Dans son récit d'aventures qu'il publia en 1894, "Les
mirifiques aventures de Maître Antifer", Jules Verne promène
le lecteur dans ce qui semble à première vue une banale
histoire dans laquelle son Excellence Kamylk Pacha l'Egyptien va cacher
son précieux magot (en l'occurrence des barils cerclés
et remplis de pierres précieuses) sur un îlot se trouvant
entre 24°59 minutes Nord de latitude et 54°57 à l'Est
du méridien de Paris dans l'immensité du golf d'Oman
(c'est à dire dans la partie Nord- Ouest de l'océan
indien). Force est de constater comme de bien entendu que tout au
long de son roman, l'écrivain fidèle à son habitude
ne pouvait avoir écrit une simple histoire d'île au trésor
sans y avoir caché autre chose que des pierres précieuses
1
Pacha d'aiguille
Bien
étrangement, le Pacha ne choisira pas au hasard pour cacher
son trésor. Il fera creuser une cavité dans du quartz
cristallisé à la base d'un rocher taillé à
pic, qui n'est pas sans évoquer un " menhir ", sachant
que ces derniers contenaient ou reposaient justement sur des socles
de quartz !. Pour continuer sur sa lancée, Jules Verne va nous
communiquer " le rune des foins ? ! " car après avoir
enfoui son trésor à la base d'un rocher taillé
à pic, le pacha fera graver sur celui-ci son monogramme, le
double K : " ? " Comme une ligne montrée des deux
côtés, le monogramme du pacha vient de l'alphabet "runes
gothiques", le double " ? " signifie : poisson d'eau
douce, le chrisme. Que Verne essaie-t-il de nous faire comprendre
dans le monogramme du Christ ? Que l'endroit où repose la sépulture
de Jésus se trouve enterrée dans une cavité de
quartz, sous un menhir frappé du double " ? " ? L'hypothèse
est bien séduisante, mais où est l'îlot ?
L'on
apprendra un peu plus loin que Thomas Servan Malo, le père
de l'héroïque personnage " Maître Antifer "
va sauver et soigner le pacha pendant la bataille de Saint Jean d'Acre
contre les garnisons de Bonaparte. Kamilk Pacha pour le remercier
lui donnera la " satanée latitude " de l'îlot
après sa mort, à la lecture testamentaire, un commissionnaire
sera chargé de lui remettre la longitude pour acquérir
le précieux butin. Thomas décède sans rien avoir
et c'est son fils " Pierre Servan Malo " qui devient à
défaut l'héritier. 22 ans plus tard, il aura la visite
d'un notaire d'Alexandrie, le nommé " Ben Omar ",
commissionnaire de la fameuse longitude (54°57 minutes à
l'Est du méridien de Paris).
2
La terre du Partage
Ben-Omar,
sous la plume de Jules Verne pourrait bien symboliser en premier lieu
Au Mar (Omar), le Franc : le partage ; ou en deuxième lieu
la mosquée d'Omar qui se trouve au centre des conflits entre
Israéliens et Palestiniens. Pour ce visionnaire du possible
qu'était l'écrivain, le stade de l'allusion serait dépassé,
car le nom de " Pierre Servan Malo " prend toute sa signification.
L'esplanade de ce haut lieu de Jérusalem coiffé par
l'imposant et austère Dôme du Rocher, le " Mont
Moriah " devient donc sur la terre du partage, la pierre servant
au mal (Malo) pour le Maître des Enfers (Antifer).
"
C'était
aussi l'avis du notaire
Comme pareillement de causer avec ce
coquin de Français, de pénétrer ses secrets,
d'apprendre où était déposé le trésor
"
(page 138, Les Mirifiques Aventures de Maître Antifer).
3
Bulle à gol roulé ? !
