Dimanche 5 mai 2002 :
la limousine de l·ODS quitte dans un feulement rauque la
capitale. Direction Carcassonne. A son bord, outre votre serviteur,
Rémy l·Ancien Astronaute (AA pour la suite). Un voyage
sans histoire. Rémy aura le temps de me parler de ses problèmes
avec sa machine à laver avant de plonger dans un sommeil
minéral.
La cité d·Alaric est humide et venteuse. Nous y retrouvons
André Boudet-Goudonnet (BG pour la suite) pour un premier
cassoulet de mise en condition. André, on l·aura compris,
est un spécialiste du décryptage de la « Vraie
Langue Celtique », travail qui l·a amené
à commettre un dictionnaire au demeurant fort bien fait1.
Notre première discussion portera tout naturellement sur
cette cryptomania dans laquelle baigne toute l·affaire de
Rennes-le-Château. Avec toujours cette lancinante interrogation :
pourquoi se livrer à de telles acrobaties, alors qu·il
existe des modalités plus simples (testament par exemple) ?
Et à titre subsidiaire, pourquoi prendre le risque de transmettre
au premier venu d·indicibles secrets ?
J'aurai du reste à mon retour une discussion perturbante
avec Joseph Altairac ; ces affaires de cryptage sont caractéristiques
de tout un courant de la littérature populaire (Verne, Leblanc,
Holmes, Poe etc·.). Mais a t·on des exemples d·utilisation
de ces techniques dans la vraie vie historique ?
Autre échange sur les travaux de Chaumeil visant à
clore la saga du Prieuré de Sion. André défend
la thèse selon laquelle les parchemins de Saunière
ne sont pas des faux, et plus particulièrement le Petit Parchemin.
Une thèse que nous retrouverons ultérieurement au
cours de notre voyage.
Contact téléphonique rapide avec l·autre André,
Douzet-la-Guinness (DG pour la suite). Il réside à
Durban, dans une bergerie coupée du monde par un petit ruisseau
que l·on passe à gué. Il craint de ne pas pouvoir
nous rejoindre dans les jours qui suivent en raison des pluies torrentielles
qui nimbent la région.
Lundi 6 mai 2002 : en route
pour Limoux, première étape de notre voyage. Yves
Lignon, qui n·arrivera que mercredi, nous a fait préparer
une visite de Notre-Dame de Marceille par André Galaup, ancien
journaliste.
L·intervention d·André Galaup été
enregistrée.
°
Moi, j'ai toujours comparé Saunière à un événement
qui s'est passé presque un siècle après ici,
en 1884. Le toit tombait en ruines et un dimanche, lors de la messe,
le recteur a dit « Voilà, nous fermons, parce
qu'on ne peut plus assurer la sécurité des fidèles.
Y a-t-il des âmes volontaires pour nous aider ? ».
Et il a lancé une souscription et des appels aux dons. Dans
le Bulletin Paroissial, il avait le souci de dire où en était
la situation financière. Et en quatre ans, il a réussi
la restauration de l'église. Il a alors dit « C'est
fini, arrêtez de donner de l'argent. Nous pouvons maintenant
rouvrir la basilique ». Tout ça pour dire que
je me demande si Saunière n'a pas fait la même chose,
mais en ne disant, contrairement au recteur d'ici, jamais aux fidèles
d'arrêter les dons. Il se serait même pris au jeu en
demandant toujours davantage, annonçant qu'il allait faire
autre chose : maison pour les prêtres âgés, etc.
Ce que je dis est peut-être naïf, mais ce n'est pas impossible.
Comme on ne peut rien prouver · Mais au cours de ses travaux
de restauration, il a peut-être trouvé quelque chose,
ou il a peut-être été aidé par des personnes,
qui, tout en l'aidant, ont fait passer des choses dans cette église.
Ce ne serait pas la première église où des
messages sont délivrés aux gens et qu'il faut savoir
lire. Il est possible que Giscard, notoriété française
de la Franc-Maçonnerie, ait fait passer des messages que
seuls des initiés peuvent ou pourront décrypter et
qui nous amènerons à trouver un trésor ici
ou ailleurs. Je dis que cela est crédible. L'argent qu'il
a réussi à avoir en pleurant lui a peut-être
permis de découvrir quelque chose ou d'amener là des
gens qui auraient eux laissé quelque chose, peut-être
plus important que ce qu'on croit. Je crois que l'histoire de Rennes-le-Château
est très simple ; tant qu'on n'aura pas les parchemins authentiques,
tout n'est que de la spéculation. Mais je ne dis pas qu'il
n'y ait rien. J'en ignore toutefois l'importance.
Il
y a autre chose. On dit toujours que Saunière a fait une
maison pour les prêtres âgés. Cette histoire
a été déformée. Dès le premier
coup de pelle, la villa Béthanie est au nom de Marie, puisque
les premières factures sont à son nom. J'en ai les
preuves. Donc mensonge au départ ; la maison n'était
pas pour les prêtres. Ensuite il a dit à Monseigneur
Beauséjour :
« Moi,
je voulais donner ça, mais vous m'emmerdez, je ne vous le
donnerai plus ». Là, c'est la réalité.
On a aussi des documents de l'Evêché sur le fait qu'il
ait demandé à ce qu'on continue à lui envoyer
de l'argent, bien qu'on ait lui dit qu'il ne devait plus le faire.
°
Derrière ici se trouve une petite colline du nom de Redhae.
C'est Simon de Montfort qui a détruit l'ancien Limoux construit
sur la colline Redhae en 1510. Jamais personne n'a étudié
cela. Tous les historiens citent Rennes-le-Château, en disant
bien qu'on ignore où se trouvait Redhae ·
La pointe de Redhae, là, est attestée depuis Simon
de Montfort, et Limoux était construite là-dessus.
Le château a été détruit, et Limoux est
descendu dans la plaine. On a un lieu qui s'appelle Redhae qui est
un point d'interrogation·
Un jour, un ami de Béziers, boulanger à Lamalou-les-Bains,
vient me voir et me dit « je crois qu'il y a à
Lamalou une vieille église qui s'appelle l'église
de Redhae ». Je vais voir cette chapelle dans la forêt
: c'est St-Pierre-de-Rédhae. C'est étonnant. L'autel
est une pierre centrale avec une table dessus, exactement ce que
devait être Rennes lorsque Saunière l'a prise, car
l'église, aujourd'hui fermée, est restée en
l'état, avec des sarcophages sur les bas-côtés.
Y avait-il là-haut un ou deux châteaux ? On est sûr
qu'il y en avait un, très vieux : une salle qui remonte aux
Wisigoths. C'est la seule partie ancienne qui reste de Rennes-le-Château
et du château de Rennes.
°
Vous ne pouvez vous imaginer le nombre de signatures et de signes
qui figurent dans l'église de Rennes et que vous ne pouvez
voir qu'avec l'ordinateur. J'ai trouvé quantité de
signatures 'H Cros, 1897', à des endroits bien précis.
J'ignore qui il était. La majorité de ces signatures
sont autour de St-Antoine-de-Padoue.
Il y a des choses étranges dans la décoration de l'église.
Je ne parle pas du Chemin de Croix. L'un des quatre anges ne porte
pas du tout le même habit que les autres. Pourquoi ? Le Diable,
pourquoi ? Il en existe d'autres ailleurs. Ensuite, le grand panneau
du fond : c'est un tableau, très fin, avec quelque chose
qui est rapporté dessus. Pourquoi ? Dans les détails,
il y a un château avec sept ou huit tours, des fenêtres
et des cheminées. Pourquoi ? A droite, aucune maison n'est
semblable ·
°
Sur la droite de l'autel de ND de Marceille, il y a deux petites
chapelles, avec un tableau, magnifique : Le Baptême de Clovis.
Je ne sais pas s'il existe beaucoup d'églises où figure
Le Baptême de Clovis ·Je ne vois d'ailleurs pas pourquoi
ce tableau se trouve ici ·
°
Ici, le Seigneur de Rennes a payé à vie ; il est enterré
en bas, aux Cordeliers, mais son c·ur est ici. En tant que
structure, c'est la chapelle où était la Vierge qui
est la plus ancienne : toute petite chapelle. La Vierge est un morceau
de bois posé sur un truc tenu avec des ficelles ·
Mais il y a un détail. A l'évidence, c'est une Vierge
noire. Or, j'ai fait un recensement des sites connus qui, en France,
possèdent une Vierge noire à l'enfant. Partout l'enfant
est noir, sauf ici, où il est blanc. De plus, sur le bandeau
qui n'existe plus, mais dont on a des photos, figure la phrase de
dédicace 'Ne me regarde pas, car je suis devenu brune'.
En
fait ce qui est intéressant est de savoir pourquoi Monseigneur
Billard a acheté cette église ·
Si Boudet est lié à l'affaire de Rennes-le-Château,
l'intérêt qu'il a eu pour Notre-Dame de Marseille est
allé jusqu'à un bouquin qui à mon avis est
écrit sur cette dernière et qui a été
signé d'un autre curé (l·abbé Lasserre).
Lorsqu'on lit le livre, on voit que la première couverture
est la même que celle du livre de Boudet et les caractères
sont les mêmes.
On se rend compte que notre région, certainement très
riche, a été complètement occultée,
et volontairement, par les curés, car ils avaient tout en
mains pour la faire découvrir et ils ne l'ont pas fait. Ils
n'ont laissé que ce qu'ils ont bien voulu laisser. Après
Saunière, ils sont partis et maintenant ils reviennent. Et
pourquoi ? Ce sont les interrogations qu'il faut se poser.
°
Lorsque je suis une fois allé à St-Polycarpe, il y
avait des fouilles. On a trouvé des magasins souterrains
et qui ne se justifiaient pas dans ce lieu sauf si on avait affaire
à un endroit fortifié. Or là il y a quand même
tout cet aspect dans l'architecture romane qui montre qu'on avait
ici un poste fortifié. J'ai toujours pensé que cet
aspect fortifié qu'on retrouve dans l'architecture, sans
ésotérisme · là, on se situe sur le
simple plan architectural · est celui de l'Ordre du Temple,
avec son système traditionnel pour défendre un escalier.
L'Ordre était d'ailleurs propriétaire d'un bon nombre
de lots situés derrière l'église. Tout cela
a ensuite été tripatouillé et remis à
la Commanderie de l'Aude.
°
Le puits, dans l'église de ND de Marceille, est également
intéressant. Il a été nettoyé dans les
années 50. Il était là, à gauche. Il
n'y est plus. Ne reste que l'emplacement ·J'ai toujours pensé
que ce puits était un drain, qui permettait par gros temps
de pluie, de pouvoir réutiliser le passage souterrain sans
problème. Deux détails m'autorisent à dire
qu'il y avait là-dessous un grand souterrain d'évacuation
ou au moins des bâtiments souterrains : les écrits
disent qu'on a déplacé des tombeaux à partir
de caveaux et d'une crypte. On a ensuite comblé la crypte.
Le deuxième récit sur lequel on peut s'appuyer en
toute confiance date de la Révolution. Lorsque fut saisie
Notre-Dame de Limoux, tout ce qui pouvait être fondu a été
pris. Restait la Vierge noire. Les révolutionnaires décident
de la brûler. Ils mettent donc des piquets de garde et s'aperçoivent,
un beau matin, que manquent des calices. Le lendemain, d'autres
disparaissent et les responsables renforcent les gardes. Mais les
disparitions continuent. Et le troisième soir, entendant
du bruit dans l'église qui est vide, ils accourent pour constater
la disparition de la Vierge noire et voient partir dans le champ
en contrebas une femme après laquelle ils courent. En face
des hommes attendent, de pied ferme : on avait monté un commando
pour sauver la Vierge. La femme avait donc pu rentrer plus bas alors
que toutes les issues étaient gardées.
Par ailleurs, à deux reprises, des paysans qui travaillaient
avec des socles à déraciner, ont vu ces derniers tomber.
Il a fallu faire un autre tracteur avec des câbles. Il y a
donc bel et bien des boyaux qui descendent.
°
Dernièrement, j'étais ici avec le chef des Lazaristes.
Nous sommes passés par un petit couloir et il me dit ;
« Regardez là où nous sommes. Dessous ça
tient tout juste ». Et il m'explique qu'il a failli tomber,
il y a environ deux mois, par un petit bout de plancher. Avec une
lampe, il a exploré et m'a certifié qu'il y avait
des piliers et qu'il devait y avoir là une chapelle enterrée.
· Mais où a-t-il découvert ce trou ?
· Dans ses appartements, derrière la cloison du fond.
°
Jos (Berthaulet), je l'ai connu parce que d'abord, il parlait bien
le français. Il avait monté un scénario énorme.
Son second bouquin était celui du journaliste qui lui posait
des questions. C'est-à-dire qu'il me donnait des questions
dont il faisait les réponses. Et il voulait que ce soit moi
qui arrange tout ça à la façon du journaliste.
Puis il est mort alors que j'étais descendu chez mes enfants.
Ce qui fait que j'ai tous les documents ·
· Mais ce sont des documents sur quoi ?
· C'est le bouquin entier sur son affaire, celle de Rennes-le-Château.
Le bouquin était pratiquement fini, il y avait toutes les
photos d'en bas, car lui y était rentré je ne sais
combien de fois. Il aurait pu y rester là-dedans, c'était
dangereux. Mais je me garderai bien de donner cet ouvrage. Je ne
m'en séparerai jamais. · Cela m'avait choqué
car il avait fait de magnifiques photos. Quand on voit ces plaques
de marbre rouge et blanc · Il y a des choses très
bizarres ici.
· La végétation a tout envahi. Il y a forcément
des bâtiments, importants ; de l'autre côté,
quand il y a eu un recensement sur ordre de la Préfecture,
pour, je crois, les eaux, ont été retrouvés
des morceaux de construction, identiques. Moi, j'ai toujours pensé
qu'il pouvait y avoir une communication entre les deux. Ce n'est
pas compliqué de passer sous une rivière.
· Quand on considère la grandeur des pièces,
on se demande pourquoi cela a été édifié
·Mais il faut y aller, à quatre pattes, pour entrer
: ce n'est pas facile.
