LES CELTES |
Jean-Pascal Percheron © Or,
les spagyristes comme les alchimistes ont dans leur iconographie nombreuse
toujours mis le chêne et le gui à l’honneur. Les Celtes avaient
remarqué une propriété étonnante du gui de chêne. Il est le seul gui
inter espèce d’arbre. C’est à dire que si vous prenez des graines de
gui qui poussent sur un saule et essayez, grâce à une incision adéquate,
de le faire reprendre sur un arbre d’une autre essence, le gui mourra.
Il ne peut repousser que sur un saule. Par-contre, le gui de chêne pousse
sur tous les arbres. De
même, Les Druides avaient bien vu que cette plante parasite est
extra-terrestre. Elle ne touche jamais le sol. Le drap était là
justement pour récolter le gui, de façon à ce qu’il ne perde pas ses
qualités. Et ils ont probablement vu que le chêne était un arbre qui générait
la croissance des mycéliums souterrains des champignons, particulièrement
la truffe. Un
ami alchimiste qui a travaillé sur les graines de gui a obtenu des sels
dorés magnifiques. Fulcanelli et Dom Pernety ont mieux que tous les autres décrits le symbolisme chrétien des cathédrales et demeures philosophales comme étant une résurgence de la vieille religion des Celtes. Evidemment, les Celtes furent aussi alchimistes, et ils travaillaient principalement dans la voie du fer et de l’antimoine. Quand on veut savoir où il y a de l’antimoine, il suffit de regarder une carte chrétienne des vierges noires pour savoir où sont les gisements. Et la France est un pays où il y a beaucoup d’antimoine. De
même, on sait que ce sont les Gaulois qui ont inventés le tonneau.
Invention devenue égrillarde, le tonneau étant le contenant des alcools
celtes, vin, cervoise et hydromel. Et comme on connaît la propension des
Français à l’ivresse… Mais
dans les tonneaux, il se passe une curieuse alchimie. Le vin stocké dans
des tonneaux de chêne rejette sur les parois un sel double de potassium,
qui est un bitartrate. Or, ce sel est le sel essentiel de la voie du fer
et de l’antimoine, et le meilleur est de loin le tartre des tonneaux de
chêne. Les
lecteurs de Murmures commencent à connaître chez moi une propension
certaine pour l’alchimie (c’est le moins que l’on puisse dire). Dans
la voie des amalgames comme dans la voie du fer et de l’antimoine, on
entend souvent parler du dragon et de la salamandre. Le dragon, animal
mythique, reste une allégorie. Dans ma piste de recherche, j’ai
toujours achoppé sur la signification juste de ce monstre mythique. Un
jour, un de mes amis m’a détaillé la solution. Le dragon est
l’anagramme de godran, en vieux Gaulois, le goudron. Les Gaulois
fabriquaient une sorte de poix goudronneuse en partant des arbres. La crémation
de bois en milieu fermé avec une sorte d’alambic qui refroidit les fumées
laisse échapper l’alcool méthylique et dépose un goudron. Ce goudron
est l’élément réducteur des réactions lors du passage au deuxième
Œuvre. Pour
les Celtes, la terre est la mère nourricière, féminine donc et
enfantant les humains. Ils rendent dans leur culte hommage à la femme, en
la déesse Bélisama, qui dans le panthéon Celte, était la sœur de
Belen, le grand dieu des Gaules et la personnification du Soleil., ce que
la religion du crucifié récupéra avec la vierge marie. A
Chartres, bien longtemps avant la naissance du Christ, les Celtes
honoraient « une vierge qui doit enfanter », qui deviendra une
vierge noire avec les chrétiens. Chartres vient de carnute-is, la forêt
des Carnutes étant un haut lieu de la religion celte, là où seuls les
Druides pouvaient se réunir. Is désignait la chose sacrée. Dans
la cathédrale actuelle, qui est la cinquième construction monothéiste
du site, des fouilles ont permis de mettre à jour un puits celtique
rectangulaire, en 1903. Longtemps après la disparition des druides, ce
puits enterré dont les gens de la région avaient le souvenir était
encore réputé pour ses miracles passés. Ce puits avait été bouché
d’autorité par les autorités ecclésiastiques, vers 1650, énervés
par les superstitions de guérisons miraculeuses. Comme
à Chartres, la cathédrale du Mans a elle aussi été construite sur un
lieu où les cultes païens étaient pratiqué bien avant l’ère chrétienne.
On peut toujours y voir, enchâssé dans l’enceinte de la cathédrale,
un menhir qui a gardé jusqu’à nos jours sa réputation miraculeuse. On
peut penser que les Celtes avaient récupéré un certain nombre
d’endroits sacrés des peuples de la civilisation mégalithe, peuples
qu’ils avaient assimilés. A la différence de la religion orientale,
les celtes avaient respecté le culte des civilisations qu’ils
envahissaient et harmonisaient leur religion avec les précédentes. Ce
cas, connu par l’exemple des Romains au contact des Grecs prouve que la
tolérance des religions polythéistes était bien plus grande que le
dogmatisme fanatique des religions monothéistes. Les lieux de culte celtes n’étaient pas choisis au hasard. Les druides, dotés de pouvoirs que l’on a appelé plus tard magiques, choisissaient les lieux d’offrandes et de prières principalement sur les sites de la civilisation mégalithe. Remettons nous quelque peu dans l’esprit druidique : Les religieux suivent les envahisseurs. A l’époque, ils sont les seuls instruits des mystères. Dans les peuples soumis, pourquoi ne lieraient-ils pas des liens avec leurs homologues, avec ce respect qu’impose la tolérante sagesse ?
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