"
Je
chercherai, répliqua Gildas Trégomain, et je trouverai
et
dans l'almanach de Gothon encore
Il voulait dire de Gotha
"
(page 99, Les Mirifiques Aventures de Maître Antifer)
Jeu
de mots au travers de la bouche des personnages de l'auteur car l'on
est bien tenté de rajouter " Gol " à Gotha
! N'est-ce pas sur le mont araméen du calvaire Golgotha que
Jésus fut crucifié ?
Comme
je le disais en début d'article, il y a peu de chance que le
trésor du pacha ne soit fait que de pierres précieuses.
" La vérité est ailleurs de pierres ! ? "
et le magot reste toujours introuvé.
4
Anagrammes vraiment cloches !
Que peuvent bien représenter les deux personnages Nanon et
Enogate dans les Mirifiques Aventures de Maître Antifer ? Guy
Tarade nous apprend dans son ouvrage Les Veines du Dragon ou la Magie
de la Terre : "
c'est saint Paulin, évêque
de Nola, qui introduisit l'usage des cloches dans l'église.
Dès le XVIème siècle, l'érudit Père
Marin Mersenne fit de nombreuses recherches sur les vibrations des
corps. Dans l'antiquité égyptienne, quatre ou cinq mille
ans avant notre ère, les cloches étaient considérées
comme des objets magiques de culte. On appelait " Saintiers "
les fondeurs de cloches car, on le sait, celles-ci portèrent
longtemps le nom de "Saints ". Toquer le saint c'était
faire sonner les cloches avec un battant. De cette expression est
né le mot " toque-saint ", devenu finalement "
tocsin ".
Si
le son semble avoir son importance, il est représenté
par " énogate " qui devient donc " noguette**
", nom de la cloche de la cathédrale du Mont St Michel
et " nanon " devient " none* " (la neuvième).
5
Arsène Lupin le Languedocien
Les
Mirifiques Aventures de Maître Antifer conduiront nos personnages
jusqu'à Tunis afin d'y rencontrer le banquier Zambuco qui dans
l'histoire de Verne serait détenteur des véritables
coordonnées de l'ilôt trésor. Il est intéressant
de noter deux choses : - la première , Zambuco parle le français
"
avec un accent que n'eut pas désavoué quelque
natif du Languedoc ou de la Provence
", nous précise
l'écrivain.
*
Quatrième partie du jour commençant la neuvième
heure, c'est à dire vers 15 heures. ** Information Franck Marie
- la deuxième sont les troublantes phrases du banquier que
l'on retrouve plus loin dans le chapitre : «
Monsieur,
reprit le banquier, je suis riche, j'ai des goûts très
simples, et ce ne sont pas cinquante millions ni même cent qui
changeraient rien à ma façon de vivre. Mais j'ai une
passion, la passion d'accumuler sacs d'or sur sacs d'or. Et je l'avoue,
le trésor de Kamylk-Pacha ferait bonne figure dans mes coffres.
Eh bien, depuis que je connais l'existence de ce trésor, je
n'ai eu d'autre pensée que d'arriver à sa possession
tout entière
" (page 219, Les Mirifiques Aventures
de Maître Antifer).
Ces
lignes, que l'on croirait écrites de la main même de
Maurice Leblanc, nous font bien entendu penser que, sous les traits
du banquier Zambuco, le gentleman cambrioleur " Arsène
Lupin " pourrait être caché.
"
Voilà
un bonhomme, remarqua le gabarier, qui me paraît aussi avide
des millions du Pacha que notre ami Antifer
" (page 219,
Les Mirifiques Aventures de Maître Antifer).
Il
ne fait aucun doute que dans " bonhomme ", Jules Verne nous
décrit les parfaits et qu'il nous propose un détour
en pays Cathare, l'Aude, magnifique région d'où s'évapore
encore de nos jours la mythique fable de l'affaire de Rennes-Le-Château
hanté par le fantôme de l'Abbé Saunière.
A ce sujet, il se pourrait bien qu'une partie des mirifiques aventures
de Maître Antifer nous conduisent dans les Corbières
sachant qu'un autre roman de l'écrivain " Clovis Dardentor
", semble nous offrir des points communs avec cette histoire.
