Scènes
de la vie ordinaire en Odésie
C'EST BIEN CONNU :
les publications de l’ODS, pour sulfureuses qu’elles
soient, ne transigent pas avec les règlements. C’est pourquoi il apparaît
nécessaire d’ouvrir sur cette précision notre compte rendu du ouiquende
dunkerquois des 9 et 10 juin 2001 :
l’abus d’alcool est dangereux,
consommez avec modération.
Malo-les-Bains, samedi 9 juin, 11 h.
Sous un ciel pommelé, caressée par le vent du large, la digue est calme.
Quelques rares enfants s’ébattent sur le sable fin, slalomant expertement
entre les étrons canins. L’heure est tardive mais Dunkerque somnole, un oeil
entrouvert sur l’étendue glauque ourlée d’écume. Dans une heure, la ville
de Jean Bart absorbera mollement l’afflux de touristes en short, telle une
méduse échouée chatouillée par le ressac. Mais ce que la cité corsaire
ignore, c’est qu’une invasion d’un autre type se profile : Vlad Marlinius
667 et sa garde rapprochée d’odésiens d’élite.
Midi approche et les voilà : d’abord nos hôtes,
Frédérick « Jess Kaan » Merlier et la douce Isa de Brocéliande. Arrivent
ensuite Péhème, Sliders et 13e Tante, bientôt suivis d’Agnès de
Gdansk, escortée pour l’occasion par le chevalier Christophe Staf. Claude
Dumont, le fanzinosaure octasien, nous rejoint à point nommé. Ajoutez-y votre
serviteur-debunker et sa Dame du Lac, nous voilà dix pour les agapes
inaugurales dans un restaurant de bord de mer nommé L’Iguane. Les
autochtones glissent à chaque invité un petit mot de bienvenue-souvenir orné
de coquillages du plus bel effet (« J’ai passé l’après-midi à les
coller », se lamente l’artiste). À l’intérieur du document, un secret
ancestral est enfin révélé : la recette du potje vleesch…
Jaloux de cette organisation, je tente de pourrir la journée
de Fred en lui racontant qu’Alain Delbe (autoproclamé Imperator du
Septentrion) a regretté de n’avoir pas été informé en temps et en heure
des divers rendez-vous dunkerquois. La Kréature Kaanienne me réplique qu’il
a expédié une bonne cinquantaine de courriers postaux aux odésiens non
connectés à Internet, parmi lesquels l’auteur des Îles jumelles. Le
mystère reste entier, mais la soirée promet quelques explications, si au bout
du compte l’Imperator nous rejoint…
La bière coule à flots
(1ère partie)
L’accueil est digne de l’hospitalité nordiste : la
bière des Trois Monts coule à flots. Sous son influence, les premières
révélations s’échangent au-dessus du potje vleesch frites (évidemment). On
apprend ainsi que Claude Dumont est un faux Belge, plus précisément un Belge d’adoption,
mais comme il a attrapé l’accent (et qu’il a eu l’extrême gentillesse de
se joindre à nous), il lui sera beaucoup pardonné. D’ailleurs, le GG
lui-même n’est pas clair dans l’histoire, et sa vraie-fausse belgitude n’a
pas fini de turlupiner les exégètes.
Et puis, la tablée s’honore de la présence d’un Belge
authentique, fédéral et certifié : le chevalier Staf de Bruxelles. Sous des
dehors de grand costaud aux cheveux ras, ce paladin jovial fera durant tout le
ouiquende la démonstration de ses manières chevaleresques. Sans doute le seul
héritier des chevaliers du Temple capable d’entonner L’Amour est un
bouquet de violettes quand on le met en présence d’un élevage de nains
de jardin.
Sa voisine, une Agnès d’une rousseur plus flamboyante que
jamais, trop heureuse de l’absence au menu d’animals qui vit, fait
honneur au potje vleesch tout en évoquant sa périlleuse enquête sur un crash
d’ovni à Gdansk dans les années 50, pour laquelle elle bénéficia de l’expertise
du cardinal Rive.
La conversation roule sur les conspirations
ufologiques : PM se régale à
l’avance du conclave odésien de Bordeaux, en
septembre, qui devrait permettre de confronter les vues sur le sujet d’un
debunker d’élite (Joseph Altairac) et de Winston Smith, champion de la lutte
souterraine contre les infamies de Big Brother, des Petits Gris et des
Illuminati réunis.
