Les Témoins d’Ulthar

Retour aux témoignages, avec pour commencer Isabelle B. qui poursuit et approfondit sa réflexion précédente sur les « guides spirituels ». 

Les Messages des « Guides »

             Depuis ma prime enfance je reçois des messages donnés par des Guides dans le but de m’éveiller spirituellement. Chacun de ces messages a modelé ma façon de vivre et de penser et une bonne partie de ceux-ci étaient accompagnés d’expériences mystiques, ce terme représentant un état de communication totale et transcendante. La longueur peut aller d’un simple mot à des communications se prolongeant sur plusieurs semaines sans interruption, quant à la quantité, elle dépasse le millier. A l’origine ils ne concernaient que moi et étaient adaptés à ma façon d’appréhender le monde ; c’est donc à ma mémoire que je me fie pour vous restituer les messages généraux.

            Aucun message n’arrive pur ici-bas car, dès leur réception, ils sont interprétés selon notre personnalité, notre éducation, notre religion ; cette remarque est valable pour tout le monde et c’est pourquoi je formule le souhait de vous voir lire entre les lignes afin de vous abreuver à la Source de la Connaissance.

            Je vais commencer par décrire leur conception de Dieu. D’abord ils ne le nomment pas, c’est un principe, une énergie active, une intelligence mais que nous ne pouvons percevoir et comprendre qu’imparfaitement parce que notre intelligence est limitée. L’homme a été fait à l’image de Dieu, mais Dieu n’est pas fait à l’image de l’homme. Il n’est pas un Dieu jaloux, possessif, qui demande à ses « élus » de tuer en son nom, de faire des guerres, de brimer tel ou tel peuple, telle ou telle personne. On peut faire dire n’importe quoi à des livres comme la Bible ou le Coran en piochant des phrases ci et  là et en les mettant bout à bout. Bien que ce soit une erreur (parce que cette approche est forcément limitative), si nous voulions avoir de Dieu une idée plus précise, il faudrait alors parer le Créateur des plus belles qualités que l’humanité a pu exprimer depuis l’aube des temps. Il est en tout et partout, il n’a pas de demeure spécifique et n’étant pas « humain », il n’a pas besoin de lieu d’adoration ou de prières. Notre temple, c’est notre coeur. Il ne prend pas plaisir à nous voir souffrir, mais il se tient prêt à aider celui qui le désire.

            Ce monde est une illusion. Beaucoup de nos conceptions sont erronées et l’ignorance nous rend esclave de celui-ci. Pour les Guides, nous sommes aveugles et sourds. Aveugles car le plan matériel n’est pas réel, et sourds car la vérité et la connaissance sont à portée de main pour nous tous par l’intermédiaire des légions entières qui nous parlent, nous guident depuis les plans parallèles qui s’interpénètrent avec notre monde.

            Ils n’ordonnent jamais, ne nous jugent pas et ne nous condamnent pas car eux aussi ont eu à s’incarner. Ils n’attendent pas que nous soyons parfaits mais que nous nous y efforcions sincèrement jour après jour. D’ailleurs, nous sommes déjà nos propres juges puisque nous nous punissons, consciemment ou non. Notre véritable adversaire c’est nous; notre geôlier c’est aussi nous. Tant que nous continuerons à nous punir, et tant que nous n’aurons pas fait de cet ennemi qui sommeille en nous un ami, nous ne connaîtrons pas la paix.

            La vérité et la connaissance n’ont pas de « maîtres ». Tout le monde ne peut y accéder car personne ne la « possède ». Elles sont comme la nature qui, généreuse, dispense ses bienfaits sans s’occuper de savoir si le lion ou la gazelle méritent plus l’un que l’autre de s’abreuver à la rivière parce que l’un et l’autre ont besoin de cette eau pour vivre.

            La doctrine de beaucoup de religions ou sectes est le retour à l’unité et c’est aussi la leur. Ce que beaucoup ne comprennent pas c’est qu’il ne faut pas chercher à être le meilleur mais à donner le meilleur de nous-mêmes. Vouloir être le premier revient à repousser et écraser les autres. L’unité, c’est aussi l’égalité pour tous. Nous devrions nous enrichir de nos différences parce que nous sommes uniques et complémentaires, indispensables les uns aux autres. Il n’y a pas d’élus mais des êtres qui sont plus éveillés, ce qui ne leur donnent pas de pouvoir ou d’ascendant sur les autres mais des devoirs et des responsabilités envers eux. Nous sommes tous unis et devons en être conscient car le malheur d’untel est aussi le nôtre. Le bonheur ne pourra être trouvé que si tous nous le connaissons. L’individualisme tel que notre société le connaît est un leurre, car dégénéré. Nous devons préserver notre individualité car elle peut nous apporter beaucoup si nous savons nous en servir, elle doit aider la cause commune. Nous devons apprendre à chercher par nous-mêmes et en nous-mêmes au lieu de prendre pour argent comptant ce qu’untel a dit ou écrit. Ce n’est pas en lisant beaucoup, en allant assister à de nombreuses conférences qu’on en sait forcément plus. La vraie Connaissance doit être comprise et assimilée et ne pas rester un acquis purement intellectuel. Dans l’antiquité et à toutes les époques, des êtres qui n’avaient ni T.V., ni librairies, ni les autres médias pour se cultiver ont su faire preuve de beaucoup de sagesse ; ils ont fait des découvertes scientifiques démontrées plusieurs siècles après, car ils ont su chercher sans relâche à comprendre la vie, dans le petit et l’infiniment grand. Ne pouvons-nous pas en faire autant en utilisant intelligemment ce que le progrès met à notre disposition ?

            Si  nous attendons que tout nous soit donné sans rien faire comme effort personnel, nous devrons nous réincarner encore et encore. Notre vie a un but, celui de nous éveiller et de nous élever, non pas au-dessus des autres, mais vers ce qui est le plus beau; c’est à dire de nous anoblir.

