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EN TRACe
compte-rendu de voyage est en quelque sorte un pèlerinage aux
sources......
Car le dragon est aussi une créature tout ce qu'il y a de plus
européenne !
Philippe Marlin (c)
Ce texte est dédié à Agnès
Rivendal, l'organisatrice odésienne de ce voyage hors du temps
21 juillet 2000 :
Cracovie
n'est qu'à deux heures de Paris, par vol direct de la compagnie
polonaise LOT ; la banlieue quoi ! La réceptionniste du bureau
Europcar est charmante et m'explique avec une grande patience la route
à suivre pour rejoindre mon hôtel au centre ville. Tellement
dévouée que je lui précise que si je ne trouve pas
mon chemin, je reviens à l'aéroport et la prends en voiture
comme guide. Sa réponse me désarme : d'accord, mais il faudra
que vous attendiez la fin de mon service......
Je n'en aurai hélas pas l'occasion ; en 15 minutes, le trajet est
bouclé sans errances jusqu'à l'hôtel Ibis, le premier
de la famille en Pologne ; trajet rapide qui coupe la vieille ville en
deux. Je craignais le pire ; mon brave guide du Routard, dévoré
dans l'avion, précise en effet : une seule chose à se graver
dans la tête : l'essentiel du centre-ville est zone piétonnière
et interdit aux voitures.
Et
en avant........
la marche à pieds est ce qu'il y a de mieux pour découvrir
une ville........
Il est 14h30.....Le charme opère instantanément. La cité
a une forme vaguement ovale, entourée de jardins et de remparts.
Ici, on respire l'histoire et flirte avec les vieilles pierres. Chaque
maison ancienne est construite sur les ruines d'une autre, encore plus
vieille. Car Cracovie est une authentique cité d'un autre âge,
miraculeusement épargnée par la guerre. Elle doit sa sauvegarde
à sa beauté sauvage, à son charme délicatement
romantique. Ses envahisseurs, et ils furent légions, ont toujours
préféré l'habiter plutôt que de la détruire.
A une exception près, il est vrai. La ville fut une fois saccagée,
par les hordes Tatares en 1241. Et en souvenir de cette défaite
cruelle, les habitants de la cité revivent cette lointaine tragédie
toutes les heures. La trompette retentit en effet du haut de la tour de
l'église Notre-Dame, et après quelques notes, s'arrête
brutalement. C'est la flèche tatare, lancée il y a sept
cent ans, qui vient de se ficher dans la gorge du guetteur.[1]
.
Une mélodie dramatique qui est du reste reprise tous les jours
à midi sur les ondes de la radio nationale.
On
se perd en conjectures sur l'origine de Cracovie, Krakow en polonais.
CORBEAUX DE CRACOVIE
Il
y a plusieurs hypothèses au sujet de l'origine du nom de Cracovie.
On pense généralement au prénom de son fondateur,
le légendaire prince Krak. Mais assez souvent on emploie aussi
le mot ,kruk" qui désigne un oiseau. Il s'agit du corbeau
qui, au temps de nos pères, était très populaire
dans cette région de Pologne.
En
des temps très anciens où la Pologne était encore
un pays païen, plusieurs bourgades de tribus slaves s'y étaient
implantées. Ces lointains ancêtres rendaient hommage à
divers dieux parmi lesquels des plantes, des animaux, vénérés
comme forces de la nature. Dans la région cracovienne le culte
des corbeaux était le plus répandu, ces oiseaux détenant
à leurs yeux un pouvoir immense. De leur comportement on déduisait
les événements à venir et plus précisément
en observant les plumes qu'ils perdaient en tournoyant au-dessus des proches
collines.
Les corbeaux préféraient les tertres où le peuple
venait leur rendre hommage. Les prêtres qui protégeaient
ces oiseaux sacrés avaient des parures aussi noires que leurs plumes.
Ils célébraient en leur honneur des fêtes sacrées
et solennelles. A ces cérémonies mystérieuses venaient
de très loin voyageurs et marchands qui voulaient s'attirer les
faveurs des dieux païens.
Les paysans devenus opulents grâce au commerce avec les marchands
étrangers manifestaient leur approbation et les prêtres s'enrichissaient
grâce aux nombreux dons qu' ils recevaient. Plusieurs souverains
prirent alors comme prénom le nom de corbeau afin d'obtenir sa
protection et régner de nombreuses années.
On peut se demander combien d'anciens princes portèrent le nom
Krak ou Kruk. Il suffit de savoir que sous leur règne sage et avec
l'aide des corbeaux le pays s'enrichit et se développa rapidement.
Mais quand la religion chrétienne supplanta les anciens cultes,
le fanatisme religieux détruisit les dieux préhistoriques.
