhu
Legend Cycle,
1906,
Arkham, Miskatonic University Press.
--------, The Ponape Figurine, 1910, Arkham, Miskatonic University
Press.
--------, The Prehistoric Pacific in Light of the Ponape Scripture,
1911,
Arkham, Miskatonic University Press.
L.N.
Isinwyll, Ph.D., et également, Findings of the Miskatonic University
Pacific Basin Study Group, 1975-1982, Foundation fir the Study
of Primitive Metaphysics,
1985.
Ian Mustall, Ph.D., « Understanding the « Ponape Scripture » »,
Journal of
Medieval
Metaphysics 117, N° 3 (oct. 1986) : 211-78.
Solar Pons, An Inquiry into the Nan-Metal Ruins of Ponape,
1903, Londres, impression
privée.
Ce document fut découvert par un capitaine de bateau à Ponape
parmi des ruines monolithiques basaltiques [63]. Véritable codex, c’est un ensemble de tablettes de bois enfermées avec soin
entre des couvertures de bois aux gravures indécentes reliées ensemble
par des lanières de peau humaine. Le bois n’a jamais été identifié.
Les textes sont, en partie, un examen des premières formes de cultes
de Cthulhu chez les insulaires du Pacifique. Cela implique donc
également que très tôt il existait des centres de tels cultes non
seulement dans le bassin du Pacifique mais aussi partout dans le
monde.
Le (ou les) rédacteur(s) de l’Ecriture étaient bien informés
de l’emprisonnement des laquais de Cthulhu et de Cthulhu lui-même
[64]. L’Ecriture semble avoir été véritablement rédigée par quelqu’un qui essayait
de circonvenir ou de séduire des aborigènes qui ne se doutaient de
rien afin qu’ils aident à l’éventuelle libération des captifs. Cela
induit aussi qu’autrefois les très naïfs bipèdes ont fait tout ce
qu’ils pouvaient pour leur éventuelle libération ; leur utilité comme
domestiques aura fait qu’à la fin, Dieu merci, ils furent également
comestibles !
Bien que copié à plusieurs occasions, le volume de la Bibliothèque
Kester de Salem est le seul livre écrit dans une langue spécifique.
La traduction du capitaine Hoag, également à Salem, n’a jamais été
complètement authentifiée principalement par manque de données confirmées
et par suite d’une connaissance incomplète du dialecte, obscur. Le
lieu de localisation exacte du livre s’évanouit avec la mort de celui
qui l’a découvert, le Capitaine Hoag.
La
traduction de Copeland est basée sur sa connaissance de certains des
premiers dialectes et langages de cultures du Pacifique glanées au
cours de ses importants voyages. Ses notes, maintenant à la Bibliothèque,
montrent qu’il a collationné de façon étendue des traductions de
Hoag avec des documents qu’il s’était procuré en Asie du Sud. Copeland
authentifia une grande partie du manuscrit de la Kester. Le travail
n’était pas terminé lorsqu’il mourut.
Parmi les livres peu communs et rares détenus par le Département
de Tradition Esotérique et de Littérature Occulte, aucun n’excite
plus l’intérêt ou n’a provoqué plus d’investigation de la part des
érudits que ceux qui composent la collection Darby. Placée à la Bibliothèque
sous la tutelle du conservateur érudit Danforth, la Collection Darby
offre une idée du type de littérature ésotérique qui a rendu la Bibliothèque
universitaire célèbre. Parmi les livres et les manuscrits dont la
bibliothèque est extrêmement fière figurent le Codex Dagonensis
et le Livre d’Eibon, qui sont tous deux des pièces manuscrites
uniques. De plus, on y trouve plusieurs exemplaires intéressants des
Cultes des Goûles, du De Vermis Mysteriis, de l’Unaussprechlichen
Kulten, et du Nécronomicon.
I.
Le codex Dagonensis
Dit
Le Livre noir, anonyme, fragmentaire.
L’appellation
de l’un des cinq codex, enluminé et par ailleurs illustré, d’époques
différentes, ne remonte pas apparemment au-delà de l’an 1000 ap. J.C.
Chaque codex est relié en un matériau organique : deux en peau humaine,
un en un cuir qui ressemble à une peau de batracien, et deux en peaux
d’animaux inconnus. Tous sont très répulsifs au toucher, et leur couverture
tend à attirer l’humidité atmosphérique, ce qui les recouvre d’une
sueur grasse lorsqu’on les manipule. Tous les codex sont maintenus
dans une atmosphère contrôlée. Tous les manuscrits sont en vélin réalisé
à partir de matériaux, autres que les peaux de mouton, d’animaux inconnus.
Tous
les manuscrits sont en deux langues et contiennent également un code
indéchiffrable. Les parties de ceux qui sont enluminés et illustrés
sont rédigées dans une forme gothique primitive. Tous les écrits,
tous les chants et toutes les incantations sont écrits dans une langue
inconnue, qui semble se rattacher de très près au Texte de R’lyeh.
Le nombre de manuscrits de chaque codex varie (plus ou moins cinq)
selon la part de rituels de Sathlatta et de Tsathoggua qu’il contient.
Traductions
: Aucune n’est complète.
En anglais : Wilfred Larmer, manuscrit non publié, Wharby,
Angleterre (d’après un exemplaire du Cthaat Aquadingen)
Commentaire (en anglais) : Martin Spellman,
1935, Oakdeene (Angleterre), olographe, non publié, Wharby,
Angleterre (réalisé d’après un exemplaire du Cthaat Aquadingen.
Encore
que les origines des manuscrits du Codex Dagonensis et codex semblables
soient obscures, une preuve interne suggère qu’il y aurait eu à l’origine
bien plus de cinq volumes, puisque aucun des volumes encore existants
n’est exactement le même; Toutefois, tous contiennent en gros le même
type de matériaux. Les manuscrits furent apparemment trouvés à travers
le nord de l’Europe et reliés et décorés dans d’obscurs monastères
et couvents, ou dans leurs équivalents pré chrétiens.
Ceux-ci furent remarqués par les visiteurs de certaines des
villes de l’ancienne Hansa où ils ont été apparemment trouvés (et
en partie copiés) et à partir desquelles ils circulèrent plus tard
dans le Nord de l’Europe par les anciennes voies de commerce hanséatiques.
Bien qu’ils fussent connus très tôt en Germanie, il semble qu’aucun
des codex ne soit tombé entre les mains de l’Eglise persécutrice,
ou des autorités séculières, au cours d’hérétiques croisades ou, plus
tard, durant la sorcellerie médiévale. D’un autre côté, des savants
voyageant en Irlande ont rapporté qu’avant 400 ap. J.C., des missionnaires
chrétiens du Nord pestaient contre leur influence et condamnaient
leur usage comme anathème. Aucune certitude quant à la date d’obtention
du volume présentement dans la bibliothèque du Vatican.
Tous les codex sont conservés discrètement : ni cachés ni
interdits. Ils ne sont toutefois connus et consultés que par des étudiants
spécialisés en occultisme.
Des cinq codex encore existants, deux (se référant tous deux
au Cthaat Aquadingen) sont dans des collections privées en
Angleterre. Ils ne sont généralement disponibles pour ceux qu’ils
intéressent qu’avec des accréditations en règle. Le volume détenu
au Vatican (le Codex Maleficium) est d’habitude inaccessible.
Le volume conservé à Upsala (le Codex Spitalsk) [65],
le plus ancien des cinq, semble-t-il, peut également être consulté
sur accréditations tout comme le Codex Dagonensis à l’Université
de Miskatonic.
L’exemplaire
de Miskatonic fut transféré par acte notarié à l’Université en 1928
lorsque, à Innsmouth, Massachusetts, l’Ordre Esotérique de Dagon,
un culte local, fut interdit et supprimé, et ses membres temporairement
dispersés. L’ouvrage appartenait au capitaine Obed Marsh, fondateur
de l’Ordre. L’énigme reste entière quant à la façon dont il l’obtint.
Le Codex Dagonensis est revêtu d’une étrange peau de batracien.
Chacun des 170 manuscrits reliés mesure 62 cm sur 40 cm ; plusieurs
sont illustrés et comportent des cartes. Les couvertures mesurent
69,3 cm sur 44 cm. Bien que la Bibliothèque de l’Université ait la
garde du codex, suite au transfert notarié ou au don des héritiers
du capitaine Marsh, il est à la disposition pour étude, sur demande,
aux membres de l’Ordre Esotérique de Dagon, qui le consultent encore
à l’occasion.
Contenu.
Ce
grimoire est hautement considéré dans les cercles occultes. Bien
que défini comme une collection presque légendaire d’écrits et d’incantations,
prétendant entre autres, « relater la montée propre aux éléments
d’une certaine eau — et de l’océan — et autres ‘démons’ aux origines
plus obscures »[66], il a été également décrit comme un livre « diabolique » d’ « horreur
océane »[67](faisant plus particulièrement
référence au Cthaat Aquadingen). Le texte traite également
clairement de démons d’origine plus qu’obscure, hostiles à l’Humanité,
dont l’existence se perpétue encore .
Le
titre des exemplaires anglais n’est que partiellement traduisible.
« Cthaat » ne semble provenir d’aucune langue connue et
le texte n’indique pas de source. D’un autre côté, « Aquadingen »
semble être un mot composé du latin « aqua » — eau, et de
l’élément allemand, « (d)jingen » = peuple de, d’où peuple
de l’eau.
Bien que les cinq codex diffèrent quelque peu, chacun contient
au moins ce qui suit [68]:
1. Le Chant funèbre de Nyhargo (et parfois des extraits du Code de
Nyhargo)
2. Des paragraphes ou des sections de l’élaboration, ou de la non-élaboration,
du Signe Ancien.
3. Au moins un Sathlattae complet (les Sathlattae sont des chants
et des rituels dédiés à Ubbo-Sathla) comme suit :
a) le Cthaat Aquadingen, un volume possède le Quatrième et
l’autre, le Sixième.
b) le Codex Maleficium, le Troisième.
c) le Codex Dagonensis, le Troisième et le Huitième (ensemble).
d) le Codex Spitalsk, le Second.
4. Plusieurs pages des Rituels de Tsathogguan.
5. Des protections pratiques pour protéger les utilisateurs de tout
ce qui a été invoqué.
Notez également que l’un des codex anglais comporte deux demi
versions reliées séparément.
De Marigny et le Dr Hike affirment tous deux que les codex
peuvent être mieux « utilisés » en combinaison avec le
Texte de R’lyeh et les Chants Dhol [69].
II.
Le culte des goules
Auteur
: Antoine-Marie Augustin de Montmorency-les-Roches, Comte d’Erlette
(1635- vers 1693)
Traductions
: Pas de traductions en anglais connues — On peut trouver des
exemplaires en italien et en espagnol dans les bibliothèques privées
de par l’Europe;
Histoire
de la publication : Pas de publication connue. Existe principalement sous forme manuscrite, dont
plusieurs ont été authentifiées. D’Erlette imprima en secret quelques
exemplaires sur sa propre presse. Trois existent encore ; on ignore
combien étaient encore en préparation.
Commentaire
: Edward Barnes Halpin, « La Magie cthonique montagnarde dans
Les Cultes des Goules », Revue du Monde Surnaturel [70] 12, n° 2 (juin 1943).
Documents
de bibliothèques :
1. Manuscrit daté « 13 août 1681 70», relié en
lanière de peau humaine blanche ; armoiries et inscription effacées
; 153 pages, belle écriture, 13,35 cm x 10,2 cm. Don de Paul Tuttle
(promotion de 1927).
