LES YEUX DU GEANT : La saison estivale est toujours propice à bon nombre de découvertes et d’aventures épiques. Que ce soit un combat barbare à coup de crème à bronzer contre une méduse amoureuse ou une escapade en string au sommet du Mont-Blanc, chacune est riche d’enseignements. Pour moi, cet été fut l’occasion de découvrir la Forêt de Paimpont, centre du légendaire Arthurien, et plus connue sous le sobriquet de Brocéliande. Mon humble personne et deux courageux compagnons (Ludo et Chipo pour ne pas les citer) prîment donc notre monture mécanique en un matin brumeux afin de nous rendre là où vivent toujours les légendes de la Table Ronde. Et avec la ferme intention de dénicher enfin quelques donzelles bien fessues pour les tirlipoter dans les buissons... Première constatation qui ne devait jamais se démentir durant tout notre séjour en Bretagne : les bretons ne sont pas doués pour la signalisation. Etant préposé à la cartographie et à l’orientation (et subsidiairement à l’auto-radio), je ne cessais de recevoir les sifflets de mes camarades à chaque demi-tour. Ce qui, au bout d’une centaine de kilomètres, me rendit sourd de l’oreille gauche... Moi, j’adore ça, faire disparaître les panneaux indicateurs. D’ailleurs, tous les Korrigans adorent ça... Rien que pour rendre le copilote sourd de l’oreille gauche ! Tentant bien que mal de suivre les indications du guide Michelin, nous décidâmes de faire le parcours suivant qui devait nous amener à faire le tour de la somptueuse forêt : Les Forges — Paimpont — Le Val-sans-retour — La Fontaine de Charenton — Comper — Le Tombeau de Merlin — La Fontaine de Jouvence. Notre périple jusqu’à Paimpont ne posa aucun problème, et nous pûmes apprécier à loisir la beauté de cette forêt majestueuse, ainsi que le lac de Paimpont (charmante bourgade au demeurant aux rues si évocatrices : Rue de Merlin, Rue des Fées, Rue de Salomon ...) reflétant l’astre solaire sur nos mines réjouies. Il en pèle encore... Mais les choses commencèrent à se compliquer lorsque nous nous mîmes en route pour le Val-sans-retour. — Okay, "Val-sans-retour ", c’est par là ! Suis le panneau ... " — Merde, je vois plus de panneau. Bon, c’est pas grave, prends à droite ". — Attention la vieille là !! " — Toujours pas de panneau. Bon, c’est pas grave, prends à gauche. " — J’ai une mauvaise nouvelle, les mecs ... On est plus près du Chateau de Comper que du Val-sans-retour. Or, Comper est presque à l’opposé du Val. On l’a loupé !. " C’est à ce moment-là que je suis devenu sourd des deux oreilles.
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