Souvenirs de cimetières
Le repas se déroule dans l’ambiance sereine des langueurs
balnéaires, bercé de propos badins sur la belgitude et l’helvétitude
odésiennes et sur les multiples incarnations du GG. Ce dernier sujet reviendra
sans cesse au cours des deux jours, Philippe nous régalant d’anecdotes
marliniennes commençant invariablement par « Quand j’habitais… ».
Il est
vrai le fait est historique et documenté que
Marlinius a effectivement vécu à Dunkerque, cité qu’il retrouvait avec
émotion, évoquant des souvenirs aussi inoubliables qu’une bataille de
yaourts avec des carabins lillois…
Est également évoquée l’ombre d’un ex-odésien dont la
vie sentimentale connut un sérieux revers (de main) dans un cimetière
parisien. À quoi Claude réplique qu’il lui est arrivé une fois, avec des
amis, de rédiger tout un fanzine dans un cimetière ! PM enchaîne sur le
récit du jour où son voisin reçut par erreur un courrier qui lui était
destiné. « J’ai reçu un truc à ton nom, lui dit plus tard le
voisin, mais c’était tellement zarbi que je me suis dit que c’était
sûrement une erreur et je l’ai jeté à la poubelle. » C’était Octa,
le fanzine de Claude Dumont…
Pendant ce temps des musiciens se sont introduits
subrepticement dans le resto qu’ils animent de leurs mélodies andines. Tandis
que Christophe danse sur sa chaise et que Sliders rumine sa haine des
musiciens dans les restaurants, 13e tante craque sur les maracas en
coquilles de moules, ce qui ne laisse pas de nous inquiéter quant à ses
préférences esthétiques. D’une générosité aussi flamboyante que sa
chevelure, Agnès est la seule à offrir la pièce aux Maya Andina, en
nous jurant qu’elle ne leur a pas refilé des zlotys.
Les agapes se concluent par l’absorption quasi générale d’un digestif offert par Claude, histoire de vérifier que le genièvre de houlle était bien digne de rejoindre la crypte aux liqueurs du 36-42. Le vétéran du fandom renouvellera par ailleurs son souhait de donner une digne suite à l’entrée dans l’ère Versevin, avec une célébration du « Versevin chaud » en ses terres de
Floriffoux.
La
bière coule à flots
(2e partie)
Quelques pas sur la digue puis sur la plage permettent d’évacuer les relents éthyliques en admirant les façades typiques de l’architecture de bord de mer (c’est-à-dire que c’est un peu n’importe quoi). Je m’éprends de la villa « Les Pingouins » dont le nom résume parfaitement la décoration (pingouins sculptés en guise de pignons, vitraux art déco décorés de pingouins…).
En privé, Sliders m’avoue les tourments de l’auteur à qui un responsable de revue* fait savoir que « ses personnages pourraient être sodomisés sauvagement et démembrés par un gorille des montagnes, il n’en aurait rien à f... ». L’expérience lui aura au moins appris comment ne pas refuser un texte lorsqu’il s’est retrouvé aux commandes de Rêves d’Altaïr pour les éditions de l’ODS. Après cette confession, tout rentre dans l’ordre
Philippe se remet à parler de South Park et de Terry Pratchett. (On apprend également qu’il a eu un collègue nommé Gérard Lambert qui téléphonait dans les toilettes, mais il refusera d’en dire plus sur ce sujet apparemment encore douloureux.)
De son côté, le chevalier Staf subit de bonne grâce l’interrogatoire de rigueur sur sa profession et précise à nouveau qu’il est aujourd’hui policier fédéral. Pas un mot sur les affaires non classées - devoir de réserve oblige
même si, plus tard, il s’enhardira à évoquer l’atterrissage d’un « ovni belge » près d’une station-service. Mais le sujet reste extrêmement sensible…
Claude Dumont fait ses adieux à la troupe qui transhume ensuite vers le centre de Dunkerque, où aura lieu dans quelques heures le repas du soir. À peine rendu sur le parking du Pôle Marine, un MacDonald’s avec des magasins autour, Christophe finit par avouer : « Je suis comme mon père, je suis un assoiffé de naissance ». D’où le transport de la petite bande aux 3 Brasseurs, où se poursuit la découverte des produits locaux : ambrée, blanche… Christophe renonce de justesse à la tentation du tonnelet pour se contenter d’une chope des plus traditionnelles. « Chez moi, on boit la bière dans tous les récipients possibles et imaginables », explique-t-il, ce qui permet à PM de se lancer dans une description truculente du rituel de la botte.
Ainsi mis en verve, le GG nous narre une aventure survenue lors de la visite d’un château teutonique en Pologne, dont la conclusion est qu’un homme ne doit en aucun cas répondre au téléphone lorsqu’il est aux toilettes. Sliders note soigneusement ce conseil afin d’en faire part à Gérard Lambert à la première occasion.
