Philippe Marlin et les équipes de l’ODS ©

Samedi 29 mars 2003 : c’est au tour des Templiers de Gisors de subir les investigations des équipes de l’ODS. Un sujet popularisé par Gérard de Sède dans les années 60 et qui revient à la une de l’acualité..... Le même Gérard de Sède reprend en effet la plume dans le dernier numéro de ThésauMag pour faire le point de ses recherches. Quant à l’historien André Barre, il nous livre une étude très critique des travaux précédents dans le numéro XX des Cahiers de la Société Historique et Géographique du Bassin de l’Epte (SHDBE).
Mais laissons à Franck Buleux, l’organisateur de cette nouvelle Mission, le soin de poser le problème et nous fournir les indispensables repères historiques.

POSE DU PROBLEME
La motte sur laquelle est construite le château est-elle creuse?
Des fouilles officielles ont été effectuées au sommet de la motte sur ordre de M. André Malraux, alors ministre de la Culture; leur but était, non seulement de mettre fin aux rumeurs de découverte d'une crypte, mais de procéder à des travaux de consolidation du donjon.
Ce donjon repose sur des petites fondations, souvent inférieures à 1 mètre.
La stabilité du donjon avait été ébranlée par des investigations non autorisées de chercheurs parfois un peu illuminés. Le donjon avait commencé à se fendre en deux. Le puits écroulé par les chercheurs sera comblé à cette époque; depuis le donjon a été consolidé. Le donjon repose sur une quinzaine de piles de béton qui vont chercher le sol stable à 27 mètres de profondeur. Hélas pour ceux qui rêvent de trésor, les piliers n’ont traversé aucune salle ou crypte enterrée : la motte du château de Gisors n'est pas creuse! Vérité objective ou officielle?
Ouvrons le débat de la motte!!!
Après la théorie rationnelle de la motte du château qui serait sans intérêt, voyons l'autre Histoire : Le Trésor des Templiers est à Gisors, au coeur de la grosse motte artificielle sur laquelle repose le château, puisque Roger Lhomoy, gardien du château de l'époque et mineur clandestin, a pu pénétrer dans la chapelle souterraine de trente mètres sur neuf, renfermant douze statues, dix-neuf sarcophages et trente coffres peins d'or de diamants et de pierres précieuses...... Tout cela dès 1946 a été découvert et relaté au grand public en 1962 par G.de Sède. G.de Sède dans son livre « Les Templiers sont parmi nous ou l'Enigme de Gisors » a donné l'historique des fouilles clandestines, les plans et les raisons occultes qui firent du château édifié dans un lieu prédestiné sur des bases secrètes un symbole astronomique, hermétique et alchimique. Evidement, en 1962, après de telles révélations, les galeries creusées par Lhomoy furent dégagées sur ordre du ministre Malraux en 1963 1964.

Les recherches officielles ont abouti à un résultat négatif, mais enfin il ne s'agissait que de fouilles officielles.
Le Trésor appartient à celui qui le découvrira, pendant les quelques instants que dure la lecture de la généalogie du Christ, lors de la messe de minuit de Noël; il ne craindra pas le dragon qui commande les grilles et la porte de fer.....
Les prospecteurs du ministre ne se trouvaient pas dans de telles conditions lors de leurs recherches...Alors au 29 mars au château nous repèrerons les lieux et le 24 décembre prochain les plus téméraires d'entre nous affronteront le dragon !....

Les Templiers sont parmi vous

 


 

 

 

 

 

CHRONOLOGIE HISTORIQUE AUTOUR DU CHATEAU DE GISORS

 

Louis IV d'Outremer, Roi de France, est en lutte contre les Normands ; il est fait prisonnier

 

945

Louis IV accepte l'extension du territoire Normand jusqu'à l'Epte. Le Vexin est partagé en deux et Gisors devient la capitale du Vexin Normand

 

946

Traité de Gisors entre le Roi de France, Lothaire, et Richard 1er : les Normands cessent leurs opérations militaires en Ile-de-France et le Roi renonce à toute suzeraineté sur la Normandie

 