2. Manuscrit non daté aux armes du Duc de Montmorency, relié en lanière
de peau humaine blanche ; dos au soleil décoloré ; tacheté ; très
petite écriture, 12 cm x 9,9 cm. Don d’Anne Tillinghast.
3. Manuscrit daté « ... fév 1666 » dédicacé par d’Erlette
à Guiborg, qui aurait été son dernier exemplaire personnel. Notes
dans les marges de la main de Guiborg ; lanière de peau humaine blanche,
fermoirs et clés en or ; 151 pages, 13,2 cm x 11,3 cm. Succession
de Wilbur Akeley.
4. Manuscrit en espagnol, non daté, blasons et inscription effacés,
contenu identique au texte français ; veau rouge, endommagé par l’eau;
152 pages, 13,25 cm x 10,2 cm. Don anonyme, 1859.
5. Manuscrit en espagnol, non daté, pas d’autre identification, seulement
les quatre premiers chapitres, sans reliure ; cousu à la main, emballé
dans de la soie blanche, avec des cordonnets dorés ; 57 pages, chacune
de 22 x 16 cm ; don d’Anne Tillinghast.
Histoire.
Un
jeune cousin de Louis XIV, roi de France, Augustin de Montmorency-les-Roches,
d’une branche cadette de Montmorency, différente de la famille royale
d’aujourd’hui, passa la plus grande partie de son existence dans différents
châteaux médiévaux des Pyrénées près de la Navarre, au lieu d’être
dans la mouvance de la Cour à St-Germain. Il étudiait longuement les
pratiques religieuses anciennes pré chrétiennes interdites de sa région
lointaine, où, au Xe siècle, des moines fidèles parlaient
de l’existence de lieux cachés et obscurs, adorant des déesses à
la poitrine tombante et au ventre gravide, en pratiquant des feux
rituels, des cérémonies funèbres impies et autres abominations [71]». Les moines fidèles auraient pu dire la même chose au milieu du XVIIe
siècle.
Au
cours de ses recherches, il exécuta beaucoup de cérémonies « antichrétiennes »
et « d’abominations », afin, disait-il, de les étudier minutieusement.
Misanthrope à une époque de grande prouesse sociale, le jeune
aristocrate aux ‘recherches’ hautement douteuses, attira néanmoins
l’attention des notables locaux. Son antipathie envers le catholicisme
et l’enthousiasme de certains éléments de la populace locale, en aidant
ses « recherches religieuses outrancières » et en « recréant »
des pratiques religieuses non chrétiennes, attirèrent l’examen minutieux
de l’Eglise. Son comportement et celui de ses vassaux furent suffisamment
alarmants pour justifier une réprimande royale.
Le manuscrit des Cultes des Goules fut apparemment terminé
en 1665, et cette année-là, il circula librement sous forme de manuscrit
parmi les célèbres sorcières parisiennes, auto-proclamées,
qui pratiquaient les diableries, la nécromancie et la sorcellerie
à la neuvième ou à la dixième génération »[72]; d’Erlette est connu pour
avoir préparé et apporté, d’abord à St-Germain, puis plus tard à Versailles,
plusieurs originaux spécialement imprimés et somptueusement reliés.
Il a également confectionné pour la noblesse des démonstrations des
pratiques contenues dans son livre. On chuchota qu’il initia Madame
de Montespan, la maîtresse en titre du roi, à l’occultisme
par l’intermédiaire de ses propres pratiques de sorcellerie. Son plus
intime associé à Paris fut l’Abbé Guisbourg, « un homme qui confesse
des abominations aussi viles qu’inconcevables pour un esprit normal
... coupable de chaque crime connu contre Dieu, l’homme et le souverain
... un homme qui semble parfois être un maniaque délirant, parlant
à d’autres calmement de ce qu’il fera ou dira ... lorsqu’il mourut
sur le bûcher. [73]»
Dans une lettre, aujourd’hui perdue, envoyée à Mlle de Montpensier,
Mme de Sévigné aurait donné à cette demoiselle, première cousine du
roi, les comptes-rendus troublants du comportement de d’Erlette. Dans
la lettre, elle suppliait la Grande Mademoiselle d’informer
le roi sur leur abominable parent.
La nature exacte et la véritable étendue de ses activités
fut finalement découverte au cours des investigations officielles
menées à la lumière du grand et aristocratique scandale connue sous
le nom d’Affaire des Poisons. Sa disparition soudaine
en 1681 après avoir été entendu par la Chambre Ardente70
fut due à une lettre de cachet émise par un Louis XIV
furieux et grandement énervé. On pense que d’Erlette mourut, seul
et fui de tous, un jour de 1693, après avoir été emprisonné dans une
forteresse désolée de l’Atlantique.
A cause de ‘L’Affaire des Poisons ’, les
Cultes des Goules furent vigoureusement interdits en France. Jamais
publiés, ils circulèrent largement sous forme de manuscrits dans Paris,
ainsi qu’alentour, dans les coulisses de la Cour à partir de 1665
et, subrepticement, à Versailles vers 1678. Un exemplaire magnifiquement
relié fut visiblement utilisé durant les messes noires prônées par
« la grande Prêtresse des réunions et des congrégations de sorcières
de Paris » [74],
Mme Catherine Montvoisin (La Voisin). » ..... Aucune personne
seule — agissant seule, sans lien avec l’armée ni aucune autorité
d’Etat — n’a jamais expliqué un carnage comme celui de La Voisin
...
C’était une sorcière, au pur sens théologique et anthropologique
du mot » [75] Le livre était également tenu en grande estime par Louis de Vanens » ...
sataniste confirmé, sorcier rétrograde [sans parler de son proche
associé de d’Erlette) poursuivant de façon intrépide ses arts noirs
rituels dans les entrailles de la Bastille »[76]. On dit, encore qu’on ne soit certain de rien, que la marquise de Brinvilliers
a été consultée pour le meurtre des membres mâles de sa famille, de
ses amis gentilshommes, et de tout ce qui se trouvait sur sa route.
La duchesse de Soissons aurait mémorisé le texte entier, couverture
par couverture.
En dépit du scandale, des recherches, des procès et des disparitions
(royales ou autres) qui s’ensuivirent, les manuscrits continuèrent
à apparaître et à circuler largement dans les salons à la mode partout
en France, en Angleterre, en Ecosse, en Espagne, dans l’Empire, et
en Italie. On peut encore en trouver plusieurs dans de grandes bibliothèques,
privées et publiques, dont la collection Darby à la Miskatonic. Tous
sont reliés en peau humaine, constituée, croit-on, de certaines des
centaines de bébés rôtis dans le célèbre four de La Voisin. Le plus
célèbre manuscrit de d’Erlette, dédicacé de sa main, de façon élaborée,
à Mme de Montespan et qui porte ses armoiries, disparut en fin de
compte et on croit, de façon presque sûre, qu’il a fait partie des
volumes contenus dans le « Coffret Noir » scellé de sa main
et jeté dans une bonne flambée par Louis XIV avant son grand Conseil
d’Etat du 23 juillet 1709 [77].
Contenu.
Les
Cultes des Goules ne constituent pas un livre très long. Il fut décrit
une fois comme un « vilain petit grimoire [78] » par un prélat écœuré de la Cour. La plupart des manuscrits ont environ
150 pages (cela dépend de l’écriture). Ils contiennent des descriptions
des pratiques supposées être celles des anciennes religions terrestres
(par exemple chthoniennes) qui précédèrent le christianisme ( ou la
religion romaine en général) dans le sud de la France et en Gaule.
Ces rituels sont décrits avec beaucoup de détails. Et cela n’a rien
à voir ni avec les poisons ni avec les empoisonneurs.
Il fut souvent considéré à l’origine des rituels durant les
messes noires hautement à la mode et les « étranges et infâmes
besognes effectuées dans la demeure retirée de La Voisin [79]». Son auteur déclara avoir été témoin de pratiques décrites de première main
et fut considéré comme un expert sur le sujet. D’autres membres
de la cour soutenaient qu’il fut un adepte de la propre exécution
de tous les rituels et qu’il le fit souvent. La rumeur et les commérages
ont fait qu’il aurait effectué beaucoup plus de pratiques qu’il
n’en a exécuté. Quelques courtisans étaient si blasés par les rituels
que rien n’aurait provoqué chez eux le moindre dégoût.
III.
De Vermis Mysteriis
Lodovicus Prinneaus [Ludvig Prinn], daté ap. J.C. 1484, Pub. Post. Cologne, 1485, en latin.
Traductions
:
En allemand : (Lettre Noire), 1490, Düsseldorf.
En anglais : Mysteries
of the Worm [80],
tr. Fr. Latin par Sir Edward Kelly, 1573, Londres.
he Mysteries of the Worm, being the Complete Book in 16
Chapters, etc., tr. fr. allemande par Charles
Leggett, 1821, Londres (illustrée)
Le Chapitre sur «les « Rituels Sarrasins » fut traduit
de façon anonyme par le « Clergyman X », non daté, Londres.
En français :Plusieurs manuscrits connus figurent dans des
collections privées, sous différents titres (Du Mystère du Serpent
; Les Mystères du Ver, etc. Dans la plupart des cas, les traducteurs
sont inconnus.
Documents
de bibliothèques :
1. Grand folio, 65,22 cm x 62 cm, édition de 1484, Cologne ; veau
noir ; fermoirs et clés d’argent ; Composé. Texte en latin tiré en
Fraktur. Acquis de la succession du colonel Roger Marsh, avec
des fonds donnés par la Fondation de la famille Marsh.
2. Le même, légèrement tacheté. Don de Paul Tuttle.
3. Folio, 71,4 cm x 52,1 cm ; édition de 1499,
Amsterdam, les textes semblent corrigés avec quelques runes ajoutées.
Rédigé en latin, en grec et arabe avec des symboles, dont beaucoup
restent inexpliqués. Les illustrations sont principalement des créatures
qui ne pourraient qu’être décrites comme « démons » encore
que la simplicité naturelle des dessins contraindrait beaucoup à frissonner.
Reliure en cuir noir avec fermoirs de bronze et clés d’argent. La
couverture est quelconque. Armoiries effacées, feuilles volantes déchirées.
Succession de Wilbur Akeley.
L’auteur.
Prinn
déclara au Chapitre Premier qu’il était un chevalier de la Neuvième
croisade [81], 200 ans avant qu’il ne s’établisse dans un sépulcre abandonné à l’extérieur
de Bruxelles[82]. Bien que la date exacte de sa naissance soit incertaine, on croit qu’il naquit
à Constantinople de parents flamands attaché à une délégation marchande.
Il fut très tôt un habitué des routes caravanières et parlait plusieurs
des langues de la région, tout comme de nombreux dialectes obscurs.
Sa connaissance des langues fut prodigieuse et remarquée par ses ennemis.
Il lisait et parlait parfaitement l’Arabe et le Farsi. Il était également
connu pour son amour immodéré des peuples de l’Asie islamiste.
Prinn
voyagea beaucoup et fut reconnu, même par ses détracteurs, comme un
savant féru d’histoire, de folklore, et de traditions de tout l’Orient
(c’est-à-dire du Middle East). Il déclara avoir étudié de première
main différents cultes et sectes et avoir été admis dans plusieurs
82. Il était au courant de beaucoup de coutumes et pratiques
pré et non islamiques de l’Orient à une époque où discuter de telles
choses était dangereux, tant en Islam qu’en Chrétienté.
