Si vous habitez en Lituanie, en Finlande, en Bielo-Russie, dans ce qui reste de la Tchéthénie, ou autre lieu exotique, sachez que vous avez là une occasion rêvée de converir le Conte en $ ! Je suis preneur !!!!! |
En 1871, l'écrivain Irlandais Joseph Sheridan Le Fanu
édite un des grands classiques de l'épouvante, un livre précurseur en matière
de vampirisme avant même le Dracula de Bram Stoker. On y rencontre
une demoiselle issue d'une illustre famille Slave qui supporte assez mal
la lumière solaire et qui emploie ses charmes tout au long du livre à faire
succomber la fille de la maison qui l'a recueillie. En 1996, Yvon Hecht
achève un hommage au mythe de Carmilla, sous la forme d'un court roman d'un
peu moins de 170 pages, dans lequel une jeune femme noble est courtisée
par un prince Allemand qui s'émeut de ses petites manies; entre autres celle
de se nourrir de petits animaux par drainage d'énergie. Pour ne rien arranger,
elle aussi fait partie d'une ancienne famille maudite. Ce roman s'analyse
plutôt comme une histoire parallèle à celle de Carmilla que comme une suite
logique. On y retrouve le charme du XIXe siècle et de la Restauration, avec
un tour des cours d'Europe très bien documenté. L'exhaustivité descriptive
du cadre vaut aussi pour les personnages, dont on suit l'évolution sur de
longues années, à tel point qu'on a le temps de voir notre couple s'adjoindre
un poupon charmant mais qui prend vite les mauvaises habitudes maternelles.
La psychologie l'emporte aisément sur le fantastique, tant les personnages
sont détaillés: on ne perd rien de l'idylle, pas même les petites attentions
du prince pour sa dulcinée, dont nous sommes témoins en détail. Ces envolées
romantiques laissent une place fort réduite au fantastique, transformant
le récit en une variation de Guerre et paix plutôt que de Carmilla,
par moments. Aussi, ne cherchez ni horreur, ni frisson, il n'y en a pas.
L'histoire est très fluide, très élégante, gracieuse, mais pas effrayante
pour un sou. Peut-être parce que le sujet principal ne concerne pas tant
le vampirisme qu'un hommage aux arcanes du XIXe siècle. (S.F.) HELENA VON NACHTEIM, Yvon Hecht Présence du Fantastique N°51 |
La nouvelle de Lovecraft qui se rapproche le plus des histoires de vampires traditionnelles est sans doute The Shunned House (La Maison Maudite) (3). On y voit les occupants successifs d'une vieille maison de Providence mourir d'une mystérieuse et inexorable anémie jusqu'à ce qu'un homme plus curieux que les autres, le narrateur, découvre dans la cave un gigantesque cadavre boursouflé qui semble s'être nourri pendant des années de leur sang. Les victimes ayant été retrouvées pratiquement exsangues au moment de leur mort, il y a bien eu un phénomène de vampirisme, mais celui-ci s'est fait sans morsure, à distance, comme par une mystérieuse osmose. Le mystérieux mort-vivant, à la différence des vampires traditionnels qui se réveillent la nuit, mène une sorte d'existence végétative au fond de sa tombe d'où il ne sort jamais. A noter que le narrateur n'utilise pas le moyen classique qu'est le pieu pour éliminer ce redoutable vampire, mais il préfère déverser sur le corps six bombonnes d'acide sulfurique, ce qui est tout à fait inhabituel dans ce genre de récit. |
LaVey n'est pas certain que les loups-garous et les vampires, au sens littéral du terme, aient jamais vraiment existé. Comme on pouvait le prévoir, jusque parmi ses plus fidèles disciples et jusque dans sa famille, tout le monde n'est pas d'accord, ce qui a donné lieu à de nouvelles scissions. Lucas Martel a fondé à Lacey (dans l'Etat de Washington) le Temple du Vampire. Ce mouvement, né à la fin des années 80, ne s'en réclame pas moins d'origines très reculées, qui remonteraient aux anciens sumériens. Le vampirisme n'aurait jamais cessé d'être la religion des dominateurs. Mieux encore : des "vampires antiques" auraient fondé "le christianisme, le bouddhisme, l'hindouisme, l'islam et les autres principales religions mondiales pour produire - chez les êtres inférieurs - docilité et soumission à la règle des Maîtres". Bien que le Temple du Vampire considère comme théoriquement et magiquement possible le vampirisme au sens physique du terme, avec des effets agréables comme le fait de "voler" et d'acquérir "l'immortalité physique", sa principale activité semble consister à répandre un "matérialisme sceptique" guère éloigné de la doctrine de l'Eglise de Satan. Le credo du Temple du Vampire dit "Je suis un vampire ! J'adore mon ego et ma vie, car ce sont le seul Dieu qui existe ! Je suis fier d'être une bête de proie et j'honore mes instincts animaux." Peut-être est ce pour ces raisons que les rapports entre le Temple du vampire et l'Eglise de Satan sont restés, après le schisme, et malgré les divergences sur la réalité historique des vampires, assez cordiales. D'ailleurs, la revue internationale de l'Eglise de Satan, The Black Flame (publiée à partir de 1989 à New York grâce aux efforts de Blanche Barton et de Peter Gillmore), accepte la publicité (payante) de l'organisation vampiriste de Lucas Martel. |
MAJ au 7 février 1998