            Le Karma est une loi qui nous pousse à chercher et à aller de l’avant. Nous pouvons le maîtriser et l’utiliser à notre avantage au lieu de le subir. C’est comme si nous étions des chevaux et que le dresseur (Karma) nous poussait à sauter un obstacle. Au départ, les chevaux se cabrent et refusent de sauter, mais au tour de piste suivant l’obstacle est toujours là... Et il ne faut pas considérer le Karma comme une punition ou une fatalité. Il nous est demandé de prendre notre vie en main, pas de la subir.

            Notre façon de penser et d’être conditionne notre avenir. Nous ne devons pas désirer uniquement mais il nous faut vouloir. La volonté est très importante car elle libère des énergies très puissantes pour concrétiser notre voeu. Il ne faut pas non plus s’abaisser en nous jugeant indignes, inaptes, inexpérimentés ; nous devons rester ouverts en permanence et dès le départ comprendre que nous ne nous connaissons que très mal et qu’il ne faut pas nous limiter si l’on veut obtenir de meilleurs résultats. C’est aussi là qu’il nous faut être prudents, car il est nécessaire d’agir avec discernement afin de ne pas désirer trop ardemment une chose qui ne peut nous combler. Une volonté mal dirigée entraîne des situations conflictuelles.

            Nos pensées étant des forces, nous devons les maîtriser. Une personne qui nie, ignore ou utilise mal le potentiel qui est en elle sera confrontée à des « épreuves » qu’elle aura suscitées, dans la mesure où elle ne s’est pas prise en main ; le monde matériel est en effet le seul par excellence ou nous pouvons affirmer nos qualités divines face aux agressions et stress en tout genre,. c’est du reste le but de nos incarnations.

            Ici, il est impossible de stagner durant toute une vie, à moins de s’enfermer dans un monastère ou de vivre en ermite, encore que même ainsi... Il ne faut pas croire que toutes nos erreurs de jugement, nos fautes, nos effractions aux lois divines nous seront comptées et nous condamneront irrémédiablement, mais nous seront rétribuées en fonction de nos actions, de nos pensées. La pensée est une force créatrice qui n’est limitée ni par l’espace ni par le temps. La difficulté est de penser positivement à chaque instant ; sinon il est évident qu’au lieu d’être enrichi, on peut devenir encore plus pauvre qu’auparavant. Les émotions violentes (comme la peur, le stress) sont les plus destructrices car elles libèrent une grande énergie contre nous, celle-là même qui, une fois maîtrisée, peut donner vie à nos pensées et à nos désirs et les exaucer.

            En chassant toute idée de peur, de souffrance, de maladie, de manque de confiance en soi et dans les autres, on peut apporter une aide active à ceux qui nous entourent. Le mal doit devenir un bien; chaque échec, chaque épreuve portent en eux une grande leçon qui une fois comprise devient une bénédiction. C’est grâce à ces épreuves que l’on peut se purifier, profiter pleinement de la joie, de l’amour et progresser.

            Je vais maintenant aborder un point important des enseignements que j’ai reçus en vous parlant de la simplicité. En effet en utilisant les paroles, les mots et les phrases, nous limitons la compréhension. L’être humain sépare, divise, subdivise, catalogue et étiquette tout. Ainsi fait, il s’égare dans les méandres de l’expression écrite ou orale. Tout est en tout; il est donc vain de vouloir tout séparer, tout répertorier, mais il faut au contraire essayer de percevoir le lien qui unit le Tout. Pour accéder à la vraie Connaissance, il faut être comme un petit enfant qui est confiant et qui croit que tout est possible. Ainsi nous pouvons nous laisser pénétrer par celle-ci. Pas besoin de rituel, de lieu spécial ou de mots magiques à prononcer. Le moyen le plus sûr de comprendre, c’est de chercher d’abord avec son coeur. Il nous faut apprendre à nous écouter. Beaucoup vous parlerons avec force de détails de l’univers, des lois qui le régissent, de ces cycles, des autres mondes, etc., et tout cela avec une approche beaucoup trop intellectuelle, s’aidant de notes, de renvois, de références. Mais si cela peut aider certains d’entre nous, pour la majorité il nous est plus utile et aussi plus sage de chercher ce qui peut être une aide dans notre vie quotidienne. Il faut savoir évoluer avec ordre et méthode: le corps, l’âme et l’esprit doivent s’éveiller et progresser en même temps.

            Mes Guides disent de la réincarnation qu’elle existe mais que la majorité d’entre nous l’ont voulue[1]. Cela même si nous n’en gardons aucun souvenir. Par contre il n’existe pas de différenciation entre hommes et femmes. Les hommes peuvent se réincarner en femmes et vice-versa. Quant à la fréquence vie / mort / réincarnation, celle-ci varie selon les individus, leur histoire, leurs acquisitions, leur Karma.

            J’ouvre ici une parenthèse pour vous parler de ce que j’ai ressenti lors de mes plus belles expériences mystiques. Cela peut arriver n’importe quand et n’importe où, car ce sont eux qui me contactent (l’inverse est moins spectaculaire). Il n’y a pas de sortie de corps à proprement parler, mais une fusion entre nos âmes et je me sens comme transportée ailleurs sans que ce lieu puisse être défini. Mon corps physique continue à écrire, à marcher dans la rue... Et je me sens être deux personnes puisque l’espace d’un moment, j’évolue dans deux plans différents, mais sans que cette division ne me blesse, ne m’ampute. Je me sens toujours moi mais je vis deux événements en même temps, et l’un et l’autre sont indissociables. Dans mon corps « physique », je pense, je réfléchis toujours, mais peut-être plus lentement.

            C’est précisément lors d’un pareil contact que l’on m’a donné un aperçu de l’au-delà. C’est un état ou l’on se sent léger, purifié, libre et où la pensée est souveraine et peut créer des univers, des tableaux à volonté. Veut-on voir un joli paysage ? Le voilà matérialisé. Il suffit de désirer être à un endroit où de vivre quelque chose de spécifique pour que cela devienne une réalité, tout en étant une illusion, car pur produit de la pensée. C’est là que j’ai appris que nous étions beaucoup plus que ce que nous croyons être. Comme si, enfermés dans notre corps, nous ne pouvions exprimer qu’imparfaitement la pureté qui est en nous. Dans cet état, la pensée est claire, rapide et elle analyse très vite tout ce qui vient à elle, et elle voit très loin, toutes les conséquences de ces actes étant évidentes. Ce qui n’est pas toujours le cas en dehors de ces contacts !