Partout
où il vécut, son comportement excentrique sema la zizanie jusqu’à
son arrestation, quand les autorités n’étaient pas carrément effrayées.
Non seulement il avait le mauvais goût d’être sympathique à l’Infidèle,
mais il passait également pour un magicien 82 et un formidable
sorcier pourvu d’un ostensible penchant anticlérical. Il fut un magicien
éclairé du type de ceux qui terrifièrent les autorités de l’Eglise.
(On peu se demander s’il n’aurait pas été molesté par les autorités
en mettant sa connaissance de l’occultisme au service de l’Eglise)
[83]. Selon les critères actuels, il fut un hérétique absolu, sympathiques aux Arabes
et ouvertement dédaigneux des pratiques et des doctrines de l’Eglise.
Il fut, semble-t-il, emprisonné par les autorités civiles
et interrogé par l’Inquisition autant pour ses sympathies envers les
Conquérants non chrétiens de la Terre Sainte que pour sa relation
célèbre avec les démons et autres réprouvés par l’Eglise. Il aurait
pu au début être arrêté comme espion, ayant à un moment donné été
assez fou pour faire remarquer que l’Islam avait peut-être quelques
mérites à une époque où les dirigeants espagnols des Basses Contrées
tentaient d’expulser les Maures d’Espagne. Par ailleurs, bien qu’il
fut un apôtre de la magie noire et érudite, il refusa de nier qu’il
avait conversé avec les démons ou que ces démons étaient plus puissants
que l’Eglise et ses saints. (Voir Gorstadt, Ivor, Necrology, Leipzig,
1702).
Contenu.
Plusieurs chapitres concernent les voyages de l’auteur à travers
l’Orient ; l’un d’eux est spécialement consacré à son très long séjour
en Egypte. D’autres chapitres traitent des rituels sarrasins non islamiques
(c’est-à-dire des Africains du nord et des Maures) et des pratiques
religieuses (pré-islamistes) de l’Arabie et de l’Egypte intérieure
82. Il y a également un excellent exposé, approfondi, sur la
tradition de l’Afrit, du djinn et de la goule, et sur la façon dont
on peut converser sans incident avec eux 82. En fin de
compte, c’est une étude soignée et une analyse des cultes de l’Assassin,
du Derviche, et de Thuggee 82, avec une vue d’ensemble
étendue sur leurs pratiques et leurs buts.
Le
livre ne fut pas publié avant l’exécution de son auteur. Deux ans
après sa publication, il fut interdit à la fois par les autorités
civiles et religieuses et brûlé par le bourreau sur les marches du
palais épiscopal de Cologne [84], autant pour le comportement hérétique de l’auteur que pour le contenu blasphématoire
de l’ouvrage. Il fut supprimé par Pie V en 1569 84. Il
n’a jamais cessé complètement d’être imprimé (particulièrement en
Allemagne), encore que ses impressions ultérieures furent détruites
ou expurgées. On peut encore trouver de bons exemplaires à la fois
en anglais et en latin et de beaux exemplaires en allemand; On sait
que des manuscrits (qui ne sont pas de Prinn) se trouvent dans de
célèbres bibliothèques privées.
IV. Peri
ton Eibon (peri
tou eibon) or Liber Ivonis.
Seulement manuscrit, anonyme, fragmentaire.
Traductions
: peri tou eibon
Les tablettes primitives de pierre fragmentées dans une langue pré-minoenne
(?) ou proto-grecque n’ont pu jusqu’à présent être traduites [85]. Les fragments identifiables en grec primitif, vers 100 av. J.C., suivent le
langage de beaucoup de textes en latin. L’origine des fragments n‘a
pas été déterminée. La première tentative pour confectionner un texte
clair, intégrant des fragments en grec classique et des traductions
de latin classique en grec médiéval [86], furent effectuées par Theodoros Philetos en 960 ap. J.C. Theodoros aurait
pu être au courant des traductions en latin.
Latin (classique) :On a trouvé
certains fragments conséquents, d’époques et de traducteurs incertains.
De larges extraits du travail, si ce ne sont pas des exemplaires complets
du livre, auraient été rapportés de Gaule à Serapie et auraient
le cas échéant migré vers Constantinople.
Commentaire en latin : Flavius Alesius,
Annales, vers 300 ap. J.C. Le Liber Ivonis y est mentionné
comme étant un ensemble de tablettes en possession d’une tribu appelée
Averones [87]. On dit que le contenu des tablettes a été copié et dispersé en différents
endroits de la Gaule par les Averones eux-mêmes.
Valerius Trevirus, 390-400 ap. J.C. ; De
Noctis Rebus (poème), traduction Theobald, Londres, 1711 ; 2e
édition, Londres, 1727 [88]
Latin (médiéval) :Des traductions ont été faites, avec commentaires.
La meilleure et la plus célèbre est encore celle de C. Philippus
Faber (vers 900 ap. J.C.) [89]. On ignore à partir de quels textes il a travaillé. Il a peut-être eu accès
à des documents en grec circulant, a-t-on prétendu, dans plusieurs
monastères lointains des Pyrénées.
En Français (Livre Ivonie ?) : La traduction de Gaspard du
Nord, vers 1240, soit du latin, la langue nationale des Averones,
ou du grec, est incertaine [90]. Des éditions existent également en français moderne sous le titre Livre
d’Eibon.
En anglais (Book of Eibon) : Les premières
traductions connues apparurent sous le règne de James Ier
simultanément avec la préparation de la Version Autorisée de la Bible
anglaise. On a conjecturé que l’un des prélats ou savant travaillant
sur la Bible avait traduit simultanément le Livre d’Eibon,
probablement du latin, encore que des fragments en grec et quelques
commentaires soient disponibles dans plusieurs universités.
En irlandais
: Confectionnée vers 150 ap. J.C. par des savants irlandais voyageant
dans de petits territoires barbares influencés par la culture classique.
A la fois des textes en latin et ceux, dans une langue inconnue, d’une
«terre occidentale submergée » [91] qui aurait existé en Irlande. Des érudits peuvent également avoir lu les traductions
et les commentaires à la Bibliothèque du Musée d’Alexandrie.
Documents de bibliothèque :
1. Fragments de papyrus, vers 100, ap.J.C., 40 x 16cm ; 11 cm x 5
cm et 12 cm x 19 cm.
2. Manuscrits enluminés, vers 1200, Bologne ; en latin, 15 cm x 10
cm, sur vélin.
3. Deux manuscrits enluminés, vers 1100 et
1150, de respectivement 12,3 cm x 10 cm et
13 cm x 11,1 cm, en grec sur parchemin. Reliures byzantines.
4. Manuscrits enluminés, vers 1300, en français, 22 cm x 10 cm, sur
vélin avec une reliure en peau de mouton du
XVIe siècle et étui au filigrane en or. Legs du
bienveillant Pickman.
5. Manuscrits enluminés, vers 1350, en français,
de 20 cm x 25 cm, parchemins avec reliure
parcheminé. Estampé à l’or « Livre d’Ivonie ». Fermoirs
et clés en or. Succession de Wilbur Akeley
6. Anonyme, vers 1612, en anglais, publié
en Ecosse avec couvertures en cuir et enveloppe
extérieure de bronze poli.
7. Deux chapitres sur papier relié en veau;
Le papier est du XIVe siècle, la reliure du
XVIIe.
Histoire.
La plus grande partie de ce qu’on sait sur « l’histoire »
de ce livre vient des Annales de Theodoros, d’extraits du De
Noctis Rebus de Trevirus et d’annotations de commentaires latins.
D’autres ‘faits’ ont été ajoutés au cours des époques, beaucoup d’une
authenticité douteuse. On suppose que cela vient d’une série de nombreuses
traductions d’originaux préhistoriques ...[92]. Von Junzt [93] donne une chronologie basée en partie sur l’Histoire d’Alesius des Averones.
On peut au mieux appeler ça légende. Il semble cependant que la question
soit de savoir si les textes tirés des tablettes d’Alesius nommées
Liber Ivonis sont les mêmes que ceux traduites par Gaspard
comme Livre Ivonie. [94]
Plusieurs textes en grec et en latin et au moins un dans la
langue des Averones, avec des commentaires résumés, auraient été détruits
lorsque le Serapiam d’Alexandrie fut brûlé par les Chrétiens
en 389 ap. J.C. et lorsque la grande Bibliothèque du Musée fut pillée
en 641 ap. J.C. par les Arabes. Des textes écrits dans les langue
des Averones furent perdus à Pergame à la même époque. Les clés pour
les textes des Averones ont disparu.
Le
dernier texte connu en langue averone en Europe occidentale est aujourd’hui
perdu, encore que plusieurs se trouvent encore dans les bibliothèques
de l’Europe de l’Est. Celui du Vatican a disparu, au grand dépit
de certains cardinaux, au début du XIIe siècle ap. J.C.
Le seul exemplaire qui survécut au Moyen Age se trouvait, vers 1400,
dans la bibliothèque du Duc de Bourgogne. Il disparut peu de temps
avant le meurtre du Duc en 1419. Les seuls commentaires classiques
restants furent détruits en 1989 lorsque la bibliothèque de l’Université
de Bucarest fut réduite en cendres avec tout son contenu, à la suite
d’un combat de rues. Des photocopies existent.
Theodoros mentionne une révision en arabe (Averoigne ?) copié
du cunéiforme (des hiéroglyphes ?). Les savants reconnaissent qu’il
y a une preuve interne suggérant que le texte peut avoir précédé tout
le corpus indo-européen des langues. De toute façon, les Manuscrits
Pnakotiques étaient bien connus de l’auteur du Livre d’Eibon
.[95]
La
Bibliothèque de l’Arsenal possède deux traductions en français, complètes
et minutieuses, de l’édition en latin médiéval de Faber de même qu’un
exemplaire magnifiquement enluminé de la traduction de Gaspard du
Nord. Les traductions anonymes du latin diffèrent sensiblement quant
au contenu des versions en français à Harvard, dans la collection
Darby, et dans une bibliothèque privée à Lima. Le (ou les) traducteur(s)
de ces textes spécifiques (tous apparemment de la même époque) n’est
(ou ne sont) pas connu (s), mais il est sûr que ce n’est pas Gaspard.
Malgré la tradition affirmant que le Livre fut à l’origine
écrit par un magicien hyperboréen nommé Eibo ou Eibon [96], le titre grec ne semble évidemment pas faire référence à un vrai nom. Bien
que la signification exacte soit aujourd’hui perdue, il est clair
que le mot ‘eibon’ vient du verbe grec du dialecte d’Ephèse, « eibw« = « tomber en gouttes » ou « goutter ». [97]
Contenu.
Les extraits traduits du Livre d’Eibon contiennent simplement
des descriptions de magiciens et de sorciers des ères de jadis[98] et des détails sur ce qui les a rendu célèbres. La partie intraduisible est
censée contenir une « collection de mythes sombres et sinistres,
de liturgies, de rituels et d’incantations diaboliques et ésotériques »[99]. C’est le plus ancien grimoire européen connu et les savants en occultisme
ne sont pas prêts de nier l’efficacité de certains de ses concepts.
Il constitue l’une des sources principales du rituel de Tsah[100], du secret de l’œil de Tsathoggua [101], et de la grande invocation à Tsathoggua [102]
Des fragments authentifiés se trouvant dans les bibliothèques
suivantes ont été photocopiés et reliés pour la collection Darby,
aux fins d’études et de comparaison :
a. Vatican — pour la plupart les fragments les plus anciens, non disponibles
pour examen, mais répertoriés.
b. Seuls, trois des fragments restants des Averones sont
partagés par Kiev et Sofia. Ils sont disponibles pour
étude.
c. Fragments en proto-grec, en grec classique, en latin (classique
et médiéval), et en français, plusieurs avec commentaires en latin
à Paris (à l’Arsenal), à New Haven, à Cambridge (en Angleterre), et
à Boston (à la Bibliothèque publique).
