Comment
tout cela a t-il commencé ? De la façon la plus simple possible.
Un petit mot de Jean-Jacques
Nguyen suggérant de nous rencontrer.
C'était
en août 1993.
Je travaillais à l'époque, lors de mes passages parisiens,
place de la Bourse. Un endroit assurément peu fanique. Et
JJ de se pointer avec ses attributs de coursier
de presse au restaurant Gallopin, le haut temple de la génération
finissante des agents de change où je lui avais donné rendez-vous.
La glace est vite rompue, malgré l'environnement business
qui semble impressionner notre ami, et nous refaisons rapidement
le monde autour de notre maître à penser, Lovecraft bien
sûr. Jean-Jacques, c'est évidemment le père du Courrier d'Arkham,
un fameux fanzine-éclair, éclair parce que programmé dès le départ pour cinq numéros seulement.
Une superbe frustration, mais aussi une gigantesque source
de rêves, à l'époque, pour votre serviteur, qui n'avait
alors que les doctes Etudes
Lovecraftiennes à se mettre sous la dent. Ironie du
sort ; Jean-Jacques a depuis longtemps abandonné ses écrits
lovecraftiens pour s'adonner à la SF, alors que Joe Altairac,
le patron des Etudes, a renié sans vergogne son inspirateur
pour rejoindre l'équipe de Yellow
Submarine, fanzine de….. SF.
Décidément, dur de rester fidèle à ses origines ! Mais ne
brûlons pas les étapes. Jean-Jacques est au faîte de sa
passion et me propose en une geste testamentaire de sortir
un recueil de ses nouvelles polies au soleil de Providence.
Il ne fallait pas en proposer plus à un Grand Ancien en
manque, et ce projet prendra corps avec Rêves
d'Arkham, dans la série des Manuscrits
d'Edward Derby..
Jean-Jacques
a un sourire énigmatique qui fleure bon l'Orient et un bavardage
sévèrement contrôlé. C'est vrai que son autre passion, lovecraftienne
elle aussi, l'astronomie, incite à cultiver le silence et
à s'adonner sans modération aux joies de l'onirisme.
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