            La mort n’est qu’un passage d’une vie à une autre. Nos défunts nous entourent, nous assistent, nous aiment. Ils sont des morts / vivants et nous des vivants / morts. Ils sont là (pas 24h / 24h !) et nous ne les percevons pas, ils nous parlent mais nous ne gardons aucun souvenir de ces conversations, car elles se situent d’âme à âme. Tout au plus aurons-nous l’intuition, ou verrons nous la réponse à notre problème du moment se résoudre comme par enchantement. Sous la forme grossière qu’est le plan matériel, nous sommes vivants (selon notre interprétation) et morts car inconscients à l’au-delà; tandis qu’eux sont morts (id) et vivants puisqu’ils peuvent évoluer sur leur plan et dans le nôtre.

            De la naissance à la mort, notre vie dure un laps de temps qui nous paraît long mais qui pour eux est dérisoire, car le temps et l’espace sont des notions propres aux êtres incarnés parce que subissant depuis toujours des cycles tels que le jour et la nuit, les saisons... Lorsque vient le moment de quitter ce corps charnel, il nous faut comprendre et assimiler nos échecs comme nos victoires et les transcender pour qu’il n’y ait plus que le Bien en définitive. Il n’y a pas de purgatoire à proprement parler, mais des lieux de purification. Si nous quittons ce corps dans de mauvaises dispositions d’esprit, ce trouble persistera et comme un cauchemar nous enchaînera à un endroit, à des souvenirs. C’est du reste ce qui se  passe pour les « fantômes ». Il suffit de leur expliquer ce qui se passe pour qu’ils ouvrent leurs yeux spirituels et se libèrent des endroits où ils se sont emprisonnés.

            J’ai déjà dit que la connaissance n’avait pas de maître. Cela veut dire qu’une personne qui cherche réellement aura toujours l’opportunité de trouver la réponse à ses questions. Mais il y a aussi une sorte de mémoire collective de l’univers dans laquelle nous pouvons puiser. En termes pratiques, chaque fois que je dois faire quelque chose pour lequel je ne ressens aucune aptitude, je me « branche » et je réussis là où je me serais plantée en temps normal. Enfin n’allez tout de même pas croire que cela fasse de moi un génie, c’est une aide précieuse, mais je reste dans les normes.... Prenons un exemple : pour jouer du violon et si je sais lire les partitions, je réussirai plus vite, c’est ce à quoi je peux m’attendre concrètement. Ca ne fera pas de moi une virtuose mais, bon, je pourrai en faire sans casser les oreilles de mes voisins. Par contre si je ne connais pas le solfège et que je néglige ce détail pour apprendre, je cours à l’échec. Il y a toujours un minimum de travail à faire. On n’a rien sans rien (ou bien encore aides-toi et le ciel t’aidera !).

            En fin de compte nous sommes les artisans de notre bonheur et de notre malheur. Les maux qui nous accablent sont attirés (par nous) par notre façon d’être, d’agir et de penser.

            Et le mal dans tout cela ? Il existe bel et bien mais il n’a pas autant de pouvoirs que l’on veut bien lui prêter. D’abord il ne peut pas faire n’importe quoi, n’importe comment; il est limité. Ensuite il ne peut rien contre nous... si nous ne lui en laissons pas volontairement ou non le droit. Vous n’avez qu’à voir un classique du genre « l’Exorciste ». C’est effrayant, non?

S’il ne tenait qu’à lui, tout le monde serait comme cette fillette ! Mais voilà, la vérité est qu’il se sert de nos peurs pour agir et n’étant pas aussi fort qu’il l’aurait voulu, sa bataille ressemblerait plutôt à une guerre des nerfs. C’est sur le temps qu’il s’appuie, car il nous mine jour après jour en accentuant nos défauts et en nous rendant encore plus ennemis de nous même et des autres. Il agit en nous, à travers nous, mais il nous appartient de nous opposer à lui sans craindre ses perfidies. Il ne peut pas détruire ni salir notre âme car celle-ci n’est pas sous son contrôle. On ne peut devenir son esclave que de sa propre volonté ou par faiblesse ou bien encore par ignorance. J’entends par là celle qui a asservi les peuples et qui nous empêche d’exprimer le Divin en nous. Pour un extra-terrestre qui débarquerait sur notre planète et qui nous étudierait, c’est vrai qu’il pourrait penser que le mal a rempli sa mission et qu’il est sur le point de gagner la partie. Mais si celui-ci s’active autant maintenant, si tout paraît aller de mal en pis, c’est justement parce qu’il sait qu’il a déjà perdu ; alors il s’accroche et attaque de toutes parts et ce faisant, il occasionne beaucoup de dégâts.

J’ai reçu des messages depuis les années 1977 me montrant qu’il y a eu une sorte de combat, mais pas tel que l’on pourrait l’imaginer, c’est à dire avec l’amour à la place du glaive, un combat contre le mal. Cette lutte s’inscrit dans le cadre du changement d’Ere qui a eu lieu il y a quelques années sur un autre plan ; et au mois de juin 1995, il m’a été confirmé qu’elle était gagnée, et qu’une étape décisive pour le monde venait d’être franchie. Le Livre de Vie a été ouvert vers 1979, et chacun de nos actes y ont été inscrits. C’était le jugement du monde. Le Livre a été refermé en 1980. Durant cette période, tout ce qui devait arriver aux peuples a été passé en revue. Désormais, le Mal est limité, car il a perdu la bataille. Tout ce qui nous arrive aujourd’hui est la conséquence de ce que nous avons fait avant les années 80. Il est désormais impossible de rajouter des dettes karmiques, par contre les épreuves sont plus rapprochées, plus fortes, car elles vont permettre à l’humanité d’aller plus loin. C’est le ‘passif karmique’ que nous affrontons ; mais depuis ce dernier contact, la tendance est inversée. Jusqu’ici le monde était régi dans une certaine mesure par le Mal ; il est aujourd’hui gouverné par le Bien, et ce dernier se manifestera chaque jour davantage jusqu’à ce qu’il devienne omniprésent.