Des techniques modernes de datation ont corroboré les dates
émises pour toutes les versions en proto-grec éloignées dans le
temps pour quelques savants suspectés de fraudes. Aucune cependant
n’a jamais été prouvé.
V. Die Unaussprechlichen Kulten
Friedrich-Wilhelm, Freiherr von Junzt (1795-1840). Préface de Gottfried Mulder ; 1839, Düsseldorf.
Traductions
:
En français : Les Cultes Innommables (traduction Pierre Sansrire, S.J.)
En anglais : Nameless Cults [103] (traduction M.A.G. Bridewall), Londres, 1845 (illustré). New York, Golden Goblin
Press 1909 (illustrations de Diego Vasquez), Note : un quart du texte
environ a été expurgé.
Le
texte.
Tous les textes non allemands sont contestables et altérés,
principalement du fait que les traducteurs ne connaissaient pas la
plupart des sujets. Même le texte bien considéré de Bridewall a été
jugé par moments erroné et inexact ; les éditions Golden Goblin Press
sont durement expurgées[104] ; et la traduction de Sansrire a été publiée pour mettre en lumière l’orientation
théologique du traducteur.
Certains traducteurs soi-disant victoriens, dégoûtés par le
sujet, se sont permis de laisser le projet tomber en désuétude.
Les éditions Golden Goblin Press sont une des dernières à l’avoir
publié. Des essais récents d’actualisation et de correction des traductions
en anglais et de mise au point d’une autre en français furent réduites
à néant parce que les éditeurs modernes trouvèrent la vérification
des démonstrations de Von Junzt « curieuses, fantaisistes et
parfois tout à fait vagues[105] » presque impossibles, étant donné le manque de coopération des exécuteurs
testamentaires de Von Junzt.
Les difficultés avec ce texte sont grandes. Von Junzt avait
à juste titre été accusé de suivre une « voie malsaine suggérant
plus que ne déclarant [106]». Le texte abonde en indices grossiers et en allusions subtiles » ...
Il glisse avec une étonnante clarté pendant un certain temps et se
perd soudain en incohérences et imprécisions décousues [107]». En de nombreux endroits le détail est insuffisant ou fait complètement défaut.
De larges extraits semblent avoir rapport avec les Manuscrits Pnakotiques
et le Texte de R’lyeh. [108] Mention y est faite de la Pierre Noire[109]. Une grande partie traite du culte mondial d’un dieu/démon de la préhistoire,
Ghantanotoa [110], depuis son culte ancien jusqu’à celui d’aujourd’hui [111], tout comme au Temple de Toad en Amérique Centrale ou du Sud[112]. Il fait également allusion à un culte breton nommé « Bran ».[113]
D’un bout à l’autre, toutefois, il est presque impossible
de déterminer quelle source Von Junzt a utilisé, bien qu’il fut un
habitué des volumes mentionnés et en utilise certains comme références.[114]. Il fut apprécié comme « l’un des rares hommes ... pouvant lire le Necronomicon
dans sa traduction originale grec »113 Par suite de
son « extrême ambiguïté par endroits autant que pour son contenu »,
ce livre « a longtemps été considéré comme les divagations d’un
maniaque et l’auteur fut maudit et taxé de folie » [115]. De plus, beaucoup de ses thèmes sont axés sur des sources encore non divulguées
ou sur des travaux difficilement accessibles à la plupart des érudits.[116]
Von Junzt voyagea partout dans le monde 109. On
l’accusa d’être initié à certains des cultes dont il parlait et d’avoir
une connaissance de première main de beaucoup de leurs rites et de
leurs pratiques[117]. Il passa quarante-cinq pleines années de sa vie à prier en des endroits étranges
et à découvrir des choses secrètes et épouvantables115.
Malheureusement, lorsqu’il mourut, presque tous ses papiers personnels
furent détruits, par son meilleur ami ou par sa famille. L’Université
a néanmoins réussi à récupérer certains d’entre eux, dont son exemplaire
personnel du Die Unaussprechlichen Kulten.
L’université a régulièrement tenté, depuis 1950, de collationner
les papiers de Von Junzt à la Bibliothèque avec ceux restés dans sa
famille et chez ses exécuteurs testamentaires, en vue de publier une
édition savante de ce travail. Malheureusement, les descendants de
Von Junzt ont continué de refuser tout accès aux documents sous leur
garde. Pour finir, les exécuteurs testamentaires ont refusé de coopérer
avec tous les soi-disant éditeurs et d’autoriser de nouvelles éditions.
Le Die Unaussprechlichen Kulten est également connu
sous le nom de Livre Noir.[118]
Al Azif ou le Necronomicon
Par
« Abdul Alhazred
Traductions
:
En grec : Necronomicon (ton nekronomikon), 950 ap. J.C. — Theodoros Philetos[119]
En latin : De Normis Necium — vers 1228, Bologne,
par des élèves, dit-on, d’Inérius (Guanerias) ou d’Azo, probablement
alors dans la seconde moitié du XIIe siècle ; corrigenda
et addenda[120] par Olaus Wormius, vers 1624, en Espagne.
De Nomine Necorum, Espagne, vers 1600,
attribué à Olaus Normius qui l’aurait traduit au début du XIIIe
siècle ; certainement faux in toto120, mais de loin
le plus célèbres des faux en latin.
The Annotated Necronomicon — 1962, Miskatonic University Press, traduction bilingue en latin anglais publiée
par A. Philip Highgas.
En français : XIIIe siècle
; traduction anonyme ; faite apparemment dans un monastère du sud
de la France ; semble avoir été faite avec l’accord de l’Eglise[121]
En espagnol : El Libro de los Normos de
los Perdidos, Alger, vers 1576-1579 par Miguel de Cervantes Saavedra
(on ne sait s’il fut publié en Europe du vivant de l’auteur).
En anglais : Al Azif or Ye Boke
of Ye Arab — 1585, Haarlem, Dr John Dee.
Le Necronomicon (abrégé), 1956, Londres (édition limitée pour le British Museum)
N.B. : Les fausses éditions abondent.
En irlandais : En fin de compte, on croit que la légende celte Badb Nemain fut une traduction
du Kitab Al Azif par un savant irlandais d’un ordre érudit
supprimé par St Patrick mais réputé avoir continué à fleurir sur
une obscure île du large. On ne connaît aucune copie. On sait qu’il
existe des traductions en Bulgarie (on croit que la première fut
réalisée vers 1100) et en Russie (en cyrillique, vers 1550) de même
qu’en Allemagne.
Commentaire : Joachim Feery — « Notes originales sur
le Necronomicon », Londres, 1901 — « un guide d’une
exactitude contestable et globalement peu fiable »[122] mais « une reconstitution souvent pleine d’imagination du Necronomicon
... »[123]
Phileus
P. Sadowski, Ph.D., D. Litt., « Notes sur le Necronomicon »,
ed. William Hamblin — Etudes d’un savant érudit ayant travaillé d’après
l’un des nombreux exemplaires disponible dans les Bibliothèques européennes
orientales[124]
Laban
Shrewsbury, Ph.D., « Cthulhu dans le Necronomicon »,
1938 (incomplet, non publié). Manuscrit n° E7-462B Lib. Misk. U. —
excellente étude.
Ian
Mill Wilbham, Ph.D. — « Un Fragment du Necronomicon »,
« Quelques Notes sur le Necronomicon », « Sur
l’Ubiquité de Cthulhu »[125], Partie d’un ensemble sur le Necronomicon, par un savant ayant eu accès aux
exemplaires en grec, en latin et en arabe. Journal of Practical Metaphysics
158, n° 6 (décembre 1957) : 411-415 ; 163, n° 1 (janvier 1962) : 21-39
; n° 4 (mai 1973) : 227-241.[126]
Les documents suivants contiennent certains chapitres du Necronomicon,
et, dans certains cas, des citations précises :
Seth
Bishop — «Seth Bishop, Son Livre : Extraits du Necronomicon, du Culte
des Goules, des Manuscrits Pnakotiques et du Texte de R’lyeh, copiés
de sa propre main entre 1919 et 1923, manuscrit olographe[127], Bibliothèque de l’université de Miskatonic n° E7-1480A.
Ivor
Gorstadt — Necrology (le Culte des Morts), Leipzig, 1702, dans
lequel l’auteur parle des morts inhabituelles et des disparitions
des personnes qui tentent d’expliquer; d’éclairer ou de conseiller
à propos de certains cultes ou croyances s’y rapportant, de même que
sur les écrits, les pratiques et sur les présages des morts. Comporte
un chapitre entier sur le Necronomicon et sur son auteur.
Wilbur
Nathaniel Hoag — Dreams from R’lyeh (ed. Lin Carter) 1975,
Arkham House.
Solar Pons — An Examination of the Cthulhu
Cult and Others, Londres, 1931.
L’auteur :
Il y a deux problèmes majeurs au sujet de l’identité de l’auteur
du Necronomicon. D’abord, qui il fut et quel fut son nom réel.
« Abdul Alhazred » n’est pas un nom arabe mais le type courant
d’altération occidentale d’un nom arabe du XIe au XVIIIe
siècle. (Témoin des noms comme Avicenne et Rhazes). La reconstitution
érudite du nom par le professeur Sadowski semble conforme au peu qu’on
sait de lui. Sadwoski le traduit comme « l’adorateur ou l’esclave
du Grand Dévoreur ou Etrangleur », soit Abd Al-Azad. De plus,
la traduction de Sadowski n’est pas le moins du monde en contradiction
avec la version européenne vue sous l’angle des philologues. (Voir
P.P. Sadowski, « Notes sur un Fragment du Necronomicon »,
1979, Sofia)[128]
Toutefois, malgré les recherches du professeur Sadowski, il
existe un corpus important de recherches qui avancent que le nom d’Arabe
fou aurait été une variante d’un nom courant (à l’époque), Al-Uzzâ,
ou Al Ozza, une fille du grand dieu Ugaratic, El (plus tard, Allah).
C’était l’une des trois grandes déesses du panthéon pré-islamiste
en Arabie [129]. Ce fut un nom courant avant l’avènement de l’Islam.
Secondo, l’auteur est supposé avoir été « fou »,
encore que ce que les différents biographes aient voulu dire par ce
terme est sujet à conjectures. Il était certainement bizarre. Il se
disait descendant de Adet. On l’appelait de temps en temps « ibn
Ad », ou « de la tribu de Ad »[130].
On disait que cette tribu de géants avait été maudite par Allah et,
qu’à cause de cela, elle disparut mystérieusement[131] en laissant derrière elle un grand nombre de monolithes imposants et noirs,
« monuments énigmatiques des sommets »[132], que peuvent encore voir les visiteurs aujourd’hui. A la fin de sa vie, ce
fut un reclus, appelé par ses biographes Ibn Khallikan[133], ‘ar-Rahib’ (‘l’Ermite’).
Au
cours des premières années, il passa un temps incroyable, seul dans
une partie aride du désert fui par les Musulmans pieux, les Juifs
et les païens[134]. Qui plus est, on dit qu’il a visité seul — et qu’il y a passé beaucoup de
temps — Irâm (ou Irem), dans Irâm Dât al’-Inâd, la légendaire cité
déserte abandonnée de Ad.[135]
En bref, selon la tradition littéraire qui fit de lui un fou,
associée à ses propres déclarations d’être un descendant de Ad, il
semble sans risque de conjecturer qu’il n’était pas Musulman.[136].