Disparurent alors les bois sacrés et les saints patrons des nids
de corbeaux. Cependant les oiseaux, comme à leur habitude, revenaient
aux mêmes endroits. Jusqu'au jour où un évêque
ordonna de saisir tous ces volatiles et de les exécuter. Une chasse
cruelle eut lieu au cours d'une nuit sans lune. On entrava les pat- tes
et les ailes des corbeaux auxquels on attacha des pierres et on les noya
dans les flots de la Vistule. Leur culte disparut peu à peu malgré
l'hommage clandestin que leur rendent encore les vieux dans les forêts.
Et jusqu'à nos jours les corbeaux reviennent hanter les collines
voisines de Cracovie en souvenir de leur pouvoir toujours incarné
dans le nom de la ville..[2]
Premier
contact avec la vieille ville par " le nord de l'ovale ", la
porte Florian, l'une des sept portes qui fermaient la ville ; elle date
du XII ème - XIII ème siècles ; à l'arrière,
l'impressionnante Barbacane, un solide bastion circulaire ajouté
au XV ème siècle pour renforcer la protection de la ville.
Une charmante créature me demande son chemin alors que le téléphone
portable sonne ; c'est Agnès qui s'assure de mon arrivée
et me confirme sa visite dans deux jours. La rue Florianska est une agréable
petite rue animée, qui descend la ville du Nord au Sud. La chaleur
est étouffante et les touristes bruyants. Sur la gauche, un musée,
LE MUSEE DE LA TORTURE......... Je m'engouffre dans un escalier pour découvrir
une enfilade de petites pièces voûtées, délicieusement
gothiques. Tous les engins indispensables pour vous faire avouer vos derniers
forfaits sont sagement présentés, explications à
l'appui : pal, table d'élongation, fauteuils garnis de pieux et
autres tenailles délicates ; mais le must est assurément
une splendide vierge de Nuremberg au sein de laquelle il doit faire bon
se lover......
La
rue débouche sur la gigantesque place du marché, Sukiennice,
immortalisée par toutes les " cartes postales ".......
C'est colossal, avec l'église Notre-Dame sur la droite, le bâtiment
du marché au centre, et tout autour ces étonnantes maisons
surgies directement du Moyen Age....... Et des bistrots par dizaines où
coulent de fantastiques bières blondes. Mais le plus surprenant,
ce sont les pigeons..... Il y en a partout, des milliers, qui attentent
fort sagement une pitance touristique. Et il y a une explication à
cette présence envahissante !
PIGEONS DE CRACOVIE
Après la mort du roi Boleslas III Krzywousty (" A la Bouche
Courbée ") en 1138, la Pologne fut partagée en plusieurs
;principautés. Cet état pitoyable dura jusqu'au XIV siècle.
Il avait des gouverneurs qui voulaient réunir tous les territoires
particuliers. En 1288 Henryk Probus devint le prince de Cracovie. Il était
capable des plus grands efforts en vue de rassembler les terres polonaises.
Mais pour atteindre ce but il lui fallait obtenir l'accord du pape et
d'autres princes. La route pour Rome n'était pas seulement dangereuse
et longue, mais surtout onéreuse. Et le trésor était
vide. Que faire pour le remplir? Le prince convoqua les marchands et les
nobles et demanda leur aide. Ils l'écoutèrent dans un silence
mortel et, puisqu'ils ne croyaient point en la réussite de son
expédition, ils refusèrent. Ainsi les riches magnats ne
lui donnèrent rien. Henri était désespéré
et il décida de se procurer les moyens d'effectuer son voyage d'une
manière moins claire.
Un de ses domestiques lui suggéra d'obtenir l'aide d'une sorcière.
Le prince accepta cette idée et décida de rechercher une
sorcière connue dans la ville. Mais elle était tellement
laide et terrible que personne ne voulut l'accompagner. Alors Henri partit
seul à la recherche de la petite chaumière où la
sorcière exerçait son métier ambigu. Sachez qu'en
chemin le brave prince rencontra beaucoup d'aventures mais qu'enfin, après
avoir pénétré dans les marécages, il trouva
la cabane de la sorcière. Il y entra et jeta un coup d'il
sur une femme qui agitait un liquide puant dans un grand cuvier. Le prince,
un peu intimidé, lui expliqua le but de sa visite et demanda son
aide. La sorcière après avoir écouté toute
son histoire sourit et promit de lui donner suffisamment d'argent pour
payer son voyage en Italie. Mais à condition que pendant son absence
ses chevaliers soient transformés en pigeons. Le prince, satisfait
puisque cette exigence lui semblait très facile, l'accepta. Le
lendemain, la sorcière vint à Cracovie sur la grand' Place
et dans le silence morne de la foule, chuchota ses formules magiques.
Tout - à - coup, l'équipe de chevaliers se transforma en
pigeons qui prirent leur essor, volèrent au-dessus de leur maître
et se posèrent autour des murailles de l'église, où
ils se mirent à becqueter briques et cailloux qui, après
avoir touché terre, se transformèrent en or et joyaux. On
ramassa ainsi des corbeilles de bijoux. Enfin le prince put prendre la
route de l'Italie. Mais le pauvre! A sa grande honte, tenté par
les plaisirs divers qui attendent les pèlerins dans les pays étranges,
il gaspilla toute sa fortune avant d'avoir atteint Rome. Déshonoré,
il revint à Cracovie où il essaya de trouver la sorcière.