Je sais que beaucoup attendent un changement radical et quasi-instantané, mais la transformation ne se produira que progressivement, car il y a beaucoup trop de dettes karmiques à apurer ; et de surcroît, un changement trop rapide serait insupportable à la majorité d’entre nous. Le monde n’a pas à craindre le jugement dernier, car il s’est déjà produit. Nous sommes en préparation pour redevenir réellement fils de Dieu, et nous vivons cette transition en harmonie, tous ensemble. Pour que cette réintégration soit possible, il a fallu qu’un Etre s’incarne, participe à la bataille et s’unisse à chacun d’entre nous. La descente aux Enfers permettra à ceux qui se sont égarés, qui sont trop faibles, de pouvoir à leur tour redevenir des fils de la Lumière. Avant le Mal pouvait frapper n’importe qui ; il n’est plus désormais qu’un Mal apparent. Il est en réalité à notre service, devenant notre allié, puisque par lui nous nous purifions plus que cela n’a jamais été fait.

Tout cela s’apparente du reste à la méthode de la visualisation.... On imagine d’abord, on créée ensuite et en dernier lieu on peut contempler la manifestation de notre désir, car c’est un travail en concert avec les plans divins qui a été réalisé.

Et à la fin tout sera Bien, mais c’est là une toute autre histoire et nous ne sommes pas encore au bout du chemin.

Isabelle B. ©


Serge Papy nous avait confessé, dans une précédente interview, qu’il avait rencontré...... le diable, himself ! Nous lui avons demandé de creuser....

Le Diable dans tous ses etats

Serge  Le Guyader ©

(The Esoteric Man...   suite)

             Personne ne voudra me croire, et pourtant ce je dis reste assez banal en vérité. J'ai affirmé dans cette interview (the esoteric man, Murmures n°1/sept.95) que j'avais rencontré le Diable et que je pensais comprendre sa vrai nature et son véritable rôle ici bas. Il n'y a pourtant rien de plus vrai, même si ça peut paraître choquant, dément (c'est le cas de le dire !) ou prétentieux. Souvenons-nous de ce film avec Gérard Depardieu- Sous le Soleil de Satan -, qui montrait clairement à quel point le Grand Fourchu peut encore être le Prince de ce monde. N'est-ce pas lui qui tentait Jésus au désert ? Donc malgré certaines apparences trompeuses (mais les apparences ne sont-elles pas toujours trompeuses ?), la quête spirituelle ne débouche pas de suite sur Dieu, mais tout d'abord sur LUI, le Diable, qui s'interpose entre nous et Dieu.

            Un beau jour de printemps, il y a longtemps de cela, je rentrai dans une église, dans la montagne libanaise (j'ai habité plus de 8 ans à Beyrouth). Le soleil était encore haut dans le ciel et l'air était chaud malgré l'altitude. Il devait être environ quatre heures de l'après midi. Rien ne me laissait prévoir l'incroyable rencontre que j'allais faire ce jour là. A l'intérieur de l'église l'air était frais et cela me fit grand bien de recevoir cette fraîcheur en pleine figure. Je trempai ma main droite dans le bénitier et fis mon signe de croix selon le rite latin qui est le mien. Les personnes qui m'accompagnaient s'étaient avancés vers le centre et je restais en retrait.  C'est alors que je sentis sur ma droite, au bout de quelques minutes, un souffle étrange, d'abord glacial, puis brûlant. Etonné de ce changement de température, je regardais autour de moi pour comprendre ce qui se passait. Mais il n'y avait rien d'extraordinaire dans les environs. Rien en tout cas qui aurait pu m'inquiéter. Derrière moi, à 10 mètres environ, se tenait tout simplement un homme, habillé de rouge et de noir, adossé à un des piliers de l'église. Bien que ne voulant pas lui prêter attention, un murmure dans mon esprit ne cessait de me dire d'aller lui parler. Je cédais. Arrivé à sa hauteur, et tendant le bras, je lui dis bonjour à voix basse, comme on dit ici à un passant. L'homme qui avait l'air d'un arabe du désert, grand, mince, le visage maigre et basané, portait une barbichette blanche. Ses yeux, que je n'oublierai jamais, étaient de braise. Impossible de les regarder en face. Il me tendit la main et la posa sur mon avant-bras. Je ressentis alors un véritable courant électrique me parcourir le corps, tandis qu'il m'adressa la parole en français, sans accent.

- Que viens-tu chercher ici que tu n'aies déjà ?

Interloqué, on le serait à moins, je balbutiai quelques instants et trouvant enfin mes mots, répondis :

- Rien de particulier, je visite avec des amis.

Il faut dire que nous n'étions pas dans une église ordinaire, mais au monastère de Mar Maroun d'Annaya, où vécu et mourut,  le Père Charbel, grand mystique libanais, décédé le 24 décembre 1898 dans sa 70è année, et, dont le tombeau,  miraculeux, est devenu objet de vénération et de pèlerinage; l'ouvrage de P.Paul Daher "Charbel, un homme ivre de Dieu", édité à Beyrouth et vraisemblablement disponible à La Procure, première librairie religieuse de France, raconte simplement, mais avec beaucoup d'authenticité et d'émotion, la très belle histoire du Père Charbel.

Intuitivement, je compris très vite que l'homme qui me parlait dans l'église n'était pas ordinaire, et que je devais me méfier de lui.

- Es-tu sûr d'être sur la bonne voie ? interrogea-t-il. Mais voyant que je ne comprenais pas ce qu'il voulait dire, il précisa sa pensée.