965

Guillaume le Bâtard succède à Robert le Diable comme duc de Normandie ; il deviendra Guillaume le Conquérant

 

1035

Luttes franco-normandes entre Guillaume le Conquérant et Henri I

 

1052

Henri I est battu à Mortemer par Guillaume le Conquérant

 

1054

Guillaume le Conquérant conquiert l'Angleterre   la fameuse bataille d'Hastings

 

1066

Guerre entre Guillaume le Conquérant et Philippe Ier, Roi de France ; Gisors passe à la France

 

1079

Mort de Guillaume le Conquérant. Guillaume-le-Roux devient Roi d'Angleterre et son frère Robert Courte-Heuze duc de Normandie

 

1087

Guillaume-le-Roux gouverne la Normandie en l'absence de son frère et fait ériger la Motte de Gisors. IMPORTANT : Guillaume le Roux a fait dresser la motte (le château est situé sur une motte ) pour recevoir un premier donjon qui sera en bois dans un premier temps -10 ans environ- car la motte ne supporte pas la pierre. Il fit appel à un bâtisseur de châteaux, le seigneur percheron Robert de Bellême et à l’architecte Leufroy. Gisors entre alors dans le système défensif de Guillaume le Roux face à Paris. De nombreux maîtres maçons et maîtres charpentiers sont à l’œuvre. L'endroit a vu passer les Romains, qui y ont construit des voies. La Motte est artificielle ; c’est une élévation de 14 m. Les raisons exactes sont inconnues : défense, protection des inondations... la coutume nordique aussi : en effet, l'habitude de se réunir en public pour décider démocratiquement cela s'appelle le Thing ; le chef a pouvoir de proposition et les décisions se prennent par acclamation. Les lieux choisis étaient des mottes de terre (encore en pratique sur l’île de Man). Après cette motte, la construction du château se fait sur une longue période sous plusieurs règnes.

 

1097

Mort de Guillaume-le-Roux au cours d'une chasse

 

1100

Reprise de la guerre franco-normande

 

1116

La motte est surmontée d'un donjon octogonal qui remplace la tour en bois initiale. Ce donjon a des fondations d’à peine 1 mètre, avec 3 niveaux

 

vers 1124

Henri II d'Angleterre pacifie la Normandie

 

1155

Traité de Gisors signé par Henri II  avec Louis VII au château d'Heudicourt. Ils marient leurs enfants et le traité fixe la dot : la France reprend Gisors et le Vexin normand

 

1158

Le Traité est de courte durée; Henri II pénètre dans le pays de Gisors et entre en conflit armé avec le Roi de France

 

1159

Traité de Chinon entre Henri II et Louis VII ; le Roi de France garde le Vexin normand jusqu'au mariage de sa fille avec le fils d'Henri II, les châteaux du Vexin - la dot- sont remis en gage aux chevaliers du Temple. L'Ordre du Temple devient le garant de cette dot, mais attention ! il n'y a aucune preuve de la présence physique des chevaliers du Temple à Gisors...

 

1160

Mariage au Neubourg ; Henri II se fait remettre la dot par  3 Templiers  (Robert de Piron, Richard de Hastings et Toste de Saint-Omer) Objectivement, la possibilité de leur séjour éventuel à Gisors est faible, en tout cas, de courte durée...

 

02.11.1160

Développement du château grâce à Henri 2 : surélévation de deux niveaux, portée à 28 m ; puis des contreforts furent ajoutés.

 

1161

Alliance entre la France et l'Angleterre signée à Gisors

 

1180

Philippe-Auguste, Roi de France, fils de Louis VII, veut récupérer la dot du Vexin. Henri II poursuit la construction der remparts du château ; les hostilités reprennent donc

 

1183

Henri II fait réparer la chemise autour du donjon

 

1184

Rencontre près de Gisors entre Philippe-Auguste et le fils d'Henri II, Richard : Henri II est trahi.