En vain! Personne n'arriva jamais à désensorceler les chevaliers.
Le prince ne perdit pas seulement son capital et la possibilité
de réunir les terres polonaises mais aussi son équipe fidèle.
Depuis cette époque, les habitants de la ville protègent
les pigeons cracoviens. Ils savent que ce sont les chevaliers qui attendent
toujours le retour du souverain avec la couronne royale. .[3]
Traversée
de la grande halle du marché, dite halle aux draps........ Ici,
c'est le royaume du commerce, touristique s'entend ; bijoux, ambre et
autre colifichets ; et d'étonnantes petites maquettes d'églises
en papier argenté ; la spécialité locale paraît-il,
très prisée à Noël. Détour par une librairie
qui a pignon sur la place. Le polonais est pour moi une langue totalement
ésotérique, mais mon amour des livres l'emporte aisément.
Je repère un exemplaire de la Magick d'Aleister Crowley, joliment
relié de noir avec un élégant pentacle sur la couverture.
Philippe Pissier est passé par là........
Poursuite
de la plongée vers le sud ; il est dix-huit heures et les jambes
se font lourdes. Il est temps de faire une escale. Une gentille terrasse
de bistrot me tend ses chaises ; une terrasse que je quitterai au bout
d'un quart d'heure, faute d'avoir vu le moindre serveur. Malgré
l'afflux touristique, la gestion a encore quelques relents socialistes........
Je ne perdrai pas au change en me réfugiant sous un patio verdoyant,
à l'ombre de la colline du Wawel.
Le
Wawel, c'est en quelque sorte le nombril de Cracovie et le cur de
la Pologne. La colline du château fut en effet pendant plus de cinq
siècles le centre politique et administratif du pays. Et, malgré
la décision prise par le roi Sigismund III Wasa de transférer
la capitale à Varsovie, Rois, Princes et Hommes de Lettres continuèrent
à se faire inhumer dans la cathédrale du château.
Le Wawel, nous dit le Routard, est plus qu'un monument, c'est un livre
d'histoire, symbole de la fierté et de l'unité nationale.
Retour
en taxi à l'hôtel, inutile de s'en priver, les prix sont
ridiculement bas. La salle à manger de l'Ibis est bondée,
littéralement envahie par les hordes touristiques germaniques.
Un bus vient de déverser son troupeau affamé. Je me réfugie
dans un petit coin, feuilletant mes guides en dégustant une intéressante
assiette de charcuterie polonaise et la légendaire Kotelett, escalope
de poulet fourrée au jambon et roulée en forme de saucisse.........
22 juillet 2000 :
Et de repartir à la case départ, la colline de Wawel bien
sûr. L'endroit est enchanté, une sorte de grande cour-jardin
avec tout autour cathédrale, château , chapelle et appartements
royaux. La visite complète suppose d'y consacrer beaucoup de temps,
et surtout d'obéir à une queue monstrueuse pour acheter
les tickets. Car la gestion est ici aussi encore très socialiste,
une seule caissière qui prend respectablement son temps en dépit
des théories de touristes qui en veulent pour leur argent. Retenons
deux choses :
- la cathédrale, un joyau de l'art gothique, dont la porte d'entrée
m'a sérieusement interpellée. Sur la gauche du porche, une
grosse chaîne soutient des os d'animaux préhistoriques. Ce
seraient les restes du Dragon qui hantait autrefois la colline ; on leur
attribue du reste le pouvoir d'écarter les forces du mal et de
protéger la cathédrale.
- La caverne du Dragon, sise au pied de la tour des voleurs, et à
laquelle on accède par un très étroit escalier.....
Car
le Dragon est inscrit dans la fibre la plus intime de la cité.
LE DRAGON DU WAWEL
Au
temps jadis vivait à Cracovie, qui n'était encore qu'une
petite ville forte, un prince slave nommé Krak, jeune, beau, bien
fait et rempli de qualités: courage, générosité,
sagesse. Le prince édifia un château fort sur la butte de
Wawel où il installa le siège de la monarchie. Comme souverain
il était vertueux et juste. Sous son règne la ville s'enrichit.
Ses citoyens bénéficiaient de tout ce qui contribue au bien-être;
de plus en plus souvent les marchands étrangers venaient à
Cracovie pour y effectuer un commerce fructueux, vendre leurs biens et
acheter des tissus et de l'ambre. Krak régna à Cracovie
pendant plusieurs années,'entouré de gens qui l'aimaient
et considéré de tous, grâce à sa bonté
qui s'étendait aux petits comme aux grands. Avec lui ses sujets
menaient une vie paisible et heureuse.... Jusqu'à une nuit orageuse
où dans une grotte vide près de la Vistule s'installa un
dragon gigantesque, avec des griffes et une queue de serpent. De sa gueule
immense il crachait des flammes. Terrible et insatiable, il avalait des
bêtes, moutons, agneaux et parfois même des promeneurs insouciants
du danger.