- Que fais-tu dans cette église alors qu'au dehors t'attendent tant de belles choses, de plaisirs et de réussites ?

- Mais qui êtes-vous fis-je enfin ? quelque peu agacé.

- Comment, tu ne me reconnais pas ? Je suis pourtant assez souvent auprès de toi et de tes semblables.

-Non, excusez-moi, je suis français, et je ne sais pas qui vous êtes.

- Ta nationalité n'a rien à voir à l'affaire... Je t'assure que tu me connais, mais tu ne le sais peut-être pas. Ici, tous me connaissent et particulièrement celui que tu es venu vénérer aujourd'hui avec tes amis. Au lieu de perdre ton temps ici, tu ferais mieux d'aller en ville goûter à la vie !

- Mais alors vous êtes le Diable... dis-je à voix très basse en baissant la tête, car j'avais honte.

- Tu l'as dit, je suis l'Esprit de la Matière. Je viens vous offrir les vraies richesses, palpables et bien visibles, tout ce qui est franchement excitant...Qu'en dis-tu ?

- Nom de Dieu m'exclamai-je ahuri. M'entendant, mes amis qui se trouvaient dans le coeur,  m'appelèrent (à voix basse) pour me localiser. Je tournai aussitôt la tête pour leur faire signe que tout allait bien et lorsque je voulu m'adresser de nouveau à l'inconnu, celui-ci avait disparu. Je restai tout penaud, là dans l'ombre, et mon esprit subitement agité par cette étrange rencontre eut du mal à s'apaiser. Je venais de rencontrer un prince. Mais quel prince en vérité ? Le Prince du Mal ? Le Prince de la Beauté, du Sexe, de l'Argent, en mot, des plaisirs de ce Monde ? Etait-ce un leurre, une vision, une hallucination ? S'agissait-il bien du Diable en personne, ou simplement d'une projection de mon inconscient ? Quoiqu'il en soit, durant les brefs instants de notre entretien mon subconscient avait enregistré une multitude d' informations sur sa présence et sa nature. Mais comment parler de LUI, sans se fourvoyer ? Le Diable mythe ou réalité ? A chacun de choisir dira-t-on. Pas si sûr, car si théoriquement nous avons le choix, IL ne nous laisse guère le temps de réfléchir à ce choix. Mais qu'importe, essayons malgré tout de parler de LUI.

            Dieu est partout et nul part. Le Diable aussi. Au commencement étaient les ténèbres dit la Genèse, puis Dieu voulut que la Lumière fût ! Et alors commença l'histoire du Diable. Car la Lumière s'oppose aux Ténèbres. Invention des hommes ou réalité divine, le Diable avec un grand "D" est les deux à la fois; par nature IL EST LA DUALITE. Au cours des âges, on lui a prêté mille visages et peut-être même plus. Par envie, par dérision, par méchanceté aussi; oui, les hommes sont souvent plus méchants et plus mesquins que LUI; mais LUI, sait se servir de leur méchanceté, alors qu'eux, ne savent pas profiter de sa bonté, de sa clémence ou de ses services,  lorsqu'IL en offre, et Dieu sait...qu'il en offre, mais personne de s'en rend compte ! Aveuglé que nous sommes par notre orgueil imbécile ou nos rivalités stupides, nous ne voyons pas les esprits roder autour de nous. Nos yeux sont fermés à la Réalité, nous ne voyons que les apparences.

            Dans la vie privée des hommes de cette planète IL intervient à tout instant; soit pour les décourager, soit pour les pousser à la perversion, au mal, à la débauche, à la haine, à la stupidité, à l'aveuglement, bref à tout ce qui entraîne un déséquilibre de leur âme, car son rôle est bien celui là : tenter les hommes afin qu'ils ne puissent sortir de leur ignorance ou de l'erreur dans laquelle ils sont plongés depuis la chute adamique. IL est le Tentateur, et  la Raison de l'épreuve...Le Diable est là pour s'opposer à l'ascension spirituelle des êtres humains; plus le chercheur de Vérité est avancé, et plus il est présent, car pour ce qui est des gens ordinaires (je veux parler de ceux dont l'âme est peu évoluée, et non des bons et des méchants) ils sont déjà à sa merci ! C'est horrible à dire, oui, mais c'est malheureusement vrai.

Quand on veut éprouver la qualité d'un métal ou d'un alliage, on le soumet à diverses épreuves, il en est de même avec les hommes; mais nul ne perdrait son temps à éprouver un alliage que l'on sait d'avance de mauvaise qualité. C'est pourquoi on l'a surnommé l'Adversaire ou l'Accusateur. Car il vient nous éprouver en quelque sorte.

                   Dans l'histoire des hommes, on l'a souvent confondu avec le Porteur de LUmière, LUCIFER, dont il est le "Lieutenant" dans cette région de l'espace-temps où se trouve notre système solaire. Le poème suivant (écrit lorsque j'avais vingt ans)  donne  une illustration de cette confusion :  

REGARDE O NAÏF !

Mon ami, regarde ces fraises des bois, c'est bon.

Je goûte, je déguste, mais tu les détestes.

Salaud !

Quand nos croiseurs de l'espace font route vers toi,

Tu sors de ta caverne cosmique, tu pleures et tu gémis.

Puis tout d'un coup tu écrases nos vies d'un hurlement terrible.

Tu es le Galactique !

Aucun nom, dix mille visages, tu n'es qu'un grand menteur,

Un chien de galactique.

Tu aimes les fraises de Saturne,

Tu respires l'ammoniac de Jupiter,

Ou le méthane de Neptune.

Tu bois le sang de la Terre.

Je te salue Grand Menteur.

Tu fais semblant de m'aimer, et moi je te maudis.

Ton Amour est faux.

Tu me désires et je te hais.

Tu n'es pas le fils de l'Homme, ni la soeur d'Uranus.

Tu n'es ni mâle ni femelle,

Et tu dévores les eaux et craches le feu.

Mais toi Homme, ô naïf,

Ne te laisses pas prendre à son jeu.