· Jos m'avait emmené une fois avec lui. J'ai eu peur
tout le temps. Si l'on veut aller jusqu'à la dernière
salle ·
°
Jos Berthaulet a fait une étude très poussée
sur Notre-Dame de Marceille · Quelqu'un m'a appelé
un jour pour me demander si je pouvais lui donner des renseignement
sur l'ancien monastère qui faisait partie de Notre-Dame de
Marceille. Devant mon air dubitatif, l'homme m'a certifié
qu'un tel monastère avait existé. J'ai depuis essayé
de me renseigner, sans succès à ce jour
°
Si vous avez bien lu Boudet, il y a un mot qui revient souvent.
C'est celui d'une colline, la Mataline. Moi, je suis né dans
une maison, à St-André, à côté
de la première cure de Boudet, au pied de la Mataline. J'ai
un enregistrement d'une de mes grand-mères, décédée
à quatre-vingt-dix-neuf ans, qui a très bien connu
Boudet, puisque lorsqu'elle avait neuf ans, elle a été
soignée à Rennes-les-Bains. Mon arrière-grand-mère
avait donc emmené sa fille voir Boudet, qui était
plus ou moins guérisseur, au presbytère de Rennes-les-Bains.
Et elle me le décrit comme elle l'a vu, de petite taille.
Et elle dit « il me donnait toujours du chocolat d'Annecy
et des pilules, comme des grains de Vals, qu'il faisait venir, qui
s'appelaient 'Mill-Piles' ».
°
Au sujet du tombeau du mystérieux Vison à ND de Marceille :
Il n'y a nulle part à Carcassonne, ni à Limoux, de
trace de cette personne. Apparemment, Mr Vison n'existe pas ni pour
les gendarmes, ni pour l'état-civil, ni pour l'hôpital.·
C'est extraordinaire.
André DG qui a finalement pu franchir le gué nous
rejoint, avec son fidèle ami René. Le temps est trop
humide pour aller voir l·entrée de la grotte sous
NDdM. Nous nous contenterons d·une promenade sur la « voie
sacrée », à la découverte de la
fontaine miraculeuse et de la tombe du fameux Vison qui n·existe
pas··.
Départ
pour la colline envoûtée, avec une première
étape aux « Pommes Bleues », histoire
de reconstituer nos forces. Nous dégustons un confit d·oie
particulièrement croustillant, pendant qu·André
DG nous délivre son premier cours de douzetologie (cercle
des néophytes, premier degré). Il y est question de
sujets périphériques comme le Mont Pilat, Sainte Croix
en Jarez et Arginy··.. La présence discrète
de notre bon Bérenger dans les faubourgs lyonnais est également
évoquée, à voix basse···
Il est vrai que le patron de ce fameux restaurant (du reste en vente)
rôde bizarrement autour de notre table. André BG sauve
la situation en créant une diversion attendue : armagnac
pour tout le monde···.
Puis c·est la visite du site ; le domaine de l·abbé
Saunière est désert en ce début d·après-midi.
Fort des tuyaux d·Antoine Galaup, nous tentons de percer
de nouveaux mystères dans l·église, et notamment
celui du petit château qui figure sur la grande fresque du
fond. La lumière est faible, et je ne sais pas si les clichés
que nous avons pris se prêteront facilement à un traitement
sur ordinateur. J·ai hâte de découvrir l·invraisemblable
citadelle invisible à l··il nu··
Je m·éloigne discrètement du groupe, le temps
d·allumer une petite bougie rouge pour rentrer en contact
cosmique avec Stella Maris qui n·a hélas pas pu participer
à notre expédition. Je ne fais que de suivre ses instructions
et apprendrai par la suite que l·expérience a été
couronnée de succès.
Petit tour dans le cimetière. L·état de la
tombe du curé aux milliards fait peine à voir··
Ainsi du reste que celle de sa bonne Marie. Puisque ceux qui touchent
les recettes des visites, et de façon plus générale
qui profitent de la manne touristique, ne font rien, l·ODS
va prendre une initiative : créer une association pour
la rénovation de la tombe de Bérenger Saunière.
Dernière escale à l·Atelier Empreinte, le temps
de faire provision sous l··il complice de Sonia de
quelques raretés. Rémy l·AA achètera
ainsi, discrètement, les deux cassettes de Jimmy Guieu sur
RLC. Un véritable monument de saunièrologie.
La journée
se terminera sur le thème des portes closes : l·église
de Rennes-les-Bains est fermée ; la cathédrale
de Limoux est fermée. Nous nous réfugions dans l·un
des rares restaurant de la Cité de Carcassonne pour déguster
notre cassoulet quotidien.
Mardi 7 mai 2002 : malgré
une panne de réveil qui immobilisera (provisoirement) notre
Ancien Astronaute, les équipes finiront par se rejoindre
à la cathédrale de Limoux, cette fois ouverte··
Le temps d·admirer ces étranges vitraux en forme de
pentacle de Salomon que nous retrouvons du reste à Alet les
Bains. Puis direction Arques où l·église nous
offrira elle aussi porte close·. Le personnel de la mairie
nous expliquera que sur les deux agents détenant le fameux
passe, l·un est en congé (avec la clef ?), l·autre
a disparu (avec la clef ?). Il y a manifestement de la conspiration
là dessous··.
Tant pis pour le Jésus à la petite poire ou pour le
tableau du Christ juif. Nous nous contenterons des descriptions
données par André Douzet dans son dossier RLC no 2
© :
L·étrange
Christ Juif·Arrêtons-nous d·abord au décor
du fond bleuté de l·abside en ogive. Derrière,
et de part et d·autre du maître-autel, se trouvent
deux statues sur des consoles lourdement décorées.
D·un style assez banal elles représentent, à
droite l·ancien patron de l·église d·Arques :
St Jean le Baptiste, et à gauche la nouvelle patronne du
lieu : Ste Anne avec l·enfant Jésus debout à
sa droite. Les deux personnages encadrent un Christ d·une
taille impressionnante peint à même l·enduit
intérieur de la travée d·ogive centrale. Il
s·agit d·un Christ crucifié, mort. En effet
sur son flanc droit le coup de lance a été porté,
du sang s·écoule de la plaie. Les clous sont représentés
plantés dans les paumes des mains, la droite s·est
refermée sur elle-même, et la gauche (pour le sujet)
est largement ouverte. La tête auréolée penche
sur l·épaule gauche, les yeux sont encore ouverts
mais sans vie, et du sang est tombé de la couronne d·épines.
Notons que l·auréole se trouve entre le bois de la
croix et l·écriteau ·INRI· cloué
sur la partie haute de la poutre verticale. Les jambes, dont la
droite recouvre la gauche, ne semblent pas illustrer l·affaissement
de l·ensemble du corps qui est représenté,
notons le bien avec une tenue ferme et droite. Les pieds sont cloués
selon la tradition, l·un sur l·autre avec un seul
clou, et du sang s·en écoule. L·assemblage
des bois de la croix n·est pas représenté planté
en terre mais stabilisé dans le vide et sans personnage ni
décor annexe. Le socle supportant les pieds du supplicié
porte une inscription :·Ernest Bott Frabo 1941·.
Etrange peinture en vérité méritant un petit
rappel tragique de notre Histoire aux époques tragiques de
la dernière guerre mondiale. Les Juifs sont pourchassés
partout où l·autorité des Nazis est instaurée,
et ceux qui le peuvent tentent d·échapper à
cette répression se terminant généralement
par la destruction massive de ces malheureux. Certains sont hébergés
ici et là par quelques âmes aussi charitables·
que courageuses. Ce fut le cas à Arques. Un couple de Juifs
trouve refuge chez une personne de la commune qui semble s·occuper
de l·entretien de l·église. C·est en
remerciement pour cette action que cette peinture fut faite·
Le couple disparaîtra assez curieusement une fois ce témoignage
réalisé. Cette disparition peut s·expliquer
par le fait que Rennes-les-Bains· a servi de camp transitoire
de ·parcage· (il ne peut hélas y avoir d·autre
mot !) des victimes de la ségrégation juive·
et que lors d·un ·départ· pour les camps
d·extermination le couple d·Arques s·est fait
·rafler· à cette occasion. C·est un
moment honteux de notre Histoire mais il semble prendre sa place
dans ce chapitre, ne serait ce qu·au simple titre du devoir
de mémoire !
L·auteur de cette peinture a laissé son nom sur le
petit socle où reposent les pieds du Christ : Ernest
Bott, de la ville de Fribourg (Frabo). Il s·agissait d·une
personne ayant une excellente culture et des pôles d·intérêts
se situant dans les domaines universitaires, archéologiques,
religieux, traditionnels· et hermétiques concernant
essentiellement sa ville (Fribourg) et le cycle médiéval
dans le sud de la France. Nous ne saurons sans doute jamais si cet
intérêt se portait aussi sur le fait que Fribourg fut
·acheté· en 1358 par les familles de Habsbourg
et les rapports de cette famille avec différents aspects
historiques...
Ernest Bott disparut sans laisser de traces et nul, à Arques
n·en saura plus sur cet épisode aussi insolite qu·affligeant
de notre Histoire. La mémoire de cette personne nous interdira
d·en ajouter davantage.
Mais, pour revenir à cette représentation du Christ
en croix, il faut tout de même apporter une ou deux remarques.
La tradition juive n·est pas portée à illustrer
la mise en croix de Jésus· elle y serait même
assez hostile. On peut alors se demander si la reconnaissance était
suffisante pour que ces deux personnes passent outre leurs dogmes
ou· s·ils avaient d·autres raisons les
autorisant vivement à réaliser cette représentation.
De plus ce Christ est bien représenté ·isolé·
de la terre, sans aucun décor autour de sa croix, et sans
le moindre personnage habituellement représenté au
pied de la dite croix· SEUL le Christ ·mort··
avec les yeux ouverts, semble justifier cette peinture au demeurant
émouvante. Est-il possible, en ce cas, d·affirmer
que, toute autre remarque exclue, SEUL le Christ en croix semblait
digne d·être représenté dans l·église
d·Arques ?
Si nous voulions extrapoler nous pourrions, de ce constat, tirer
quelques remarques amusantes :
Un Christ mort certes· mais sans les apparences cadavériques
des effets de la mort, donc un corps non effondré et les
yeux ouverts·
Une croix (pièce de charpente) qui n·est pas fichée
en terre, complètement suspendue dans l·espace ou
le vide. On pourrait dire : non rattachée à la
terre de la Passion· ni à un lieu identifiable présentement·
Pas de paysage non plus alors qu·élément habituel
de cette scène, ni rien de céleste lié à
la tradition en Palestine·
Aucun personnage masculin, féminin, ou angélique·
Avec une audace insolente nous pouvons sous-entendre que ce Christ
signifie n·avoir rien en commun avec la terre de Palestine
au moment de sa mort· Mais, ici, rien ne nous autorise vraiment
tangiblement à des affirmations d·une telle hérésie.
Etude
insolite d·une sainte famille.
Ce
tableau s·inscrit dans un carré parfait. Nous y trouvons
la Sainte Famille réunie ; A droite, debout, le plus
haut des personnages, Saint-Joseph (puisque auréolé)
de ses deux mains appuyé sur une sorte de bâton ou
canne. Au centre la Vierge Marie, assise, (auréolée)
tient sur sa jambe droite, donc plus bas qu·elle, l·enfant
Jésus (auréolé). Enfin à gauche un quatrième
personnage à peine plus bas que la Vierge Marie. Il s·agit
d·une très vieille femme (auréolée)
agenouillée, regardant intensément l·enfant
Jésus en lui tendant un fruit insolite.
En arrière plan trois grandes zones de couleurs différentes
délimitent le volume peint.
N.B. arbitrairement nous donnerons nos remarques en convenant de
la gauche et de la droite du lecteur et non de celles des personnages.
-1 A droite derrière Joseph, on distingue le fond d·un
paysage crépusculaire illuminé faiblement à
sa base d·un rougeoiement diffus. Un arbre avec des grappes
de feuilles ferme le volume à droite contre le cadre. En
observant attentivement le tronc de cet arbre est aperçu
comme le déroulement d·un serpent enlaçant
l·arbre en un seul tour. Une sorte de poutre verticale, peut-être
un montant de porte, délimite l·extérieur,
donc Joseph, avec l·intérieur d·une construction.
C·est le passage à la seconde couleur.
-2 Ici la couleur est celle d·un enduit grisâtre dans
lequel s·inscrivent la Vierge Marie et l·enfant Jésus.
Au-dessus de marie dans un ovale luminescent se trouve un grand
oiseau survolant la scène les ailes largement déployées.
Il s·agit à l·évidence du Saint-Esprit
sous la forme d·une colombe· démesurée.
La fin gauche de l·ovale luminescent correspond avec le changement
de couleur et la transition vers la troisième zone. Il en
est de même avec la tête de l·enfant dont l·extrémité
gauche déborde à peine sur la zone sombre·
Cependant nous voyons que le bras gauche (pour nous) de l·enfant
se tend vers le quatrième personnage assurant la transition
avec cette troisième et dernière zone.
-3 Cette partie gauche du tableau est d·une teinte quasiment
noire. Agenouillée, la vieille femme tend un fruit à
l·enfant Jésus. La transition est ainsi terminée.
Le quatrième personnage est bien axé dans sa surface
sombre mais aussi bien mis en évidence par un jeu d·ombres
et de couleurs judicieusement disposées.
Nous nous rabattons sur le musée Déodat Roché,
antre bien connu du catharisme·.. Un endroit décevant,
prétexte pour loger une librairie à vocation touristique.
Mais je ne manquerai pas de relever, dans ce qui tient lieu d·exposition
sur l·histoire des Parfaits, un véritable scoop (du
moins pour ce qui me concerne). La légende de Montségur
est du pipo et les débunkers ont remis les choses à
leur juste place : c·est dans un petit village fait
de maisons en bois que les derniers cathares ont vaillamment résistés,
et non dans la fameuse forteresse qui aurait été construite
après. Tout fout le camp··.
La pluie nous rafraîchit le museau alors que nous croisons
devant les caillasses qui remplacent maintenant le tombeau des Pontils.
Nouvelle porte close à l·église de Serres où
nous ne pourrons voir le Christ gémellaire dont Piscillien
nous a parlé sur Serpent_Rouge.
