Etude critique par Christophe VILLA-MELE

Dans son récit d'aventures qu'il publia en 1894, "Les mirifiques aventures de Maître Antifer", Jules Verne promène le lecteur dans ce qui semble à première vue une banale histoire dans laquelle son Excellence Kamylk Pacha l'Egyptien va cacher son précieux magot (en l'occurrence des barils cerclés et remplis de pierres précieuses) sur un îlot se trouvant entre 24°59 minutes Nord de latitude et 54°57 à l'Est du méridien de Paris dans l'immensité du golf d'Oman (c'est à dire dans la partie Nord- Ouest de l'océan indien). Force est de constater comme de bien entendu que tout au long de son roman, l'écrivain fidèle à son habitude ne pouvait avoir écrit une simple histoire d'île au trésor sans y avoir caché autre chose que des pierres précieuses…

1 – Pacha d'aiguille

Bien étrangement, le Pacha ne choisira pas au hasard pour cacher son trésor. Il fera creuser une cavité dans du quartz cristallisé à la base d'un rocher taillé à pic, qui n'est pas sans évoquer un " menhir ", sachant que ces derniers contenaient ou reposaient justement sur des socles de quartz !. Pour continuer sur sa lancée, Jules Verne va nous communiquer " le rune des foins ? ! " car après avoir enfoui son trésor à la base d'un rocher taillé à pic, le pacha fera graver sur celui-ci son monogramme, le double K : " ? " Comme une ligne montrée des deux côtés, le monogramme du pacha vient de l'alphabet "runes gothiques", le double " ? " signifie : poisson d'eau douce, le chrisme. Que Verne essaie-t-il de nous faire comprendre dans le monogramme du Christ ? Que l'endroit où repose la sépulture de Jésus se trouve enterrée dans une cavité de quartz, sous un menhir frappé du double " ? " ? L'hypothèse est bien séduisante, mais où est l'îlot ?

Bugarach

L'on apprendra un peu plus loin que Thomas Servan Malo, le père de l'héroïque personnage " Maître Antifer " va sauver et soigner le pacha pendant la bataille de Saint Jean d'Acre contre les garnisons de Bonaparte. Kamilk Pacha pour le remercier lui donnera la " satanée latitude " de l'îlot après sa mort, à la lecture testamentaire, un commissionnaire sera chargé de lui remettre la longitude pour acquérir le précieux butin. Thomas décède sans rien avoir et c'est son fils " Pierre Servan Malo " qui devient à défaut l'héritier. 22 ans plus tard, il aura la visite d'un notaire d'Alexandrie, le nommé " Ben Omar ", commissionnaire de la fameuse longitude (54°57 minutes à l'Est du méridien de Paris).

2 – La terre du Partage

Ben-Omar, sous la plume de Jules Verne pourrait bien symboliser en premier lieu Au Mar (Omar), le Franc : le partage ; ou en deuxième lieu la mosquée d'Omar qui se trouve au centre des conflits entre Israéliens et Palestiniens. Pour ce visionnaire du possible qu'était l'écrivain, le stade de l'allusion serait dépassé, car le nom de " Pierre Servan Malo " prend toute sa signification. L'esplanade de ce haut lieu de Jérusalem coiffé par l'imposant et austère Dôme du Rocher, le " Mont Moriah " devient donc sur la terre du partage, la pierre servant au mal (Malo) pour le Maître des Enfers (Antifer).

"…C'était aussi l'avis du notaire… Comme pareillement de causer avec ce coquin de Français, de pénétrer ses secrets, d'apprendre où était déposé le trésor…" (page 138, Les Mirifiques Aventures de Maître Antifer).

3 – Bulle à gol roulé ? !

"…Je chercherai, répliqua Gildas Trégomain, et je trouverai…et dans l'almanach de Gothon encore… Il voulait dire de Gotha…" (page 99, Les Mirifiques Aventures de Maître Antifer)

Jeu de mots au travers de la bouche des personnages de l'auteur car l'on est bien tenté de rajouter " Gol " à Gotha ! N'est-ce pas sur le mont araméen du calvaire Golgotha que Jésus fut crucifié ?

Comme je le disais en début d'article, il y a peu de chance que le trésor du pacha ne soit fait que de pierres précieuses. " La vérité est ailleurs de pierres ! ? " et le magot reste toujours introuvé.

4 – Anagrammes vraiment cloches !