Regarde ô naïf, toi qui es né de l'Eau,

Le savant piège qu'il te tend.

Prends garde à Lucifer !

Que les ténèbres qui puent, se referment sur lui !

Lucifer...                                                                                  

(Paris 13 novembre 1963)

            Le Diable sourit en lisant toute la hargne exprimée dans ce poème, car ni Lucifer, ni LUI-même ne peuvent être touchés par la misère humaine. Si j'osais, je dirais qu'ils restent de glace. Entre Lucifer et le Diable le rapport n'étant pas toujours clair aux yeux des hommes, peut-être le conte prophétique que voici (écrit aussi à l'âge de vingt ans) contribuera-t-il à éclairer nos lanternes (ah,ah....) ! Voici donc les paroles du Sage dévoilant au commun des  mortels  quelques vérités interdites : 

MIRAGE

" L'homme est un ange déchu

 qui se souvient des cieux"

Victor HUGO

            Le Sage m' a dit :  mon fils, il y a très longtemps, tu  étais très puissant. En ces temps là, l'Homme volait comme de nos jours. Il allait  sur  les planètes  et  visitait  les étoiles.  Il avait une grande maîtrise de son esprit et de son corps. Il savait beaucoup et pouvait autant. Il était l'Homme :  l'HOMME  doué  du  pouvoir  Divin.

            Puis, un jour, vint une créature radieuse à la peau violette,   une femme d'un autre monde, d'un autre univers. Elle apportait avec elle un plaisir nouveau : celui de l'amour physique et fit croire à l'Homme à un plus grand  pouvoir.  En ces temps là l'Homme était sage.  Mais l'étrangère qui savait ce qu'elle faisait abusa l'Homme, car son amour physique au lieu de l'élever,  le dégradait.  Elle permit ainsi que l'Amour  spirituel fût  transformé  progressivement en amour matériel.  La véritable fonction  de l'Amour fut donc prostituée et  l'Humanité avilie. La sagesse des hommes s'écroula peu à peu. L'Homme  devint mortel et la connaissance pénible à acquérir. L'Homme  Ancien était mort.  L'Homme-dieu était déchu.

Alors comme un  navire en perdition, il sombra dans la décadence la plus  noire. De fausses religions s'installèrent; de faux cultes le dominèrent. Il se mit à manger de la chair pour vivre et à  boire le sang des animaux.

Pourtant la créature cause de ce cataclysme n'était pas elle-même entièrement responsable de cette situation.  Elle  venait  en  effet  d'un  monde spirituellement et psychiquement pollué par une récente rébellion cosmique. Cette rébellion était  l'oeuvre d'un des  plus grands Archanges du Ciel : LUCIFER, le POrteur  de LUmière.

Venue sur Terre comme messagère de cette terrible rébellion, la radieuse créature installa son pouvoir sous l'autorité du Grand Prince Planétaire de ce temps là : celui que vous appelez SATAN et à qui la Hiérarchie Céleste avait confié le gouvernement de la Terre depuis des lustres. Ce Prince,  ce Seigneur de la Matière avait en effet rallié la rébellion quelque temps plus tôt. Ainsi donc, Elle, la messagère du  Ciel, était-elle  venue  polluer   la Terre à son  tour.

C'est de cette époque  - ou à peu-près -   que date l'apparition des virus et des maladies sur ta planète. De nombreuses tentatives furent entreprises pour restaurer l'Homme dans sa nature authentique, qui toutes échouèrent en grande partie.  L'Humanité se divisa et de nouvelles créatures mi-humaines, mi-animales firent leur apparition; c'est  ainsi que naquirent les premières civilisations  qui fondèrent leur pouvoir sur  la notion  de races humaines distinctes par la couleur, les formes et les groupes sanguins.

            L'Homme allait désormais vivre dans l'Univers Matériel soumis aux lois de la naissance, de la mort  et de la renaissance. Lui, l'Etalon Divin, la Mesure du Cosmos, le Milieu de toute chose, avait succombé à la Tyrannie de la Matière, du Plaisir, du Provisoire, de l'Illusion, de l'Excès, des forces d'En Bas. Ce sont ces forces, maîtresses des constitutions  Matérielles  et Existentielles  de  l'Univers Manifesté qui gèrent le monde d'ici-bas.

                Cependant, ô mon fils, de grands Sages veillent sur les hommes depuis la nuit des temps;  grâce à leur labeur incessant, tout ceci n'est en vérité qu'un vaste cauchemar,  un gigantesque   mirage.

            Ecoute donc le tonnerre et le feu de la décrépitude.  

               Apprends la leçon du lointain passé et regarde le champignon géant qui s'élève à l'horizon pour purifier le genre humain.

            Prends en horreur l'erreur moderniste et le fléau matérialiste.

            Crache l'Orgueil et le Vice sous toutes ses formes.

            Ne te laisse pas abuser par la Science qui prétend sauver l'homme  et lui  offrir le Bonheur. Ce Bonheur n'est pas extérieur, mais intérieur : il est ou sera la conséquence  de  la découverte du SOI.  La nature Authentique de l'Homme. C'est cela , et rien d'autre !

              L'Homme ce dieu déchu, l'Homme ce gigantesque monument de l'univers cherche depuis longtemps son véritable pouvoir perdu, sa véritable nature. C'est pourquoi l'Homme d'aujourd'hui n'est plus qu'un immense mirage,  une grande illusion qu'il faudra bien se résoudre à détruire un jour. C'est en cours. La  Grande Fin est pour bientôt...enfin !

                 Ecoute...la nuit dans ton coeur ce cri de détresse !