Retrouvailles
pour déjeuner à l·Hostellerie de Rennes-les-Bains
avec Fabrice Bardeau, notre ami alchimiste. Fabrice, grâce
à ses huiles essentielles, rajeunit d·un an·.
tous les ans. Sa naissance est programmée dans·. soixante-huit
ans. Il a pourtant hâte de cesser ses activités commerciales
pour se consacrer à temps complet au Grand oeuvre.
Le Bugarach
est plongé dans la brume et la base de soucoupes volantes
chère à Rémy l·AA restera de l·ordre
de l·inaccessible. Nous avons du reste en tête la mystérieuse
disparition de Betteix dont André DG nous entretenait hier
soir. Disparition lors d·une expédition menée
dans une caverne sous la montagne ; la gendarmerie, alertée
par son épouse, retrouvera un cadavre·. desséché.
L·entrée de ce souterrain a été murée
par les autorités avec une toupie en béton. André
DG2 nous donne les précisions suivantes :
Monsieur
Bettex, important fonctionnaire de nationalité Suisse avait
acquit:
1: la certitude de l'existence d'éléments souterrains
sous la montagne de Bugarach.
2: une propriété depuis laquelle il remettait à
jour une cavité profonde et très importante...
Ensuite je précise aussi qu'il fit partie d'un autre mouvement
nettement plus curieux que celui d'une Rose-Croix quelconque. Mais
le tout est de trouver lequel, et où chercher... Il exploita
cette cavité durant tous ses congés de plusieurs années
et une année estima être à la veille de découvrir
un éléments qu'il considérait d'avance comme
une découverte majeure. Son épouse avait pour consigne
de ne jamais s'aventurer seule (comme lui) dans ce boyau retrouvé
et qu'au cas où il n'en remonterait pas elle devrait immédiatement
appeler les Pompiers sans tenter d'y descendre. La 'tuile' est arrivée
et Monsieur Bettex n'est pas remonté. Son épouse obéit
aux consignes et appelle les pompiers (et non la Gendarmerie Nationale)
qui descendent avec les précautions relatives à des
ennuis de gaz souterrains... et découvrent le personnage
au fond de sa galerie et inanimé. Il sera dégagé
et on pensera à un coup de fatigue doublé du manque
d'oxygène... mais il ne reprit jamais connaissance et les
services hospitaliers restèrent impuissants à le ranimer...
de plus il semble se déshydrater à une vitesse telle
qu'aucun traitement de l'époque ne parviendra à enrayer
le phénomène... et il serait décédé
en état de déshydratation grave... Dans les semaines
qui suivent, le lieu est interdit (même à la vente)
et l'orifice sera comblé par les soins et les ordres de sécurités
convenables...
Mais
un autre détail sera remarquable : Monsieur Bettex commande
à un architecte local cette même année le relevé
à l'échelle 1/1 des gravures du château de Bugarach.
Le travail achevé cet architecte appelle pour envoyer le
plan. Il apprend le décès de son client et aussi apprend
que son épouse ne veut plus jamais entendre prononcer le
nom de Bugarach (et on comprend cette dame ! ) et qu'elle ne veut
surtout pas ce plan... L'architecte ayant été réglé
de son travail... et ne sachant que faire de ce relevé, le
donne à une proche personne de Déodat Roché...
ainsi que des photographies et des gravures, mais surtout aussi
des clichés du souterrain et des travaux 'sous-bugarachiens'
de son client qui lui en avait aussi demandé un état
des lieux !!!! Et c'est votre serviteur qui, connaissant bien la
personne proche de Déodat Roché, récupéra
l'ensemble du dossier 'relevé des gravures, état des
lieux des fouilles et clichés photos de l'ensemble des deux
+ des fac-similé d'autres 'détails' sur la montagne
et le village de Bugarach.... Alors si quelqu'un , comme à
l'habitude, crie "des preuves, des preuves"... je lui
demande patienter un peu... un dossier complet (avec le plan échelle
1/1) sera bientôt disponible avec des éléments
documentaire du 18e S. sur des constructions aujourd'hui quasiment
disparues sur les flancs de cette montagne rodigieuse... Encore
un détail ; on trouve une petite partie de cette gravure
dans plusieurs livres, je crois... mais jamais dans sa totalité
et à une telle petite échelle que les détails
intéressants n'apparaissent pratiquement pas lisibles....
Laissons
également parler Pierre Jarnac © qui écrivait
dans « Trésor de l·Histoire »
de Novembre 1997 sur cette étrange affaire :
Situé
à l'extrême sud des Corbières dans l'Aude, sur
la frontière du Roussillon, Bugarach est une montagne dont
le pech (la pointe extrême) culmine à1231 mètres
d'altitude. Jadis, le cartographe Cassini de Thury a pu tracer la
ligne du méridien de Paris en passant très exactement
dessus. L'étymologie de son nom est controversée.
Il viendrait des lutins Bugh et Arach qui auraient demandé
à Jupiter d'élever cette montagne pour protéger
la plaine du Roussillon et le plateau des Corbières des colères
malfaisantes du vent Cers. On dit aussi que Bugarach serait un mot
dérivant de l'hébreu et signifiant "lieu maudit".Je
n'en savais pas davantage avant que M. André Douzet, chercheur
et auteur de plusieurs ouvrages sur le symbolisme fantastique,attira
mon attention sur les curieuses recherches dont cette montagne était
l'objet depuis une trentaine d'années.
Particulièrement celle d'un certain Daniel Bettex, ancien
responsable des services de sécurité de l'aéroport
de Genève. Archéologue à ses heures, il était
aussi membre de l'ordre rosicrucien AMORC. Or, ses fonctions à
Genève lui avait permis de rencontrer le célèbre
général Moshe Dayan entre autres personnalités
en renom. Notre homme lui parla à plusieurs reprises de ses
recherches à Bugarach, notamment de sa détermination
d'y retrouver l'Arche d'Alliance! Le général Dayan
le prenant très au sérieux, l'aurait alors mis en
garde : "Surtout, M. Bettex, si vous trouvez quelque chose,
ne touchez à rien et prévenez-nous!"
Sans arrière pensée revendicatrice, cela signifiait
que ce monument sacré ne devait pas être manié
n'importe comment.
Toujours est-il qu'au cours d'une de ses fouilles, alors qu'il s'était
engagé tout seul dans une cavité, laissant sa femme
l'attendre à l'extérieur, il périt sous un
éboulement.
Lorsque les secours vinrent le dégager, il était déjà
mort. Cela se passait en septembre 1988.
Parmi les indices qui l'avait mis sur la piste du trésor,
il y avait les graffitis de la tour du château de Bugarach.
Tout au moins, il leur avait accordé toute son attention.
Au point d'en faire exécuter le relevé par un spécialiste,
M. Jean-Pierre Sarret, en 1967.
Du château de Bugarach, dont les parties les plus anciennes
remontent au XIII, siècle, il n'en reste plus qu'une tour
carrée, fort délabrée, et quelques pans de
fortifications. Construit à l'extrémité du
village, il est aujourd'hui utilisé comme bâtiment
agricole.
Effectivement, on peut voir à gauche de la porte de la tour,
sur deux pierres d'angle, un ensemble de graffiti d'inspiration
nettement chrétienne. On y reconnaît des étoiles
symbolisant la Nativité et des croix figurant la Passion.
L'une des croix, juchée sur un mont, n'est pas sans rappeler
la scène du Golgotha. Enfin, des branches entrecroisées
suggèrent le dogme de La Trinité.
Ces curieux graffiti avaient déjà été
observés peu de temps avant par Mme Marie-Louise Durand,
qui en fit état, le 15 octobre 1967, au cours d'une séance
de la société d'études scientifiques de l'Aude.
Elle fit remarquer à cette occasion que les inscriptions
n'étaient pas sans rappeler celles relevées à
Pieusse, par René Nelli, dans l'ancienne résidence
des évêques de Narbonne. Ce qui permettait de penser
qu'elles avaient été gravées au XV siècle.
En 1979,
ces graffiti furent à nouveau examinés, cette fois
par René Quehen et Dominique Dieltiens. C'est à eux
que revient le mérite d'avoir attiré l'attention sur
les inscriptions de la chapelle de Quintanilla de las Vinas, dans
la province de Burgos en Espagne, en de nombreux points semblables
à celles de Bugarach.
Qu'en est-il exactement de l'existence éventuelle de l'Arche
d'Alliance à Bugarach? Sur quoi Daniel Bettex fondait-il
son hypothèse ? Qui le sait? Il est vrai que visuellement
la montagne de Bugarach n'est pas sans rappeler le Sinaï où
Moïse reçut les Tables de la Loi.
Une fois n·est pas coutume, l·église du village
est ouverte. Une bonne occasion pour admirer les vitraux qui représentent
des personnages·. sans visage··. Etrange ce
patelin, d·autant plus qu·André DG nous expliquait
également que l·école du village du Bugarach
est celle qui, d·après les statistiques de l·Education
Nationale, compte le plus de suicides parmi ses enseignants.
19
heures : nous nous retrouvons à l·hôtel
Donjon dans la Cité de Carcassonne pour participer à
la « party » de la Saunière Society.
Un club très british dont le président n·est
autre qu·Henry Lincoln. Et malgré la maladie et la
perte récente de son épouse, le co-auteur de l·Enigme
Sacrée est parmi nous. Nos amis anglais viennent d·arriver
par un vol Londres/Toulouse et nous allons nous restaurer de concert
autour d·un gigantesque·. cassoulet. André
DG exhibe de rares documents de son sac à dos-bibliothèque,
et notamment le fameux rapport Pumaz. Il nous présente également
son étonnante montre à remonter le temps sur laquelle
nous reviendrons ultérieurement. Mais je suis la conversation
d·une oreille distraite, succombant au charme de Jennifer,
l·anglaise de RLC qui servira d·interprète
à nos collègues d·outre-channel.
Repli dans un salon aux chaudes boiseries pour la fin de la soirée :
la présentation par André DG de sa maquette et des
divers objets qu·il a retrouvé dans la région
d·Opoul Périllos. Nous reprendrons cette présentation
dans la suite de notre reportage, puisque nous auront droit le vendredi
à un exposé beaucoup plus détaillé.
Disons pour l·instant que la présentation d·André
est très pro, basée sur les faits, sans commentaires
mystagogiques. Henry Lincoln n·en perd pas une miette, et
maîtrisant parfaitement le français, il n·hésite
pas à corriger notre charmante traductrice sur l·un
ou l·autre point de détail.
Les flashes crépitent et les questions fusent. Parfois déconcertantes
comme : « mais si vous avez trouvé le Tombeau
du Christ, cela a dû avoir un impact sur votre foi ? »···..
Nous
nous quittons sous une pluie battante.
Mercredi
8 mai 2002 :
nous retrouvons
l·équipe Lignon à la gare de Carcassonne, et
en route pour Narbonne par le circuit cathare. Notre bel enthousiasme
sera cependant quelque peu tempéré par le déluge
qui continue de noyer la région. Trèbes, Lagrasse,
Durfort, Termes défilent sous la pluie, alors que le château
de Peyrepertuse s·évanouit dans les nuages. Nous nous
réfugions dans une auberge de Cucugnan afin de nous sécher
autour d·un civet de sanglier délicieusement mariné.
Yves nous parle avec émotion du club cycliste de Limoux avec
lequel il a fait ses premières armes sur les pentes escarpées
de la saunièrologie. Il nous décrit également
avec passion les travaux de la Quincaillerie Toulousaine (association
holmesienne) dont il est le président et qui vient de sortir
sa première revue.
Nous nous installons ensuite au théâtre Achille Mir,
afin de digérer paisiblement en écoutant « le
Sermon du Curé de Cucugnan ».
Cucugnan
serait resté un village oublié si Alphonse DAUDET
n·avait fait de son curé le héros d·un
des contes des « Lettres de mon Moulin ».
Il nous faut donner quelques explications. En 1858, l·abbé
RUFFIE était curé de Cucugnan et officiait dans la
petite église romane aujourd·hui démolie. Il
a laissé le souvenir d·un brave homme et d·un
curé très dévoué. Il avait noté
un affaiblissement notoire dans la foi de ses ouailles qui se traduisait
par leur absence aux offices.
Fallait-il en chercher la cause dans un esprit de contestation ou
dans l·état de son église ? Le brave curé
décida donc de jeter tous ses forces dans la balance en rédigeant
son célèbre sermon. Le résultat ne se fit pas
attendre et l·église se remplit à nouveau à
chaque cérémonie. Le village devint un modèle
de vertu religieuse. Les choses en serait restées là
si un voyageur en visite fût surpris de constater la foi de
ce petit village. Il en trouva la raison dans le sermon du curé.
Il se nommait BLANCHOT DE BRENAS, il le traduisit en français,
en rajouta peut-être un peu et le fit paraître. Il attira
l·attention de ROUMANILLE qui le traduisit en prose provençale.
Alphonse DAUDET y trouva matière à chef-d··uvre.
En 1884, un félibre Carcassonnais, Achille MIR eût
l·excellente idée de ramener le « curé »
dans son cadre originel des Corbières et pour cela le traduisit
en occitan. Tous ces « Curés de Cucugnan »
furent l·objet de moultes controverses et d·accusations
de plagiat. Notre brave curé RUFFIE en perdit d·ailleurs
son nom dans l·affaire. Il devint l·abbé MARTI
et même MARTIN. Les Cucugnanais savent bien qu·il s·agit
du même curé et sont sûrs que son âme est
au paradis.
Aujourd·hui, les rues de Cucugnan honorent les mémoires
d·Achille MIR, d·Alphonse DAUDET et de l·abbé
MARTIN. Grâce à Achille MIR et à Alphonse DAUDET,
au disque avec FERNANDEL et au film avec Fernand SARDOU, Cucugnan
a acquis sa renommée. On le connaît jusqu·en
Belgique· (Ce n·est pas une histoire belge). Beaucoup
de touristes demandent souvent : « C·est bien
ici, le Cucugnan dont parle DAUDET ? ». Mais oui·
le bottin des communes vous le confirmera !3
Reprise
du périple ; Quéribus, à l·instar
de Peyrepertuse, est invisible sous la brume. Tuchan, Aguilar, Padern,
Villeneuve-les-Corbières et Durban défilent ;
les caves coopératives sont fermées, le 8 mai est
une date sacrée pour nos amis viticulteurs, et tant pis pour
les touristes en mal d·approvisionnement ! Petite escale
à l·abbaye de Fontfroide et arrivée à
Narbonne.