Sans se soucier de savoir quelle version de son nom il faut accepter,
Abd Al-Azrad ou Abd Al-Ozza ar-Rahib ibn Ad, le fait de s’appeler
autrement l’aurait fait remarquer de ses contemporains comme « fou »
à une époque de conversions à l’Islam des peuples non arabes lorsque
tous les Arabes étaient censés être des disciples du Prophète.
De plus, seul un fou aurait osé affronter la sagesse du Prophète soit
en portant de façon persistante le nom frappé d’anathème soit en visitant
un lieu maudit par Allah dans le Coran. De plus amples recherches
sont ici nécessaires.
Les titres Al Azif et Necronomicon.
L’Al-Azif
Al
Kitab al-Azif est le nom arabe du Necronomicon. Le titre arabe semble être soit une variante dialectique ou
régionale du mot « ä’if, ou al-’awf, racine qui fut (de même
que le mot lui-même) courante à la plupart des langages sémites de
cette époque. En arabe ancien, il signifie « voler » ou
« jaillir » et se rapporte aux oiseaux auguraux tout comme
aux augures qu’apportent les oiseaux[137]. Le titre semble donc faire référence à un livre d’augures ou de prédictions.
Certains, cependant, relient la référence au bourdonnement des insectes
ou aux prédictions faites par les sons d’insectes. Malheureusement,
la source de cette affirmation est erronée[138]. Dans l’un ou l’autre cas, le titre semble signifier la narration d’augures
à travers des phénomènes naturels, que ce soient des bruits d’insectes
ou des formes différentes de prédiction dues à des oiseaux
Le Necronomicon.
On ne saura vraisemblablement jamais comment le titre en arabe
fut transposé en grec par celui dont le travail est maintenant universellement
connu. Le titre grec est en lui-même composé de deux racines. La première
vient du mot « nekros » — le corps et, particulièrement
en théologie médiévale, le corps mort de mort violente[139]
La seconde racine, fit toutefois l’objet de nombreux débats.
Elle ne vient pas de « nemw » qui signifie « diviser » ou « répartir »[140]. Un examen superficiel de n’importe quelle grammaire grecque montre que le
verbe ne peut être ni conjugué ni décliné de quelque façon ou dans
quelque dialecte que ce soit pour autoriser une telle assertion[141]
Secondo, une déclinaison complète du substantif « e‘ikwn » élimine la possibilité que ce puisse être une racine[142]
Troisièmement, une hypothèse plus raisonnable suggère une
dérivation du mot «nomox » qui autrefois faisait référence aux lois : des coutumes sociales suivies
car sanctionnées par le temps et établissant des pratiques[143], ce qui, est certainement incorrect.
La racine semble être tout simplement l’adjectif grec légal
«nomikoz » . En grec attique, le terme signifie simplement « érudit en
loi », « qui s’appuie sur la loi » et, comme un substantif,
s’applique à l’homme de loi, à l’avocat ou au scribe[144]. Ce fut plus tard un terme technique pour désigner un fonctionnaire impérial
romain, l’adsessor jurisprudens[145], un fonctionnaire judiciaire qui aidait le magistrat romain de la province
grecque par une interprétation précise de la loi, tout comme dans
un éventail d’activités judiciaires légales[146] (dans les faits, un petit magistrat). L’administration transféra la Rome Impériale
à Byzance et quiconque connaissait bien les Cours de l’Empire (Comme
Theodore, un bibliothécaire byzantin) aurait également très bien connu
l’administration du nomikoz.
On trouve aussi le terme de temps à autre dans le Nouveau
Testament grec, où il se rapporte spécifiquement à la personne instruite
de la loi de Moïse[147]. Dans la Version Autorisée du Nouveau Testament, le mot est uniformément traduit
comme « homme de loi »[148]
Le Livre en arabe des Augures ou de la Prédiction fut donc
changé en « Livre des Lois [ou du Juge / Avocat] [149] de la Mort (Violente). La
traduction pourrait faire référence au titre en arabe, en se rapportant
à une interprétation précise d’augures, de signes et de prophéties
(qui avaient toutes une signification légale dans le monde ancien),
particulièrement lorsqu’elles concernent la mort ou y touchent. Malheureusement,
il n’est pas établi que Theodoros ait eu cela en tête lorsqu’il transposa
le titre de l’arabe.
Les premières versions connues en latin (celles répandues n’étant
pas spécieuses) portent le titre « De Normis Necium », « Concernant
les règles (pratiques) de la Mort ». Notez que « necium »
fait référence à la mort violente[150], autant en latin qu’en grec. (En espagnol, « los perdidos », « le
maudit », est l’équivalence la plus proche).
Les premiers commentateurs auraient eu rapidement accès à
la fois aux manuscrits en grec et en arabe, particulièrement à Constantinople
et à Bologne. D’un autre côté, il n’y a aucune indication que les
traducteurs ultérieurs en latin médiéval aient eu accès au même exemplaire
en arabe, bien qu’il soit possible que le traducteur espagnol, travaillant
au Maroc, ait pu en avoir une.
En fin de compte, le texte dont le titre est traduit comme
« Le Livre des Noms Morts »[151], qui aurait été traduit en 1228, est, sans doute possible, spécieux. Celui
qui a fait la « traduction » supposée connaissait évidemment
un peu le latin et pas le grec. Le travail est vraisemblablement
une tentative de la seconde moitié du XIXe siècle de
tirer profit de l’intérêt de cultes religieux obscurs et de pratiques
occultes et de livres anciens.
Histoire
:
Malgré
la tradition littéraire, et sauf avis contraire, le Necronomicon
n’a jamais été un livre « rare » au sens où seuls quelques
exemplaires auraient existé. De nombreux exemplaires ont existé.
Et des ensembles assez complets (l’original consistant apparemment
en un nombre assez grand de manuscrits) existent encore aujourd’hui
et ont été authentifiés. Beaucoup plus d’extraits ont existé et disparu
au cours du temps et des calamités. Etant donné leur nature, ils
ne se sont généralement pas complus entre les mains de la masse, mais
sont demeurés en possession des classes supérieures, érudits, et ordres
religieux, bien gardés et consultés en secret. Et si souvent volés,
qu’ils sont maintenant sous clés dans toutes les collections.
Publié à l’origine à Damas, en 730 ap. J.C. On pense qu’il
n’existe aucun manuscrit en arabe aujourd’hui en Occident. Plusieurs
ont cependant fait surface à différentes époques en Europe occidentale,
dont l’exemplaire célèbre en hongrois de la Tudomanyos Akademia Orientalisztikai
Kozelmenyei[152] (Manuscrit en arabe n° 2781), les 25 rouleaux de l’Université de Sofia, et
les deux ensembles complets (?) de rouleaux de l’Université d’Etat
de St-Pétersbourg.[153]
Plusieurs manuscrits en arabe en circulation peu de temps
après la publication du livre furent sauvés lorsque tous les exemplaires
connus publiés dans et autour de Damas furent détruits au cours des
violences qui accompagnèrent l’effondrement du Caliphe Ummayyad (731-740
ap. J.C.) Des exemplaires furent déposés dans des bibliothèques à
Rome, à Constantinople et en Bulgarie (encore que des rumeurs d’un
manuscrit en arabe à Glastonbury n’aient jamais été prouvées). Theodoros
produisit, semble-t-il, le premier texte connu en grec à partir d’un
texte en arabe de la bibliothèque impériale de Constantinople (en
950 ap. J.C.). On lui accorde également d’avoir employé en premier
le titre Necronomicon[154]. Le premier texte en latin fut également traduit directement de l’arabe (perdu
depuis) de la bibliothèque de la faculté de droit de Bologne. Une
version en bulgare, dans le nouvel alphabet cyrillique, fut faite
vers 1100, par un traducteur inconnu.
En
1050 ap. J.C., le livre fut encore tristement célèbre : le patriarche
Michael Ier Kerularius, sur ordre, le condamna et le brûla
(certainement une version en grec) publiquement. En 1204, durant l’invasion
de Byzance, lorsque les Croisés pillèrent, mirent à sac et brûlèrent
les grandes bibliothèques de Constantinople, les prêtres catholiques
romains envoyèrent au feu le Necronomicon en grec (dont le
manuscrit original et les commentaires de Theodoros) et un exemplaire
du peri ton eibon datant de la Grèce classique. Une version en latin du Necronomicon, incorrectement
attribuée par beaucoup à Olaus Wormius, mais qui fut probablement
commise par le chroniqueur Accursius[155] fut réalisée vers 1228, seule à être interdite par Grégoire IX qui ordonna,
en 1232, qu’on la brûlât[156].
La première édition de la « lettre noire » serait
apparue entre 1400[157] et 1440[158]. Si par « lettre noire » les érudits font référence aux livres imprimés,
aucune date n’est possible. La presse mobile d’imprimerie fut la première
à être utilisée en Europe en 1453-54 (à Mainz) et le premier livre
en « lettre noire » , une Bible, ne fut pas imprimé avant
1461. Si, par ailleurs, cela signifie que le premier Necronomicon
en allemand vit le jour autour de ces dates, l’assertion peut alors
être exacte, puisque « lettre noire » fait tout bonnement
référence à la forme de l’écriture gothique courante à cette époque,
le Fraktur[159] . Malheureusement, aucune version manuscrite datant de cette époque n’a jamais
été découverte ou présentée. Dans de telles conditions, on pourrait
rétorquer que les chercheurs lisaient mal l’année 1490 (erreur possible
entre les nombres romans et arabes rédigés en écriture gothique).
Historiquement, 1490 est préférable puisque, en cette date de relâchement,
ou tout au moins non religieuse, des livres furent imprimés en nombre
incroyable et les imprimeurs fantômes avaient commencé à opérer. L’édition
en allemand de l’Université de Miskatonic fut imprimée vers 1500 à
Wurttemberg (si l’on en juge d’après les caractères), par un imprimeur
fantôme.
Quoi qu’il en soit, avec l’avènement de l’imprimerie, les
textes intégraux du Necronomicon cessèrent de paraître, peut-être
parce que les imprimeurs honorables refusèrent de le faire et que
les presses des monastères en furent empêchées. Des fragments substantiels
furent toutefois imprimés et le texte entier en grec fut une fois
réalisé en un seul volume par un imprimeur fantôme de Mannheim. Des
textes imprimés en grec, à l’intégrité aléatoire, furent également
réalisés en Italie (à Urbino ?) entre 1500 et 1650. Des éditions imprimées
spécieuses, à la fois en latin et en grec, commencèrent à apparaître
à ou vers la même date. Des exemplaires imprimés, à la langue et à
l’authenticité douteuse, firent partie des « plus de 6000 volumes
sur la sorcellerie et la magie » [160] brûlés à Salamanque en 1490 par l’Inquisition.
En
1624, Olaus Wormius, se servant d’un exemplaire en grec, réalisa une
version correcte en latin. Dans l’introduction de son exégèse érudite,
il déplora que beaucoup de versions altérées aient encore existé.
Toujours minutieux, il travaillait avec un savoir considérable et
sa version est encore la meilleure des traductions de la Renaissance.