Que peuvent bien représenter les deux personnages Nanon et Enogate dans les Mirifiques Aventures de Maître Antifer ? Guy Tarade nous apprend dans son ouvrage Les Veines du Dragon ou la Magie de la Terre : " … c'est saint Paulin, évêque de Nola, qui introduisit l'usage des cloches dans l'église. Dès le XVIème siècle, l'érudit Père Marin Mersenne fit de nombreuses recherches sur les vibrations des corps. Dans l'antiquité égyptienne, quatre ou cinq mille ans avant notre ère, les cloches étaient considérées comme des objets magiques de culte. On appelait " Saintiers " les fondeurs de cloches car, on le sait, celles-ci portèrent longtemps le nom de "Saints ". Toquer le saint c'était faire sonner les cloches avec un battant. De cette expression est né le mot " toque-saint ", devenu finalement " tocsin ".

Si le son semble avoir son importance, il est représenté par " énogate " qui devient donc " noguette** ", nom de la cloche de la cathédrale du Mont St Michel et " nanon " devient " none* " (la neuvième).

5 – Arsène Lupin le Languedocien

Les Mirifiques Aventures de Maître Antifer conduiront nos personnages jusqu'à Tunis afin d'y rencontrer le banquier Zambuco qui dans l'histoire de Verne serait détenteur des véritables coordonnées de l'ilôt trésor. Il est intéressant de noter deux choses : - la première , Zambuco parle le français "…avec un accent que n'eut pas désavoué quelque natif du Languedoc ou de la Provence…", nous précise l'écrivain.

* Quatrième partie du jour commençant la neuvième heure, c'est à dire vers 15 heures. ** Information Franck Marie - la deuxième sont les troublantes phrases du banquier que l'on retrouve plus loin dans le chapitre : « … Monsieur, reprit le banquier, je suis riche, j'ai des goûts très simples, et ce ne sont pas cinquante millions ni même cent qui changeraient rien à ma façon de vivre. Mais j'ai une passion, la passion d'accumuler sacs d'or sur sacs d'or. Et je l'avoue, le trésor de Kamylk-Pacha ferait bonne figure dans mes coffres. Eh bien, depuis que je connais l'existence de ce trésor, je n'ai eu d'autre pensée que d'arriver à sa possession tout entière…" (page 219, Les Mirifiques Aventures de Maître Antifer).

Ces lignes, que l'on croirait écrites de la main même de Maurice Leblanc, nous font bien entendu penser que, sous les traits du banquier Zambuco, le gentleman cambrioleur " Arsène Lupin " pourrait être caché.

"…Voilà un bonhomme, remarqua le gabarier, qui me paraît aussi avide des millions du Pacha que notre ami Antifer …" (page 219, Les Mirifiques Aventures de Maître Antifer).

Il ne fait aucun doute que dans " bonhomme ", Jules Verne nous décrit les parfaits et qu'il nous propose un détour en pays Cathare, l'Aude, magnifique région d'où s'évapore encore de nos jours la mythique fable de l'affaire de Rennes-Le-Château hanté par le fantôme de l'Abbé Saunière. A ce sujet, il se pourrait bien qu'une partie des mirifiques aventures de Maître Antifer nous conduisent dans les Corbières sachant qu'un autre roman de l'écrivain " Clovis Dardentor ", semble nous offrir des points communs avec cette histoire.

6 – Clovis de procédure

Ces points communs sont allusifs aux Cathares (bonhomme), les personnages des deux romans feront escale dans la ville de lumière et d'or : Oran, le navire qui conduira les personnages des Mirifiques Aventures de Maître Antifer à Dakar s'appelle le Catalan, et en catalan, pour dire " galère " on dit " galéra ". Ainsi donc, à la page 404 de Clovis Dardentor, nous trouvons quelques lignes fort intéressantes : "…les malicieuses bêtes avaient l'air de se dire à l'oreille : nous irons ainsi tant qu'il nous plaira et à moins qu'elle ne chavire, vogue la galéra…".

Vous avez dit bizarre ? Tient comme c'est bizarre.

Puis dans " galère " (galéra), l'on obtient l'anagramme de la capitale de l'Afrique du Nord : Alger, autrefois appelée Algerre. Alger évoque bien entendu l'anagramme de galère, à la fois le navire de guerre et la salière en métal précieux. Cependant, à un " S " près, Alger devient l'anagramme de Grésal : dans l'Ariège, grésal ne se prononce-t-il pas " grasal " ? Grasal, m : récipient de terre cuite en forme de grand plat. Graal : terrain sablonneux formé surtout de roches calcaires (1).

Vous l'avez bien compris, dans " grésal " il y a le mot " graal ", le saint vase qui aurait recueilli le sang du Christ crucifié, mais aussi la sainte coupe liée à l'initiation qui symbolise aussi le centre de la Jérusalem Céleste d'où partent les 144 rayons.