Nous terminons la journée dans un restaurant Courte-Paille,
autour d·une bouteille de vin des Corbières qui fort
à propos s·appelle « Lignon ».
André BG essaye de nous faire part de ses recherches sur
« La Vraie Langue Celtique » mais se heurtera
à un débunkage offensif d·Yves Asmodée.
Il aura quand même le temps de nous glisser : « j·ai
un scoop, mais je ne peux en dire plus·.. »
Jeudi 9 mai 2002 :
le soleil brille impertinemment par la fenêtre de l·hôtel
Ibis de Narbonne ; mais il a plu toute la nuit, et André
DG que nous devons rejoindre à Durban est pour le moins alarmiste
quant à l·état de sa rivière/frontière
infranchissable.
Nous commençons la journée par un jeu de piste endiablé
autour de l·église de Durban, où nous devons
retrouver Pierre Jarnac·· Comme nous tournons manifestement
dans le même sens, cela prendra un peu de temps·. Puis
direction la Bergerie d·André DG, où nous arrivons
en même temps que les pompiers chargés d·évaluer
l·état du gué. Le verdict tombe : infranchissable,
même en 4*4·.. André descend de sa colline muni
d·une paire de cuissardes, et sous les flashs crépitants
de nos appareils photo, brave les flots tumultueux··.
L·équipe est au complet et nous pouvons nous diriger
sur Villeneuve afin de nous restaurer.
Deux
thèmes :
Le premier
a été lancé par Yves Lignon, pour les besoins
d·un livre en cours d·écriture, il y a quelques
mois, sur le forum Serpent_Rouge4 ; il se résume simplement :
qu·en est-il de la supposée visite d·un membre
de la famille des Habsburg à Bérenger Saunière ?
La question s·adresse tout naturellement à Pierre.
Qui donc
pouvait-être celui que les villageois de Rennes appelaient
l'"étranger" ou qui encore, si la mémoire
des témoins est bonne, se faisait nommer Monsieur Guillaume
? Et quand a-t-il rendu visite à Bérenger Saunière
?
Commençons par la date du passage. Pierre Jarnac déclare
avoir retrouvé un rapport, on ne peut plus administratif,
le situant entre novembre 1889 et février 1890. Les gendarmes
de Couiza ayant appris (c'est leur métier) la présence
qu'ils jugeaient surprenante (on les comprend) d'un touriste à
accent étaient venus lui poser quelques questions (c'est
encore leur métier). L'homme répondit aimablement
que s'étant trompé de chemin (comment peut-on confondre
"filer tout droit sur la grand'route" avec "tourner
brusquement pour emprunter une voie secondaire" ?) il en avait
profité pour faire la connaissance du curé du coin.
Après quoi il tint aux représentants de l'ordre un
petit discours sur le triste avenir de
la dynastie des Habsbourg et de l'empire d'Autriche-Hongrie que
cette famille dirigeait depuis 1438.
Le voyageur égaré a-t-il décliné son
identité ou une identité ? Pierre Jarnac semble tenir
pour acquis qu'il a dit la vérité en déclarant
être l'archiduc Jean Salvator de Habsbourg courant le monde
après avoir rompu avec sa famille. Aïe. Il faudrait
en effet avoir la certitude que
l'étranger n'a pas menti s'il s'est bien présenté
sous ce nom. Et Jarnac reste dans le vague en se contentant de mentionner
l'existence de procès-verbaux du Deuxième Bureau aux
côtés des rapports de gendarmerie (17) sans nous fournir
le moindre extrait des uns ou des autres. Pour sa part J.J. Bedu
n'hésite pas à contester tout cela en écrivant,
mais sans fournir de preuves lui non plus, que "le rapport
de police a été établi après la mort
du prêtre et non au moment des faits". Quant à
Gérard de Sède (qui sans doute était là
aussi le premier), il baptise l'archiduc Jean Stéphane. A
ces éléments s'ajoutent diverses lettres écrites
à partir de 1975 (notamment celle adressée le 23 janvier
1983 à Paul Smith, un chercheur britannique) par l'archiduc
Otto de Habsbourg, alors chef de la famille,
sur un ton très ferme : "Aussi loin que je remonte,
je ne trouve pas trace d'un lien entre ma famille et l'abbé
Bérenger Saunière".(18)
Il résulte
donc de tout ceci que, jusqu'à plus ample informé,
la preuve effective du passage d'un archiduc à Rennes-le-Château
manque. Si jamais un jour on nous la donne, nous consacrerons quelques
soirées d'hiver à la recherche de son véritable
prénom.
Reste le surnom. Il me semble que l'usage d'un mot au sens assez
flou permet de supposer que nous n'avons pas affaire à un
voyageur originaire de l'Europe du Sud qu'on aurait probablement
qualifié d'"espagnol" ou d'"italien".
Excluons la Grande-Bretagne et les pays
scandinaves car rien ne nous oriente dans ces directions. Reste
l'Europe Centrale. Va pour l'"autrichien". C'est une possibilité
raisonnable, celle retenue par Descadeillas en tenant compte du
fait que le comte et la comtesse de Chambord vivaient en Autriche,
à Froshdorf, et que Bérenger Saunière avait
été en rapport avec cette dernière. Après
avoir précisé que la comtesse de Chambord était
aussi archiduchesse d'Autriche-Este, confirmé qu'elle avait
(peu avant son décès) aidé financièrement
le curé de Rennes-le-Château et que la Cour impériale
de Vienne pouvait bien être qualifiée de "plus
catholique d'Europe", René Descadeillas juge plausible
la poursuite des versements. Nous pouvons lui accorder cet axiome
et par conséquent : "Paraît-il extraordinaire
que quelque aristocrate autrichien, peut-être quelque attaché
d'ambassade soit venu jusqu'à Rennes voir comment on employait
l'argent donné ?"
(R.Descadeillas). Nous tenons là une hypothèse acceptable
et tant qu'elle ne sera pas falsifiée il ne sera pas possible
d'en envisager d'autres.(19) Dernier point : ce "contrôleur
des générosités autrichiennes" aurait-il
pu être Jean Salvator ? Non, très fermement. Sans rentrer
dans les détails, ici inutiles, il faut savoir que les historiens
ont clairement identifié les motifs de la rupture entre cet
archiduc, sa famille et son pays. Ces raisons sont telles qu'elles
s'opposent irrévocablement à l'idée que la
moindre mission, même officieuse, même mineure, ait
pu lui être confiée. Pas plus de Jean Salvator de Habsbourg
que d'Emma Calvé à Rennes-le-Château !!
(17)
Les documents du service de renseignements de l'État-Major
ne peuvent d'ailleurs être simplement que la copie ou la reprise
de ceux rédigés par les gendarmes et transmis par
la voie hiérarchique.
(18) On peut certes, une fois encore, rêver en supposant qu'on
ne trouve là qu'une "vérité officielle"
et Vinciane Denis hésite d'ailleurs en rappelant, après
Jarnac qui lui n'hésite pratiquement pas, qu'en 1975 Rennes-le-Château
a reçu la visite de Rodolphe, frère d'Otto, "au
demeurant parfaitement au courant de l'affaire Saunière".
Peut-être en effet cet autre archiduc avait-il lu quelques
livres ce qui suffit souvent pour donner envie d'aller voir de près
la tour Magdala.
(19) Dans son paragraphe suivant ce super sceptique de Descadeillas
est, à mon avis, tombé dans le roman en supposant
que le "contrôleur" aurait pu venir s'assurer que
les fonds étaient bien employés à préparer
un refuge pour agents secrets. Je pense plutôt que l'histoire
de la maison de retraite pour prêtres vieillissants n'a pas
servi qu'une fois.
La réponse
du Directeur de la revue Pégase est simple : « Je
tiens cette information de la bouche de Descadeillas en qui j·avais
à priori toute confiance, mais je n·ai pas de preuve
formelle ». Pour mémoire :
Dans
'Mythologie du Trésor de Rennes' Descadeillas écrit
(p.40): « A
la déclaration de guerre, le 2 août 1914, l'aura de
curé de Rennes était franchement mauvaise. Plusieurs
personnes, à Couiza, à Espéraza, proclamaient
`urbi et orbi' dans les rues et sur les places de ces petites cités
que Saunière était un agent de renseignement aux
gages des Empires Centraux ou, pour mieux dire, un espion de l'Allemagne.
On ajoutait même (ce qui nous paraît aujourd'hui ridicule
mais qui, à cette époque-là, paraissait plausible
car `l'espionnite' sévissait partout et même dans nos
régions) que les terrasses construites à Rennes n'avaient
été faites aussi large que pour supporter des pièces
d'artillerie ! Les langues allaient leur train. Les gens se rappelaient
en effet avoir vu à plusieurs reprises à Rennes celui
qu'ils appelaient `l'étranger' et qu'on dit avoir été
un austro-hongrois, sujet de Francois-Joseph. »
p.47
: « Il n'y aurait dans cette histoire extraordinaire qu'une
énigme : à plusieurs reprises, on avait vu chez lui,
à Rennes, un individu qu'on appelait `'étranger',
qu'on disait être un austro-hongrois hautement titré.
»
Autre
sujet de discussion qui a alimenté nos échanges sur
internet il y a peu de temps : quelle preuve André DG
peut-il nous fournir attestant que sa fameuse maquette topograhique
est bien le fruit d·une commande de l·abbé
Saunière ? Nous reprendrons le développement
sur la dite maquette dans la dernière journée de notre
voyage, mais perçons tout de suite un abcès montré
du doigt par Patrick Mensior5 notamment :
Pour
revenir à la maquette, je crains que les doutes qui envahissent
certainsde vos lecteurs, dont je suis, soient le fait de votre seule
volonté. En effet, je ne conteste aucunement cet objet car,
comme nous l'avons vu, il existe au
moins en 2 exemplaires qui, si l'on excepte leur côté
"personnalisable" (inscriptions) sont parfaitement identiques
(lire à ce sujet l'avis deJean-Alain Sipra/Aldébaran
"bulletin Terre de Rhedae n° 10 page 22). En
revanche, ce que je conteste, c'est un éventuel lien avec
l'abbé Saunière parce qu'il ne repose en fait, pour
le lecteur, que sur une partie d'un document. A ma connaissance,
tout litige vient du fait que vous avez toujours refusé de
faire connaître dans son intégralité ce dernier,
ainsi que ceux qui le complètent. Or, à l'exemple
de la lettre bien connue de Louis Foucquet à son frère
Nicolas, vous admettrez avec moi que les termes du document que
vousprésentez peuvent aussi bien, en l'absence des informations
refusées, décrire un autre événement
ou projet de Bérenger Saunière. Bien sûr, vous
avez vos raisons, mais dans cette histoire, je ne vous apprendrai
pas que la confiance aveugle n'a plus cours. Souvenons-nous de M.
Flori, il n'y a pas si longtemps6 ! Aussi, pour clore définitivement
tout débat et rallier à votre bannière les
sceptiques comme moi-même, ne pouvez-vous pas mettre à
profit la rencontre prévue au mois de mai pour, enfin, montrer
dans
leur entier les documents qui font défaut à tout esprit
de bons sens pour entériner définitivement la maquette
? Je ne connais pas personnellement tous les invités de ce
projet, mais parmi eux, certains me semblent compétents pour
juger de l'authenticité de documents.
André
refuse d·entrer dans ce jeu et reprend une partie de ses
arguments exposés sur Serpent_Rouge le 19 avril 2002 :
oui...
et je continuerai dans cette voie (NDE : ne pas communiquer
les lettres de Saunière attestant de la dite commande)...
pour deux raisons élémentaires.
1/
prenons pour exemple ce qui s'est passé dans la chapelle
de Marie Madeleine dans le Pilat : poussé et même harcelé
de donner mes sources d'infos, je finissais par livrer le nom de
ce site et son lieu... 4 mois après le site est saccagé
(vérifiable à la cure !) et les pillards défoncent
la toiture et n'emporteront seulement que le tableau en question
dans mon texte.. puis pour faire bonne mesure ils exploseront un
bâtiment proche, dont je montre des gravures et indications
contenus dans ses murs, à l'explosif forestier... Et ainsi
disparaîtront irrémédiablement deux des éléments
de ma recherches... Est-ce ce qu'il faut continuer à faire?
Est ce que vous conseillez? Est ce ce que vous voulez vraiment ?
En ce qui me concerne je réponds fermement, et en parfait
accord avec ma conscience : NON !
2/ donner plus de la lettre que l'extrait que j'en donne apporte
des données sur site permettant l'identification, par la
matrice, cadastrale précise... Je prends le pari que si je
donne la copie 'plus' de la lettre le lendemain, ou sous 8 jours
maxi, le lieu est saccagé et les pillards grouillant comme
fourmis vers la fourmilière...
Alors je vous pose la question suivante: endosseriez vous TOUTE
la responsabilité de la suite si je fournissais la lettre
complète?... Cette responsabilité irait dans tous
les sens et plus ceux dont nous ignorons les répercussions...
Voyez simplement pour mémoire ce qui se passe chaque fois
qu'un lieu nouveau est donné et ce qu'il s'est passé
sur RLC en tant que terres communales!
J'ai fourni, en temps utile, à Philippe Marlin d'autres preuves
de mon argumentation... mais seulement pour qu'il soit certain de
ma bonne foi et non pour une divulgation complète conduisant
à des exactions irréversibles et des saccages totaux.
Yves
Asmodée tire nerveusement sur sa pipe et fait posément
à André DG un petit cours sur les données de
base de la méthode scientifique. La bonne humeur, qui ne
nous a pas quittée malgré ces échanges virils,
est entretenue par un armagnac réconfortant.
Je prends
possession d·un carton de « Mélanges Sulfureux »
que m·a commandé notre amie anglaise Stella Maris.
Il s·agit, en trois tomes, du reprint édité
par Pierre Jarnac des fameux « faux » documents
du Prieuré de Sion. Une belle source d·informations
pour les chercheurs. Et en route pour une petite promenade touristico-digestive :
le château et l·église de Durban, puis les restes
de tombeaux wisigoths dans la lande, à l·ombre de
Sainte-Ruffine. Nous abandonnons André DG devant son gué
dont le niveau a sensiblement baissé··.. Avec
un peu de chance, nous pourrons le franchir demain pour la réunion
programmée à la Bergerie·..