Le temps passant vite autour d’une bonne bière, voici venue l’heure d’investir les hôtels avant de se retrouver à l’Estaminet Flamand, lieu des libations nocturnes. Située à l’étage, la salle est décorée à la manière des établissements de la Flandre profonde, qui tiennent autant du bazar rural que du débit de boissons. Les murs débordent d’un bric-à-brac de publicités émaillées, bondieuseries, bas-reliefs à la gloire de liquides divers et scènes de la vie paysanne.
La majorité s’accorde à goûter l’apéritif flamand (à base de champagne, ne me demandez pas ce que cela peut avoir de flamand). Décidée à nous pousser du côté où elle nous voit pencher, la patronne nous signale que cette spécialité n’étant pas comprise dans le menu, nous avons droit à un autre apéritif. Qu’à cela ne tienne ! Les verres s’entrechoquent à nouveau tandis que Sliders, écœuré par une telle débauche, lance son célèbre cri de guerre : « Qu’est-ce que vous avez comme jus de fruits ? ».
Soudain, Agnès s’exclame : « Mais c’est Alain Delbe ? ». Elle nous explique qu’elle a vu surgir de l’escalier un individu qui a jeté un coup d’œil circulaire à la pièce avant de redescendre. Prestement rattrapé, il s’avérera effectivement être un Alain Delbe tout blond et nouvellement barbichu, qui s’apprêtait à tenter sa chance dans un autre établissement. Chaleureusement félicitée pour son exploit, Agnès avoue alors qu’elle confond Denis Labbé et Alain Delbe. Ce dernier n’a pas le temps de s’en formaliser, car déjà PM l’informe des perfidies debunkeriennes : « Alors, il paraît que tu t’es plaint amèrement de ne pas avoir reçu les infos ?
- Mais nooooon, qui a bien pu te faire croire ça ? »
Malheureusement, Phil me tourne le dos et je ne peux pas lui faire comprendre par signes que j’ai vocation à rester une « source secrète » comme celles qu’affectionne Serge Papy Le Guyader…
Le GG profite de l’occasion pour rappeler l’origine du surnom de SLG. L’anecdote nous permet, une fois de plus, de retrouver un vieil ami de l’ODS au tempérament bien connu qui, lors d’une Grande Polémique Odésienne quelconque, avait qualifié le prophète des Pins Francs de « papy du fandom qui mouille sa culotte ».
Ce point éclairci, Philippe Marlin et Alain Delbe s’absorbent dans des conciliabules de Hauts Responsables des Premiers Cercles de l’Initiation Odésienne. PM tient à tout savoir des projets de putsch de l’Imperator du Septentrion, qui n’a jamais caché sa volonté de contrer l’influence thélémite au sein de l’ODS.
La Goudale, excellent produit de la brasserie douaisienne des Enfants de Gayant, a succédé à la Trois-Monts de ce midi. Alain Delbe, lui-même enfant de Gayant s’il en est, profite de l’occasion pour évoquer un sujet qui lui tient à cœur : « Pourquoi, quand on parle de Bergier, ne cite-t-on jamais Nostradamus, cette revue ésotérique qu’il a dirigée ? » Et de nous avouer que son intérêt pour cette obscure publication bergieresque n’est pas sans lien avec son histoire familiale…
L’aveu de 13e tante
De l’autre côté de la table s’est formé un pôle Sliders - 13e Tante - Debunker et, quand le premier daigne cesser de détailler les joies inépuisables du « bruit marron » et du capitaine Orgazmo, ici aussi les révélations pleuvent. Ainsi, après un patient harcèlement, Sandrine finira par avouer qu’elle ne comprend rien aux liens de parenté chinois et serait incapable d’expliquer exactement ce qu’est une 13e tante ! On apprendra également que L’Œil dans la pyramide, premier tome de la trilogie Illuminatus !, l’a fait « grimper aux rideaux ». Ceci explique son intérêt pour les conspirations, sur lesquelles elle posera beaucoup de questions, auxquelles le GG répondra avec une patience digne, euh… eh bien, d’un GG, justement.
Nous découvrirons ainsi la vérité sur le Prieuré de Sion (« Je vais vous résumer ça en trois mots, c’est très simple »), autrement dit les descendants cachés des Mérovingiens, qui sont aussi ceux du Christ, tant qu’à faire… Car Jésus n’est pas mort sur la croix, il a épousé Marie-Madeleine et ils se sont installés en France (c’était avant les lois Pasqua-Debré) où ils se sont multipliés, suivant en cela les instructions de Beau-Papa.