Des
éditions furent imprimées ultérieurement dont de large extraits parurent
en France, en Italie, et en Allemagne comme en Angleterre. Toutes
furent issues de traductions en latin. La traduction incomplète (actuellement
détenue par la collection Derby) que présenta le Dr John Dee à la
toujours curieuse Reine Elizabeth Ie fut réalisée à partir
d’extraits imprimés en latin.
De 1632 à 1680, on trouva à travers la France un grand nombre de fragments
imprimés précis, particulièrement à Paris et dans ses environs, à
St-Germain et à Versailles. La plupart d’entre eux semblaient consacrés
aux incantations et aux invocations des différentes « déités »
ou des « esprits » dont la présence était souhaitée lors
des Messes Noires, des Sabbats, des cérémonies de culte du diable
et des pratiques de sorcellerie de l’époque, répandues et hautement
à la mode. Plusieurs exemplaires, reliés en peau humaine, furent saisis
avec des collections de beaux grimoires à Paris, à Louvain, et ailleurs.
Les bibliothèques du Moyen-Age et de la Renaissance qui suivit
furent connues pour détenir des exemplaires, principalement en latin,
encore que les monastères comme ceux cités ci-dessous possédaient
presque certainement des textes en grec :
a.
Cluny. Connu pour avoir détenu au moins trois copies, dont l’une serait en arabe.
Deux de ces copies auraient été complètes, prétention jamais contestée
par les savants contemporains. Tous les textes sont perdus.
b.
Monte Cassino.
Après la première Guerre mondiale, le plus grand dépôt restant, le
dernier connu de manuscrits en grec et en latin de l’Europe occidentale
(enluminé dans au moins un cas par l’académie du Maître de Rohan),
fut la Bibliothèque de Monte Cassino. Lorsque le monastère fut bombardé
par les forces américaines durant la Seconde Guerre mondiale, ils
furent tous détruits, y compris, paraît-il, celui qui aurait daté
du XIIe siècle. Seuls quelques fragments demeurent .
i.
Bibliothèques ultérieures de littérature médiévale : Chacune des bibliothèques suivantes fut connue pour avoir détenu des exemplaires
soit en latin ou en français médiéval.
ii. Vers
1310, Coucy-le-Château, propriété des sires de Coucy (pas d’autre
information disponible si ce n’est qu’ils étaient en français.)
iii. Vers
1385, Jean, duc de Berry, a possédé plusieurs éditions en français
dans ses différents châteaux et au moins une édition en latin à Paris.
On pense que toutes n’étaient constituées que de larges fragments.
iv. Vers
1370. Le Louvre, édition complète détenue par Charles V. Bien qu’on
sache qu’il l’ait détenu dans sa bibliothèque en 1370, elle n’apparaît
pas dans l’inventaire de 1373.
d.
Pavie : Gian Galeazzo Visconti possédait trois exemplaires, un en italien, l’autre
en latin et le troisième en français. Le lieu où se trouvait l’exemplaire
en français est inconnu. L’exemplaire en latin fut donné en « cadeau »
à François Ier par Ludovico Sforza après la prise de Milan
en 1515. François Ier, à son tour, le confia à Léonard
de Vinci pour traduction et étude. L’exemplaire disparut avec les
notes et les recherches de Léonard lorsque ces biens furent éparpillés
après sa mort. L’exemplaire en italien atterrit, dit-on, dans une
bibliothèque privée au Mexique.
Louvain : Avant août 1914, la célèbre bibliothèque
de l’Hôtel de Ville de Louvain était renommée, entre autres choses,
pour sa collection exceptionnelle de manuscrits médiévaux, dont plusieurs
exemplaires manuscrits du Necronomicon en latin, le dernier
exemplaire textuellement clair en grec de l’Europe occidentale, et
au moins un exemplaire de chaque en allemand, en français, en italien,
en cyrillique et en russe. Parce qu’elle était devenue un refuge pour
les livres rares, la bibliothèque possédait également un grand nombre
de dessins anciens et modernes, et de commentaires. Toute la collection
fut perdue lorsque l’Hôtel de Ville et son contenu furent réduits
en cendres en représailles à la Résistance belge.[161]
La plupart des exemplaires disponibles aujourd’hui pour les savants
datent du Moyen Age ou de la Renaissance. La célèbre édition en grec
[162] de la collection Darby, aux armes d’Isabelle d’Este sur celles de Guidobaldo
da Montefeltro, Duc d’Urbino, est un travail enluminé du XIVe
siècle (d’un artiste anonyme) qu’Isabelle reçut comme cadeau de son
frère, Cesare Borgia, après que César eut pillé la Bibliothèque d’Urbino.
Seuls, quatre autres exemplaires complets en grec sont actuellement
reconnus en Europe occidentale. Des exemplaires en arabe authentifiés
dans des bibliothèques européennes sont datés entre 950 et 1450 ap.
J.C.
Contenu.
Tout ce qu’on a pu dire à propos du Necronomicon, c’est que
ce fut un ambitieux projet que son auteur mit évidemment plusieurs
années à achever. Il semble qu’il ait collecté la plupart des légendes,
des cantiques, des formules magiques, des invocations, des incantations,
etc., connus à cette époque dans le sud de l'Europe, en Afrique du
nord, et au Proche-Orient. Il cite largement les Manuscrits Pnakotiques
et le Livre d’Eibon et il parle souvent de Kadath dans la Terre
Froide.
Le Livre Premier est essentiellement fait du récit des voyages
de l’auteur, des différents sites qu’il vit, et de la façon dont il
en vint à compiler et à écrire le Livre, ainsi qu’à authentifier ses
sources. Le Livre Second n’a jamais été complètement compris. Il contient
un ensemble de vagues murmures concernant des choses invisibles mais
pressenties et à propos desquelles moins on en dit, mieux c’est. Ce
Livre contient également la plupart des exhortations, des invocations
et des incantations aux différents démons, déités, et êtres dont il
a à peine parlé lorsqu’il a écrit et qui sont presque complètement
inconnus aujourd’hui.
La cosmologie récurrente de beaucoup de ces fragments se trouve dans
la Bibliothèque de Pierre, et particulièrement dans les Manuscrits
Pnakotiques. Le Livre d’Eibon est réitéré et prend son essor dans
le chapitre dix-sept du Livre Troisième. Le reste de ce livre est
consacré aux descriptions détaillées des rites et des pratiques associées
aux cultes et aux religions citées dans le Livre Premier.
Le Livre Quatrième a trait principalement aux sages
et à l’efficacité des différents signes, symboles et objets, avec
de grandes explications sur la façon dont on peut les utiliser au
mieux et sur les effets d’un tel usage sur les utilisateurs et sur
leur environnement immédiat. La façon dont l’auteur évoque les rituels
contenus dans ce Livre amène à la conclusion qu’il a été directement
témoin de beaucoup d’entre eux. Si une partie du Necronomicon pouvait
être ce qu’autrefois on nommait un « grimoire », c’est le
Livre Quatrième.
Le Necronomicon culmine dans ce type de visions et
de prophéties apocalyptiques, affirmations qui ont fait l’objet de
débats, savants ou autres, depuis que l’ouvrage fut publié. Le Livre
Cinquième est entièrement consacré à des chants, des cantiques, des
formules, et des invocations qu’on retrouve souvent dans des livres
plus anciens et tous consacrés à la résurrection et au retour d’entités
peu connues qui auraient agi librement sur le monde pré-humain. Le
Livre Cinquième contient également les lignes les plus célèbres de
tout l’ouvrage :
N’est
point mort qui peut éternellement gésir,
Au cours des temps, la Mort même peut mourir.
APPENDICE : PSEUDO-EPIGRAPHE
Au cours des ans, la Bibliothèque a été le réceptacle
de beaucoup de documents attribués à différentes personnes ou, souvent
sans autorisation, acceptées comme partie du corpus de travail d’un
auteur. Prouver ou nier la paternité dans de tels cas est chose impossible.
D’un autre côté, les facilités étendues de recherches qu’offrent la
Bibliothèque ont longtemps côtoyé celles des autres institutions pour
tenter de déchiffrer et / ou d’authentifier les documents dont la
provenance était discutable. Durant un tel travail, la Bibliothèque
a accumulé un nombre considérable de recherches sur ces documents
particuliers. Deux documents controversés qui ont été le prétexte
à de larges et minutieux examens au cours des ans sont l’illustration
du genre de recherches dont la Bibliothèque est capable.
Durant l’année 1920, un négociant en livres rares,
Wilfred M. Voynich, découvrit un manuscrit médiéval qu’il fut incapable
de traduire. Le document était signé « Martinus Hortulanus
et l’identité de l’auteur a été sujette à beaucoup de vifs débats.
Le nom de Roger Bacon fut à un moment avancé, et bien que l’attribution
lui ait été faite sans autorisation définie, (voire sans autorisation
du tout)[163], certaines références littéraires le présentent maintenant
comme le « Manuscrit de Roger Bacon ». Il est également
connu, sous le nom du découvreur, comme étant le «Manuscrit Voynich ».[164]
Durant plus de soixante ans, ce manuscrit est resté
une énigme enveloppée de mystère. Il est sans nul doute écrit dans
une sorte de code chiffré dont personne n’avait trouvé la clé ;
« Des experts linguistes disent qu’il ne s’agit d’aucun alphabet
connu ; les experts cryptographes disent qu’il s’agit clairement
d’un combinaison codée inconnue »[165]. Newbold présenta une transcription partielle,[166], mais contestée.[167] Un étudiant en occultisme a considéré ce document
de 116 pages comme l’un des commentaires les plus étendus sur le Necronomicon.[168]. Lang le considère comme une révision ou un résumé
du Necronomicon rédigé en grec et en latin déguisé sous l’usage de
l’écriture codée en arabe médiéval.[169] Son raisonnement épouse la controverse entourant l’attribution
du document à Bacon.
En affirmant l’exactitude des transcriptions de Newbold,
l’érudition des écrivains apparut avoir dépassé l’érudition et la
science du XIIIe siècle.[170]. Au premier coup d’œil, beaucoup de données d’astronomie
semblent suivre des parties du Necronomicon. Qui plus est, certaines
de ces données médicales ou anatomiques apparentes, impossibles à
obtenir sinon aux moyens d’équipements microscopiques sophistiqués,
sont identiques à certaines parties du Necronomicon. La question se
pose alors avec insistance, si la traduction est vraiment exacte,
de savoir de quelle source l’écrivain a tiré l’information et comment
il a pu l’obtenir.
D’un autre côté, beaucoup de ces données dites médicales
sont inexactes ou douteuses dans la mesure où elles s'appliquent aux
êtres humains. Et non seulement l’exactitude des données d’astronomie
loin d’être déchiffrées engendre ainsi des débats brûlants, mais beaucoup
de chercheurs affirment, à la lumière des observations faites par
les satellites et les sondes spatiales, que ces données sont fausses.
En fin de compte, de larges morceaux du manuscrit sont tout à fait
indéchiffrables et le demeurent en dépit des efforts des savants et
des cryptographes mondiaux..
La
Bibliothèque de l’Université a été, au-delà de 1920, au premier plan
des institutions qui cherchent une solution au mystère. Les archivistes
et les cryptographes de la Bibliothèque ont pu réaliser des photocopies
en couleur de haute résolution de ce manuscrit et obtenir des photocopies
similaires d’autres chercheurs. De plus, la bibliothèque a obtenu
les documents de Lang identiques à beaucoup d’autres chercheurs. Les
savants de la bibliothèque ont examiné avec minutie le document actuel
tout comme des chercheurs indépendants l’ont fait à la Bibliothèque.