Discussion
en aparté avec Pierre Jarnac pendant que nos coéquipiers
se rafraîchissent. Pierre, à l·instar d·André
BG, soutient également que les parchemins de Saunière
ne peuvent être des faux fabriqués par De Chérisey.
Trop compliqués et trop sophistiqués·. Mais
surtout, ajoute-t-il, parce que ces documents sont déjà
cités par Charroux dans « Trésors du Monde »,
en 1962, soit avant l·entrée en scène de De
Sède dans l·affaire. Et de suspecter une manipulation
dont Noël Corbu aurait pu être l·instigateur.
Je donne l·extrait en question du livre de Charroux (l·édition
que je possède est celle de Fayard, 1962).
Historique
est le trésor de Rennes-le-Château, petit bourg de
France dans les monts des Corbières, à soixante kilomètres
au sud de Carcassonne. Son église et ses quelques maisons
sont perchées sur un piton rocheux auquel on accède
par une rampe sévère de cinq mauvais kilomètres.
Il a presque fallu un miracle pour qu'un trésor soit caché
en ce bout de monde où les autos ne grimpent qu'à
grand-peine, sans guère pouvoir se croiser en cours de route.
Pourtant il y a un trésor à Rennes-le-Château,
un authentique trésor puisqu'il fut trouvé il y a
un demi-siècle par le curé Béranger Saunière,
qui, après l'avoir entamé - oh ! à peine sans
doute -, le légua à sa servante-maîtresse, la
jolie Marie Denarnaud, laquelle le légua à son tour
à M. Noël Corbu. Mais l'héritage de Marie Denarnaud
fut incomplet puisqu'elle mourut sans avoir eu le temps de révéler
la cachette.
Depuis, M. Corbu détecte, pioche, creuse, sonde, dans l'espoir
de mettre au jour les pièces d'or, d'argent, les bijoux et
les pierres précieuses du trésor évalué
à huit milliards, et que des historiens sérieux pensent
être le trésor de la France du XIIIe siècle.
Jadis, il y a sept cents ans, dit Noël Corbu, il y avait à
Rennes une ville de trois mille âmes et une ceinture de remparts
dont on retrouve encore des ruines. En cherchant le trésor,
j'ai découvert des monnaies anciennes, des poteries, des
armes et les squelettes qui équipent mon petit musée.
Selon des historiens de Carcassonne, la genèse du trésor
remonterait à février 1250. A cette date, la révolte
des pastoureaux déclenchée dans le Nord de la France
par le mystérieux "Maître de la Hongrie",
battait son plein et la vague des serfs et des gueux déferlait
vers le midi. Blanche de Castille, régente de France, vint
à Rennes-le-Château - que l'on appelait alors Rhedae
- pour y mettre à l'abri, dans la puissante citadelle, le
trésor de la France que menaçaient à la fois
les pastoureaux et les sourdes cabales de la noblesse. Notez, en
passant, que la citadelle de Rhedae passait pour imprenable et se
situait sur la route d'Espagne, où Blanche de Castille savait
pouvoir trouver refuge en cas de danger. Elle fit déposer
le trésor dans la salle souterraine du donjon. Du moins,
on le pense. Certes, on s'explique mal que le trésor soit
demeuré intact si longtemps, surtout durant l'année
1251 au cours de laquelle saint Louis aurait eu tant besoin de subsides
que ne pouvait lui envoyer sa mère.
Bref, M. Corbu pense que ce trésor constituait une réserve
où l'on ne devait puiser qu'en cas de péril urgent.
Blanche de Castille mourut en 1252 après avoir révélé
le secret à saint Louis qui le confia à son fils Philippe
le Hardi. Ce dernier mourut à Perpignan sans avoir eu le
temps de dire à Philippe le Bel le secret de Rhedae. En 1645,
on reconstruit Rhedae qui devient Rennes-le-Château ; l'antique
forteresse, légèrement déplacée, s'érigeait
à l'emplacement de l'actuelle propriété de
M. Corbu.
C'est alors que commence la véritable histoire du trésor
perdu et trouvé.
Trouvé d'abord au XVIIe siècle par un berger du nom
d'Ignace Paris, qui, ayant égaré une de ses brebis,
l'entendit bêler au fond d'une crevasse où il descendit.
Mais la brebis, apeurée par l'irruption du berger, s'enfuit
par une galerie. Toujours à sa poursuite, Ignace Paris déboucha
dans une crypte "remplie de squelettes et de coffres",
les premiers effrayants, les seconds, au contraire, pleins d'attraits.
Il remplit ses poches de pièces d'or, s'enfuit épouvanté
après coup, et rentra chez lui. Sa subite fortune fut vite
sue de tout le village, mais Ignace eut la maladresse de ne pas
vouloir en révéler l'origine, et accusé de
vol, il fut tué sans avoir pu divulguer le secret de la crypte.
Y eut-il éboulement à l'entrée du souterrain
? On ne sait, mais jusqu'en 1892 il ne fut plus question du trésor
dont les parents du berger ne devaient pas connaître l'emplacement.
Un événement
fortuit à cette époque, fit entrer en jeu le curé
Béranger Saunière.
Il avait obtenu la cure de Rennes en 1885, et fut tout de suite
adopté par la famille Denarnaud dont la fille Marie avait
dix-huit ans et travaillait comme chapelière au bourg d'Espéranza.
Les Denarnaud, logés à l'étroit, ne tardèrent
pas à venir habiter la cure.
En 1892, le curé Béranger jouissait de l'estime certaine
de ses paroissiens, tant par son zèle que par sa bonne humeur.
C'est alors qu'il obtint un crédit municipal de deux mille
quatre cents francs pour refaire le maître-autel wisigothique
et la toiture de son église. Le maçon Babon de Couiza
se mit au travail et un matin, à neuf heures, il appela le
curé pour lui montrer dans un des piliers de l'autel quatre
ou cinq rouleaux de bois, creux et fermés à la cire.
- Je ne sais pas ce que c'est ! dit-il. Le curé ouvrit l'un
des rouleaux et extirpa un parchemin écrit, pense-t-on, en
vieux français mêlé de latin, où l'on
pouvait à première vue discerner des passages de l'Evangile.
-
Bah, dit-il au maçon, ce sont de vieilles paperasses qui
datent de la Révolution. Ça n'a aucune valeur. Babon
à midi alla déjeuner à l'auberge, mais une
pensée le tracassait, si bien qu'il en fit part autour de
lui. Le maire vint aux renseignements ; le curé lui montra
un parchemin auquel le brave homme ne comprit goutte et l'affaire
en resta là. Pas tout à fait cependant, car Béranger
Saunière prit sur lui d'arrêter les travaux de l'église.
Voici d'après M. Corbu ce qui dut se passer ensuite :
Le curé cherche à déchiffrer les documents
; il reconnaît les versets de l'Evangile et la signature de
Blanche de Castille avec son sceau royal, mais la suite demeure
un rébus. Il va donc à Paris en février 1892
consulter quelques linguistes à qui par prudence il ne donne
ses documents que par fragments.
Je ne puis pas révéler les sources de mon information
[c'est Noël Corbu qui parle] mais puis assurer qu'il s'agissait
du trésor de la Couronne de France : dix-huit millions en
cinq cent mille pièces d'or, des joyaux, des objets du culte,
etc. Le curé revient à Rennes sans connaître
exactement le point de la cachette, mais avec des indications précieuses
et suffisantes. Il cherche dans l'église. Rien ! Marie, pour
sa part, est intriguée par une vieille dalle du cimetière
portant une inscription bizarre ; c'est la pierre tombale de la
comtesse Hautpoul-Blanchefort. Si le trésor était
dessous ? Le curé ferme à clef la porte du cimetière
et, aidé de Marie, durant plusieurs jours, se livre à
un mystérieux travail. Un soir, ils sont récompensés
de leurs efforts et finissent par reconstituer le puzzle, dont les
inscriptions de la pierre tombale leur avaient donné les
premiers éléments. Dès cet instant, la situation
de Marie Denarnaud change à la cure : elle devient la confidente,
la collaboratrice.
Je crois savoir qu'il existe six entrées menant à
la cachette, dont celle du donjon qui déjà en 1892
avait disparu.
Sur un
des parchemins il y a des lignes comptées en toises qui partent
du maître-autel. Marie et le curé mesurent avec des
ficelles et trouvent un point terminal en un endroit qu'on appelle
le "château", terrain vague maintenant ; ils creusent
et trouvent le souterrain et la crypte au trésor où
jadis le berger Paris avait abouti. Les pièces d'or, les
bijoux, les vaisselles précieuses sont là, ternis
par une épaisse couche de poussière, mais intacts.
Ils arrêtent un plan : le curé ira en Espagne, en Belgique
en Suisse, en Allemagne changer les pièces, et il expédiera
l'argent par la poste, à Couiza au nom de Marie Denarnaud.
C'est ce qu'ils firent non sans danger et difficulté pour
rapatrier les capitaux.
Quoi
qu'il en soit, en 1893, le curé Saunière est riche,
très riche... tellement, qu'à ses frais il commande
toutes les réfections de la toiture et de l'église
qu'il embellit de façon somptueuse. Il fait réparer
le presbytère, construire le mur d'enceinte du cimetière,
édifier un kiosque dans un splendide jardin à rocailles
et à jets d'eau.
De plus, il achète de beaux meubles, des robes de grand prix
pour Marie ; il fait venir du rhum de la Jamaïque, des singes
de l'Afrique, il engraisse ses canards de basse-cour avec des biscuits
à la cuillère - pour qu'ils aient la chair plus fine,
- élève des chiens d'agrément... Bref, c'est
la grande vie à Rennes-le-Château où l'on tient
table ouverte - et quelle table ! - pour toute la gentry des alentours.
Le curé achète des terrains, des maisons, mais au
nom de Marie Denarnaud, et la jolie brunette aux yeux malicieux,
à la taille fine, devient une véritable châtelaine.
Quand il est en déplacement, le curé lui écrit
: "Ma petite Marinette, que deviennent nos bêtes ? "Fais
une caresse à Faust et à Pomponnet [les chiens], bonne
santé aux lapins. Adieu Marie. Ton Béranger... "
A vrai dire, d'autres belles partagent aussi le c·ur du milliardaire.
On a avancé les noms d'Emma Calvé, de la belle comtesse
de B. et de bien d'autres ! Car cette fortune subite a tourné
la tête au prêtre et l'a fait sombrer dans la mégalomanie
; il rêve de construire un château ! Mais, prudent malgré
tout, il a soin de détruire les indications qui l'ont mené
à la crypte ; dans le cimetière, il gratte les inscriptions
de la dalle funéraire de la comtesse, et met les parchemins
dans la salle aux trésors.
Le maire vient lui faire des reproches au sujet de la tombe saccagée
et des richesses dont il dispose, mais le curé rit de ses
craintes, lui parle de l'héritage d'un oncle d'Amérique
et lui donne cinq mille francs en or.
Le maire reviendra souvent à la charge... pour le même
prix !
Mgr Billard,
évêque de Carcassonne, s'inquiète lui aussi
du comportement de son prêtre, mais là encore, avec
de l'argent, de bons vins et de la bonne chère les difficultés
sont aplanies. En 1897, Béranger Saunière fait commencer
la construction de la villa Béthania, avec les remparts et
la tour qui coûteront la bagatelle d'un million-or ; pour
avoir des fleurs à belle année il fait édifier
une serre sur le chemin de ronde. Le successeur de Mgr Billard,
Mgr de Beauséjour, vient jouer les trouble-fête : il
demande des explications à Béranger, le convoque en
Cour de Rome et finalement prononce contre lui l'interdiction.
Un nouveau
curé est nommé à Rennes-le-Château, mais
Saunière n'en a cure, et dans la chapelle de sa villa continue
à dire sa messe qui rassemble d'ailleurs la quasi-totalité
des paroissiens, si bien que le nouveau venu, éc·uré,
prend le parti de ne plus faire le rude chemin Couiza-Rennes.
Béranger prépare aussi un nouveau plan d'embellissement
: il veut surélever la tour, construire une route jusqu'à
Couiza, acheter une auto, faire l'adduction d'eau dans tout le village
; son devis se monte à huit millions-or (en 1914) soit environ
huit milliards de francs légers. Cet argent, le curé
l'a en espèces. Le 5 janvier 1917, il signe des bons de commande,
mais une cirrhose du foie l'emporte le 22, avant qu'il ait pu donner
corps à son projet.
Marie, désolée, dispose le défunt sur la terrasse,
assis dans un fauteuil recouvert d'une couverture à pompons
rouges et tous les villageois viennent prier et emportent chacun
un pompon comme relique du saint homme.
Marie
Denarnaud est désormais seule maîtresse de Rennes-le-Château
car tout a été mis à son nom, mais elle finit
sa vie quasi cloîtrée, ne recevant plus de visites,
et il est probable qu'elle ne revint jamais à la crypte au
trésor.
Voilà
ce que dit Noël Corbu, troisième personnage du roman
et héritier de Marie Denarnaud. M. Corbu connut Marie à
la fin de sa vie, de 1946 à 1953, tout à fait par
hasard. Avec sa femme, il prit pension chez elle et sut lui inspirer
confiance et amitié.
- Ne
vous faites pas de mauvais sang, monsieur Corbu, lui dit-elle un
jour. Vous aurez plus d'argent que vous ne pourrez en dépenser
!
- D'où le sortirez-vous ? demanda Noël.
- Ah ça ... je le dirai quand je mourrai !
Le 18
janvier 1953, elle tomba malade, sombra dans l'inconscience et mourut
en emportant son secret.
Voilà donc de nouveau le trésor de Blanche de Castille
perdu et bien perdu cette fois, semble-t-il ! Mais en fait, rien
ne prouve que ce trésor soit celui de la mère de Saint
Louis. Certains avancent qu'il s'agirait du trésor d'Alaric
dont la capitale était Rennes-le-Château ; d'autres,
et c'est plus vraisemblable, penchent pour le trésor des
Cathares en tenant compte du fait que Rennes était leur deuxième
citadelle après Montségur.