PM nous révélera au passage que la lignée mérovingienne s’est officiellement éteinte à Stenay, village ardennais si proche de son propre lieu de naissance que cela en devient troublant. La tablée commence à se dire qu’il n’est pas un événement important dans l’histoire de l’humanité - en particulier l’histoire secrète - qui n’ait pas un lien quelconque avec Vlad Marlinius… Est-il immortel ? Dispose-t-il d’une machine à remonter le temps ? Toutes ces questions resteront sans réponse…
Pour revenir au Prieuré de Sion, disons pour résumer qu’il ressort de tout cela que Jésus était un extraterrestre. Et si on a mal compris, on lit La race fabuleuse de Gérard de Sède.
« Pas de débat
sur l’astrologie ! »
Puisque l’on parle de conspirations vient nécessairement sur le tapis la question du debunking. Agnès a du mal à comprendre ce qu’est un debunker (et moi donc !). Aidé de Phil, je m’efforce de lui dire le peu que j’en sais, mais je ne m’exprime pas assez clairement.
Heureusement, Alain Delbe, assis face à notre amie poméranienne, lui traduit tout par gestes. Après une telle démonstration, je ne sais pas si elle retiendra ce qu’est un debunker, mais elle ne risque plus de confondre Alain Delbe et Denis Labbé.
Ainsi rassurée sur le caractère non létal du ridicule, Agnieszka nous racontera l’histoire du policier polonais devant l’aquarium, que vous ne devrez pas manquer de lui réclamer quand vous la verrez.
La soirée avait débuté dans une ambiance paisiblement odésienne, mais c’était trop beau pour durer. Tonitrua soudain, amplifié par une sono brusquement poussée de vingt crans, un Joyeux anniversaire qui dégénéra vite en rengaines disco-variét’ hurlées à pleine gorge par des quidams avinés. Les danses suivirent. « Et au restaurant de demain midi, il y aura une communion » commenta Frédérick, fataliste.
Arrive le café et la preuve d’une nouvelle conspiration, contre la quiétude de notre réunion celle-là : les biscuits sont emballés dans du papier orné de signes astrologiques ! « Ah non, pas un débat sur l’astrologie ! » gémit Fred en essayant de disparaître sous la table. Mais le débat n’aura pas lieu, car Phil, dans un geste munificent, met tout le monde d’accord en offrant le champagne à toute la tablée. Puis l’odésie repue se répand sur le trottoir après avoir fendu la foule des danseurs, rejoints
entre-temps par le personnel de l’établissement. Youpi.
Matinée casseloise pour les odésiens du dimanche. Avec ses 176 mètres, le mont Cassel est le point culminant du Nord, ce dont la compagnie se fout éperdument. A peine arrivés, nous découvrons stupéfaits qu’un sanctuaire marlinien a été dressé au pied du mont : une tribu complète de nains de jardin nous attendait… Marlinius, touché de cet accueil, prend quelques photos tandis que Sliders murmure d’un ton consterné : «
L’esprit de Dominik Vallet est avec nous ».
Malgré la stricte observation de ces rites ancestraux, un orage éclate. Trempés, nous cherchons où nous réfugier. Oh ! surprise : un estaminet ! Nous nous abritons
sous ses poutres protectrices auxquelles pend tout une batterie de cuisine qui ne laisse pas de fasciner Sandrine. Tandis que Sliders lance à la cantonade « Qu’est-ce que vous avez comme jus de fruits ? », 13e Tante détaille les effets hallucinogènes du muscat de Lunel, qu’elle tient pour la boisson la plus enivrante de l’univers. Cela n’empêchera pas le chevalier Staf de sécher son premier bock de la journée tandis que les autres se rabattent prudemment sur des boissons plus aptes à réchauffer leurs os transis.
Hier vloekt men niet
Le lieu qui nous accueille est bien connu des Nordistes : ‘T Kasteelhof est en effet l’un des estaminets les plus appréciés des terres flamandes. Ses murs s’ornent d’une curieuse peinture au milieu de laquelle se trouve un œil au centre d’un triangle. Ce symbole du Bon Dieu est jugé clairement maçonnique par les experts présents. L’image s’orne de la légende suivante : GOD ZIJT MIJ - HIER VLOEKT MEN NIET (« Dieu me voit - Ici on ne jure pas »).