Citadelle d'Opoul

Pour finir, le plus amusant est que dans " grésal " il y a aussi l'anagramme de " l'Argelès " , navire du Capitaine Bugarach dans Clovis d'Ardentor.

"…que diable sommes-nous venus faire dans cette galère ?… " (page 399, Clovis Dardentor)

"…on revient de partout même de chez le diable !… " (page 253, Les Mirifiques Aventures de Maître Antifer).

Imaginons un instant qu'à l'heure actuelle le Saint Graal soit revenu entre les mains du mal ? Cela expliquerait bien des choses, ainsi que la contre initiation qui s'installe dans notre monde frappé d'anathème…

7 – Amusements à la page 469 de Clovis Dardentor

"… Hésitiez-vous assez cependant à quitter votre habitation de la rue du Vieux Château ! … Voyons ! … Est-ce que cette magnifique forêt ne dégote pas la rue d'Oran ? " (page 469, Clovis Dardentor).

Plus haut dans le texte de la même page, Jules Verne nous parle de chênes verts, et plus bas il insistera deux fois sur le terme piger donc de comprendre, mais aussi de tirer ou de piocher !

En conclusion , j'émets un hypothétique jeu de mot qui, comme le demande l'écrivain, non pas de trouver la rue d'Oran mais son anagramme : la rue d' "(A)aron" (le frère aîné de Moïse et le premier grand prêtre d'Israël), de trouver sa baguette magique et de transformer " chênes verts (vert) la rue du Vieux Château " devient : " Chênes-Le-Château ", autrement dit : Rennes-Le-Château bien sûr ! ?

…et l'abbé Boudet de rajouter : "…l'abess Aunière… ! "

8 – Et d'un bourg à l'autre…

A l'avant terme de leur infructueux voyage, Maître Antifer et ses acolytes font escale à Edimbourg en Ecosse, où ils vont visiter l'ancienne résidence des souverains d'Ecosse, les appartements royaux. L'écrivain nous décrit le castle si fièrement campé sur son roc de basalte, les chambres de Jacques VI d'Ecosse et de Jacques Ier d'Angleterre. Puis Jules Verne va enchaîner ses écrits à de bien curieuses phrases :

"…il ferait l'ascension de cet Arthur seat qui ressemble à un lion couché, lorsqu'on le regarde du côté de l'Ouest " (page 327, Les Mirifiques Aventures de Maître Antifer).

Seat en anglais est un siège, et donc celui d'Arthur symbolise un lion couché : donc, il est forcément périlleux de s'y asseoir. C'est un astucieux jeu de mot pour ne pas dire " perillos ", la déclinaison de Périlleux, le siège de la légende du roi Arthur et des chevaliers de la table ronde dont le cycle mythique aurait très bien pu se dérouler ailleurs que dans la moitié sud de la Bretagne, pourquoi pas dans les environs d'Opoul Perillos (Pyrénées Orientales), où bien étrangement on y rencontre un "pic Genièvre " ! ?

10 – Quelques pistes

Les personnages du romand de Verne ne mettront jamais la main sur le précieux magot du Pacha. Leur dernier espoir, l'ilôt n°4, se situait à l'épicentre d'une triangulation obtenue par trois ilôts. L'îlot n°4, nous précise l'auteur est positionné par 37°30' de latitude Nord et 10°33' de longitude est, c'est à dire entre la côte de la Sicile et l'île Pantelleria. Au mois de décembre 1831, le massif rocheux s'était rabaissé et l'îlot avait disparu de cette portion de la mer… Hélas pour Maître Antifer !…Hélas aussi pour le lecteur car les positions données par Jules Verne qui, fidèle à son habitude, nous fourvoie dans les chiffres, car ces latitudes et longitudes correspondent à un point situé en pleine mer au large de la Tunisie.

Le thème fort qui ressort des Mirifiques Aventures de Maître Antifer, selon mon hypothèse, n'est pas celui d'un trésor mais du trésor ! Le monogramme du Pacha y est pour beaucoup car il est celui de Jésus Christ. Il semble d'après l'écrivain que celui-ci soit conservé dans un état de léthargie provoqué par les vibrations sonores émises par le cristal de quartz au pied d'un menhir frappé par le sceau du chrisme. Mais où cet endroit se situe-t-il ?