Des documents découverts récemment éclairent
l'aventure d'un jour nouveau : il s'agirait de plusieurs trésors
et l'un d'eux serait le trésor des Templiers !.
Cet extrait est un peu long, mais il est intéressant à
plus d·un titre. D·abord parce qu·il s·agit
d·une des premières pièces écrites sur
le Mythe. Ensuite, parce qu·il peut renvoyer à à
peu près tout ce que l·on veut. En l·occurrence,
pour ce qui est de Pierre Jarnac, l·allusion à des
parchemins qui évoqueraient les évangiles fait sans
conteste référence à ce qu·il est convenu
d·appeler les Petits et Grands Parchemins. En fait, nous
sommes en présence de la thèse fameuse « la
Vérité est Ailleurs ». Je m·explique :
- il n·y a pas d·affaire de Rennes-le-Château
et le bon Bérenger n·a rien découvert du tout.
Mégalomane, il s·est certainement livré à
un trafic de messe et à d·autres marchandages (selon
Chaumeil, à un fructueux négoce d·huile de
Colza) pour financer ses rêves de grandeur.
- une mystification a été montée par d·autres
(qui ? De Cherisey/Plantard/Corbu ???), de façon
particulièrement sophistiquée. Pourquoi ? Pour
dissimuler un secret qui n·a rien à voir avec RLC··..
Ce type de thèse est particulièrement remarquable
en ce sens qu·elle permet de toujours relancer le secret
à un niveau supérieur···
Nous
poursuivrons cette discussion avec la joyeuse équipe à
« L·Ile de la Liberté », un
étonnant restaurant de la zone commerciale de Narbonne qui
offre un choix gargantuesque de buffets. Ce sera au tour de Pierre
Jarnac de se faire débunker par Yves Asmodée, sur
le thème : « le témoignage n·est
pas une preuve scientifique »·· Nous terminerons
la soirée sur un air de Fitou en invoquant les percées
fondamentales réalisées par Patrick Ferté,
Michel Lamy, mais aussi Jimmy Guieu··..
Vendredi 10 mai 2002 :
retour à Durban ; le gué est cette fois franchissable,
et nous nous retrouvons de bon matin autour de la table de la Bergerie
d·André DG. L·équipe est au complet
et sera étoffée par le fidèle René et,
un peu plus tard, par Torkain qui a accepté de délaisser
durant quelques heures ses espaces virtuels.
Petite mise en bouche sur un sujet connexe, à la demande
d·Yves, sur le projet Chronodrome qui illumine tous les ans,
au premier mai, le site d·Opoul. André DG commente
cette expérience curieuse dont nous donnons les grandes lignes
(extraits du site : http://perso.wanadoo.fr/chronodrome/cadres/gatefr.html)
Chronodrome
n'a pas d'existence possible sans la réalisation du projet
KEO. Voici donc pour ceux qui ne le connaissent pas, quelques explications
concernant KEO, le projet génial de Jean-Marc Philippe à
qui je rends hommage:
Le projet KEO consiste à lancer un satellite qui transportera
des messages que nous sommes invités à écrire
(vous, moi, tout le monde) à destination de nos descendants
qui recevront le satellite dans 50 000 ans (il stationnera en orbite
terrestre pendant 500 siècles puis reviendra se poser sur
Terre automatiquement).
Une
invitation spatio-temporelle.
Afin qu'ils ne se trompent ni d'époque, ni de lieu, j'indique
aux hommes du futur un endroit précis - le Château
d'Opoul - et une date, le 1er mai avec une "marge technique"
de 50 ans. Ainsi, le contact pourrait avoir lieu n'importe quel
1er mai au coucher de soleil, entre 2001 et 2050. Vous, votre famille,
vos amis, êtes invités à vivre cette expérience
unique, tous les 1er mai, à Opoul.
Événement,
avènement...
Tous les volontaires, simples curieux ou scientifiques de tous horizons
qui souhaitent vivre une expérience unique se réuniront
annuellement au château d'Opoul les 1er mai. Ce que nous attendons
de la part des chrononautes, c'est au moins un "signe"
visuel dans le CIEL à la verticale de l'espace réservé
au Chronodrome. L'avantage du signe visuel étant de ne pas
trop modifier notre environnement physico-chimique (et donc leur
présent). L'apparition d'un hologramme, d'une lumière,
ou même un contact représenterait une réelle
victoire. Mais à l'heure où nous écrivons,
il ne nous est pas possible d'évaluer ce fameux problème
de paradoxe temporel. Une visite, ou un message nous aiderait peut-être
à résoudre cette énigme.
Des instruments de mesures seront installés pour enregistrer
toute forme de manifestation. Si rien ne se passe, le prochain rendez-vous
aura lieu l'année suivante, même date, même lieu,
et sera l'occasion d'une fête amicale et ce, jusqu'en 2050.
Château
d'Opoul, site protégé
Le site du château d'Opoul est un endroit protégé.
Situé dans le département des Pyrénées
Orientales (66), à 15 km de Perpignan, entre la mer Méditerranée
et le Canigou, il surplombe la plaine du Roussillon et offre un
panorama fantastique dans un endroit préservé du temps.
A l'heure du contact prévue, il suffit de faire face à
la plaine, le château dans le dos, et de scruter le ciel.
Tous les instruments de mesure et d'enregistrement non polluants
sont sollicités. La municipalité nous demande de respecter
l'environnement, de ne pas faire de feu, d'être très
prudent si on décide de monter au château, de porter
des chaussures de montagne et des vêtements chauds, de ne
laisser aucun détritus ni mégot et de ne ramasser
aucun fossile. Le Chronodrome n'est pas une manifestation. Chacun
est responsable de ses actes.
Le rendez-vous avec le futur a été fixé à
l'heure du coucher de soleil. Afin d'être attentifs à
toute manifestation des voyageurs spatio-temporels, il est convenu
d'adopter une attitude de recueillement une demi-heure avant et
après le coucher de soleil. Chacun étant libre, il
ne s'agit là que d'une suggestion de bon sens. Nous ne savons
pas ce que choisiront les hommes du futur pour se manifester : une
lumière, un son particulier, une apparition, un hologramme,
un vaisseau... tout est possible.
Yves
semble rassuré quant au caractère rigoureux de cette
recherche et nous pouvons alors passer au plat de résistance
de la semaine ; un plat déjà goûté
rapidement lors de la soirée avec la Saunière Society :
celui de la fameuse maquette de Bérenger Saunière.
André
pose le moulage sur la table.
Quelques
petits commentaires avant d·écouter André :
- Cette
affaire de la maquette de Saunière a défrayé
la chronique. Elle est relatée en détail dans deux
ouvrages d·André (The Saunière Model, en anglais
chez Frontier, et le Cahier RLC no 3, brochure auto-éditée).
- Gérard de Sède n·aurait-il pas fait allusion
à cet objet dans son ouvrage de base ?
« Le
trésor maudit de Rennes-le-Château », Gérard
de Sède.
Extrait du texte de la page 132 (ligne 19) à page 133 (entière).
Page 132, ligne 19 - « Fidèle disciple de l·abbé
Boudet, ce qu·il nous a laissé, sous couleur de pieuse
iconographie, c·est une piste, une maquette astucieusement
allusive des lieux qu·il avait explorés et auxquels
il avait arraché leur secret. Pour ce faire, il a mis en
·uvre un langage de métaphores et d·allégories
qui reste muet pour l·étranger mais peut être
lu couramment par quiconque connaît bien l·histoire
de Rennes et la toponymie de sa région. Ainsi, son église
n·est pas sans rappeler la lettre du fameux conte d·Edgar
Poe qui n·était introuvable que parce qu·elle
était trop visible. Mais Saunière, peut-être
inspiré par d·autres, ne s·en est pas tenu
là. Il a voulu, et a si bien fait, que la lecture de son
message cartographique fasse surgir comme en contrepoint un faisceau
de symbole permettant au visiteur initié de déceler
la profession de foi ésotérique qui signe l·ensemble
et en situe les auteurs.bas de page 132haut de page 133
De ce dernier aspect, nous ne parlerons qu·en passant. C·est
avant tout l·invitation au voyage de Bérenger qui
nous intéresse.
Toute carte géographie est la représentation d·un
paysage par des symboles conventionnels. Pour la lire et pouvoir
ainsi s·orienter sur le terrain, il faut connaître
la signification de ces symboles. Ceux-ci sont d·autant plus
nombreux et complexe que la carte est détaillée ;
une carte d·état-major reste muette pour le profane :
apprendre à la lire est un assez long travail ; on y
attelle pendant des mois les élèves officiers.
Sur la carte d·état-major, par exemple, un mamelon
est représenté par des hachures concentriques. Si
l·on demande au profane : « que voyez-vous
là ? », il répondra : « Des
hachures « . Si pour figurez ce mamelon on avait tout
simplement dessiné le mamelon d·un homme ou d·une
femme, même un enfant de dix ans répondrait à
la question : « Un mamelon » .
Fin et bas de page 133
- La zone de recherches d·André Douzet, à savoir
Durban/Opoul/Périllos, est à une cinquantaine de kilomètres
de RLC. Notre ami, dans le Cahier RLC no 4, a montré que
nos braves curés étaient familiers des lieux :
SAUNIERE :
Etrange comportement que celui de l·abbé Saunière
face au fait de se trouver à proximité de Durban.
Conduite d·autant plus étrange que nous savons qu·il
se rendait assez régulièrement dans le village auprès
de deux familles qui l·accueillaient aussi volontiers que
discrètement. Certes nous savons que l·une des tables
recevant Bérenger était l·une des plus fine
de la commune. Mais cette raison est-elle la seule ? Saunière
aurait fait tout un long parcourt seulement pour un repas aussi
fin et gastronomique soit-il ? C·est une raison qui
n·est guère satisfaisante. D·autant moins que
la seconde famille à le recevoir n·avait pas une réputation
culinaire du même ordre· Il faut donc admettre un motif
moins pantagruellique. Alors, peut-être était-ce tout
simplement une raison religieuse qui poussait Saunière à
diffuser la bonne et sainte parole dans ce canton ? Ou une
assistance d·éducation et préceptorat religieux ?
Apportait-il un réconfort morale et spirituel à quelques
âmes en peine ou paroissien en ·crise de foi·?
Toutes ces raison ne sont toujours pas plus satisfaisantes·
En effet la paroisse de Durban dispose d·un prêtre
visiblement appliqué en matière de religion et d·attention
pour ses ouailles et en tous cas pas submergé par des problèmes
de croyance si insurmontables qu·il faille appeler l·abbé
Saunière à la rescousse.
BIGOU :
Mais d·autre part Bigou fuyant vers l·Espagne passe
par les Corbières et s·arrête· à
Durban. Nous en avons la preuve par une lettre que laisse Antoine
Bigou à un membre de la famille qui l·hébergera
quelques jours. Cette lettre signée de Bigou était
destinée à un autre religieux qui devait venir la
récupérer. Celui-ci ne vint jamais, sans doute intercepté
par quelques brigades révolutionnaires surveillant la zone
frontalière avec attention. Pour l·hospitalité
et la garde de cette missive Bigou avait dédommagé
généreusement ceux qui prenaient ainsi un risque considérable
en hébergeant un prêtre réfractaire et en fuite.
Les descendants conservèrent pieusement 2 des 5 pièces
d·or et un petit, mais très ancien, bijou en or également.
Visiblement Antoine Bigou et son oncle connaissaient parfaitement
cette famille de Durban et accordaient toute confiance pour ces
personnes ayant eu des parents vers les anciens bains de Rennes·
BOUDET :
Enfin pour justifier l·intérêt de Boudet pour
Durban/Corbières nous ajouterons que l·abbé
Henri Boudet fut vicaire à· Durban avant d·être
curé à Rennes-les-Bains. Durant ce temps il parcourut
longuement la région environnante sur quasiment les mêmes
sites que la fameuse société experte en géologie,
·LES CHARTREUX·· Souvent aussi il semblait
aimer à parcourir le sentier, reliant Périllos à
Durban, rapide coursière de correspondance entre les deux
villages à l·époque ou Périllos était
toujours une commune vivante· devenue il y a longtemps propriété,
après le rattachement du Roussillon au territoire de France,
des anciens seigneurs de· Durban !
GELIS :
Nous pourrions une fois de plus nous demander le lien entre Gélis
et notre affaire de Durban et du Roussillon· certes là
encore le détail sera mince mais il s·ajoute à
un faisceau de convergences devenant peu à peu plus épais
et solide. En effet Gélis fut, avant même d·être
prêtre à la cure de Lanet en 1855, nommé sur
la paroisse de Durban!!!
Nous ajouterons à cela une correspondance (une lettre) où
il est question de Gélis se renseignant sur une propriété
qu·il souhaite acquérir sur Opoul· Lettre anodine,
certes, mais faisant toutefois état de visites et d·entretiens
s·étant déroulés avec une discrétion
maladive dont les motifs ne seront jamais donnés clairement·
car en effet Gélis ne semble pas vouloir , ni pouvoir, habiter
ce lieu.
-
Une mystèrieuse allusion à ce secteur géographique
est du reste faite par de Sède dans l·Or de Rennes (4ème
ligne de la page 38) :
« Le nouvel évêque (Beauséjour) procède
prudemment, par étapes. Il ordonne d·abord à
Bérenger d·aller, pour quelques semaines faire retraite
dans un couvent mais il fallait bien autre chose pour brider une
nature de cette pâte. En janvier 1908, il lui offre la cure
de Coustauge (Lire Coustouge !); la chartreuse de Durban
n·est pas loin et on imagine que ce voisinage suffit à
inquiéter notre homme ! Saunière prend sa plus
belle plume et répond insolemment à son évêque :
« je ne puis quitter une paroisse où mes intérêts
me retiennent ».
L·intervention d·André DG été
enregistrée.
André DG nous donne tout d·abord les « fondamentaux »
de l·affaire de la Maquette·.. Une découverte
faite chez un brocanteur de la région d·Aix en Provence
au début des années 1990. Rappel des éléments
de base de la douzetologie :
Il s'agit, comme on peut le constater, d'une sorte de paysage en
relief ; une sorte de carte topographique en volume comme on en
trouve à présent dans le commerce. L'objet est en
plâtre. C'est, de toute évidence, la maquette finale
d'un projet qui s'arrêta à ce stade : une 'carte d'état
major' en relief en serait la définition la plus approchante.