Fred explique à tous l’origine légendaire du mont, liée aux géants dont les Nordistes font les héros de leurs fêtes populaires. Les géants de Cassel s’appellent les Reuze : Reuze-Papa et Reuze-Maman. Reuze-Papa transportait une motte de terre et peinait sous l’effort :
« Oh, qu’c’est lourd !
- Hardi fort ! » l’encourageait Reuze-Maman. Mais le géant lâche la motte, qui deviendra bien entendu le mont Cassel… au pied duquel se trouvent les villages d’Oxelaëre et d’Hardifort.
Fred commence à m’expliquer qu’il a révélé aux deux chevaliers ici présents que les Templiers sont censés s’être intéressés à ce mont en raison de je ne sais quelle propriété « tellurique ». Je n’en saurai pas plus car il s’interrompt soudain, me regarde et dit : « Ah mais c’est vrai, tu es un debunker » avant de changer de sujet. Comment voulez-vous que je m’instruise…
Retour tranquille vers Dunkerque et repas raisonnable (au vin…) au Figaro. Comme prévu, dans la salle voisine se déroule une communion d’une rare sobriété (peut-être avait-elle été déprogrammée en dernière minute pour laisser la place à un enterrement ?…).
Sans doute stimulée par ce pieux voisinage, 13e Tante déclare brusquement qu’elle envisage de se faire débaptiser ! Le débat s’engage sur l’utilité d’une telle
démarche, aussi fâché soit-on avec l’Église catholique . Après tout, fais-je valoir, à quoi bon résilier une assurance
gratuite ? On ne sait jamais…
Sandrine serait-elle prête à prendre le risque de goûter aux flammes éternelles ?
« Saddam couche avec Satan mais il ne le fréquente que pour le sexe, alors Satan est malheureux », intervient Sliders tout à trac. Désormais habitués à ses crises de southparkisme, nous le laissons dire dans une indifférence bienveillante. Généralement ça passe tout seul…
Y a-t-il un rapport avec ce qui précède, on ne sait, mais toujours est-il que 13e Tante déclare rêver de posséder un générateur de bruit blanc. Il est vrai qu’une fréquentation un peu trop assidue d’un fan de South Park ne peut que rendre séduisante l’idée d’une forme radicale d’isolation sensorielle…
Pendant ce temps, de faction près de la fenêtre, nous constatons qu’une menace se profile à l’horizon : les Maya Andina sont de retour ! « Y a-t-il un sniper dans la salle ? » hurle Sliders, blêmissant à l’idée qu’un concert de flûte de Pan puisse accompagner son entrecôte arrosée de jus d’ananas. Sandrine, elle, se réjouit de revoir les maracas en coquilles de moules, qui l’ont décidément beaucoup marquée. Agnès farfouille dans son porte-monnaie… Finalement, les Andins du bord de mer prennent une autre direction. Fausse alerte. Heureusement, car Sliders était sur le point de se changer en « M. Furieux »…
Sous l’effet du soulagement (et du dessert), lui que l’on croyait plus debunker que nature avoue mener sa propre recherche alchimique :
« Je suis à la recherche de la pierre philosophale capable de métamorphoser n’importe quel aliment en chocolat » (l’image
de droite parle d’elle-même…). Paradoxalement, il rejettera la seule solution qui lui sera proposée sous prétexte qu’elle serait « trop
southparkienne ». Faudrait savoir ce qu’on veut.
L’heure de se séparer approche. L’idée avait été lancée de passer saluer nos amis de la Maison des Auteurs du Hainaut, Gilbert Millet, Denis Labbé et Alain Delbe, qui signaient leurs œuvres non loin de là, au mont Noir, à l’occasion du festival d’écrivains européens « Par Monts et par Mots ». Mais la fatigue a insidieusement fait son œuvre parmi certains d’entre nous et la météo fait le reste :
Dunkerque est au beau fixe mais au-dessus des monts, c’est le déluge.
Ce sera pour une autre fois… Le sous-gourou nordique et les courageux organisateurs du ouiquende qui s’achève promettent de réfléchir (en compagnie de nos camarade hennuyers, bien entendu) à une réunion 2002 dans la région de Valenciennes ou d’Avesnes.
En attendant, il convient d’adresser nos chaleureuses félicitations et nos remerciements odésiens à Fred et Isa qui nous ont offert ces deux jours d’amitié, de découverte et de rigolade. Merci également à nos (trop rares, disons-le quand même) amis qui ont fait le déplacement :
Péhème bien sûr, Sandrine « 13e Tante » Grenier, Agnès Rivendal, Claude Dumont d’Octasie, Philippe « Sliders » Heurtel et Christophe « Chevalier » Staf. C’est quand vous voulez, il reste de la bière !