Tous ont échoué à déchiffrer le texte, à identifier l’auteur, ou à
déterminer son origine. Durant la Seconde Guerre Mondiale, les laboratoires
de la Bibliothèque ont eu beaucoup de moyens d’investigation, tout
comme les chercheurs travaillant avec des cryptographes militaires
pour tenter de percer le codage. La Bibliothèque possède à l’heure
actuelle l’une des plus grandes collections de données existant sur
le sujet. Pourtant, « l’histoire première du manuscrit ne peut
être aujourd’hui établie par des preuves documentées »[171]
II-
Prsidia finium ou Frontier Garrison.
Ce petit livre énigmatique est attribué à Quintus Urbicus
Lollius, le gouverneur de la Bretagne romaine de 140 à 160 ap.J.C.
Supposé avoir été écrit en 138 ap.J.C., avant qu'Urbicus ne devienne
gouverneur sous Antoninus Pius, il n’est pas, cependant, mentionné
dans ses mémoires dernières, et l’incident n’y est pas non plus décrit.
Par ailleurs, les légats romains n’étaient pas réputés pour passer
à la postérité la perte d’un ordre, que ce soit le leur ou celui d’un
officier supérieur. Aucune trace bretonne n’a pu être trouvée non
plus.
Au
cours d’une expédition dans la campagne, une cohorte entière fut décimée
par un « démon » local ; la description de ce dernier
n’est pas en contradiction avec certaines des créatures décrites dans
certaines littératures ésotériques listées dans le document. Aucune
inscription romaine n’a été découverte, alors qu’existent beaucoup
d’autres expéditions dans les scènes d’Urbicus. Et aucune mention
ne figure dans les Histoires romaines.[172]
Le livre fut traduit et imprimé à des fins privées à Londres
vers 1700. Un ou deux ensembles de manuscrits décrivant l’incident
sont au musée dans la collection Wharby, en Angleterre. Les autres,
fragmentaires, mais pour la plupart complets, ont été donnés à la
Bibliothèque par une ancienne étudiante généreuse. La bibliothèque
possède également deux exemplaires de la traduction de 1700. Selon
ceux qui ont examiné les documents contestables, l’ensemble des manuscrits
est rédigé par la même main, et les papyrus sur lesquels ils ont été
écrits datent de la même période. Les chercheurs n’ont pu, cependant,
découvrir aucune donnée authentifiant son attribution à Urbicus.
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in L’Horreur de Dunwich.Robert Fludd, Clavis Philosophiæ
et Alchemiæ Fluddonæ. Lovecraft = Clavis AlchemiæBasil
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Fondé en 1764 comme Collège de l’Université dans la Colonie anglaise
de Rhode-Island et les Plantations de Providence dans la Nouvelle-Angleterre
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Montagnes Hallucinées.
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[Abu Mussah Jabir ibn Hayyan al-Sofi], De Investigatione Perfectionis
Metallarum. Lovecraft = Liber Investigatione.Voir Roger
Bacon, note 1.Trithemius, Abbot of St-James, Worzberg, Polygraphia
libri sex.Turna Philosophorum, compilation en arabe des
travaux grecs d’alchimie « traité dans le cadre Soufi ».
Publié dans Artes Auriferæ, 1593, Bâle. C.A. Burland,
The Arts of Alchemists, pp. 32-33 ; 211. Le travail global fut
publié dans Artes Auriferæ, 1593, Bâle
.
René Just Hauf, Exposition raisonnée de la théorie de l’électricité
et du magnétisme d’après les principes de M. Æpinus, 1787, Paris.
.
Voir Trithemius, note 4 ci-dessus. Le travail monumental de Trithème
sur les chiffres et la cryptologie, publié en six volumes (Polygraphia
libri sex), publié en 1518, couvre plusieurs éditions, les plus
célèbres étant celle de Francfort (1550) et celle de Paris (1561).
Les quatre premiers volumes traitent des différentes formes des
chiffres ; le cinquième contient une étude de la cryptologie et
le sixième plusieurs alphabets qui se veulent écritures anciennes
renfermant des caractères étranges et inexpliqués. Polygraphie
et universelle escriture cabbalistique, 1651.Blaise de Vigénère,
Traité des Chiffres ou secrètes manières d’escrire, 1586,
Paris.Philip Thicknesse, A treatise on the Art of Decyphering
and of Writing in Cypher, 1772, Londres.
. Lin Carter, « Zoth Ommog », in Edward P. Bergland, ed.,
The Disciples of Cthulhu, p. 171.
.
Lovecraft, La Maison de la Sorcière in Les Montagnes
hallucinées .
Ludovico Maria Sinistrari, De Dæmonialitate, 1700 NP.Pier
Antonio Stampa, Fuga Satanæ, 1597, NP.
.
En français dans le texte (NdT)
.
En français dans le texte (NdT). Pierre Versins, Encyclopédie
de l’Utopie et de la Science-fiction, p. 551.
. James Wade, « The Deep Ones » in Lovecraft, Les Mythes
de Cthulhu.
. H.P. Lovecraft, Selected Letters, 826 & 827
. Lovecraft, Selected Letters, 714. Par exemple, les lettres
et le son du nom Cthulhu « furent simplement ce que le professeur
Angell imagina à la hâte de représenter (certes de façon rude et
imparfaite) le nom rêvé que le jeune artiste Wilcox lui avait oralement
prononcé. » Voir également « L’Appel de Cthulhu »
dans l’Abomination de Dunwich
.
Lovecraft, Selected letters 826 & 827
.
Lovecraft, A la Recherche de Kadath in Les Montagnes hallucinées.
. Lovecraft, Selected Letters 714. « The Other Gods » in
Dagon. A la Recherche de Kadath in Les Montagnes
hallucinées.
.
Heald, Hazel, « Out of the Æons » in L’Horreur dans
le musée et autres révisions ».
.
Lovecraft : « Dans l’Abîme du Temps » in L’Abomination
de Dunwich. A la Recherche de Kadath in Les Montagnes
hallucinées. Voir également Selected Letters 825 &
826.
.
Lovecraft, A la Recherche de Kadath in Les Montagnes hallucinées.
. Lovecraft, « Polaris » in Dagon.
.
Lovecraft, « Dans l’Abîme du Temps » in L’Abomination
de Dunwich.
.
Voir, par exemple, Lovecraft, Selected Letters IV, 566.
.
Lovecraft, « Celui qui chuchotait dans les ténèbres »
in L’Abomination de Dunwich.
. C.L. Moore, The Challenge from Beyond, p. 8
. August Derleth, The Trail of Cthulhu, pp.43, 57.
.
Lovecraft, Les Montagnes hallucinées.
. Lovecraft, Selected Letters 826 & 827.Robert M. Price,
Some Notes on the Eltdown Shards », Crypt of Cthulhu
n° 23 (1984) : 36.
. Lovecraft, Selected Letters 827 & 828.
. Brian Lumley, « In the Vaults Beneath » in The Caller
of the Black », pp. 190, 192.
. Lumley, pp. 167, 211-212
.
En latin dans le texte (NdT).
.
Wade-Giles — Ch’i pen shu hsieh le tsui an Yale —
chi ben shu sye le dzwei an Pingyin — qi ben shu
xie le zui an « sept livres écrits très secrètement
[de façon énigmatique et clandestinement] ».
.
Guwen shangshu, « langue ancienne, textes anciens ».
Juwen shangshu, langue moderne, anciens textes. » Se
réfère à la transcription des textes chinois avant 213 av. J.C.
« Le moderne » dans ce contexte se réfère au langage chinois
tel qu’il était parlé 200 ans avant les Incendies de Qin. Les Guwen
shangshu étaient des textes d’un passé éloigné copiés en langage
moderne, le juwen, qu’on pouvait ainsi lire facilement et
avec précision. Une étude particulière est nécessaire pour lire
aujourd’hui les quelques pièces restantes de juwen shangshu.
Voir K.C. Wu, The Chinese Heritage,
p. 453.
. Wu, The Chinese Heritage, p. 40.
. Wu, Li Dun Jun, The Ageless Chinese, p. 101.
. Wu, p. 40 ; Ssuma Chien, Records of the Historian, p. 195.
.
Le vieux Professeur ou Vieux Maître.
. Li Dun Jun, The Ageless Chinese, p. 101. « ...
Beaucoup de livres ont été écrits de mémoire alors que d’autres
furent de façon permanente perdus pour la postérité ».
. Voir par exemple, Bk, iii, chs 107 & 116 ; Bk, iv, chs. 23,
27, 4 » & 105.
. Voir par exemple John A. Goodall, ed. et tr., Heaven and Earth
: 120 Album Leaves from a Ming Encyclopedia ; San ts’au t’u-hui,
1610 (Londres : Lund Humphries, 1979), p. 64-84.
.
Il ne s’agit pas du Livre de Dzyan des Théosophes, qui fut principalement
une reprise des mythes hindous, mais un travail plus vieux, plus
court connu en chinois comme Wade-Giles
— Shu tsu i an Yale — Shu dzu i an Pingyin
— Shu zu yi an « Book Sufficient to Advance [the] Dark.
. Lovecraft, Selected Letters IV, p. 55 ; William Lumley, « The
Diary of Alonzo Typer » in Lovecraft, L’Horreur dans le
Musée et autres Révisions, p. 166.
. K.C. Wu, The Chinese Heritage, p. 40.
. Arthur F. Wright, The Sui Dynasty : The Unification of China,
A.D. 581-617, p. 88
.
Pour la définition des termes guwen shangshu et juwen
shanshu, voir ci-dessus note 41.
. Lovecaft, Selected Letters, IV, 566.
. Lovecraft, Selected Letters IV, 604.
. August Derleth, « The Return of Hastu » in The Spawn
of Cthulhu, p. 132
. Eddy C. Bertin, « Darkness, My name is » in The Disciples
of Cthulhu, p. 203.
.
Chinese, Tò lè, « hantés, évités »
. Carter, « Zoth Ommog », p. 149 ; « The Dwelller in
the Tomb » in Derleth, ed., Dark Things, p. 52.
. Carter, « Zoth Ommog », p. 150.
.
« Spitalsk » signifie « lépreux » en danois.
. Brian Lumley, « The Horror at Oakdeene » in The Horror
at Oakdeene , p. 75
. Brian Lumley, « Rising with Surtsey » in Derleth, ed.,
Dark things, p. 179.
. Brian Lumley, « Billy’s Oak » in The Caller of the Black,
p. 31.
. Voir Collected Lectures of Herbert Hike, Ph.D., Arkham, Mass.
: miskatonic Universioty Press, 1978.
.
En français dans le texte (NdT).
. Richard Erdoes, AD 1000 : Living on the Brink of the Apocalypse
(New York : Harper & Row, 1988), p. 31
. Frances Mossiker, The Affair of the Poisons, p. 55.
.
Mossiker, pp; 173-174; Elle mourut sur le bûcher » ... Alors
que les flammes l’atteignaient, elle éructa avec son dernier souffle
un juron hideux ». Pardoe (Miss), Louis
XIV and the Court of France [Vol. II] (New Yoek : Harper &
Brothers, 1848), p. 267.
. Mossiker, pp. 3-4, 10-11.
.
Attribué à Jacques Bousset, évêque de Condom.
. Robert Bloch, « Shambler from the Stars » in The Opener
of the Way, p. 251. Voir également Brian Lumley, « Lord
of the Worms » in The Complete Crow, p. 58.
.