 

1188

Mort d'Henri II Richard est investi duc de Normandie en accord avec le Roi de France, mais ce dernier réclame Gisors

 

1189

Ils partent pour les Croisades

 

1190

Philippe-Auguste se présente devant Gisors et il fait état d'un accord avec Richard pour la restitution de la place, accord qui aurait été passé en Sicile. Le sénéchal commandant Gisors, Gilbert de Vascoeuil, refuse en invoquant la coutume : on ne peut pas appréhender les biens d'un croisé lorsqu'il est en Terre Sainte. Philippe-Auguste se retire

 

20.07.1192

Richard est prisonnier en Autriche. Philippe-Auguste revient à la charge et investit Gisors, la coutume ne tenant plus

 

1193

Accords d'Issoudun : Gisors fait partie du Royaume de France

 

1194

Richard attaque et reprend des terres autour de Gisors. Philipe-Auguste se réfugie dans Gisors et sur le pont de Gisors... ce dernier s'effondre sous le poids de la foule, le Roi tombe dans l'Epte

 

1198

Trêve ; Richard meurt et Jean Sans Terre devient Roi d'Angleterre et duc de Normandie

 

1199

Traité entre Philippe-Auguste et Jean : le Vexin normand devient français

 

1200

Philippe-Auguste envahit la Normandie

 

1202

Reprise de la guerre France/Angleterre

 

1292

Arrestation des Templiers

 

1307

54 Templiers menés au bûcher

 

1310

Abolition de l'Ordre du Temple par le pape Clément V

 

1312

Supplice de Jacques de Molay, grand maître des Templiers qui, soulignons-le ne fut pas emprisonné à Gisors

 

1314

Prise du Château de Gisors par les Anglais après un siège de 3 semaines Les Anglais vont occuper le château 30 ans. Henri V est le maître de la Normandie

 

1419

Charles VII, Roi de France, reconquiert la Normandie et reprend Gisors. Construction de la tour de guet accolée au donjon, percement de la porte d'accès à la base de la Tour

 

1449

Le château de Gisors est utilisé par Henri IV pour ses liaisons avec la Normandie; son ministre Sully fait prononcer le déclassement du site militaire

 

1605

Le boulevard d'artillerie est aménagé en jardin-promenade par les ouvriers sans travail employés par les Ateliers de Charité qui assurent leur subsistance en ce temps de misère

 

1770

Le château de Gisors devient propriété de la ville et bien national

 

1809

Importantes restaurations du donjon et du couronnement du rempart

 

1851

La Tour Saint Thomas se fend et elle menace de s'effondrer suite aux fouilles intempestives de personnes à la recherche du trésor des Templiers

 

1966

La ville célèbre les Neuf Siècles de la Motte du Château

 

1997

Les vaillantes équipes se retrouvent de bon matin sur le parking du château. On y reconnaîtra le webmaster Jean-Patrick Pourtal et sa petite famille, Ximena la Chilienne, Isabelle la Louve et son pinceau magique, Morgan le chercheur de trésor, Alain et son sac à dos bourré d’« Aventures Mystérieuses », André Wozny et sa bonbonne d’énergie libre, Raphaël et son bandeau magique... Il nous faudra attendre quelque peu l’arrivée du convoi piloté par le Cardinal, ce dernier ayant manifestement passé la nuit précédente à penser fortement...... Mais notre ami finit par arriver, le teint pâle, escorté de Joseph Altairac avec son modèle réduit du Yamato et de Rémy, notre spécialiste en Sciences Secrètes. Notre groupe bénéficiera du renfort érudit de Jean-Pierre Legrand, passionné d’histoire locale.....
La visite du château et de ses dépendances sera assuré par Luc Fattaz, chargé de la culture à la ville de Gisors. Que retenir de cette visite ?
- le passage des Templiers à Gisors fut bref. En 1153, le roi d’Angleterre, Henri Plantagenet marie un de ses fils à la fille du roi de France, Louis VII, mais les deux époux n’ont respectivement que sept et cinq ans. La dot de la mariée inclut Gisors, mais elle ne pourra en prendre possession qu’à sa majorité. Le château est placé sous la garde provisoire des Templiers....... Nous ne sommes manifestement pas en présence d’un « haut lieu » du Temple.