Son
appétit augmentait au fur et à mesure qu'il mangeait. Le
peuple de Krak menait grand deuil et chaque jour, pleurant à chaudes
larmes, lui apportait une offrande. Puisque Krak, devenu vieux et affaibli,
ne pouvait lutter avec le dragon lui-même, il ordonna de publier
que celui vaincrait le monstre aurait la main de sa jolie fille et une
moitié de son royaume. Il convoqua tous ses chevaliers. Il en vint
du midi et du nord, de l'orient et de l'occident. Il y avait parmi eux
les téméraires du coin et les barons d'autres régions,
tentés par la gloire qui rejaillirait sur eux et la promesse du
prince. Ils arrivaient seuls ou en compagnie de leurs écuyers.
Le peuple les saluait toujours avec le même espoir de libération
du monstre affreux. Mais en vain! Après des combats longs et rudes,
le dragon les terrassait toujours. Les flammes de sa gueule et ses dents
aiguës le protégeaient contre les épées, glaives,
piques et rapières. Plusieurs preux disparurent et leurs cadavres
et ossements jonchaient la grève de la Vistule. Seulement quelques-uns
sauvèrent leur vie, mais ce qu'ils rapportaient de la cruauté
du dragon découragea les autres. De moins en moins souvent les
Cracoviens saluèrent les audacieux venant dans leur ville. Enfin
un jour arriva où personne ne se rendit à la lutte contre
le dragon. L'avenir se présentait sous des couleurs sombres...
De nouveau les hérauts parcoururent le pays clamant à tout
venant que le prince offrirait la main de sa fille à celui qui
tuerait le dragon...
Un jour se présenta devant le roi attristé un petit cordonnier
si jeune et chétif qu'il semblait ne jamais pouvoir dompter un
cheval. Petit par sa taille il avait quand même un esprit ingénieux.
N'ayant pas la possibilité de vaincre le dragon corps à
corps, il prépara une ruse. Il tua un gros mouton, vida ses entrailles
et remplit son estomac de soufre.
Dans la nuit, s'étant recommandé à Notre Seigneur,
le petit cordonnier marcha vers la grotte du dragon où il laissa
son animal. A l'aube, le dragon affamé se mit comme toujours en
route pour chercher sa nourriture. Très facilement il trouva le
mouton abandonné et l'avala avidement. Peu de temps après,
il ressentit les mauvais effets du soufre dont avait été
rembourré le mouton. Terriblement assoiffé, il porta ses
pas vers la rivière et se mit à boire. Il but et but jusqu'à
ce qu'il fut devenu gros comme un ballon. Toujours souffrant il but encore
un grand trait et explosa avec un bruit très fort. Les gens, attirés
par ce tapage, arrivèrent près de la grotte et furent très
heureux d'avoir vu disparaître le monstre.
En accord avec sa promesse le roi donna la main de sa fille au petit cordonnier
ingénieux. Après la mort du roi, il régna avec justice
et sagesse. On dit que dans son temps libre il cousit quelques paires
de chaussures qu'on peut trouver parmi les marchandises destinées
à la vente dans la Halle aux Draps...[4]
Il
est de surcroît intéressant de préciser que Cracovie
possède un musée dédié à l'animal mythique,
et à ses représentations symboliques dans la culture polonaise.
Il se trouve derrière l'église Notre Dame, place Mariacki
3, dans la maison de Hipolits (Kamienica Hipolitow)..
Il
fait bon longer les bords de la Vistule en sortant de l'Antre de notre
brave bestiole. Direction à l'ouest, vers le quartier juif de Kazimiez........
Le fleuve et large et paisible, et " les jeunes filles blondes ",
comme les appelle ses consurs Agnès, dorent au soleil, un
verre de coca-cola bien sûr à la main.......
L'entrée
dans le quartier se fait par la rue Josefa. Et là, le décor
change du tout au tout. Les élégantes bâtisses gothiques
de la vieille ville font place à de lourds bâtiments grisâtres
qui suintent d'une angoisse sourde. La couleur fait place au noir et blanc,
et l'on peut palper physiquement quelque chose d'incroyable : une douleur
sourde, un cri indicible, le parfum d'une résignation muette. Les
vieilles synagogues sont délabrées et je suivrai le guide
du Routard en pénétrant dans la cour du numéro 12.
Une cour typique du ghetto dont les " appartements " abritent
aujourd'hui de nombreuses associations culturelles, cultuelles ou artistiques.
Cette cour servit de cadre à Spielberg, dans la Liste Schindler,
pour la scène de liquidation de Kazimiez.
La
rue débouche sur la place Szeroka, le cur du quartier juif.....
Même grisaille, mais une animation qui rend le quartier supportable.