A l’inverse du destin de Gaspard du Nord, traducteur du Livre
d’Eibon : Clark Aston Smith, « The Colossus of Ylourgne »
in Genus Loci and Other Tales, p. 155
. Clark Ashton Smith, « The Holiness of Azédarac » in Lost
Worlds, p. 121 ; « Ubbo-Sathla » in Tales of the
Cthulhu Mythos, p. 46. Dans les deux cas, la référence
est faite au « langage perdu d’Hyperborée ».
. Smith, « Ubbo-Sathla », p. 46.
. Lovecraft, Selected Letters IV, 674.
. Lovecraft, Selected Letters IV, 674 & vol. V, 829.
. Lin Carter, The History & Chronology of the Book of Eibon,
p. 4
. Lovecraft, Selected Letters IV, 674 et V, 916 et 917 ; Carter,
History & Chronology, pp. 4-5
. Lovecraft, Selected Letters IV, 674 et V, 916 & 917.
. Smith, « Ubbo-Sathla », p. 46
. Carter, History & Chronology, p. 6
. Lovecraft, Selected Letters, IV, 674..
. Comme implicite dans Lovecraft, Selected Letters V, 827-828
; Hazel Heald, « Out of the Aeons » in Lovecraft, L’Horreur
dans le Musée et Autres Révisions, p. 135.
. Smith, « Ubbo-Sathla » ; Carter, History & Chronology,
p. 3.
. Liddell & Scott, p. 226.
. Smith, « Ubbo-Sathla », p. 47 ; voir également « The
Holiness of Azéderac » in Lost Worlds », p. 120.
. Smith, « Ubbo-Sathla », p. 4- ; également Lovecraft,
Selected Letters V, p. 387.
. Lovecraft, Selected Letters IV, 685.
. Lovecraft, Selected Letters IV, 693.
. Lovecraft, Selected Letters III, 429.
.
« Unaussprechlichen » est mieux traduit par » indicible »
ou « interdit » plutôt que par «sans nom »
. Robert E. Howard, « The Thing on the Roof » in Cthulhu
: The Mythos and Kindred Horrors, p. 60
. Robert E. Howard, « The Thing on the Roof », p. 64.
. Heald, « Out of the Aeons », p. 144.
. Howard, ‘The Children of the Night » in Carter, ed., Spawn
of Cthulhu, p. 174
. Carter, « Zoth Ommog », p.p. 164-166.
. Howard, « The Black Stone » in Spawn of Cthulhu,
p. 8-9.
. Heald, « Out of the Aeons », p. 143.
. Heald, « Out of the Aeons », p. 138-144.
. Robert E. Howard, « The Thing on the Roof », p. 63.
. Howard, « The Children of the Night », p. 175.
. Carter, « Zoth Ommog », p.p. 162-163
. Robert E. Howard, « The Thing on the Roof », p. 61..
. Carter, « Zoth Ommog », p.p. 162.
. Howard, « The Black Stone », p. 8 ; Heald, « Out of
the Aeons », p. 143.
.
« ... Non pas pour sa couleur, mais à cause de son sombre
contenu. « Howard, « The Thing on the Roof »,
p. 60. A ne pas confondre ni avec le Cthaat Aquadingen,
connu également sous le nom de « Livre Noir », ni avec
Le Livre Noir d’Alsophocus.
.
Lovecraft le cite comme « Theodorus Philetas » ; la transcription
correcte est « Theodoros Philetos ». Le nom, Philetos,
fut celui d’une personne qui nia la doctrine chrétienne ; d’où en
grec médiéval, un hérétique. Voir, Thayer, A
Greak-English Lexicon of the New Testament, etc. , p. 654.
.
En latin dans le texte (NdT)
. Edmund Weinbaum, The New Adam (New York : Avon, 1969), p. 169.
.
Ses citations, bien qu’en apparence authentiques et faisant autorité,
diffèrent souvent substantiellement lorsqu’on les compare aux travaus
dont elles sont supposées être tirées ». Brian Lumley, « Aunt Hester » in The Horror at Oakdeene,
pp. 26-27 ; « The Caller of the Black » in The
Caller of the Black , p. 55
.
Selon Henri-Laurent de Marigny. Lumley, « the Mirror of Nitocris » in The Caller of the
Black , p. 70
. Sanfy Petersen, The Call of Cthulhu : Fantasy Roleplaying in the
Worlds of H.P. Lovecraft, pp. 129-132.
. Miskatonic University Graduate Kit, « School of Medieval
Metaphysics Class Catalogue, hiver 1986- printemps 1987 »,
p. 15
.
Publié sous les auspices du Département de Métaphysique médiévale
de l’université de Miskatonic.
.
Le manuscrit a été copié de nombreuses fois, mais jamais imprimé.
.
Petersen, p. 187.
[129]. Toufic Fahd, Le
Panthéon de l’Arabie Centrale à la Veille de l’Héfire, pp. 166-182.
De son vivant, le Prophète s’efforça d’éradiquer totalement le cuklte
d’Al-Uzza. Voir Koran CH. Al-najam vv. 20-26. Il n’y a jamais réussi. Durant
la montée phénoménale de l’Islam après la mort du Prophète, et même
100 ans plus tard, du vivant de l’auteur du Necronomicon, son culte
fut courant en Syrie et du côté de Canaan. Son culte et ses adeptes
auraient jeté l’anathème à tous les musulmans pieux. Avant l’avènement
de l’Islam, l’usage de son nom n’était pas inhabituel. L’oncle de
Mahomet et son plus cruel ennemi imposèrent le nom ‘Abd al-’Uzzâ
al Muttalib. Rodinson, Maxime, Muhammad, p. 333.
.
Lovevraft, Histoire du Necronomicon, p. 1.
. Koran : Ch. 7. « Al-A’Raf, vv. 66-73 ; ch 11. « Hud »
vv. 59-61 ; ch. 46. « Al-Ahqaf » vv 22-26 ; ch. 54. « Al-Qamar »
vv 10-23.
.
Rodinson, pp. 121, 133.
.
Lovecraft, Histoire du Necronomicon. Le nom s’écrit également
Ibn-Khillikan.
. Derleth, August, « The Lamp of Alhazred » in The Watchers
out of Time and Others », p. 249.
.
Lovecraft, Histoire du Necronomicon, p. 1. « L’Arabe
Irâm, dans Irâm Dât al-’Imal, ville légendaire des ‘Ad...’iram’
désignait les pierres dressées comme signaux dans le désert. »
Fahd, p. 221, n. 1.
.
Ou alors « ... un Musulman indifférent », Lovecraft, Histoire
du Necronomicon, p. 1
.
Lovecraft dit qu’il a retenu l’idée du son dans une note des annotations
d’Henley de Vathek (voir Selected Letters V, 927) ; voir
Vathek in Three Gothic Novels, p. 210, de E.F. Beiler, où
le terme est également utilisé en référence aux hurlement des démons.
L’annotateur ne cite pas ses sources pour l’une ou l’autre des affirmations
et la discussion dans la note donne l’impression qu’elle est, au
mieux, de seconde main.
. Liddell and Scott, Greek-English Lexicon, p. 527.
.
S.T. Joshi, « Afterword » in Lovecraft, Histoire du
Necronomicon, p.5.
.
Marinone & Guala, Complete Handbook of Greek Verbs ;
le suffixe « -ikon« peut également être seulement utilisé
avec des substantifs (substantifs ou adjectifs utilisés comme tels)
; Herbert W. Smyth, Greek Grammar, pp. 269, 273. Gustave Simonson, A Greek Grammar : Syntax, p. 23.
.
Lovecraft, Selected Letters, V, 927, où il conjecture que ce pourrait
être un dérivé.
. Liddell and Scott, p. 535, Définition III. Une partie du titre
en latin est cependant tiré de cette racine.
. Liddell and Scott, p. 534, Définition II.
.
En latin dans le texte (NdT). Adolph Berger, « Encyclopédic Dictionary of Roman Law »,
p. 351.
. Hugh J. Mason, Greek Terms for Roman Institutions : A lexicon
and Analysis, p. 69.
.
Version Autorisée, Nouveau Testament, Luc 7-30 et 10-25.
.
En perdant la terminaison -ikoz et en lui substituant la fin collective
-ikon, qui en grec classique et médiéval signifie un ensemble de
personnes ou de faits et lorsqu’ils sont reliés ensemble, un livre.
On obtient -nomikon de -nomikoz sans violenter ni la grammaire ni
la syntaxe.
.
La racine du latin nex, c’est-à-dire mort violente, semble venir
du grec « nekros ».
. Par Paul Dunbar Lang in Lumley, « Return of the Lloigor »,
p. 357.
.
Lovecraft ignorait apparement les sources de l’Europe de l’Est et
du Middle Est.
. Lovecraft, Selected Letters, II, p. 201.
. Berger, « Encyclopédic Dictionary of Roman Law », p. 340.
Il devint un enseignant célèbre à Bologne en compilant un
monumental abrégé de droit. J.J. Delaney et J.E. Tobin, Dictionary
of Ctholic Biography (Doubleday, 1961), p. 5 ; il fut également
remarqué pour son franc-parler blasphématoire. Dante lui attribua
le troisième anneau du septième cercle dans le Purgatoire
(Ceux qui exercent leur violence contre Dieu), Chant XV, L. 110.
.
Lovecraft, Histoire du Necronomicon, p. 3 ; Selected Letters
II, p. 201. Lovecraft et d’autres ont dit que le livre fut mis à
l’Index. Toutefois, l’Inquisition ne mit pas de livres à l’Index
avant 1559. Le premier Index Expurgatorius était une liste
de livres spécifiques, dans laquelle l’Index librorum probihitorum
avait été autorisé par le Concile de Trente en 1545, mais fut notifié
en 1571.
. Carter, « Zoth-Ommog », p. 174.
. Lovecraft, Histoire du Necronomicon, p. 2 ; August Derleth,
‘The Cthulhu Mythos, in Tales of the Cthulhu Mythos, p. ix.
.
En supposant évidemment que par « lettre noire » cela
signifie seulement que c’était écrit en haute écriture germanique
connue comme étant le Fraktur. Voir Philip
Howard Stevensn, Words, p. 137.
. Edward Burman, The Inquisition, Hammer f Heresy, p. 195.
. Barbara Tuchman, The Guns of August, p. 318, « … La
Bibliothèque comportait 230000 volumes, 750 manuscrits médiévaux
et plus de 1000 incunables. »
. Carter, »Zoth Ommog, p. 160.
. John Manly, « The Most Mysterious Manuscript in the World »,
pp. 188-9.
. Wilfdred M. Voynich, « A Preliminary Sketch of the History
of the Roger Bacon Cipher Manuscript », pp. 30-32.
. W[illiam) Romaine Newbold, The Cipher f Roger Bacon.
. Pratt (Chapitre II), « An Element of Doubt » in Secret
and Urgent.
. Colin Wilson, « The Return of the Lloigor » in Tales
of the Cthulhu Mythos, p. 351ff.
. Colin Wilson, « The Return of the Lloigor « , p.
355.
. Manly, pp. 192-3 ; Kent, p. 9 : « La seule méthode
scientifique reconnue par les Universités fut essentiellement celle
d’Aristote …Cette accentuation excessive d’une méthode déductive
est le défaut fatal de la théorie scientifique aristotélicienne
… Partout où elle a prévalu, la science a stagné. »
. Julius Capitolinus mentionne brièvement le successeur d’Urbicus
comme gouverneur. » Britanno per Lollium Urbicum
legatum vicit alio muro cespiticio submatis barbaris ducto. « De
Antonio Pio, ch. 5.
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