6
Clovis de procédure
Ces
points communs sont allusifs aux Cathares (bonhomme), les personnages
des deux romans feront escale dans la ville de lumière et d'or
: Oran, le navire qui conduira les personnages des Mirifiques Aventures
de Maître Antifer à Dakar s'appelle le Catalan, et en
catalan, pour dire " galère " on dit " galéra
". Ainsi donc, à la page 404 de Clovis Dardentor, nous
trouvons quelques lignes fort intéressantes : "
les
malicieuses bêtes avaient l'air de se dire à l'oreille
: nous irons ainsi tant qu'il nous plaira et à moins qu'elle
ne chavire, vogue la galéra
".
Vous
avez dit bizarre ? Tient comme c'est bizarre.
Puis
dans " galère " (galéra), l'on obtient l'anagramme
de la capitale de l'Afrique du Nord : Alger, autrefois appelée
Algerre. Alger évoque bien entendu l'anagramme de galère,
à la fois le navire de guerre et la salière en métal
précieux. Cependant, à un " S " près,
Alger devient l'anagramme de Grésal : dans l'Ariège,
grésal ne se prononce-t-il pas " grasal " ? Grasal,
m : récipient de terre cuite en forme de grand plat. Graal
: terrain sablonneux formé surtout de roches calcaires (1).
Vous
l'avez bien compris, dans " grésal " il y a le mot
" graal ", le saint vase qui aurait recueilli le sang du
Christ crucifié, mais aussi la sainte coupe liée à
l'initiation qui symbolise aussi le centre de la Jérusalem
Céleste d'où partent les 144 rayons.
Pour
finir, le plus amusant est que dans " grésal " il
y a aussi l'anagramme de " l'Argelès " , navire du
Capitaine Bugarach dans Clovis d'Ardentor.
"
que
diable sommes-nous venus faire dans cette galère ?
"
(page 399, Clovis Dardentor)
"
on
revient de partout même de chez le diable !
" (page
253, Les Mirifiques Aventures de Maître Antifer).
Imaginons
un instant qu'à l'heure actuelle le Saint Graal soit revenu
entre les mains du mal ? Cela expliquerait bien des choses, ainsi
que la contre initiation qui s'installe dans notre monde frappé
d'anathème
7
Amusements à la page 469 de Clovis Dardentor
"
Hésitiez-vous assez cependant à quitter votre habitation
de la rue du Vieux Château !
Voyons !
Est-ce que
cette magnifique forêt ne dégote pas la rue d'Oran ?
" (page 469, Clovis Dardentor).
Plus
haut dans le texte de la même page, Jules Verne nous parle de
chênes verts, et plus bas il insistera deux fois sur le terme
piger donc de comprendre, mais aussi de tirer ou de piocher !
En
conclusion , j'émets un hypothétique jeu de mot qui,
comme le demande l'écrivain, non pas de trouver la rue d'Oran
mais son anagramme : la rue d' "(A)aron" (le frère
aîné de Moïse et le premier grand prêtre d'Israël),
de trouver sa baguette magique et de transformer " chênes
verts (vert) la rue du Vieux Château " devient : "
Chênes-Le-Château ", autrement dit : Rennes-Le-Château
bien sûr ! ?
et
l'abbé Boudet de rajouter : "
l'abess Aunière
! "
8
Et d'un bourg à l'autre
A
l'avant terme de leur infructueux voyage, Maître Antifer et
ses acolytes font escale à Edimbourg en Ecosse, où ils
vont visiter l'ancienne résidence des souverains d'Ecosse,
les appartements royaux. L'écrivain nous décrit le castle
si fièrement campé sur son roc de basalte, les chambres
de Jacques VI d'Ecosse et de Jacques Ier d'Angleterre. Puis Jules
Verne va enchaîner ses écrits à de bien curieuses
phrases :
"
il
ferait l'ascension de cet Arthur seat qui ressemble à un lion
couché, lorsqu'on le regarde du côté de l'Ouest
" (page 327, Les Mirifiques Aventures de Maître Antifer).