- la fameuse chapelle Sainte-Catherine a bien existé et Luc Fattaz la localise sans ambiguïté dans le prolongement des appartements royaux, soit entre la tour dite du Prisonnier et l’actuelle entrée du domaine. Rien à voir avec la chapelle souterraine décrite par Roger Lhomoy......

- déception ! La fameuse tour du Prisonnier est fermée pour cause de travaux et nous ne pourrons contempler ses mystérieux graffitis. Je ne pourrai par voie de conséquence m’acquitter de la mission secrète que m’avait confiée Robin, notre amie anglaise, qui n’a hélas pas pu se joindre à nous aujourd’hui. Il s’agissait de prendre quelques photos de la gravure représentant deux anges tenant un bouclier avec un coeur en son sein. Au-dessus de ce bouclier figureraient les traces de trois coeurs. Une représentation, semble-t-il de la cotte d’armes du premier Comte Douglas. Ce qui veut dire que le prisonnier aurait été écossais et enfermé ici au milieu des années 1300. Robin précise encore que cette gravure est située sur le mur Nord du donjon, à droite de la porte. Elle est en face de la fenêtre Sud, en léger contrebas, ce qui veut dire qu’elle doit être éclairée par le soleil de midi, lors du solstice d’été. Et d’en déduire que le prisonnier devait connaître le technique des gnomons et utilisait le mouvement du soleil comme un code...... Une affaire à creuser..... Je demanderai du reste, à mon retour, à Jean-Pierre Legrand ce qu’il pense de cette gravure. Je reproduis ici le document qu’il m’a fait parvenir.....

- graffitis toujours, et sous forme de clin d’oeil, les participants consacreront un moment certain à déchiffrer les inscriptions « touristiques » qui figurent au bas du donjon.....Des allusions évidentes à la F+M seront bien sûr mises rapidement en évidence par l’équipe des Frères Ainés de l’Odésie.
- en revanche, et comme lot de consolation, nous pourrons parcourir une petite section des souterrains dont le secteur est truffé et découvrir avec émotion un de ces fameux trous creusés par des chercheurs « sauvages ». Les souterrains de Gisors ont été étudiés en détail dans le numéro 39 (1997) des Cahiers de la SHGBE sous la signature de Maurice Riva.
Les équipes épuisées se regroupent dans l’auberge qui jouxte le château et dont le nom, « le Cochon Grillé », est à lui seul tout un programme. Il était temps, Ximena maîtrise avec de plus en plus de difficultés une crise de fringale aiguë.....
Jean-Pierre Legrand est notre invité d’honneur et la conversation zappe dans la bonne humeur sur maints sujets :
- une autre équipe va se rendre prochainement à Gisors pour étudier en fonction de quelle conjonction astrale a été construit le château. Le livre de Gérard de Sède brode copieusement sur cette thématique pour laquelle il bénéficie d’un renfort de choc : Pierre Plantard qui a rédigé l’annexe « point de vue d’un hermétiste »
.
- ne pas confondre les familles (françaises) Saint-Clair et (écossaises) Sainclair. Jean-Pierre est particulièrement érudit sur le sujet et m’adressera une documentation fort riche pour faire le point en préparation de notre prochaine visite à la chapelle de Rosslyn.

- les travaux de Jean-Luc Chaumeil sont abondamment commentés et notre hôte considère que son chapitre sur Gisors dans « le Trésor des Templiers » contient des éléments intéressants.

14h30 : nous nous retrouvons avec Luc Fattaz devant la collégiale Saint-Protais Saint-Gervais pour la suite de notre visite. Surprise du webmaster de Rennes-le-Château-Gisors...... : un magnifique labyrinthe orne le parvis de l’édifice. Le spécialiste du Gisors virtuel est collé !