Mon ami écrivain et conférencier Guy Tarade, qui fut le collaborateur de Robert Charroux, m'a suggéré que celui-ci pouvait être l'Ile de l'Eléphantine, l'île de Séhel, située au sud d'Assouan, dont deux rochers qui bornent l'île vers le sud, sont couverts de graffiti pharaoniques qui nous parlent des expéditions militaires en Nubie, du passage des " fils royaux de Nubie". L'île de l'Eléphantine a été ruinée à plusieurs reprises lors de différentes invasions. Son immense richesse aimantait ses voisins de l'Egypte. L'île de Sehel est-elle à cet endroit ?

Cependant, il y en a deux autres qui sembleraient être complémentaires l'un de l'autre, susceptibles de devenir le véritable îlot n°4 : - le premier lieu pourrait être l'Ile de Malte : Robert Charroux, dans son livre " Civilisations Mystérieuses ", nous dit que "…l'on peut admirer des ensembles mégalithiques sans rivaux dans le monde. Que de cités sont connues des préhistoriens mais leur mystère ne reste pas éventé pour autant. On ne sait rien officiellement des peuples qui ont construit ces villes mégalithiques, aux noms à consonance arabe : Hagar-Qim, Mnajdra, Ghar Dalam, Ggantija, ou qui ont été baptisées par les gréco-latins : Tarxien temples, Hypogeum, etc… Un des plus important temple, Hagar-Qim, à dix kilomètres de La Valette est une sorte de stonehenge en pierre calcaire qui, de la même façon qu'à Barumini, est construit en labyrinthe avec des salles intérieures ovales, au lieu d'être rondes : c'est un temple à ciel ouvert pour recevoir les rayons du soleil, de la lune et des astres, écrit Emile Isamber, et la prière devait s'élever vers ces divinités sans l'interposition d'une voûte. Les archéologues pensent néanmoins que les temples maltais étaient couverts en pierre à peu près comme nos bories de provence. En vue surplombante, le plan d'Hagar-Qim représente une sorte de double trèfle ou de main. Au cours des fouilles, on a trouvé sept statues d'êtres obèses que certains archéologues ont cru pouvoir identifier aux sept cabires ou sept puissants. A Paola, situé à 3 Km de La Valette, on découvrit l'hypogée de Hal Saflieni, vaste suite souterraine de grottes d'où il fut exhumé d'autres statues. Ces " très énormes ", toutes sans tête, représentent, pense-t-on, des femmes qui pour la plupart n'ont pas de seins. Presque aussi larges que hautes, elles ont les bras croisés sous la poitrine, ou bien seulement l'autre pendant sur la hanche. Le fait qu'il s'agisse de maters (de femmes) est loin d'être prouvé , mais de créatures quasiment asexuées conditionnées dans le psychique et dans leur psychisme, dans un but religieux particulier. Le labyrinthe de l'hypogée a été aménagé pour répondre à des lois d'acoustique admirablement comprises. Les voix, les sons, émis dans une salle sont dirigés par réflexions scientifiquement étudiées. " Le son, toujours le son ! Il n'y a rien d'anodin dans les Mirifiques Aventures de Maîtres Antifer, ouvrage dans lequel on passe beaucoup de temps sur mer. Si je puis dire, il n'y a qu'un coup de rame de "mer" à "mère" car les premières lettres des mots composant le titre de l'ouvrage de Jules Verne nous donne MAMA : maman, la mère !

- le deuxième lieu susceptible de devenir ou de complémenter l'ïlot n°4 se trouve en Aude, dans les environs d'Alet les Bains, où nous retrouvons tous les thèmes des Mirifiques Aventures de Maître Antifer. 1 – les ruines borde de l'héritier situées au nord de la forêt de la Courbatière, pourraient très bien symboliser l'héritage des fameuses pierres précieuses du pacha liées à la véritable longitude. 2 – le menhir de la pierre droite pourrait bien figurer l'hypothétique rocher taillé à pic au pied duquel le trésor serait enterré. 3 – les grottes et ruines de Lavalette du canton de Montréal (Aude) qui en 1224 s'appelait Villa de Valetta***, dont le nom désignerait un fossé défensif. Lavalette serait le point fort de l'allusion à l'île de Malte, et surtout au fait qu'en 1775 l'Ordre des Antonins se fondit avec celui des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, autrement dit l'Ordre de Malte qui fit l'héritage de tous les biens antonins (ce qui restait).

A partir de là, on est bien tenté de penser encore à une astucieuse pirouette de la part de Jules Verne. Malte est l'arbre qui cache la forêt, car celle-ci serait bien entendu l'Ordre des Antonins (héritiers du savoir et de la sagesse des initiés égyptiens), qui guérissaient le Mal des Ardents, du feu de Saint Antoine (l'Ignis sacer), maladie qui autrefois touchait la population du Moyen Age se nourrissant presque exclusivement de galettes de seigle bouillies. Cette céréale était souvent contaminée par une maladie cryptogamique, un champignon communément appelé " l'ergot ", et causait chez ses pauvres malheureux l'esthionème (la gangrène)(2).