On y trouve des hauteurs, des sortes de vallées, des cheminements,
des cours d'eau, des murailles, des cavités et une sorte
de cube. L'ensemble coloré simulant une patine 'bronze' est
pris dans un socle formé de quatre planchettes de bois peintes
en marron.
Ce dont nous disposons tient, réuni en un assez faible volume,
une somme d'éléments géographiques condensés.
Il y avait, avec l'objet, quelques écrits dans une enveloppe.
Nous pensions être les seuls à posséder les
éléments sur ce 'relief'. Aussi quelle ne fut pas
notre surprise de constater très vite, que l'existence de
la maquette était connu d'un petit groupe assez peu 'communicatif'·
et religieux. Si ce groupe 'savait' la commande de Saunière,
il supposait, en échange, que sa réalisation n'avait
jamais eu lieu en raison du décès de l'abbé
survenu peu après la commande et son règlement.
Bérenger Saunière commande en 1916 cette réalisation
et la règle d'avance. Il se sait épuisé et
souffrant de complications cardiaques importantes. Il mourra sans
jamais avoir pu voir la réalisation finale prévue
en alliage de bronze creux.
LES
INSCRIPTIONS :
Au nombre
de 5, elles sont les suivantes :
- Golgotha Mt du Calvaire.
- Jardin de Gethsemani.
- Tombeau du Christ.
- Tombeau de Joseph d'Arimathie.
- Citerne.
Les quatre premières inscriptions, religieuses, sont en majuscules
scriptes, la dernière, profane, est en minuscules.
Seules les inscriptions relatives aux 'tombeaux' et au 'jardin'
feront l'objet des modifications de Saunière.
En haut, à droite, de la maquette une étiquette en
papier comporte ce texte :
LE CALVAIRE ET LE SAINT SEPULCRE - ETAT PRIMITIF. 7
° Pour faire deux tombeaux, j'en aurai fait qu'un parce que
je sais que Joseph d·Arimathie prête son tombeau au
dernier moment parce qu'on en n'a pas prévu, qu'on est le
vendredi soir et qu'il faut bien se débarrasser de ce personnage
gênant (le Christ). Alors je me suis dit : "Comment
quelqu'un qui a voulu faire quelque chose de religieux a commis
une bourde aussi monumentale ? ". Là, c'est mon raisonnement
que je vous donne. C'est ce que j'ai ressenti. Après j'ai
extrapolé immédiatement, je le reconnais, j'ai commis
des erreurs, c'est certain, et des errances, c'est aussi certain.
Je suis parti comme un feu de paille. Je suis monté à
Rennes durant plusieurs week-ends, nous sommes montés en
haut de la tour, nous avons tourné dans tous les sens : aucune
possibilité de solution même approchante, en vue, et
un beau dimanche · il était sept heures du matin ·
au moment où on commence à tourner, au pied de la
petite tour · je ne connaissais personne à Rennes
· arrive une voiture. Je demande à ses occupants qui
ils sont : messieurs X et Y8. Ils m'expliquent qu'ils sont des responsables
et qu'ils vont m'aider à la découverte. Ils auront
une photographie de la maquette, puis une carte plus grande, des
photos de chaque côté pour avoir des profils. A partir
de là, X a continué à travailler de son côté
en me tenant au courant. Je suis rentré et je me suis aperçu
ultérieurement que X et Y m'avaient sorti du fichier pour
que personne ne puisse m'identifier. Au bout de six-huit mois, nous
avons abandonné. Je me suis dit : « Ça
ne colle pas, c'est une erreur d'interprétation et c'est
là que j'ai pensé à un objet de catéchisme »,
c'est mon opinion · je ne la trouve pas belle.
On a capitulé : je n'avais pas de solution. J'ai pensé
à un caprice, mais à un caprice qui aurait coûté
cher. Ne connaissant pas l'Evangile de Jésus, j'avais toujours
pensé qu'il s'agissait d'un objet unique. Je me suis renseigné
à Lyon, chez un fondeur en lui disant : « Si
je vous commande un exemplaire unique en bronze, qu'est-ce que ça
me coûtera ? ».
Mais il doit y avoir un premier exemplaire en terre. C'est toujours
comme ça. On le fait cuire et cela sert de moule. A moins
qu'il ne soit cassé et qu'il n'existe plus·
°
J'ai mis tout ça de côté durant plusieurs années
en me disant qu·on n·avait pas de solution. Puis André
Captier m'a dit : « Attention, j'ai entendu parler
une fois d'une maquette liée à l'abbé Saunière
dans les papiers et dans les récits, mais on n'a jamais su
de quelle maquette il s'agissait et s'il fallait entendre le mot
maquette en temps qu'objet, projet ou avant-projet ».
Est-ce que vous m'autoriseriez à voir cet objet ? Je lui
ai dit « bien entendu ». Cela m'intéresserait,
parce qu'il aurait pu m'apporter des informations. Et curieusement,
il m'a dit : « L'information que j'ai eue venait
de Lyon »·
°
Le temps passe. On arrive au moment où Jean-Luc Robin me
dit : « Est-ce que tu accepterais de me prêter
la maquette pour qu'elle soit exposée au public ? ».
J'accepte, mais deux jours après le début de l'exposition,
il me téléphone en me disant qu'il ne pouvait garantir
la sécurité de l'objet (des gens revenaient par exemple
la voir trois fois par jour) et en me demandant de faire un moulage.
Je suis allé à Narbonne. La confection de la copie
a pris deux jours.
°
Là se situe pour moi la partie la plus gênante et la
plus ébouriffante. Le vendredi matin, à huit heures,
le mouleur me dit : « j'ai pris un peu de retard,
on va démouler maintenant ». Je vois ma maquette
recouverte par un énorme bloc de plâtre. Il le déchausse
et là, j'ai compris : la véritable carte était
un négatif. Tout le monde, y compris X et Y, s'est précipité
pour travailler sur le négatif. Or le négatif ne peut
pas rendre le volume. Je comprends que si la réalité
a précédé ma pensée, c'est ça
qu'il faut lire et pas le reste.
Et à ce moment là, je regarde l'heure, car j'avais
un autre rendez-vous dans la matinée. Ma montre marquait
sept heures et demie, c'est-à-dire qu'elle marchait à
l'envers. C'était une montre, à quartz, que ma compagne
m'avait offerte pour la Fête des Pères. Je suis retourné
sur le lieu de l'achat. Là, le vendeur me dit dans un premier
temps : « C'est parce que vous avez inversé
la pile ! » puis « Je vais vous changer la
montre ». Refus de ma part. J'ai gardé la montre
au poignet avec l'espoir romanesque que ma montre remontait le temps
et qu'accroché à elle, je le remontais moi-même
avec elle. Puis j'ai voulu comprendre ce qui se passait. A l'usine
où on l'a retourné, pas d'explication non plus. Depuis
ce fameux vendredi, même lorsque je change la pile, ma montre
marche à l'envers et je n'ai pas d'explication.
°
Yves Lignon : « Pour moi, il y a eu un choc
psychologique lorsque tu as découvert ta copie et ce choc
a agi sur le fonctionnement de ta montre. C'est un phénomène
tout à fait naturel »
.
° Ma compagne m'a dit : « Si un jour la
pile cesse de fonctionner, que vas-tu penser ? Que ta vie s'arrête
· Cesse de porter cette montre'. Alors je l'ai mise sur un
rayonnage ».
On a identifié les deux lieux. Je dis 'on' parce que lorsque
je dis nous, je parle de ma compagne et de moi. Mais elle, bien
que comprenant ma passion, ne veut pas être intégrée
à l'affaire. C'est pourquoi je dis 'on'. J'ai travaillé
avec des archéologues qui m'ont roulé dans la farine,
qui m'ont trompé; Donc maintenant je travaille seul jusqu'au
moment où j'aboutirai. Je ne prospecte jamais quand il fait
beau, mais toujours lorsqu'il pleut ; ainsi je ne suis pas suivi.
°
Le premier site a été extrêmement facile à
situer, de même que le second. Pourtant, autant j'ai travaillé
facilement sur le premier site, qu'on appellera le tombeau de d·Arimathie,
autant je me suis toujours refusé à toucher au second,
parce qu'en fait, j'ai peur d'avoir raison. Du premier site, je
ramène de jolis objets, de jolies pièces, tout va
bien. L'autre site, j'ignore ce que je vais trouver ·Je sais
où il est, mais je l'ai sorti de mes intentions de l'exploiter.
Les archéologues font des fouilles sur le plateau, ils ont
ouvert une campagne l'été dernier. Je suis allé
les voir : les citernes et les habitations, ainsi que l'endroit
où on pense que se trouve l'ancienne chapelle du plateau
se situent sur un côté ; or, eux ont fouillé
sur l'autre côté, où l'on pensait qu'il n'y
avait que de la garrigue et les jardins. Ils ont trouvé des
fondations de maison du Moyen Age avec petite occupation romaine
auparavant.
° On a alors cherché un peu à Lyon. J'ai eu un
ami prêtre (je dis ai eu car il est mort). Les absents ont
toujours tort, on peut tout leur faire dire. Néanmoins, celui-ci
m'a bien aidé et longtemps. Ce fut lui qui me fit découvrir
L'Evangile de Jésus. Lui a continué des recherches
à Lyon et a situé dans une communauté religieuse
féminine une troisième maquette, en plâtre.
L'ont-elles encore ? On ne sait pas. Si on regarde les petits détails
des maquettes, il y a un socle qui, à la perspective, n'a
pas tout à fait la même hauteur, le cartouche est beaucoup
plus gros, ce qui modifie l'aspect de la falaise. Le titre n'est
plus le même et ici ce sont des caractères d'imprimerie
alors que sur l'Evangile de Jésus, c'est en manuscrit. Les
noms des tombeaux changent également, ainsi que quelques
détails du côté de la citerne sont très
légèrement modifiés.
On est remonté jusqu'à l'évêché
de Carcassonne. On n'a jamais rien pu retrouver pour savoir qui
avait réalisé la série de photos du livre L'Evangile
de Jésus.
Je dis donc qu'à ma connaissance il y a trois maquettes et
j'estime qu'il y en a cinq en circulation.
°
J'ai donc commencé à travailler sur le site qu'on
appellera, pour plus de facilité, Joseph d·Arimathie.
Ce qui m'a toujours paru extraordinaire, c'est quand on lit la saga
de Ramon Périllos. C'est un intoxiqué de la Table
Ronde, du roi Arthur, et tout cela au XIVe siècle. Les romans
de la Table Ronde, le tombeau de Joseph d·Arimathie, tout
cela fut là six siècles avant moi ·
°
Au XVIIe siècle, le notaire Courtade a été
mandaté par mission royale pour faire un recensement des
territoires qui allaient se rattacher à la Couronne, puisque
cette partie de la Catalogne devait basculer sur la Couronne de
France. Le patronyme des Périllos s'est éteint au
XVIe siècle. Le titre fut alors racheté. Courtade
précise que cette terre, dont il donne la référence,
"ne peut être ni morcelée ni vendue ni saisie,
qu'on ne peut se battre dessus, ni y couper du bois, ni en extraire
de roches, car il y a là un tombeau". Le territoire
tombe alors dans l'oubli.
Autre chose curieuse : André Malraux demande tout à
coup les plans détaillés du château de Salses
à son collègue espagnol qui lui répond : top
secret. Malraux va donc faire instruire le dossier 'Lazare'. Voulant
savoir quelles étaient les sources qui alimentaient le château
de Salses en eau, il emprunte des documents et n'en rendra aucun.
J'ai essayé d'avoir accès au dossier. On m'a répondu
que, n'ayant jamais été bouclé, il avait été
passé aux pertes et profits · en tout cas avec des
documents originaux.
Il semblerait que les Espagnols aient noyé des salles souterraines.
Malraux voulait donc connaître les fondements du château,
vrai gruyère, et savoir comment le vider dans les règles.
S'il était arrivé à repérer les sources
d'eau chaude, il suffisait de les couper pour vider les 'sas' ·
°
Site numéro 1 et ses objets : Cette curiosité qui
monte comme un champignon, qui a servi de citerne, je n'en ai vu
nulle part ailleurs.
Jusqu'à un certain moment, il me convenait tout à
fait de dire que c'est effectivement l'écriture de Saunière,
mais que ce morceau de fin de lettre peut faire référence
à n'importe quoi, peut mentionner tout autre chose qu'une
maquette, mais je me suis toujours refusé à divulguer
le reste du courrier.
°
Philippe Marlin : Je comprends très bien ce que tu dis
au sujet des lettres de Saunière, puisque ces lettres font
référence à des endroits stratégiques
pour toi. Par contre, je ne comprends pas pourquoi tu ne veux pas
donner le nom du fondeur.
· C'est parce qu'on retrouve ça dans d'autres papiers
·
· Pierre Jarnac :Il existerait donc d'autres lettres
contenant les mêmes indications topographiques ? Le nom du
fondeur finirait donc par authentifier ce que tu dis. Ou alors il
faudrait penser qu'il existe, parmi le courrier publié, une
autre lettre à laquelle personne n'a rien compris ?
· J'ai toujours dit qu'avec la maquette, je n'avais pas eu
tous les courriers. Il n'y en a qu'une partie. J'ai donc toujours
soupçonné qu'Antoine Captier posséderait innocemment
les autres lettres et en voyant le nom du fondeur, il verrait un
rapport avec l'affaire. Il m'a donné, à ma demande,
une liste d'une vingtaine de noms dans laquelle il figure. Il a
donc bien des lettres que je n'ai pas.
· Pierre Jarnac : Tu aurais pu jouer le jeu avec lui.
Il t'aurait donné ses informations ·
· C'est vrai qu'au début il m'a dit : « tu
viens et tu regardes les papiers que tu veux ». Mais
je vous ai dit au début que j'avais commis des erreurs ·
· Philippe Marlin : Moi, je ne comprends pas comment
en ayant le nom du fondeur sous les yeux, ce nom va me permettre
de trouver des choses. Le fondeur aurait-il des documents qu'il
ne t'a pas donné ?
· Pierre Jarnac : Non. Il y a là la suite de
son histoire. Il a peur que Captier fasse le rapprochement avec
certains courriers sur lesquels il n'a pour l'instant rien compris.