Seat
en anglais est un siège, et donc celui d'Arthur symbolise un
lion couché : donc, il est forcément périlleux
de s'y asseoir. C'est un astucieux jeu de mot pour ne pas dire "
perillos ", la déclinaison de Périlleux, le siège
de la légende du roi Arthur et des chevaliers de la table ronde
dont le cycle mythique aurait très bien pu se dérouler
ailleurs que dans la moitié sud de la Bretagne, pourquoi pas
dans les environs d'Opoul Perillos (Pyrénées Orientales),
où bien étrangement on y rencontre un "pic Genièvre
" ! ?
10
Quelques pistes
Les
personnages du romand de Verne ne mettront jamais la main sur le précieux
magot du Pacha. Leur dernier espoir, l'ilôt n°4, se situait
à l'épicentre d'une triangulation obtenue par trois
ilôts. L'îlot n°4, nous précise l'auteur est
positionné par 37°30' de latitude Nord et 10°33' de
longitude est, c'est à dire entre la côte de la Sicile
et l'île Pantelleria. Au mois de décembre 1831, le massif
rocheux s'était rabaissé et l'îlot avait disparu
de cette portion de la mer
Hélas pour Maître Antifer
!
Hélas aussi pour le lecteur car les positions données
par Jules Verne qui, fidèle à son habitude, nous fourvoie
dans les chiffres, car ces latitudes et longitudes correspondent à
un point situé en pleine mer au large de la Tunisie.
Le
thème fort qui ressort des Mirifiques Aventures de Maître
Antifer, selon mon hypothèse, n'est pas celui d'un trésor
mais du trésor ! Le monogramme du Pacha y est pour beaucoup
car il est celui de Jésus Christ. Il semble d'après
l'écrivain que celui-ci soit conservé dans un état
de léthargie provoqué par les vibrations sonores émises
par le cristal de quartz au pied d'un menhir frappé par le
sceau du chrisme. Mais où cet endroit se situe-t-il ?
Mon
ami écrivain et conférencier Guy Tarade, qui fut le
collaborateur de Robert Charroux, m'a suggéré que celui-ci
pouvait être l'Ile de l'Eléphantine, l'île de Séhel,
située au sud d'Assouan, dont deux rochers qui bornent l'île
vers le sud, sont couverts de graffiti pharaoniques qui nous parlent
des expéditions militaires en Nubie, du passage des "
fils royaux de Nubie". L'île de l'Eléphantine a
été ruinée à plusieurs reprises lors de
différentes invasions. Son immense richesse aimantait ses voisins
de l'Egypte. L'île de Sehel est-elle à cet endroit ?
Cependant,
il y en a deux autres qui sembleraient être complémentaires
l'un de l'autre, susceptibles de devenir le véritable îlot
n°4 : - le premier lieu pourrait être l'Ile de Malte : Robert
Charroux, dans son livre " Civilisations Mystérieuses
", nous dit que "
l'on peut admirer des ensembles mégalithiques
sans rivaux dans le monde. Que de cités sont connues des préhistoriens
mais leur mystère ne reste pas éventé pour autant.