La Vieille Synagogue, au numéro 24, vaut la visite. Un édifice
religieux qui a été transformé en musée....
religieux. Le téléphone portable sonne ; c'est Christine,
la maman de Julie, qui me donne des nouvelles de leurs vacances qui débutent
dans les Cévennes....... Je ne peux pas rester trop longtemps en
ligne car certains visiteurs prient fort dévotement ...... Musée
religieux, donc, avec une émouvante histoire de la communauté
juive de Cracovie, et un très intéressant panorama de la
culture juive, à travers ses traditions et ses rites. Cet endroit
fleure bon la Kabbale et l'arbre des Séphiroths. J'ai pris dans
mes bagages un petit bouquin de Elie Wiesel publié aux Editions
du Rocher, Le Golem, et appris que le légendaire Rabin praguois
dit le Maharal était venu étudier ici......
Petit
tour de la place, copieusement garnie de restaurants, tous se réclamant
d'une authentique cuisine juive. Avec une escale apéritive au Palais
Jordan, un intéressant restaurant-librairie, spécialisé
dans la Shoah....... Visites du camp d'Auschwitz, qui n'est qu'à
quelques dizaines de kilomètres de Cracovie, ou trip urbain sur
les lieux du tournage de la liste Schindler. Les bouquins sont en toutes
langues et concernent surtout les atrocités ; feuilleté
un émouvant recueil de poèmes écrits par des déportés
et trouvé un beau livre kabbalistique en anglais.
Bon,
et malgré le copieux petit déjeuner pris à l'hôtel
Ibis, je sens l'estomac descendre dans mes talons. Alors, une escale à
Ariel (ul Szeroka
18, 31.053 Krakow, tél 12.421.79.20). Le voisin du restaurant Aleph
avec lequel il est en conflit permanent. Et quand on sait que Spielberg
avait installé son QG dans le quartier lors du tournage de "
la Liste Schindler ", la guerre était au couteau !!!! Le patio
intérieur est charmant et il fait bon déjeuner au soleil,
en rêvassant en écoutant chanter la fontaine. On essaiera
la carpe à la juive, servie ici chaude avec un sympathique mélange
de petits légumes..[5]
Muni
de nouvelles forces, un petit saut à deux rues d'encablures, pour
voir la Tempel Synagogue (rue Miodowa). En effet, je n'ai encore côtoyé
que des édifices soit désaffectés, soit transformés
en musées. Celle-ci est ouverte au culte, mais comme le précise
mon cher Routard, la communauté juive est aujourd'hui tellement
clairsemée que les horaires d'ouverture sont aléatoires.....
Et de trouver porte close.
Mais
il serait dommage d'arrêter ici le parcours de mémoire. Encore
un peu de courage et de marche à pied pour franchir le pont de
la Vistule (pont Powstancow), en direction de la place Bohaterow Getta.
Nous sommes ici dans le ghetto allemand, où toute la population
juive de Kazimierz fut entassée en 1941 avant sa déportation,
en 1943, dans les camps de la mort. Nouveau changement de décor
; le ghetto a été rasé, et la place fleure bon le
socialisme, avec ses immeubles sans âme et ses vastes espaces verts
non entretenus......... Mais on ne pourra manquer de visiter, au numéro
18, la pharmacie (Apteka Pod Orlem) où le bon docteur chrétien
Pankiewicz passa deux années de sa vie à essayer de sauver
les populations massacrées sous sa fenêtre. C'est aujourd'hui
un petit musée sur la vie du ghetto. On fera également un
saut au numéro 25 d'ul Lwoswska où a été conservé
un pan de mur du dit ghetto........
Bing,
je me tords la cheville ; une sympathique entorse qui me fera poursuivre
mon périple en clopinant ! En clopinant ou en taxi, solution à
laquelle je me résigne pour retourner sur la place du Marché.
Car la place du Marché est elle aussi un petit livre de pierre
dont je ne peux épuiser toutes les pages. L'Alchimie par exemple.
LE MAGICIEN SIEUR TWARDOWSKI
Pierre
Twardowski, un noble cracovien, vécut au XVI ème siècle.
C'était un alchimiste qui habitait une maison à St. Jean,
au coin de la rue Wiglna et de la Grand'Place, un personnage à
qui on attribuait un pouvoir surnaturel. On le suspectait même d'intelligences
avec le diable. Nous le considérons en Pologne comme notre docteur
Faust.