Promenade instructive dans l’église où nous pouvons admirer un impressionnant Arbre de Jessé ainsi que le pilier des Tanneurs, richement décoré. Mais c’est le fameux gisant qui retiendra l’attention des participants, avec son inscription faisant allusion à Isis....... Nos érudits sont muets sur le sujet. A noter également sur cette inscription le fameux N inversé que l’on retrouve sur d’autres lieux du Mythe, à Saint-Sulpice par exemple sur les tableaux de Signol. Les appareils photos crépitent. Torkain, collectionneur fou de cette lettre à l’envers, m’a chargé de prendre quelques clichés.
Les troupes soufflent un petit moment au pub local. Isabelle la Louve découvre avec ravissement la bière à la banane. Puis c’est la visite de l’incontournable librairie « Aux Templiers » où nous faisons provisions de cartes postales et de numéros rares des cahiers de la SHGBE. Rémy l’Ancien Astronaute y dénichera même un bouquin de SF qu’il cherchait bien sûr depuis des éons.
Nous reprenons la route direction Neaufles, cité voisine de Gisors et qui serait relié à cette dernière par un souterrain secret. Jean-Pierre Legrand nous remet une copie de ses « Carnets Interdits » dans lequel il présente ses hypothèses de recherches sur ce passage sulfureux. L’entrée se trouverait à la Grange, près de l’église, rue de la Grange Courcelles. Son plan indique le « cavité Chaumeil » !!!!
Arrêt obligé à la fameuse Croix de Neaufles, immortalisée par Gérard de Sède. Cette croix de pierre, appelée Croix Perçée, serait un souvenir du temps des croisades. D’après la documentation de notre ami, on prétend en effet qu’au moment du départ de Richard Coeur de Lion pour la croisade, les seigneurs normands se réunirent pour lui prêter serment de fidélité et que cette croix fut plantée à l’endroit même où se trouvait l’évangile sur lequel le serment avait été juré, et comme pour en témoigner. Les appareils photos recrépitent.

Neaufles-le-Château s’appelle aujourd’hui Neaufles St-Martin. C’est un village très ancien et d’origine celtique, son nom venant de Nes et Of, soit le village près du ruisseau. Le château fut construit vers 1100 par Robert de Bellesmes pour parfaire le dispositif de défense de la vallée de l’Epte. Il n’en reste plus aujourd’hui que la tour, au centre d’un domaine privé et.... barbelé....... Mais il en faut plus pour arrêter les vaillantes équipes de l’ODS qui se devaient bien sûr de prendre quelques clichés rapprochés des ruines.
18 h : la Pourtalomobile reprend le chemin de la capitale, alors qu’avec Jean-Pierre Legrand nous poursuivons un petit périple historique dans la région de Dangu.
19h30 : nous nous retrouvons au Capville, le restaurant « de luxe » de Gisors. Le dîner est placé sous la présidence d’André Barre de la SGHBE et auteur de l’article déjà cité débunquant le livre de De Sède. Surprise ! André me connaît, du moins par ondes interposées. Il a suivit en effet l’émission d’Irène Omelianenko sur France Culture, et consacrée à Rennes-le-Château. Le sujet de départ est tout trouvé et je résume pour notre invité la saga des parchemins De Chérisey/Plantard qui ont émaillé le Mythe, en commençant du reste à Gisors. Puis sous l’effet de la treille du jour, la conversation explose en un bouquet d’absidioles où l’on parlera de forteanisme, de médecine parallèle et de recettes culinaires médiévales.
Une autre partie des troupes regagne la région parisienne alors que Franck disparaît dans un pub enfumé pour quelque mission hautement privée.


Les véritables chercheurs, pour leur part, méditeront avant de s’endormir ce petit texte que Guy Tarade nous a passé pour préparer notre expédition.


VERS UN AUTRE TRÉSOR A GISORS

Guy Tarade ©

 

En traversant la Seine, face à Triel, se trouve Médan. Médan où Émile Zola organisait ses célèbres soirées. L'église du village porte à son fronton l'inscription suivante : " Le peuple de France croit en l'Être Suprême et en l'immortalité de l'âme " Nous sommes sur la piste d'un trésor qui a fait rêver des générations de chercheurs. Nous ne devons surtout pas croire que ces derniers sont de doux pêcheurs de Lune, bien au contraire, nombre d'entre eux ont une solide culture et sont d'excellents historiens. Chez le grand public, le mot trésor est souvent associé au mot Templiers. Ces Chevaliers aux Blancs Manteaux, qui firent trembler tiares et couronnes, nous ont laissé des énigmes. Certaines méritent de retenir notre attention, même si l'or du Temple sent parfois le soufre, et poussent comme à Gisors, des manipulateurs à truquer les cartes.