· Philippe Marlin :Comment Captier peut-il avoir des
documents de la fonderie ?
· Il n'y a pas que la maquette qui a été commandée.
°
Sur un plan, on marque toujours le nord. Ici ce n'est pas le cas.
Si on refait un cadre aux angles bien droits, lorsqu'on rentre la
maquette dedans, on voit qu'à un moment on a un 'sifflet'
· un angle très aigu · et lorsqu'on regarde
une carte d'Etat-major, le nord magnétique et le nord géodésique
y sont indiqués avec la déclinaison. C'est exactement
la même. J'en ai déduit que si ce n'était pas
une erreur du fondeur, dans ce cas-là, fort mal habile pour
ne pas être capable de faire quatre angles droits, c'est peut-être
qu'on lui a donné les dimensions de la maquette et sa forme,
et le fondeur a exécuté.
°
Ici une série de monnaies qui va de la monnaie grecque aux
monnaies gauloises et romaines, jusqu'à des pièces
datant de Louis XVI. Tout a été trouvé dans
une profondeur variant entre cinq et dix centimètres. D'autre
part, toutes les pièces étaient mélangées
au même endroit. C'est un non-sens car il devrait y avoir
une stratigraphie chronologique des monnaies. On a trouvé
également beaucoup de petits clous de petite menuiserie.
En ce qui me concerne, je gratte uniquement devant la cavité.
Tout ce que je vais vous montrer en vient. J'en ai vingt-sept kilos.
· Les monnaies étaient sans contenant ?
· La seule hypothèse que j'ai est que quelqu'un est
allé au fond de la cavité, a remonté des boîtes,
des sacs, a tout vidé devant, a trié les plus belles
pièces ; même les pièces en argent n'ont pas
intéressé ceux qui ont fait ça.
· La pièce la plus récente daterait donc de
Louis XVI ?
· Oui ·Voilà un intaille au profil de Louis
XVI. Voilà la fin d'une crosse de mousquet. Quand on l'a
trouvé, c'était un bloc infâme. · Ici,
des vases de la période celte. Voilà un fer de lance,
époque médiévale.
Torkain nous a rejoint et l·absinthe laiteuse commence à
couler dans nos verres. André officie au barbecue alors que
le fidèle René découpe le jambon du pays. Le
téléphone sonne. René, perdu, s·exclame :
« c·est une anglaise, je ne comprends rien »··.
C·est notre amie Stella Maris qui nous rejoint quelques instants
par delà le channel. Nous constatons avec ravissement que
le contact « cosmique » du lundi a bien fonctionné !
Déjeuner convivial où les projets les plus sérieux
sont abordés. Celui de créer une « association
pour la restauration de la Tombe de Bérenger Saunière »,
puisque la municipalité ne semble pas se décider à
entretenir la dernière demeure de celui qui nous a tant fait
rêver·· Et de celui qui remplit les caisses
communales par le biais des recettes touristiques. En avant :
Président Yves Lignon, Secrétaire Général
votre serviteur, Trésorier André Goudonnet et Chargé
des Relations locales, Torkain.
Et puis s·esquisse une « Mission Scientifique »
de grande ampleur. Chacun sait que les fantômes de templiers
s·échappent chaque année, la nuit du 12 au
13 octobre, du cimetière de Lavaldieu pour se fondre dans
le Bézu. Yves Asmodée, via le Laboratoire de Parapsychologie
de Toulouse, voulait monter une mission d·enquête sur
le sujet. Un sujet qui hélas, on se demande bien pourquoi,
n·a pas été retenu par les autorités
universitaires. « Alors si on organisait cette mission
avec l·ODS ? ». Banco !
Nous évoquons d·autres travaux indispensables, comme
un voyage d·études dans la région de Stenay/Orval/Bouillon,
« Aux Sources du Mythe », ou encore une recherche
approfondie dans la région du Mont Pilat, « Sur
les traces de Bérenger Saunière à Lyon ».
Le verre
d·Armagnac rapidement dégluti, nous rejoignons nos
véhicules pour aller visiter le sanctuaire. Première
escale dans la caillasse où André DG nous montre le
« rognon », fameux détail topographique
qui se retrouve sur la maquette. Puis c·est la visite du
village abandonné de Périllos, et notamment de sa
chapelle dont André est allé chercher les clefs à
la mairie d·Opoul. Pendant que Torkain mitraille avec son
camescope, l·Ermite de Durban nous conte l·histoire
de la Sainte locale, honorée par un pèlerinage tous
les ans à la Pentecôte. Extrait du Livret Périllos
no 1, brochure auto-éditée par André ©
Les rares écrits concernant cette découverte identifient
la statue comme une représentation de Ste Barbe· Pour
nous il ne peut s·agir de cette patronne et nous allons tenter
de comprendre pourquoi.
Le glissement des traditions.
Chaque
saint canonisé est symbolisé par l·instrument
ou la raison de son martyre. La statue en question ne présente
aucun détail correspondant à Ste Barbe qui n·est
jamais illustrée dans cette posture, ni avec ce genre de
·coiffure rayonnante·.
Il se pourrait, simplement, que dans la superstition locale, il
y ait eu glissement, déformation ou carrément superposition
de plusieurs entités hagiographiques, peut-être en
raison d·une méconnaissance de très anciennes
origines devenues obscures ou perdues à tout jamais pour
le commun.
Les attributs de Ste Barbe.
Sainte
Barbe, ou Ste Barbara, est habituellement représentée
appuyée, accoudée, à une tour. Généralement
sa coiffure est un voile bleu ou blanc, pratiquement jamais cheveux
défaits ou dévoilés. De plus elle est la patronne
des mineurs, des artificiers et, par extension, des artilleurs !
Notons que la poudrière d·un navire de guerre s·appelle
·La Ste Barbe·. On est assez loin, ici, des paisibles
bergers de Périllos.
Encore une fois la seule similitude acceptable est celle, analogique,
des foudres célestes s·abattant avec fracas et feu
et l·usage des produits explosifs miniers et artificiers·
Mais ce n·est guère satisfaisant.
Ensuite on retient que la statuaire religieuse montre divers personnages
avec des animaux : moutons, agneaux, porcs, chiens, oiseaux
et· loups. De fait, si Ste Barbe était la patronne
des bergers, il était logique de l·accompagner d·un
mouton · à la place d·une tour.
Brèves
histoire de Ste Barbara.
Célébrée
le 4 décembre, Ste Barbara est plus commune en France sous
le nom de Ste Barbe. Pour certains savants bénédictins
ce serait une sainte inventée de toutes pièces pour
plusieurs circonstances insolites.
Elle aurait été enfermée dans une tour par
son père voulant la protéger de la convoitise des
hommes. S·étant convertie, Barbara fait pratiquer
une troisième fenêtre dans sa tour pour illustrer la
Ste Trinité. Son père furieux et resté idolâtre
voulut la tuer pour ce geste. Dès le crime commis la foudre
divine s·abat sur le meurtrier· faisant ainsi de Barbara
la protectrice de ceux qui manipulent et subissent les explosions.
Paradoxalement elle est aussi la patronne des pompiers.
Ste
Barbe de· Périllos ?
Dans
la petite église romane de Périllos nous retrouvons
une statue de Ste Barbe. Ici elle est bien représentée
hiératiquement accoudée à sa tour et l·on
y trouve les trois ouvertures qui causèrent son martyre.
Mais de plus nous constatons qu·il existe une seule petite
chapelle, admirablement restaurée par la municipalité
d·Opoul, sur les terres de Périllos. Cet édifice
peu éloigné des ruines du village est placé
sous le vocable de· Ste Barbe. Si l·endroit de cette
construction ne se prête guère à l·élevage
des moutons il est utile de signaler qu·il se situe pas très
loin des anciennes exploitations minières de Périllos
citées par des écrits notariés vers 1630 !
Admettons alors que si Sainte Barbe fut, sans doute, une bienveillante
protectrice de Périllos ce n·était certainement
pas en raison des petits bergers du secteur· mais bel et
bien pour ·veiller· et ·patronner· des
activités plus ·minières·, ·souterraines·
, et plus symboliquement liées aux profondeurs obscures et
génératrices de la Terre de ce pays.
Nous
verrons , par ailleurs, que les deux statues en question correspondent
bien à une très ancienne logique hermétique
dont elles pourraient être les dernières illustrations
correspondant au lisible passé sur, et sous, les terres des
seigneurs de Périllos.
Encore
deux remarques sur les mystères de la localité. Un
transformateur électrique ronronne doucement à l·entrée···
Pour alimenter quoi ? Rémy, l·Ancien Astronaute
penche bien sûr pour une base souterraine d·OVNIS !
Par ailleurs, on note, tant par un panneau dans la chapelle que
par une stèle dans les environs, qu·un avion Constellation
s·est écrasé ici dans les années 50.
La liste des passagers indique que c·étaient des « observateurs ».
Il semble bien qu·un autre accident du même type a
eu lieu ultérieurement au même endroit, et depuis son
survol serait interdit.
Dernière escale au pied de la citadelle d·Opoul avant
de nous quitter.
Dîner
d·adieu, en petit comité, à l·hôtel
Ibis de Carcassonne autour d·une bonne bouteille de Lignon.
Yves et Marie-Christine nous narrent les méandres de la recherche
parapsychologique en France. Nous cultivons également une
de nos marottes favorites, celle d·organiser un colloque
de recherche universitaire autour de l·affaire de RLC. Yves
avait lancé une initiative de ce type, mais qui a lamentablement
avorté en l·absence d·un soutien actif (et
matériel) des autorités locales. Un chantier assurément
à reprendre, pour mettre une bonne fois pour toutes au clair
certains éléments du contexte de l·affaire
(le clergé dans l·Aude à l·époque
de Saunière, les rapports politiques régionaux, l·influence
de la franc maçonnerie, l·occultisme languedocien·..)
Samedi 11 mai 2002 : retour
sans histoire à Paris··. Sous forme de clin
d'Oeiil : au bénéfice des travaux sur l·autoroute
Béziers, Clermont-Ferrand, nous nous égayerons dans
la nature et passerons au pied du château de Cabrières,
le domaine de la sulfureuse Emma Calvé.
Il n·y a pas de coïncidence, n·est ce pas Rémy·. ?
Et
en cadeau, le rapport romantique de Rémy, l·Ancien
Astronaute
Eh
bien voila, on est tous rentré de Rennes le Château.
En
attendant le rapport du patron, voici quelques réflexions
sur le séjour au pays de l·abbé Saunière.
En
dépit d·un temps peu clément, nous avons vécu
maintes aventures, notamment gastronomiques. Nous avons fait quelques
trajets dans, sur et parfois sous l·eau.
Nous
avons vu les Maîtres de l·Ordre Ancien et Mystique
du Prieuré de Sion : habilement dissimulés, ils étaient
cependant reconnaissables à un détail subtil; ils
conduisent des Nissan.
On a donc visité Rennes le Château, capitale secrète
de l·Histoire de France.
On a vu les salles où la sulfureuse Grande Prêtresse,
Emma Calvé, tenait ses bacchanales mystiques. On a suivi
les pas de Bérenger Saunière, super-initié
machiavélique, quand il recevait ses instructions des Supérieurs
Inconnus. On a vu l·église de Rennes le Château
: le génie cryptographique de l·abbé nous mène
sur le chemin du fabuleux Trésor du Temple de Jérusalem
et de l·Arche d·Alliance, au pied de laquelle Saunière,
guidé par l·abbé Boudet, énigmatique
héraut du grand Monarque, devait recevoir les stigmates de
sa destinée grandiose.
Nous avons senti le souffle fétide des Forces Noires toujours
à l'oeuvre, au vu de l·état de dégradation
de la tombe de Saunière. Nous avons aussi constaté,
dans le cimetière de Rennes-les Bains, la disparition des
deux tombes d·Urbain de Fleury. Peut-être les Rose+Croix,
les vrais, ont-ils décidé, pour respecter la règle,
de dissimuler de manière définitive la sépulture.
Ou peut-être de Fleury, nouveau Rose+Croix immortel, est revenu
faire disparaître les traces de son passage sur ces terres
magiques.
On a parcouru les routes que les Atlantes suivaient en procession
interminables, psalmodiant leurs envoûtantes incantations,
depuis Tartessos, et après eux les ancêtres géants,
venus des étoiles, de la race fabuleuse depuis Stenay, et
après eux encore les Templiers depuis Gisors, guidés
par l·ultra-terrestre Baphomet, pour se ressourcer au noeud
d·énergie tellurique de Rennes. On a vu les cieux
que parcouraient les anciens Egyptiens dans leurs avions et leurs
hélicoptères, il y a quarante mille ans, au temps
de la splendeur du Sphinx et de la Grande Pyramide. Nous avons traversé
les chemins tracés par Michel de Nostre-Dame quant il venait
quêter le savoir mystique des Initiés réunis
en conclave dans les ruines de Rhedae pour rédiger ses prophéties.
On a deviné, plus qu·on n·a vu, la Centrale
Initiatique dissimulée sous le Bugarach, où les Gouvernants
Invisibles entrent et sortent en soucoupes volantes. Enfin, nous
avons visité Périllos. Sur ce point, je laisserai
André Douzet s·exprimer. Je dirai simplement que Pierre
Jarnac et André nous ont montré un gouffre, présumé
cénote, relief d·un passage de réfugiés
Incas dans les Corbières, qui y jetaient leurs victimes sacrificielles.
Pour moi, toutefois, le lieu a immédiatement évoqué
une entrée secrète de l·Agartha.
Et
si vous pensez que j·ai vu tout ça sous l·emprise
du vin de Fitou, c·est que vous êtes mauvaises langues.
J·ai des témoins.
RL
1 Ce
travail est republié dans ce numéro 14 de Murmures
d·Irem.
2 Message d·André Douzet sur Serpent_Rouge (18.05.2002)
3 Extrait de perso.wanadoo.fr/pigboar/sermon.htm
4 Contribution du 9/02/2002
5 Message sur Serpent_Rouge du 18/04/2002
6 Allusion à une mystification sur base de faux documents
développée sur notre liste Serpent_Rouge.
7 Extrait du site www.ibr.gda.pl/rivendal
8 Anonymat souhaité par AD.