On ne sait rien officiellement des peuples qui ont construit ces villes
mégalithiques, aux noms à consonance arabe : Hagar-Qim,
Mnajdra, Ghar Dalam, Ggantija, ou qui ont été baptisées
par les gréco-latins : Tarxien temples, Hypogeum, etc
Un des plus important temple, Hagar-Qim, à dix kilomètres
de La Valette est une sorte de stonehenge en pierre calcaire qui,
de la même façon qu'à Barumini, est construit
en labyrinthe avec des salles intérieures ovales, au lieu d'être
rondes : c'est un temple à ciel ouvert pour recevoir les rayons
du soleil, de la lune et des astres, écrit Emile Isamber, et
la prière devait s'élever vers ces divinités
sans l'interposition d'une voûte. Les archéologues pensent
néanmoins que les temples maltais étaient couverts en
pierre à peu près comme nos bories de provence. En vue
surplombante, le plan d'Hagar-Qim représente une sorte de double
trèfle ou de main. Au cours des fouilles, on a trouvé
sept statues d'êtres obèses que certains archéologues
ont cru pouvoir identifier aux sept cabires ou sept puissants. A Paola,
situé à 3 Km de La Valette, on découvrit l'hypogée
de Hal Saflieni, vaste suite souterraine de grottes d'où il
fut exhumé d'autres statues. Ces " très énormes
", toutes sans tête, représentent, pense-t-on, des
femmes qui pour la plupart n'ont pas de seins. Presque aussi larges
que hautes, elles ont les bras croisés sous la poitrine, ou
bien seulement l'autre pendant sur la hanche. Le fait qu'il s'agisse
de maters (de femmes) est loin d'être prouvé , mais de
créatures quasiment asexuées conditionnées dans
le psychique et dans leur psychisme, dans un but religieux particulier.
Le labyrinthe de l'hypogée a été aménagé
pour répondre à des lois d'acoustique admirablement
comprises. Les voix, les sons, émis dans une salle sont dirigés
par réflexions scientifiquement étudiées. "
Le son, toujours le son ! Il n'y a rien d'anodin dans les Mirifiques
Aventures de Maîtres Antifer, ouvrage dans lequel on passe beaucoup
de temps sur mer. Si je puis dire, il n'y a qu'un coup de rame de
"mer" à "mère" car les premières
lettres des mots composant le titre de l'ouvrage de Jules Verne nous
donne MAMA : maman, la mère !
-
le deuxième lieu susceptible de devenir ou de complémenter
l'ïlot n°4 se trouve en Aude, dans les environs d'Alet les
Bains, où nous retrouvons tous les thèmes des Mirifiques
Aventures de Maître Antifer. 1 les ruines borde de l'héritier
situées au nord de la forêt de la Courbatière,
pourraient très bien symboliser l'héritage des fameuses
pierres précieuses du pacha liées à la véritable
longitude. 2 le menhir de la pierre droite pourrait bien figurer
l'hypothétique rocher taillé à pic au pied duquel
le trésor serait enterré. 3 les grottes et ruines
de Lavalette du canton de Montréal (Aude) qui en 1224 s'appelait
Villa de Valetta***, dont le nom désignerait un fossé
défensif. Lavalette serait le point fort de l'allusion à
l'île de Malte, et surtout au fait qu'en 1775 l'Ordre des Antonins
se fondit avec celui des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem,
autrement dit l'Ordre de Malte qui fit l'héritage de tous les
biens antonins (ce qui restait).
A
partir de là, on est bien tenté de penser encore à
une astucieuse pirouette de la part de Jules Verne. Malte est l'arbre
qui cache la forêt, car celle-ci serait bien entendu l'Ordre
des Antonins (héritiers du savoir et de la sagesse des initiés
égyptiens), qui guérissaient le Mal des Ardents, du
feu de Saint Antoine (l'Ignis sacer), maladie qui autrefois touchait
la population du Moyen Age se nourrissant presque exclusivement de
galettes de seigle bouillies. Cette céréale était
souvent contaminée par une maladie cryptogamique, un champignon
communément appelé " l'ergot ", et causait
chez ses pauvres malheureux l'esthionème (la gangrène)(2).
***
Dictionnaire toponymique des communes de l'Aude. Un extrait d'une
bulle de Clément IV, de 1257, et confirmée par Nicolas
IV en 1291, dans laquelle la Maison de Carcassonne se trouve mentionnée
: "
le couvent des Pères de la Merci, fondé
dans la seconde moitié du XIIIème siècle, était,
comme la plupart de ceux de l'ordre, dédié à
Sainte Eulalie. En 1355, leur précepteur se joint aux autres
ecclésiastiques du bourg de Carcassonne pour supplier le Prince
de Galles d'épargner la ville. Au XVIème siècle,
les bâtiments qui n'étaient même pas construits
en maçonnerie, tombaient en ruines , et les nécessité
de la défense contre les calvinistes les firent démolir.