Situé sur l'Epte, Gisors n'est qu'' à 60 kilomètres de Paris, dans le département de l'Eure. La petite ville doit son origine à son château dont la position stratégique fut maintes fois convoitée. Ce dernier a été édifié dès 1097 par Guillaume le Roux, roi d'Angleterre, fils de Guillaume le Conquérant. Ses plans furent dressés par Robert de Bellême, un chevalier du Temple. Gérard de Sède, en 1962, dans son livre " LES TEMPLIERS SONT PARMI NOUS ", a levé un voile qui dissimule les énigmes de Gisors. Un nom est associé au trésor templier de Gisors, c'est celui de Roger Lhomoy, l'ancien guide jardinier du château, entré au service de la ville en 1929. Pendant vingt ans, Lhomoy effectua un véritable travail de taupe sous l'ancienne place forte. Ses fouilles tous azimuts, sous le donjon, lui permirent de retrouver dans une crypte, une ancienne chapelle romane en pierre de Louveciennes.
D'après le jardinier, le long des murs, posés au sol, gisaient dix-neuf sarcophages de pierre de deux mètres de long sur soixante centimètres de large. Dans la nef, trente coffres de métal rangés par colonnes de dix abritaient le trésor de l'Ordre du Temple, mis en sécurité en 1307.

Au mois de mars 1946, Roger Lhomoy fit part au conseil municipal de sa découverte. Ordre fut donné à des prisonniers allemands de combler les galeries creusées par le gardien. Ce dernier fut révoqué sur le champ ! Lhomoy ne se tint pas pour battu. Il sollicita du Secrétariat d'État aux Affaires Culturelles un autorisation de fouilles. Elle lui fut délivrée le 25 juillet 1946. Le maire de l'époque, très prudent, lui interdit formellement de donner suite à son projet. Il le menaça même de la faire interner, s'il persistait ! En 1952, Lhomoy s'associe pour reprendre ses recherches à deux notables versaillais. La municipalité donne son feu vert. Pendant dix ans, il va reprendre ses fouilles clandestines. Au mois de mai 1962, le Ministre des Affaires Culturelles fait poser des scellés sur le donjon de Gisors. Trois mois plus tard, il ordonne d'y entreprendre des fouilles qui commencent à la fin septembre... À compter de cette date, toutes les cartes sont brouillées...Il n'y a rien ! La chapelle Sainte Catherine n'a jamais existé ! Des archives privées datant de plusieurs siècles sortent de l'ombre, elles prouvent le contraire ! Lhomoy a trop parlé. Il finira sa vie seul, à l'hospice des vieillards de Nanterre.

LE VÉRITABLE SECRET DE GISORS

Loin de nous l'idée de nous inscrire en faux contre le pauvre Lhomoy, bien au contraire, car nous pensons qu'il y a bien eu de l'or à Gisors. Cet or était de l'or alchimique !
La preuve nous en est donnée dans l'église Saint Gervais--Saint Protais qui abrite , un Livre Muet voué tout entier à l'Alchimie. Il s'agit de la chapelle de l'Assomption. Construite en 1497, elle fut très mutilée à la révolution. Restaurée en 1886, elle offre des illustrations des litanies de la Vierge, et, dans une gloire elliptique, l'Assomption de la Vierge Marie.

TOUT LE GRAND OEUVRE FIGURE DANS L'ENSEMBLE DES SCULPTURES QUI ORNENT CETTE CHAPELLE.


NOTA : Sur la façade de l'édifice, dans deux médaillons, figurent l'Alchimiste et son Epouse attendant le nouvel initié. Rien n'interdit de penser que l'or de Gisors était de l'or alchimique.
Roger Lhomoy a bien découvert un fantastique pactole, mais il n'appartenait peut-être pas à l'Ordre du Temple. ! Nous avons retrouvé à Notre-Dame-de-l'Épine en Champagne, et sur la cathédrale de Majorque, aux Baléares, des allégories alchimiques identiques à celles de Saint Gervais et Saint Protais.