            Ecoute l'appel de la Vérité Intérieure.                                                           

(Paris novembre 1963)

            D'autres, s'emmêlant les pinceaux, l'ont pris pour le Roi des Démons - Belzébuth - qui n'est  en fait qu'un ange déchu. Là encore, nul mortel ne sait avec certitude ce qu'il en est exactement. Le doute règne, et c'est mieux ainsi... Si on le nomme l'Adversaire ou Satan, et qu'on l'assimile parfois au néant, il faut dire aussi que dans les Evangiles de Jésus, on  l'associe à l'Antéchrist (ou l'Anti-Christ), à l'Impie, à l'Homme Perdu, qui doit venir à la fin des Temps, alors qu'il n'est en réalité le messager de personne. C'est même le contraire : c'est l'AntéChrist (celui qui vient avant le Christ pour s'opposer à lui) qui est en fait le Messager de Satan. Et le Diable, comme Dieu, n'en est pas à son premier "envoyé"; certains sont bien connus des hommes et chacun dans leur domaine ont eu leur heure de gloire. Qu'il s'agisse des prophètes du matérialisme-historique (suivez mon regard), ou qu'il s'agisse de l'Homme d'Acier (êtes-vous certain de l'avoir bien identifié ?), ou encore des grands de ce monde qui se sont crus plus fort que Dieu, les uns et les autres ont bien travaillé à la perte du salut des l'hommes. Mais ils ne sont ni les derniers ni les seuls. Voici d'ailleurs comment  je ressentais les choses alors que je  venais d'avoir dix huit ans :

SPLEEN-VISION, ENFER

Un glorieux cortège avançant

Sur les sables parsemés

De cadavres et d'impuretés,

Marchait, terrible et triomphant !

Dans un prodigieux élan,

Clairons, trompettes, et fanfare au complet,

Tintaient l'univers

De leur grandiose et macabre symphonie.

C'était les Nazis !

O royaume de Satan descendu sur Terre.

O Mal infini, empire de la mort,

Ne me fascine pas !

Laisse l'Homme ici-bas !

Laisse moi !

Abandonne mes pleurs,

Et cesse  d'en faire ton infect breuvage.

Par moi-même, je m'extirperai de ces marécages.

Au rendez-vous du Mal,

Le cortège sublime descend aux enfers,

Toujours plus bas !

Heureux les vertueux pour qui le malheur s'en va,

Vers de plus affreux paysages.

Si ce n'est le fléau de Dieu venu éprouver les justes,

Alors, c'est l'AntéChrist Lui-même !

Vient-il pour le bien des hommes,

Pour leur perte ou pour leur salut ?

Car nulle souffrance n'est insensée

Et le monde est plein de rapaces à qui il faut un châtiment.

Ah damnée marmite,

Qu'as-tu tu fait des purs ?

Alchimie de l'histoire, quand tout doit brûler,

Noircir et se consumer.

Où planques-tu, monstrueux avatar,

Les richesses du Bien, quand tu es l'ennemi de l'Homme ?

Où caches-tu les Fruits qui sont Mûrs ?

Qu'as-tu tu fait, Satan, de la Lumière Sûre ?

                                                                                                (Buenos-Aires 29  septembre 1961)

Dans l'Apocalypse de Jean, on se demande s'IL n'est pas en fin de compte ce Dragon qui vient bouleverser le Cosmos et qui de sa queue balaie les étoiles. C'est peut-être aussi bien ça ! Antéchrist ou Dragon, le Diable viendrait pour séduire; mais avant cela la Terre doit brûler; souvenons-nous de cette parole mystérieuse de Jésus à ses disciples : "Je ne suis pas venu apporter la Paix sur Terre, mais le feu, et il me tarde qu'il soit allumé ".  C'est sûrement ce que  j'avais pressenti lorsque j' écrivais :

VISION ,  DRAGON

Grand dragon dans l'espace m'est apparu

Ebranlant la Terre entière,

Et faisant mourir l'homme du Salut.

C'est lui, qui aimé de la Rome princière,

Et au nom de l'Amérique Catholique,

Elevant la Voix du renouveau,

Se trouvera lâchement abattu.

Comme son adversaire rustre mais loyal,

Qui des deux Cas font le Nom,

La Mafia volera le sang royal                                     

Pour servir à son renom.

Je vois encore le Dragon sévir

Loin, très loin dans l'avenir,

Et l'Orient contre l'Occident se dresser,

Par Islam interposé.

Par une étrange ironie du sort,

Ils seront deux chefs de guerre

Dont les deux Cas font le Nom,

En avant première de la Mort.

Comme le dragon à deux têtes,

L'une jeune, l'autre vieille,

Qui à travers sables et révolutions,

Laisseront d'horribles merveilles

car ils sont là les fléaux de Dieu !

Par la connaissance du Troisième Secret,

Quand les Démons venus du Ciel

Prendront abri aux entrailles de la Terre,

Et que nul Secret plus grand

Ne pourra jamais être dévoilé,

                                                  Alors l'Oeuvre aura commencé.                                                                   (Bordeaux 31 janvier 1963)            

(Note septembre 95 : une interprétation lucide de ce poème prophétique est donnée par Duncan d'Irah dans un texte intitulé "Visions du Futur").

            Mais quelque soit la force, la grandeur ou la puissance du Diable, il faut se souvenir qu'il n'est, en tout état de cause, qu'une créature de Dieu au même titre que l'Homme. Est-il mortel ou immortel, c'est une question à laquelle on ne peut répondre aujourd'hui, et s'il est vrai qu'on l'a souvent caricaturé, ou imaginé comme une créature monstrueuse, c'est justement qu'on ne peut le saisir ou l'appréhender convenablement. Même si nombre de nos ancêtres l'ont vénéré comme un dieu, ou comme le Dieu du Mal (ce qui, entre nous soit dit, n'est pas tout à fait exact ! car le mal n'existe pas en soi, contrairement à l'opinion de nombreux théologiens et philosophes), il faut avouer que notre monde arrive aujourd'hui à la croisée des chemins. Le Diable n'est peut-être rien d'autre que la forme la plus évoluée de l'Energie Négative comme les divinités seraient des formes évoluées d'énergie positive. Tel est, en tout cas, la vision de certains psychanalystes et aussi des tenants de la spiritualité du New-Age. Mais les traditionalistes n'affirment-ils pas que la suprême ruse du Diable est justement de faire croire à son inexistence ? En fait je pense que la source du Diable est dans la matière elle-même. S'il est le Roi de la Matière alors il cherche à nous garder avec lui, alors que notre destinée est  de "remonter" vers Dieu, source initiale de toute Vie. Il n'en reste pas moins que dans la vie des hommes, il y a la part des Ténèbres, et, cette part revient de droit au Diable, quelque soit son vrai visage. Mais a-t-il un visage ?