Twardowski,
gentilhomme au grand cur et à l'esprit vif, avait une prédilection
depuis sa jeunesse pour les livres de magie. Dans une de ces oeuvres occultes
il apprit comment on pouvait invoquer le diable. Intrigué, il se
mit un jour en route pour le sommet de Lysa Gôra (" Mont Belé
") où il arriva à minuit, éclairé par
la pleine Lune. Au moyen de formules magiques, il fit venir un diable
avec lequel il signa une charte, de son propre sang. Elle stipulait que
les forces infernales le serviraient jusqu'au jour où il serait
arrivé à Rome. Puisque le gentilhomme ne prévoyait
aucun voyage dans cette direction, il profita donc du service diabolique
avec joie et sans scrupule. Il ordonna aux démons de déplacer
tout l'argent contenu dans le sous-sol de la Pologne vers Olkusz, où
fut découverte la mine de ce métal précieux. A Pieskowa
Skala, à l'aide de forces obscures, il réussit à
poser verticalement un roc immense sur son arête la plus fine. On
appela cette roche gigantesque " La massue d'Hercule ". Profitant
de ses capacités magiques, il surprenait tout le monde. Un jour,
il évoqua l'esprit de la défunte Barbara, épouse
adorée du roi Sigismond August. Un autre jour il donna la vie à
un cheval peint, il chevaucha un coq et, à l'aide de verre, alluma
du feu. Sur un plateau pittoresque truffé de grottes, il s'empara
d'une caverne qui lui servit d'atelier où il cherchait la pierre
philosophale et enseignait art magique. Tout ce qu'il désirait,
il le réalisait. il " nageait " dans l'or que lui apportaient
les diables du monde entier.
Au bout de sept années de service épuisant, les diables
se lassèrent de travailler pour Twardowski qui semblait oublier
le voyage à Rome. Alors le démon Mefisto, celui qui avait
signé la charte, décida d'inventer un piège pour
attraper le noble trop malin. Il se changea en courtisan et dirigea ses
pas vers la maison de Twardowski, qui était aussi renommé
comme médecin. Il demanda l'aide du gentilhomme pour son noble
souverain qui se mourait dans d'horribles souffrances. Notre brave homme
suivit alors le courtisan qui le conduisit dans une auberge nommée...
" Rome " ! Twardowski passa le seuil et reconnut la véritable
identité du courtisan. Il enleva immédiatement dans ses
bras un nouveau-né récemment baptisé qui dormait
tranquillement dans son berceau. Le diable ne put pas le prendre mais
trouva vite une solution en citant: " Verbum nobile devet esse stabile
" (" noble promesse doit être tenue "). Alors Twardowski
qui était un homme d'honneur, remit l'enfant dans son " moïse
". Le diable saisit sa victime à bras-le-corps et s'envola
par la cheminée. Pendant leur vol dans la vaste étendue,
Twardowski regarda avec regret Cracovie, ses petites rues étroites,
le Wawel et la Vistule qui diminuaient avec l'éloignement. Avec
attendrissement, il se mit à chanter un chant pieux dont il se
souvenait de l'époque heureuse où il était enfant
et ne s'occupait pas encore de magie noire. Après quelques minutes
il se rendit compte qu'il ne volait plus. Il était suspendu au
croissant de la Lune. Puis il entendit une voix solennelle qui lui dit
qu'il y resterait jusqu'au jour du jugement dernier. Le diable disparut
et Twardowski solitaire, contempla les contours de la Terre. Soudain il
entendit une petite voix: c'était une araignée qui s'était
prise dans sa redingote. Twardowski remercia Dieu pour ce petit compagnon.
Mais le pauvre, il est resté sur la Lune jusqu'à nos jours
et attend avec impatience la délivrance. Si vous vous efforciez
à observer la Lune, vous y remarqueriez sans aucun doute une petite
tache noire. C'est Sieur Twardowski qui regarde tristement la Terre. Il
a quand même des nouvelles de Cracovie car la petite araignée
descend souvent à l'aide de son fil sur la Grand'Place et prend
note de toutes les informations pour son ami..[6]
L'Alchimie
est à Cracovie ce que le melon est à Cavaillon ; un parfum
doucereux qui enveloppe la ville. Le Collegium Maius, correspondante plus
vraie que nature de l'Université du Miskatonic, abrite dans son
lectorium une salle alchimique dédiée au docteur Faust local
dont nous venons de retracer la légende. Et, faut-il le rappeler,
Cracovie fut avec Prague l'une des deux villes magiques où le mage
elisabethéen, John Dee, accompagné de son voyant d'acolyte,
Edward Kelly, poursuivit d'infernales recherches sur la langue d'Enoch
!
Pause
dans l'un des innombrables bistrots de la Place du Marché. La bière
locale, la Zywieck, est servie en demi-litre...... Les bulles sont joyeuses,
et j'éclate de rire en épluchant mon inséparable
Routard. Le musée archéologique de Cracovie possède
la seule sculpture jamais découverte d'un dieu païen slave
: un phallus à quatre faces de 2, 50 mètres. Je n'aurai
hélas pas le temps d'aller immortaliser cet olisbos pour les collections
privées de Jacky Ferjault.......
Retour
à l'hôtel, avec une cheville qui ressemble de plus en plus
au fameux melon alchimique. Une soirée qui ressemble étrangement
à la précédente ; les hordes germaniques sont toujours
présentes et aussi bruyantes. Pour le repas, ce sera une assiette
de poissons fumés et un steak américain, atrocement carbonisé.