La communauté alla s'établir dans l'ancien couvent de
Saint Antoine de Viennois, à l'intérieur de la ville.
Les antonins y avaient un grand jardin, un hôpital, et soignaient
surtout le mal des ardents et le zona. Etablis avant 1355, ils quittèrent
le local après la guerre des religions. A partir de 1590, une
longue suite de procès, tant entre les Pères de la Merci
et la ville à laquelle ils réclamaient une compensation
pour la destruction de leur maison, qu'entre eux et l'ordre de Saint
Antoine, qui refusait de céder son établissement. Le
premier de ces procès fut terminé en 1651 moyennant
le paiement de dix mille livres et la remise des tailles dues depuis
l'année 1590, montant à mille trois cent livres, les
religieux renoncèrent à leurs prétentions. Quant
au prieur de Saint Antoine, il abandonna ses demandes en 1655 moyennant
le paiement de deux mille trois cents livres. Le couvent de la Merci
fut supprimé en 1780 par l'évêque de Puységur.
"(3).
11
En conclusion
Force
est de constater qu'inexorablement on en revient à la scabreuse
affaire de Rennes-Le-Château.
Nul
ne semble avoir remarqué un détail particulier se trouvant
dans la fresque "La Montagne des Béatitudes " que
l'abbé Saunière fit exécuter pour son église
: dans le décors, un personnage représenté torse
nu et qui s'appuie sur un tau. Ici notre démembré n'attire
l'attention que de ceux qui connaissent vraiment la marque des disciples
de Saint Antoine.
Tous
les scénarios concernant l'affaire Saunière deviennent
alors possibles : pourquoi ne pas imaginer qu'il y ait dans le Razès
la présence de deux trésors ou d'un trésor double
? - l'un étant sonnant et trébuchant, donc celui des
Antonins qui furent réputés pour avoir été
extrêmement riches, - l'autre serait, comme je l'ai dit plus
haut, le corps du Christ, conservé en état de léthargie
dans une cavité de quartz au pied d'un menhir.
Et
il n'est donc pas certain que les deux trésors soient dissociés.
L'abbé
Henri Boudet a-t-il acheté le silence de son confrère
Bérenger Saunière en le laissant puiser abondement dans
le trésor des Antonins afin de cacher la découverte
du Christ ?
L'abbé
Gellis, confrère de Boudet et Saunière, est-il mort
pour avoir voulu parler du deuxième trésor, voire en
alerter le Vatican ?
Avec
des " si " on couperait tellement de bois ! Néanmoins,
il reste encore une question à éclaircir : quand on
aura trouvé, de quel Christ il s'agit, sera-t-il l'enfant tenu
par Marie ou bien celui tenu par Joseph, selon la représentation
qu'en a fait l'abbé Bérenger Saunière en son
église Sainte Marie Madeleine de Rennes-Le- Château,
dont l'entrée est gardée par une représentation
d'Asmodée ?
Fraternellement.
Christophe VILLA-MELE
J'aimerais
remercier pour leur gentillesse Guy Tarade, Franck Marie
et Mme
Sylvie Caucanas, Directrice des Archives Départementales de
l'Aude.
BIBLIOGRAPHIE
1
Le surprenant message de Jules Verne Franck Marie
Editions S.R.E.S Vérités Anciennes 1981 / et
autres informations diverses.
2
Les chapelles alchimiques du sud-est : le grand secret des
Antonins Guy Tarade Editions Cheminements 1999 / et
autres documents inédits.
3
Histoire générale de Languedoc de Dom Devic et
Dom Vaissete Tome IV, et Mémoires de la Société
des Arts et des Sciences de Carcassonne 3ème série
Tome III