            Avant la Lumière, règnent les Ténèbres; puis la Lumière vient, et les Ténèbres se dissipent peu à peu, et, dire comme Sartre, que l'Enfer c'est les autres, n'est-ce pas abuser de la liberté qui nous est donnée ? C'est là un formidable mensonge (diabolique) destiné à nous fourvoyer. Mais personne (à ma connaissance) n'a jamais considèré Sartre comme un spiritualiste. En fait il n'y a pas un Enfer, mais plusieurs. L'Enfer...empire présumé du Diable, c'est aussi la possession de l'esprit de certains être humains. C'est donc le résultat d'une anomalie psychique, mais aussi une usurpation de conscience. Celle-ci peut  d'ailleurs se retrouver dans différents domaines de la vie et de la politique ou  du sociale...Entre la propagande nazie des années 30 et certaines démarches publicitaires moderne, il n'y a en effet que l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette. Usurpation de conscience et usurpation des consciences ! N'est-ce pas là aussi l'enfer "culturel" de notre époque ? Méfions nous de ce qui peut parfois sembler juste ou bon. Car le bon n'existe pas en soi. Méfions nous des nombreux pharisiens qui au nom de la culture, de l'humanitaire ou de la soi-disant liberté rassemblent plus pour leur bourse ou pour leur pouvoir que pour la justice réelle des hommes. D'ailleurs, "quand j'entends le mot culture, je sors mon revolver " s'exclamait Goebbels dans un instant de charité! Et n'allez pas me dire que je fais dans le néo-nazisme. Le monde saura bientôt où est la Vraie Justice.

            De même qu'entre l'asile psychiatrique et le fou du volant, la distance est souvent bien mince, de même entre la mégalomanie des hommes et la misère du monde il n'y a en vérité que l'épaisseur d'un  cheveu. Ce monde dans lequel nous vivons aujourd'hui, s'il est plein de progrès, d'espérances et de belles choses, est aussi à la limite (j'espère) de la folie des hommes. Et malheur aux pseudo-démocrates qui n'ont pas encore terminé de nous leurrer avec leur projets de sociétés sans Dieu ou de se faire des illusions sur leur Humanisme stupide, quand ce ne sont pas les ravages résultant de l'influence des medias ou de la fascination exercée par la Science. Il est grand temps de remettre les pendules à l'heure, et je pense que les choses ne vont pas tarder. Mais tout cela relève-t-il vraiment du Diable ? Oui et non. Cela dépend de nos propres ambitions et de nos dispositions. Mais la séduction générale dont nous sommes les victimes, relève, certainement d'un esprit diabolique. Et si l'intégrisme islamique est là, à nos portes, et même chez nous, ce n'est pas par hasard. Pensons-y !

            En cette fin du second millénaire après JC, le Diable vient mener son dernier combat contre l'Homme. Mais sa main gauche ne sait pas se que fait sa main droite. Sexe (dont  l'extension de l'homosexualité est un des symptôme les plus criant), argent et technique, d'un côté, contestation, violence et mensonges idéologiques de l'autre, tels sont les vecteurs de son action subversive et corruptrice.  Alors que Dieu nous garde, car nous sommes en plein dans la Parousie et les temps d'Apocalypse ou temps de  la Révélation, (voir à ce sujet mes articles parus dans Murmures d'Irem n°1/sept.95). Finalement, Satan et ses nombreux sbires,  sous les masques les plus divers, peuvent agir autant au niveau de la perversion individuelle, dans l'intimité de notre âme et de notre corps, qu'au niveau collectif en orientant l'histoire (lire à ce sujet l'éditorial d'Apocalypse Now n°1, mai/95, fanzine coucou offert en supplément gratuit du n°0 de Murmures). Pour les amateurs intéressés par l'une de ces deux directions de recherche,-ou les deux- , conseillons pour les aspects personnels et individuels de l'influence du Diable dans la vie des hommes, l'ouvrage de Mgr Léon Cristiani "Présence de Satan dans le moderne", Ed. France-Empire, Paris 1959; et pour ce qui est de l'aspect collectif et universel de l'influence de Satan dans le monde, et bien ce ne soit pas le thème du livre, l'ouvrage exceptionnel de Jean Phaure : "Le Cycle de l'Humanité Adamique" -Ed. Dervy-Livres, Paris 1973, dernière réédition en 1994. Lire en particulier le chapitre sur la chute des Anges. Inutile de préciser, je pense, que la littérature sur le Diable est immense et qu'il impossible ici d'établir une liste sérieuse même partielle des publications. Il faut savoir que les ouvrages sur ce sujet se retouvent dans des domaines aussi variés que la religion, la magie, la démonologie, la psychiatrie, la littérature fantastique, la parapsychologie...et j'en passe et des meilleurs. Il faut savoir également que les textes sur le Diable remontent à l'aube de la civilisation et que de nombreux écrits datent de l'Egypte ancienne ou de Summer (bien avant les judéo-chrétiens) où nous viennent d'autres cultures. Le concept diabolique est universel, intemporel et commun à toutes les civilisations aussi primitives ou évoluées soient-elles.
   


[1] c’est à dire que c’est nous qui avons demandé à nous incarner parce que, dans cet autre plan, nous savons que pour évoluer le plus rapidement possible, il faut que nous nous incarnions. L’oubli est nécessaire pour donner le meilleur de nous-même, mais quelque part dans notre inconscient, nous savons ce que nous avons à faire ici-bas, quelles seront nos épreuves. Même si nous l’ignorons aujourd’hui, nous avons beaucoup à gagner ‘ici’ mais nous n’en profiterons pleinement que ‘là-bas’, donc après notre mort.