Je me console au bar de l'Ibis en sirotant un bourbon que le serveur,
un Christophe local, me verse religieusement. Et de soupirer : un français
ici, ça change de tous ces buveurs de bière.........
23
juillet 2000 :
Dimanche et journée de l'arrivée d'Agnès avec son
fils Konrad, mon grand copain de près de 10 ans. Rendez-vous à
la gare à 9 h 30 pour récupérer mes deux amis qui
arrivent de Gdansk après une nuit passée dans le train.
Ma cheville est une citrouille noirâtre, mais la gare n'est qu'à
15 minutes à pied........ Rebingo ; mon élan dominical devrait
être trop allègre......... Je m'achemine vers le ballon dirigeable........
Sois sage, ô ma douleur..... Le téléphone portable
m'arrache à mes gémissements poétiques ; le train
aura une heure de retard. Je me réfugie sur une terrasse ensoleillée
sur la place de la gare, le temps de déguster un kawa en rêvassant
et en scribouillant. Mon fidèle carnet de route est toujours dans
la poche....... afin de recueillir mes délires poétiques.......
CRACOVIE
Ou
Le Dragon, L'Alchimiste & Le Kabbaliste
Le dragon est amer et la butte déserte,
Le dragon est transi et la Vistule gelée.
Le roi Krak sommeille et Wavel enneigé
N'est plus qu'une bâtisse de brouillard recouverte.
Le
dragon est fâché et son museau fumant
Laisse sans fin échapper des volutes de rage ;
Le dragon est furieux et sa gueule sauvage
Déverse des flots de feu en un long cri sanglant.
Yossef
le kabbaliste, dans son cabinet noir
Consulte les séphiroths et prononce sans y croire
Le Nom secret de Dieu, le mot des origines.
Twardowski,
l'alchimiste, surveille l'athanor
Qui rougeoie doucement des lumières du dehors.
Et Cracovie frissonne d'une terreur divine.
Cracovie, 23/07/2000 :
Incapable de faire la différence entre " arrivée "
et " départ " sur les panneaux de la gare, je zappe entre
les entrées - sorties. Mes amis arrivent, et c'est un vrai plaisir
que de retrouver notre poméranienne en Odésie. Konrad, le
fils d'Agnès, est un solide garnement qui m'a fait découvrir
une chose fantastique : le langage universel des enfants. Je ne parle
pas polonais ; il ne parle pas français (encore qu'il absorbe comme
une éponge les mots que je lui apprends) ; mais nous sommes pourtant
capables de tenir des conversations passionnées, à force
de gestes, de grimaces et autres borborygmes.
Petit tour rafraîchissant à l'hôtel, et " on the
road ". Je claudique lamentablement........ Nouvelle descente de
la rue Florianska, et je propose à Konrad de lui faire partager
ma découverte, celle du Musée des Tortures. Le bambin est
fasciné, difficile de l'arracher...... Tentative de visite de l'église
Notre Dame, mais c'est dimanche, et les offices se succèdent dans
cette ville très catholique qui nous a donné un Pape !!!!
Agnès avoue dans un soupir émouvant : je dois te dire que
j'ai faim....... Elle a tiré sur internet les bonnes adresses de
Cracovie qui, pour l'essentiel, se croisent avec celles de mon inséparable
Routard. Le choix est rapidement effectué.
- Chlopskie Jadlo
(ul Agnieszki 1, 31.071 Krakow, tél
21.85.20). Au sud de la colline du Wavel, vous pénétrerez
ici dans une authentique auberge de campagne, avec ses tables de bois,
la plus somptueuse du reste étant un lit rustique Et vous serez
accueilli avec un assortiment de graisse de porc aux noix et de fromage
blanc à la ciboulette pour patienter en tartinant. La nourriture
est comme il se doit solide, à base de soupes et de porc délicieusement
grillé. Superbe..[7]
L'estomac un peu lourd, mais le cur vaillant, nous gravissons la
colline du Wawel, afin de visiter la cathédrale. Je n'avais pas
remarqué hier ces fantastiques gargouilles, au cou démesurément
long, et à la tête de Dragon. La fraîcheur du sanctuaire
fait du bien......
La cathédrale était l'église du sacre des rois de
Pologne. Parmi ses nombreuses chapelles il y a un chef-d'uvre de
l'architecture et de la sculpture renaissance de la Pologne et de tout
le Nord de l'Europe, - c'est la chapelle de Sigismond. Dans le trésor
de la cathédrale se trouvent des ostensoirs, des vases liturgiques,
des reliquaires, des objets ayant appartenu aux rois (regalia), des insignes
royaux. Parmi les cinq cloches suspendues dans la tour, il y en a l'une
des plus grandes en Europe "Sigismond". Les cryptes de la cathédrale
abritent les tombeaux des rois et de leurs familles, des poètes
et des héros nationaux.
Petite escale ice cream pour mon ami Konrad, et un peu de repos ; la nuit
a été courte pour les poméraniens......