*** Dictionnaire toponymique des communes de l'Aude. Un extrait d'une bulle de Clément IV, de 1257, et confirmée par Nicolas IV en 1291, dans laquelle la Maison de Carcassonne se trouve mentionnée : "… le couvent des Pères de la Merci, fondé dans la seconde moitié du XIIIème siècle, était, comme la plupart de ceux de l'ordre, dédié à Sainte Eulalie. En 1355, leur précepteur se joint aux autres ecclésiastiques du bourg de Carcassonne pour supplier le Prince de Galles d'épargner la ville. Au XVIème siècle, les bâtiments qui n'étaient même pas construits en maçonnerie, tombaient en ruines , et les nécessité de la défense contre les calvinistes les firent démolir. La communauté alla s'établir dans l'ancien couvent de Saint Antoine de Viennois, à l'intérieur de la ville. Les antonins y avaient un grand jardin, un hôpital, et soignaient surtout le mal des ardents et le zona. Etablis avant 1355, ils quittèrent le local après la guerre des religions. A partir de 1590, une longue suite de procès, tant entre les Pères de la Merci et la ville à laquelle ils réclamaient une compensation pour la destruction de leur maison, qu'entre eux et l'ordre de Saint Antoine, qui refusait de céder son établissement. Le premier de ces procès fut terminé en 1651 moyennant le paiement de dix mille livres et la remise des tailles dues depuis l'année 1590, montant à mille trois cent livres, les religieux renoncèrent à leurs prétentions. Quant au prieur de Saint Antoine, il abandonna ses demandes en 1655 moyennant le paiement de deux mille trois cents livres. Le couvent de la Merci fut supprimé en 1780 par l'évêque de Puységur. "(3).

11 – En conclusion

Force est de constater qu'inexorablement on en revient à la scabreuse affaire de Rennes-Le-Château.

Nul ne semble avoir remarqué un détail particulier se trouvant dans la fresque "La Montagne des Béatitudes " que l'abbé Saunière fit exécuter pour son église : dans le décors, un personnage représenté torse nu et qui s'appuie sur un tau. Ici notre démembré n'attire l'attention que de ceux qui connaissent vraiment la marque des disciples de Saint Antoine.

Tous les scénarios concernant l'affaire Saunière deviennent alors possibles : pourquoi ne pas imaginer qu'il y ait dans le Razès la présence de deux trésors ou d'un trésor double ? - l'un étant sonnant et trébuchant, donc celui des Antonins qui furent réputés pour avoir été extrêmement riches, - l'autre serait, comme je l'ai dit plus haut, le corps du Christ, conservé en état de léthargie dans une cavité de quartz au pied d'un menhir.

Et il n'est donc pas certain que les deux trésors soient dissociés.

L'abbé Henri Boudet a-t-il acheté le silence de son confrère Bérenger Saunière en le laissant puiser abondement dans le trésor des Antonins afin de cacher la découverte du Christ ?

L'abbé Gellis, confrère de Boudet et Saunière, est-il mort pour avoir voulu parler du deuxième trésor, voire en alerter le Vatican ?

Avec des " si " on couperait tellement de bois ! Néanmoins, il reste encore une question à éclaircir : quand on aura trouvé, de quel Christ il s'agit, sera-t-il l'enfant tenu par Marie ou bien celui tenu par Joseph, selon la représentation qu'en a fait l'abbé Bérenger Saunière en son église Sainte Marie Madeleine de Rennes-Le- Château, dont l'entrée est gardée par une représentation d'Asmodée ?

Fraternellement.

Christophe VILLA-MELE

J'aimerais remercier pour leur gentillesse Guy Tarade, Franck Marie
et
Mme Sylvie Caucanas, Directrice des Archives Départementales de l'Aude.

Asmodée-rlc


 

BIBLIOGRAPHIE

1 – Le surprenant message de Jules Verne – Franck Marie – Editions S.R.E.S Vérités Anciennes – 1981 / et autres informations diverses.

2 – Les chapelles alchimiques du sud-est : le grand secret des Antonins – Guy Tarade – Editions Cheminements 1999 / et autres documents inédits.

3 – Histoire générale de Languedoc de Dom Devic et Dom Vaissete – Tome IV, et Mémoires de la Société des Arts et des Sciences de Carcassonne – 3ème série – Tome III

 

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