On estime à 150 000 le nombre des Français qui, armés de leur détecteur de métaux, partent chaque année à la recherche d'un trésor. À cette armée de techniciens de l'électronique, viennent se joindre radiesthésistes et médiums. Malgré une législation très sévère qui interdit toute recherche n'ayant pas été préalablement déclarée, ces aventuriers de l'impossible s'improvisent archéologues et fouillent terre et mer sans vergogne ! L'inconnu se révèle à ceux qui savent voir. Les vrais trésors s'affichent souvent sous nos yeux et nous passons devant en les ignorant. Souvenons-nous que lorsque les hommes veulent laisser un message à la postérité, c'est toujours à la pierre qu'ils le confient. C'est le seul matériau capable d'affronter les ravages des siècles et la stupidité destructrice de l'homme.

Toute l'Europe occidentale est la légataire d'un héritage que nous ont transmis les Compagnons Bâtisseurs. L'histoire du monde a été transcrite dans l'architecture sacrée par des initiés de métiers. Leurs symboles ont traversé les âges sans jamais s'altérer. Ce grand livre ésotérique écrit dans la pierre et les vitraux attend que nous l'interrogions, car il a de grandes choses à nous révéler
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Dimanche 30 mars 2003 : changement d’heure oblige, nous aurons quelques ratés à l’allumage. Mais est-ce vraiment un problème horaire qui a empêché Franck de se réveiller ? Quoiqu’il en soit, nous finissons par nous retrouver à Château Gaillard, aux Andelys. Une magnifique forteresse médiévale, en pleine restauration. Pas de templiers ni de trésors ici, mais une superbe vue sur la Seine et le souvenir des prisonniers qui avaient le privilège de faire ici un petit stage ; on citera notamment Marguerite et Blanche, les deux belles-filles du roi de France Philippe-le-Bel ! Le château fut construit en 1196 par Richard Coeur de Lion, que le guide appelle du reste fort affectueusement Richard. Un guide qui « pointe alors de l’index quelques touffes banales -qui poussent à même la muraille...... Ce sont des oeillets de Palestine, importés directement des croisades. C’est très rare. Sur ce mur, ces oeillets retrouvent la sécheresse et l’aridité du Moyen-Orient »......
Nous redescendons et Franck nous montre la péniche/night club, amarrée au pied du château. Un endroit qu’il semble bien connaître et où les hôtesses ne seraient pas spécialement farouches..... Puis visite rapide à l’église Notre-Dame des Andelys et restauration dans une sympathique auberge provencale. Raphaël sera la vedette incontestée de ce moment de détente. Nous y apprendrons qu’il s’est cassé une dent en mangeant un rocher au chocolat et à la noix de coco, et qu’il se méfie désormais de cette friandise. Nous saurons également qu’il utilise certaine médecines différentes aux propriétés insoupçonnées. Mais je ne peux en dire plus, car cette partie de la conversation est couverte par le sceau du secret odésien.
Nous visitons ensuite le musée Nicolas Poussin. Incroyable mais vrai..... L’artiste favori des saunièrologues avisés est né aux Andelys..... Visite émue mais au total décevante. Nous ne verrons qu’une seule toile (mineure) du Maître et la documentation dont tout odésien est obligatoirement avide fait cruellement défaut.
La journée se termine chez Clément Devincre, un écrivain local bouillant d’énergie du haut de ses 87 ans...... Il préside une association, le « Carrefour Culturel des Portes de l’Eure » qui organise de nombreux colloques sur des sujets différents..... Quant à son activité littéraire, elle est le reflet de sa passion, la médecine naturelle. Son prochain livre est en effet intitulé « Se Soigner sans Médicaments ».
Retour sur Paris avec André.. La Mission est accomplie. Bravo à Franck pour cette excellente organisation.

Les photos sont signées Alain Brethereau ©