Nous prenons un taxi pour aller dîner, je ne peux plus aligner deux
pas. Agnès demande au chauffeur de nous arrêter devant une
pharmacie afin d'acheter une potion calmante. Ouf...... Soirée
à Kasimierz où elle a réservé un restaurant......
juif......... Soirée qui débute sur un banc public où
je m'enduis de crème alors que Konrad déguste une nouvelle
crème glacée, en apéritif.......
Alef (ul.
Szeroka 17, 31.053 Krakow, tél 12.422.67.81). Situé au cur
du vieux quartier juif de Cracovie, Alef vous ravira par sa cuisine typique
; la carpe à la juive bien sûr, en gelée cette fois,
est incontournable.... Une dégustation qui se fera au son des langoureux
violons d'un orchestre slave à vous arracher les larmes des yeux.
Excellent !
[8]
-
24
juillet 2000 :
Après
un gros dodo réparateur , en voiture pour explorer les richesses
de la banlieue cracovienne. Et par richesses, il y en a une qui me démangeait.........
NOWA HUTTA, la cité du socialisme triomphant. Cette invraisemblable
cité industrielle de banlieue est l'uvre du communisme triomphant
; une façon de rééquilibrer l'agglomération
cracovienne, un peu trop bourgeoise aux yeux du régime de l'époque.
Les hauts-fourneaux dégorgent leur bile nauséabonde, alors
que la cité croule sous des kilomètres infinis de HLM......
Heureusement que la nature a repris le dessus depuis une décennie,
les arbres masquant en partie cette offense architecturale. Il est amusant
de noter que les habitants durent ferrailler pendant près de vingt
ans pour obtenir la construction d'une église ; à quoi bon
en effet alors qu'on a la chance de résider au Paradis Terrestre
!!!!!!
Quelques petites bifurcations - Agnès semble connaître l'agglomération
comme sa poche- et direction Wielickza, connue par ses fabuleuses mines
de sel. Ces mines de sel sont une oeuvre créée par les mineurs
eux-mêmes pendant 7 siècles d'exploitation ; et au cours
de ces 7 siècles d'exploitation, on a extrait 7,5 millions m3 de
sel, ce qui équivaut à la charge d'un train long d'environ
1/5 de l'équateur. Les mines ont 9 étages, le premier se
trouve à 64 m sous le niveau du sol et le dernier à 327
m. Les galeries atteignent une longueur de 250 km environ. Si l'on compte
toutes les chambres creusées par les mineurs au cours de 7 siècles,
on trouve 2040 chantiers d'exploitation. L'itinéraire touristique
que l'on nous fait suivre ne comprend que 3% de chantiers d'exploitation.
C'est tout simplement kolossal, une sorte de musée souterrain où
tout est sculpté dans le sel. On y croise de dynamiques nains de
jardin (ou plutôt " nains de mines " !!!), on franchit
des lacs, visite des chapelles et se recueille dans une gigantesque cathédrale
dédiée à la bienheureuse Kinga.
13 heures, l'estomac de Konrad réclame une crème glacée,
et notre appétit plus adulte recherche des choses consistances.
Retour au centre-ville où nous croisons à nouveau nos "
bonnes adresses ".
Orient Express (Ulica Poselska 22,
Krakow, tél 012.4226672). Pour tous les nostalgiques de cette ligne
mythique, vous pourrez ici vous installer dans un confortable compartiment,
à moins de choisir le coin bar, à mon goût un peu
trop haut perché. La nourriture est tout ce qu'il y a de plus occidentale,
avec des viandes saignantes savoureuses.[9]
Arès-midi de repos et de flânerie......... sur la place du
Vieux Marché où Konrad fait l'acquisition d'une ravissante
marionnette en forme de Dragon.......... Et puis nouvelle halte gastronomique
dans un endroit " hors du temps "......
Départ
demain matin pour Gdansk.......... Mais ceci fera l'objet d'un autre reportage
!!!!!
Pod
Aniolami (ul Gradzka 35,
Krakow, tél 012.421.39.99). Une délicieuse enfilade de caves
gothiques dans la vieille ville, pour abriter un restaurant dit "
alchimique ", en hommage à la science des arcanes cracoviennes.
Vous dînerez à la bougie et vous pourrez allez choisir, dans
un immense comptoir-réfrigérateur, les mets du jour. Les
truites sont fraîches comme la rosée et le cochon de lait,
tendre comme il se doit. Un vrai plaisir.
[1]
D'après le Guide du Routard.
[2]
D'après " Les Légendes de la Vieille Cracovie, Editions
EKA.
[3]
Op cité.
[4]
Op
cité.
[5]
Extrait des " Bonnes Tables du Cyberboss ", Philippe Marlin
(c)
[6]
D'après
" Les Légendes de la Vieille Cracovie, Editions EKA.
[7]
Extrait des " Bonnes tables du Cyberboss ", Philippe Marlin
(c)
[8]
Op
cité
[9]
Op cité.
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